mardi 11 septembre 2012

Pourquoi nos idées ne gagnent pas (encore) ?


C’est un commentaire que je vois assez souvent, à savoir pourquoi les idées alternatives sur l’Europe et la libéralisation néolibérale ne parviennent-elles pas au pouvoir ? Est-il seulement possible espérer changer les choses ? Une remise en perspective permet de rester plus optimiste.

Une question de circonstances

De telles questions doivent être remises dans une perspective plus longue qu’une simple élection, y compris celle de 2012. En fait, la révolution néolibérale a commencé dans les années 1970 pour triompher dans les années 1980, avec concomitamment les élections de Margaret Thatcher puis Ronald Reagan et la chute progressive de l’URSS. L’ultralibéralisme triomphant n’a alors plus eu de retenue et a pu imposer son agenda, y compris au sein de la gauche non communiste.

Le retour des crises financières (en 1987, puis les caisses d’épargne aux Etats-Unis) ainsi que la crise économique de 1991-1993 ont permis de faire émerger une critique du néolibéralisme dont Philippe Séguin et Jean-Pierre Chevènement ont été les figures de proue. Tous les débats qui nous animent aujourd’hui étaient déjà là. Malheureusement, cette critique n’a pas réussi à s’imposer. La chute du mur de Berlin était peut-être trop proche pour une vraie remise en question.

La crise des pays émergents en 1997 était sans doute trop lointaine pour nous faire douter et si l’explosion de la bulle Internet en 2001 a rappelé la folie des marchés, la phase de croissance qui l’avait précédée et la sortie de crise finalement aussi rapide qu’illusoire a pu maintenir l’idée que notre système économique n’était peut-être pas si vicié que cela, malgré de gros disfonctionnements (baisse du pouvoir d’achat) qui étaient en réalité camouflés par une bulle de dettes privées.

L’échec provisoire de la Grande Récession

En revanche la grave crise financière démarrée en 2007 a provoqué un véritable débat sur notre modèle économique et une véritable remise en question. Las, le second tour Sarkozy-Hollande a mis en échec toute tentative de changement en 2012, comme ailleurs, ainsi que je l’avais entrevu dans un papier de janvier 2009, anticipant la victoire d’une lecture néolibérale de la crise. Nous allons devoir passer par une nouvelle crise pour enfin sortir de ce système.

Les raisons sont multiples. Tout d’abord, l’échec d’un système économique peut être traduit comme l’échec d’un gouvernement par les électeurs, qui peuvent alors se tourner vers l’opposition habituelle pour trouver une solution. D’où les victoires de la droite en Grèce et en Espagne et de la gauche en France. Ensuite, comme le souligne bien Joseph Stiglitz, les néolibéraux ont assez habilement rebondi sur la crise pour faire avancer leur agenda en parlant d’une crise des dettes souveraines et en appelant à des programmes d’austérité sauvages, que même la gauche modérée défend.

Néanmoins, la contestation grandit. Certes, tant qu’elle s’exprime aux marges du spectre politique, les partis traditionnels peuvent encore espérer l’emporter. Mais dans le cas de la Grèce, il n’a tenu qu’à un fil pour que Syriza, passé de 4 à 27% des suffrages en trois ans seulement, ne l’emporte en juin. L’Amérique du Sud offre une perspective intéressante pour l’Europe : les cures d’austérité y ont porté au pouvoir des dirigeants différents, de gauche radicale ou des progressistes comme Lula ou les Kirjner en Argentine qui ont tous adopté des politiques plus dirigistes et égalitaires.

Paradoxalement, nous sommes peut-être sortis trop vite de la crise de 2008 pour permettre l’émergence d’une vraie alternative. Mais, la rechute brutale de l’Europe, du fait du « barbarisme » des politiques suivies, devrait bien à terme permettre cette alternance. Lula ou Chavez ?

48 commentaires:

  1. "Lula ou Chavez ?"

    Poutine !

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    1. On ne parle pas assez de Rafael Correa. Notre pseudo gauche devrait en prendre de la graine car ce courageux president leur montre ce qu'est une politique socialiste.

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    2. Le documentaire grec "Debtocracy" (http://www.youtube.com/watch?v=3z8fsmFlOaE) lui accorde sa juste place. On comprend que les Grecs aient été sensible à sa formule « Lo primero es la vida, después la deuda ».

      YB

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  2. Je suis peut-être optimiste, mais j'ai l'impression que la critique du néolibéralisme et l'idée qu'une alternative est possible progresse. Mais cela sera un travail de longue haleine, comme l'a été celui des libéraux à partir des années 60.
    Sur le sujet :
    http://www.fakirpresse.info/Les-graines-de-l-espoir.html


    Mais le "nos idées" du titre mérite une clarification. La principale alternative au néolibéralisme est aujourd'hui portée en France par le Front de Gauche, avec une forte diversité en son sein. Et tous les exemples que vous citez (Syriza ou l'Amérique du Sud) sont plus sur cette ligne politique de gauche que sur celle de Debout la République.

    Et si l'idée d'une union républicaine contre le néolibéralisme est séduisante (au delà de difficulté de trouver un programme commun entre DLR et la gauche du FdG), elle ne pourrait être possible que si DLR pèse plus politiquement, et coupe complètement les ponts avec le FN. Mais les fréquents appels du pieds de Nicolas Dupont-Aignan au FN (et pas seulement à ses électeurs!), ne vont pas dans ce sens.

    Pour moi la solution est de militer pour un véritable souverainisme social, donc plutôt du coté du FdG.

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    1. Oui c'est vrai le souveranisme pour la martinique c'est plutôt au FDG qui a fait alliance avec les indepandantises à l'assemblé.
      @ Julien
      La comparaison avec des pays qui ont le pétrole et le gaz me paraît totalement deplacé que ce soit pour la Russie ou le Venezuela.

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    2. @ Fiorino,

      Je ne me souviens pas qu'il y eu beaucoup de pétrole ou de gaz en France du temps du général...

      Ce qu'il faut c'est d'avoir déjà les moyens de sa politique. Et pour cela encore faut-il recouvrer les leviers du pouvoir réel : militaire, monétaire, budgétaire, législatif, etc...

      Sur la question de l'énergie, qui est fondamentale, déjà faudrait-il ne pas rompre avec l'un de nos (trop rares) atouts que représente la filière nucléaire (en terme de coût de production, d'autonomie de décision, de savoir faire technologique, de balance commerciale, et accessoirement pour nos imposteurs écolos d'émission de GES...), qui loin d'être dépassée incarne l'avenir pour notre pays et sa (relative) indépendance énergétique. Beaucoup plus en tout cas que si nous nous soumettions intégralement à l'approvisionnement en hydrocarbures des pays du Golfe, de l'Algérie ou de la Russie, et à leurs bon vouloir.

      Rappelez-nous quels sont les partis politiques qui appellent à sortir du nucléaire en France déjà ? Hâ oui, entre autre le "souverainiste" Mélenchon ! Une nouvelle tartufferie, une de plus.

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    3. Je suis tout à fait d'accord avec vous sur le nucléaire, pour l'Italie qui a un système d'initiative populaire de référendum abrogatif des lois après la catastrophe de Tchernobyl les écologistes ont réussi à exploiter la peur. Même chose pour le dernier référendum cette fois ci après la catastrophe japonaise. C'est pour cela que l'Italie est par exemple très dependante de la Russie (et avant de la Libye de Khadafi sur ce point la guerre en Libye a été catastrophique pour les italiens qui recevaient du pétrole et du gaz à prix escompté).

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    4. @ Leulier,

      "La principale alternative au néolibéralisme est aujourd'hui portée en France par le Front de Gauche".

      Ben voyons !

      Le FN fait tellement la part belle au libéralisme qu’il s’inscrit logiquement et à terme dans un processus de sortie programmée de l’Union européenne qui est le vecteur n°1 du carcan néolibéral tel que nous l’avons connu jusqu’à présent, c’est à dire depuis notamment l’Acte unique européen et le Traité de Maastricht voulus tout deux et paraphés dois-je le préciser par l’appareil du Parti socialiste français, l’ex-sénateur Mélenchon en tête, et Chevènement excepté. Que fait actuellement le FdG incarné par son président ? Il rêve à l'Europe sociale, la même exactement qu'il rêvait là encore de mettre en place en 1992 et dont il dit lui-même qu'il s'et fait avoir. Errare humanum est, perseverare diabolicum.

      http://leplus.nouvelobs.com/contribution/224180-jean-luc-melenchon-c-est-chevenement-qui-avait-raison.html

      Le FN fait tellement la part belle au libéralisme qu'il prévoit de sortir en orde de l'union monétaire, l'euro, construction monstrueuse de l'Europe libérale précédemment visée. Que fait le FdG ? On reste dans l'euro même s'il n'est pas viable par essence.

      Le FN fait tellement la part belle au libéralisme qu’il appel à rompre radicalement avec l’école monétariste désétatisante par excellence, en monétisant une partie de l'endettement souverain. Monétarisme qui est ici aussi promu par le corpus idéologique néolibéral puisqu’il en est l’une des pierres angulaires.

      Le FN fait tellement la part belle au libéralisme qu’il est actuellement le seul parti à avoir fait plus de 5% des suffrages exprimés aux dernières élections à appeler, au niveau macro-économique, à réinstaurer par des propositions concrètes un protectionnisme intelligent aux frontières modulé en fonction du change monétaire et des secteurs productifs (et stratégiques) à protéger. Rompant là encore avec la doxa néolibérale à l’oeuvre chez tous ces concurrents politiques, de droite comme de gauche, en France comme partout en Europe. Que fait le FdG ? Le protectionnisme s'oppose par principe à l'internationalisme de nos illuminés. Et pourquoi donc se protéger si cela peut servir les intérêts du patronat indien ou chinois ? Inepte politiquement, donc disqualifié.

      Le FN fait tellement la part belle au libéralisme qu’il est aussi le seul à souhaiter remettre en cause l’ouverture intégrale des frontières (abrogation de l’espace Schengen entre autre) et limiter conséquemment l’immigration de travail et/ou de peuplement (remettant ainsi en cause l’un des dogmes sous-jacent au libre-échange : à savoir la totale liberté d’établissement des individus) ; et ce alors même que nous connaissons déjà une pénurie de logements, que nous avons accessoirement 3 millions de chômeurs, 7 millions de travailleurs pauvres, 1800 milliards d’€ de dette, un niveau scolaire général en perpétuelle dégradation, un modèle d’intégration en panne ainsi que, pour toute ces raisons cumulées, un accroissement significatif des actes de violence et délictueux dans ce pays. Que fait le FdG ? Ouverture intégrale des frontières ! Voilà qu'il brille par son anti-libéralisme révolutionnaire...

      http://www.humanite.fr/politique/roms-des-annonces-encourageantes-mais-pas-suffisantes-502688

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    5. Erratum : il fallait comprendre (et moi écrire) "Et pourquoi donc se protéger si cela peut servir les intérêts du PROLETARIAT indien ou chinois?"

      Car je le soutiens : qui peut raisonnablement affirmer que ces prolétariats n'ont pas profité (même si assurément découplé de l'augmentation réelle de la productivité) des effets de la mondialisation ?

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    6. J'ai hésité à parler du Front National mais finalement je ne l'ai pas fait pour d'une part faire plus court et d'autre part éviter ce genre d'argumentaire tout fait.

      Le programme du FN est clairement contre toute forme d'intégration européenne certes, mais il est fondamentalement libéral, avec de nombreuses baisses d’impôts, la suppression de cotisation sociales (pour augmenter de 200 € le salaire net), une dénonciation de l'assistanat, etc.

      Je ne pense pas que l'on puisse dire que, quelles que soit les limites que l'on leur fixe, "nos idées progressent" quand le FN progresse.

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    7. "Je ne pense pas que l'on puisse dire que, quelles que soit les limites que l'on leur fixe, "nos idées progressent" quand le FN progresse."

      Malheureusement, c'est le FN qui a le mieux tiré électoralement les marrons du feu avec discours, que nous le voulions ou non, inspiré du nôtre. Beaucoup de leurs électeurs et peut-être de leurs militants cherchent comme nous à restaurer la souveraineté nationale, contre le néolibéralisme incarné par l'Europe. La tradition raciste d'une partie de leur appareil fait certes obstacle à toute alliance aujourd'hui, mais les frontières peuvent bouger pourvu que s'affirme un pôle souverainiste authentiquement républicain.
      Idem concernant le Front de Gauche : beaucoup de dirigeants sont des rabatteurs du Parti Socialiste, mais leurs électeurs vont dans la même direction de nous.

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    8. Il ne suffit pas d'affirmer, même péremptoirement, il convient de démontrer. J. Halpern.

      Nous attendons donc que vous nous démontrez en quoi le projet et éléments programmatiques du Front national sont en quoi que ce soit racistes. Sauf votre respect, pensez lors de votre réponse à blinder votre argumentaire...

      Sur la restauration de la souveraineté, en effet diluée et pour grande partie perdue, sachez tout de même qu'historiquement le Front national s'est toujours et avec virulence non pas pour que nous la "restaurerions", mais déjà pour que nous ne la perdions pas ! Quand tout la classe politique se vautrait et avec béatitude dans l'intégration à marche forcée, et ce depuis l'Acte unique.

      Qui peut s'enorgueillir d'avoir fait de même, et avec une constance identique, au sein de votre fameux "arc républicain" ? Par conséquent votre propension à délivrer des bons points et autres brevets de vertu politique (et notamment en républicanisme) serait risible si elle n'était pas outrancière eu égard au déroulement effectif de la dernière séquence historique.

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    9. Décidément, "s'est toujours opposé"...

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    10. @ Leulier,

      Vous dites : "mais il (le FN, ndlr) est fondamentalement libéral, avec de nombreuses baisses d’impôts, la suppression de cotisation sociales (pour augmenter de 200 € le salaire net), une dénonciation de l'assistanat, etc."

      Je vous répond donc : à votre avis, qui écrit cela ? Un ignoble fasciste néolibéral (ce qui serait déjà auto-contradictoire dans les termes) ?

      "Je mettrai en œuvre deux mesures fortes : diminuer de moitié l’impôt sur les sociétés pour les bénéfices réinvestis sur le sol français pour les entreprises de moins de 500 salariés, et exonérer de cotisations sociales pendant cinq ans le recrutement d’un chômeur de longue durée pour une TPE (moins de 10 salariés)."

      Ensuite il faut pouvoir soutenir rigoureusement vos affirmations. Lorsque vous dites, après ce que ce qui a surtout été patiemment mis en évidence, raisonnement à l'appui, que le FN serait dans le contexte actuel fondamentalement libéral, il vous reste à l'étayer par des arguments solides. Car pour le moment vous ne faites que vaticiner.

      De la même manière, et pour bien vous enfoncer, j'attends impatiemment que vous contriez sérieusement à votre tour les contradictions fâcheuses soulevées vis à vis du programme du FdG sur précisément la question de son alignement sur tout ou partie de la doxa libérale : non-protectionnisme, sauvegarde de l'union monétaire et de l'Europe institutionnelle (soit le cheval de Troie de la mondialisation néolibérale), sans-frontiérisme revendiqué, promotion de l'immigration etc...

      Vous dites : "Je ne pense pas que l'on puisse dire que, quelles que soit les limites que l'on leur fixe, "nos idées progressent" quand le FN progresse."

      Cela dépend de ce que sont VOS idées. Et nous n'avons certainement pas les mêmes vous m'en voyez désolé.

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  3. Il faut aussi tenir compte de la manière dont des idées distinctes s'associent jusqu'à paraître nécessairement associées. Ainsi le néo-libéralisme et l'antitotalitarisme. Un des éléments essentiels qui explique, à mon sens, l'invraisemblable bonne conscience de nos néo-libéraux, c'est la certitude d'être du bon côté de l'antitotalitarisme. Et de fait, c'est bien chez les libéraux, les chrétiens-démocrates, les sociaux-démocrates, les anarchistes et autres socialistes dissidents que s'est développé après la guerre une critique conséquente du phénomène totalitaire, tandis que gaullistes et surtout communistes (bien évidemment) restaient en retrait sur la question.

    A partir de là, les tenants du oui à Maastricht, par exemple, ont eu tôt fait d'assimiler ceux du non à des tendances d'où la bête immonde serait rester tapie. D'où l'insistance bien connue sur le "fascisme" qu'on pourrait y déceler, mais aussi, plus tard, les attaques contre le "chavisme" de Mélenchon qui jouent un rôle symétrique.

    C'est pourquoi des critiques de quelqu'un comme Jean-Claude Guillebaud, éditorialiste successivement à La Vie puis au Nouvel Observateur, anti-totalitaire impeccable mais eurosceptique déclaré, sont précieuses. C'est pourquoi les dernières prises de position de quelqu'un de la stature de Marcel Gauchet sont aussi capitales. Elles fissurent un bloc de pensée dont la cohérence supposée est une des bases les plus solides à la tentation post-politique et post-nationale de nos élites.

    Emmanuel B


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    1. @Emmanuel B

      Oui c'est pour cela aussi que le FN joue un rôle non négligeable dans le problème évoqué dans l’article et bloque toute alternative. Car oui ce que dit Julien sur le programme anti libéral du FN est à peut près vrai (hormis le fait que certains sujets y paraissent extrêmement nouveaux et opportunistes, voir la position bien néolibérale comme il faut du FN sur les retraites par exemple en 2010…) mais il oublie tout le reste qui fait que le FN ne gagnera jamais. (Revoir les très bons articles de Laurent Pinsolle à ce sujet et le concept très intéressant de plafond de verre) Oui l'anti totalitarisme existe dieu merci, il faut apprendre de l'histoire, et oui pour cela le FN ne pourra jamais être majoritaire dans ce pays stérilisant ainsi une partie non négligeable de l’électorat. C’est de cette manière qu’il faut comprendre la position et la stratégie de Mélenchon, si le chien de garde du système qu’est devenu le FN est réduit politiquement, une place s’ouvre pour une réelle alternative. Ah si 10-15% (à la louche…) des électeurs de Marine le Pen, les non racistes, non fascistes qui votent FN par dégout de la politique ultralibérale UMPS en croyant voir dans ce parti une alternative politique, si ces électeurs de bonne foi n’avait pas stérilisé leurs voies en votant pour l’entreprise familiale Le Pen et avait choisit DLR ou le FDG, on en serait pas là…

      red2

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    2. Ainsi donc red2 quiconque vous lirait serait tenté de croire que l'anti-totalitarisme rimerait nécessairement avec, et avec seulement, le combat résolu contre le système de valeurs porté par le Front national et ses équivalents ?

      Mais alors que faites vous donc de l'histoire récente hormis la dénier par dissonance cognitive, histoire contemporaine réelle qui nous apprend que pas UN SEUL régime socialo-communiste AU MONDE n'a réussi à s'implanter politiquement et conquérir le pouvoir sans verser immédiatement dans un totalitarisme parfois (souvent même) le plus effroyable, avec un nombre invraisemblable de massacres divers et variés, et qui plus est dans des géographies, cultures, et sphères civilisationnelles très différentes les unes des autres, ce qui renforce un peu plus l'idée que ce totalitarisme-ci leur est parfaitement consubstantiel.

      Alors ? La priorité selon vous consisterait néanmoins à dénoncer la paille dans l'oeil de vos supposés adversaires, cela pour mieux refuser de voir la poutre que vous auriez dans le vôtre ! Je crois pour ma part que le Front national n'a strictement AUCUNE leçon de morale à recevoir de vous et de vos comparses.

      Voyez, l'idéologie d'une culpabilisation pénitentielle - essentiellement à l'intention des européens de souche (c'est un constat de fait) - est en train de prendre fin à mesure de la faillite morale achevée de nos élites sensées originellement nous protéger des affres de la mondialisation (soutenue en cela aussi par l'internationalisme des imbéciles), il serait de temps pour vous de l'acter au risque autrement de vivre des lendemains qui déchantent. Et peut-être plus tôt que vous ne le croyez.

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  4. Les idées néolibérales résistent aussi bien en partie grâce a tout ce qu'ils condamnent sans cesse. Le stabilisateur de l’économie qu'est l'Etat à permis à la majorité de la population de ne pas trop percevoir les conséquences de la crise financière due en grande partie aux reformes néolibérales.
    Est ce que les choses se passeraient ainsi si la population avait subi un bankrun la disparition des épargnes les defauts de paiement en cascade et des difficultés d'approvisionnements ?

    Je crains qu'en fait les gens n'ont pas assez souffert de la crise pour comprendre.

    Des fois je me dis qu'il vaudrait mieux que les politiciens appliquent une fois pour toutes et a 100% ce qu'on appelle "les reformes". Qu'on aille dans le mur le plus vite possible car ainsi la population pourra enfin discrediter definitivement la classe politique liberale et a exiger le retour à une économie régulée par la collectivité.

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  5. Je souhaite dire tout d'abord que votre site est très intéressant et que je le lis régulièrement. Je vous recommande la lecture des articles de l'Union Populaire Républicaine de François Asselineau, un petit parti politique qui grandit vite et qui prone la sortie de la France de l'Union Européenne, de l'euro et de l'Otan.

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    1. Asselineau, combien de divisions ? un groupuscule!

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    2. Sans doute.

      Il n'en demeure pas moins qu'un type comme Asselineau est infiniment plus proche, conceptuellement parlant, d'un NDA que ne pourra jamais l'être (ou alors au prix d'une révolution de pensée improbable) un Mélenchon par exemple. C'est d'une absolue certitude.

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  6. Il ne peut y avoir la moindre alliance avec le Front de Gauche dont son animateur, Jean Luc Mélenchon, est d'un sectarisme total. Il pense que son mouvement sera l'alternative de gauche au néolibéralisme mais sa position est profondément ambigüe dans la mesure où il ne veut pas voir que l'UE est le vecteur majeur de ce qu'ils prétendent combattre. Ils ne veulent pas remettre en question l'UE. C'est pourquoi ce sera soit NDA et DLR ou le FN version MLP qui peuvent être de vraies alternatives au système. Ma préférence va, de toute évidence, au premier!

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    1. L'histoire ne témoigne pas de bouleversements politiques rapides en réaction aux crise, il a fallu près de 20 ans pour passer des plan ruineux du FMI dans le Tiers-Monde à l'amorce de politiques alternatives dans une partie de l'Amérique Latine. De manière générale, l'inquiétude n'est pas favorable à la prise de risque politique. Les peuples n'osent pas ajouter l'incertitude politique à celle de l'économie, il préfèrent voter pour des politiciens conformistes et rassurants. Les idées alternatives demeurent donc électoralement marginales, ce n'est que dans une phase plus aigüe de la dépression, ou suite à des divisions internes de la caste dirigeantes, que le changement politique sera à l'ordre du jour.

      D'ici là cependant la situation évolue en profondeur : protectionnisme, sortie de l'euro, rupture avec le néolibéralisme, sont devenus des thèmes intellectuellement légitimes, qui font leur chemin et imprègnent même les discours dominant. Oui, nous sommes en passe de gagner la bataille des idées. Que de chemin déjà parcouru ! Il y a 15 ans, personne ne mettait en cause les règles de l'Union Européenne, et aujourd'hui même Mélanchon est près à manifester contre le TCE. Le FN s'extirpe (incomplètement, certes) de ses phobies racistes et des doctrines ultralibérales de naguère. Et DLR n'existait même pas.
      Le mouvement va dans la bonne direction, même si nous mêmes n'en prenons pas la mesure.

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    2. Lors de la crise financière de 1929 il a fallu aussi 20 et plus pour en sortir pour de bon mais dès 1932 les US ont élu un Président qui a commencé à mettre en oeuvre des idées de sortie de crise. Nicolas Dupont-Aignan fait de bonnes analyses et de bonnes propositions mais saura-t-il devenir assez convaincant pour devenir crédible pour être élu?

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    3. Parce que, chez anonyme, vous pensez peut-être qu'il suffit de convaincre les gens pour être élu, et absolument pas donner des gages aux divers groupes de pression (entre autre financiers et capitalistiques, communautaristes et culturo-mondains etc) en promettant au préalable de défendre leurs intérêts ?

      Eux qui détiennent la mainmise, soit matériellement soit idéologiquement, sur l'entièreté des médias de masse sans lesquels il est strictement impossible de casser dans nos démocraties d'opinions le fameux "plafond de verre" cher à notre hôte. Nous serions là dans l'analyse sociologique au ras des pâquerettes.

      Juste une remarque pour appuyer cette assertion : imaginez-vous qu'il soit possible, par exemple aux Etats-Unis (qui ont le plus poussé dans la voie des groupes de pression susnommés mais gageons de retrouver des choses semblables en France), d'obtenir les soutiens nécessaires dans l'optique de remporter l'élection présidentielle en projetant, de manière publique, officielle et sincère, de briser l'influence et le pouvoir exorbitant des lobbys financiers de Wall Street (pour la scène intérieure) comme ceux des lobbys pro-israéliens en ce qui concerne la politique étrangère, et ce quand bien même cela irait dans l'intérêt le plus évident et immédiat d'une large majorité d'américains ? Poser la question c'est y répondre.

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    4. Assez d'accord avec J Halpern en y réfléchissant le progrès de nos idée est considérable et c'est mesurable un M Monti s'en inquiète il appel cela le populisme et dit par ce genre d'individu c'est tout a notre honneur

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  7. Je crois sincèrement que pour gagner, déjà DLR est le socle, mais sans recrues majeures on y arrivera pas. Le FN comme d'habitude va aspirer les voix des révoltés patriotes, des petits gens et l'aternance du système continuera.

    Il faut absolument que l'UMP éclate, que des Guaino, Luca, Myard rejoignent NDA. Avec plusieurs figures de cette stature a DLR au coté de NDA ont passeré vite de 2% à 10% voir plus...

    Beaucoup s'en foutent du FN, c'est juste que jusqu'a maintenant c'était la seul alternative "souverainiste" à l'UMP ultralibérale et que DLR était trop petit ou inconnu pour qu'ils changent leur vote.

    On a besoin de cette recompo politique, avec 2, 3 ou 4 figures UMP comme recrues on pourrait vite aspirer des électeurs déçus UMP et des modérés qui votaient FN par manque de choix. Sans compter des MRC et autres déçus de la gauche qui alors pourraient aussi soutenir DLR dans un esprit de salut public.

    Le problème c'est que jusqu'a maintenant le courage manque cruellement à ces NONistes, gaullistes UMP. Qu'il manque aussi à gauche avec l'alliance MRC au PS. Pour que ça se fasse il faut une prise de conscience de ces gens là et un grand courage pour faire ce qu'ils ont à faire.

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    1. Guaino, Luca et Myard ? DLR a-t-il besoin de ces spécialistes des reniements en tout genre sur le fond et des outrances droitières (pour les deux derniers) sur la forme ?

      Si le positionnement de DLR devait être de recycler des anciens UMP ou FN, ou de faire la course avec l'UMP pour savoir jusqu'à où on peut se rapprocher du FN sans y perdre son âme, ce serait à la fois une faute morale et une erreur politique.

      A mon avis, la force de DLR est justement de porter des idées neuves. Que ces idées soient portées par des personnes sincères. Que ces personnes acquièrent leur stature dans ce combat. Que le discours découle des idées et ne pas cherche à rentrer dans les "cases" du marketing politique.

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    2. tout ça c'est bien beau mais ça met 50 ans voir plus pour porter ses fruits de partir de zéro avec 1 seul homme politique national et des jeunes autour, d'ici là la France sera une région UE et un parc d'attraction rempli de chômeurs.

      Je ne suis pas en extase devant des politiciens UMP ou autres qui n'ont pas le courage depuis des années de partir d'un parti européiste et néolibérale. Je dis simplement qu'il nous faut des recrues de poids. On ne montera pas qu'avec des jeunes aussi bons et dévoués soient-ils, il nous faudra l'espace médiatique, un espace que les médias offrent aux partis qui ont plus d'un homme politique de stature national, sinon NDA sera invité tous les 6 mois, on se battra à chaque campagne avec honneur mais on ne décollera jamais du sol.

      Et avoir des recrues ne veut pas dire recycler tel ou tel idée du FN ou de l'UMP, nos idées nous les avons et elles ne bougeront pas. Le but n'est pas de se compromettre en changeant notre ligne et nos propositions pour se transformer en UMP ou FN mais bien d'attirer à nous les NONistes courageux sur notre programme.

      La politique c'est aussi de la stratégie, stratégie ne veut pas dire embrouille ou compromission. Mon analyse c'est celle de NDA depuis toujours et c'est la bonne. Quand il a quitté l'UMP sont but était de convaincre ses amis de le suivre... Peut-être que nous finaliserons ça prochainement, je le souhaite, on a pas 40 ans pour prendre le pouvoir, la France est déjà a genou et entre des mains étrangères.

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  8. On retrouve le même problème à gauche et notamment au PG, si les Montebourg, Lieneman, Filoche, Hamon et toute l’aile gauche du parti se décidait enfin à bouger cela permettrait de recentrer le FDG qui penche trop a l‘extrême et lui donnerait une toute autre force. Mais comme Guaino et consort avec Sarkozy, ils semblent préférer à toutes leurs idées les palais de la de la république et un beau petit maroquin ministériel… Lâcheté? Naïveté? Opportunisme? Cupidité?
    Quelle tristesse en tout cas de voir Montebourg tomber là ou il est tombé après l’espoir qu’il a suscité il n’y a même pas un an avec sa candidature « démondialisation », un vrai gâchis…

    red2

    PS: Je suis en train de regarder le débat des universités de rentrée de DLR: Sapir, Murer, Kerber, vraiment très bon, bravo!

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  9. @Laurent
    Probablement hasardeux car on parle d'idées politiques et non de recherche scientifique ... mais un petit tour du côté de "La structure des révolutions scientifiques" de Thomas Kuhn (ou au moins de l'article wikipedia soyons modestes) peut alimenter la réflexion ...

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  10. Pour ma part j'apprécie Myard et Luca. N'oublions pas qu'ils nous rejoignent sur l'Europe.

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    1. Je ne m'explique pas qu'ils soient encore à l'UMP et pas avec NDA. Myard il a toutes les positions de NDA, il n'a pas vu que son parti et ses patrons faisaient tout l'inverse ? Elle est où la cohérence politique ?

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  11. Sur l'euro piège à cons par Mundell :
    https://frappermonnaie.wordpress.com/2012/09/07/robert-mundell-le-mauvais-genie-de-leuro/

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  12. La question centrale est de savoir sur quel objectif il convient de rassembler ceux qui sont attachés à l'indépendance et à la souveraineté. A mon sens il n'y en a qu'un seul : la sortie de la France de l'Union européenne, de l'euro et de l'OTAN. C'est assez simple et efficace. Le problème de NDA c'est la lisibilité, on ne sait pas pour quoi il est. Seulement "une autre Europe", comme tout le monde... Quant au FN, son sujet principal c'est l'immigration et la haine de l'étranger. Un jour il veut sortir de l'euro, l'autre pas : il n'a pas de réflexion aboutie sur ce sujet.

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  13. @ Julien

    Poutine n’est pas pour moi un modèle.

    D’accord sur le nucléaire.

    Sur le FN, pas du tout d’accord en revanche. Ce parti était encore néolibéral il y a 2 ans. Certes, MLP a fait un 180° sur ce sujet, mais comment lui faire confiance sur ce sujet. Si elle jugeait qu’il était plus porteur de devenir un Tea Party français, elle tournerait casaque. Son manque de maîtrise des sujets économiques démontre en outre qu’il ne s’agit pas de convictions très solides. Et enfin, elle est une bien mauvaise représentante de ces idées.

    http://www.gaullistelibre.com/2012/02/marine-le-pen-en-seconde-division.html

    Les deux mesures que vous évoquez sont directement issues du programme de NDA.

    Demain, je ferai quelques rappels sur les raisons pour lesquelles je considère que le FN est un parti d’extrême-droite.

    Roosevelt a cassé les lobbys financiers (mais on revient au même problème : il faut une grave crise pour changer les choses).

    @ TeoNeo

    Il y a beaucoup de choses intéressantes en Amérique du Sud.

    Très juste, l’Etat-providence a sauvé le néolibéralisme. Mais à force de déshabiller l’Etat dans le Sud de l’Europe, il finira par être emporté par la marée populaire. On prend la direction de l’application de réformes néolibérales en Europe aujourd’hui, avec des baisses de salaires importantes. Le voile va se lever.

    @ Leulier

    Les crises favorisent les prises de conscience donc cela avance. Pour moi, il y a trois alternatives réelles pour la France aujourd’hui :
    - le FN : je crois que jamais il ne parviendra au pouvoir du fait d’un plafond de verre extrêmement solide
    - le FG en effet, mais je ne suis pas anticapitaliste, ni internationaliste, donc ce n’est pas la voie que je souhaite
    - DLR quand nous aurons grandi

    Les choses vont aller vite (cf exemple de Syriza). Qui s’imposera ?

    Pour le coup, sur le programme du FN, il faut bien constater qu’officiellement, le programme 2012 n’était pas néolibéral, malgré quelques restes.

    @ J Halpern

    En effet, le FG comporte plusieurs tendances.

    Pas sûr qu’il faille si longtemps. En Grèce, Syriza a explosé en 3 ans seulement. D’accord sur la tendance, qui semble encourageante.

    @ Emmanuel B

    Très juste.

    @ Red2

    Complètement d’accord avec vous également.

    En attendant, il faut tisser des liens.

    @ Anonyme

    Il n’est pas mauvais mais pas le meilleur non plus. Les gens dont je rapporte les écrits (Sapir, Gréau, Lordon, Krugman, Stiglitz, Cotta…) me semblent plus intéressants. L’UPR souffre de dérives parfois sectaires, complotistes et nous insulte parfois aussi.

    @ Cording

    Je crois que jamais l’extrême-droite n’arrivera au pouvoir. MLP est déjà condamnée (3,5 points de gagné en un quart de siècle malgré la plus grosse crise depuis 80 ans et un changement de chef…). Si nous allons dans le mur, ce sera le FG, nous, un nouveau parti ou un grand qui se réinvente (mais cela me semble peu probable).

    @ Florent et anonyme

    Les peuples peuvent vouloir des figures nouvelles (toujours le même exemple : Syriza) même si un rassemblement a l’avantage de donner plus de poids.

    Jacques Myard est quelqu’un de qualité, très intelligent, qui, s’il reste à l’UMP, tient un discours très proche sur l’Europe ou le protectionnisme. Je l’ai croisé deux fois lors de la campagne présidentielle, c’est un sacré bonhomme car il l’ouvre. Sur Guaino, c’est un cas particulier car sur le discours, il est proche, mais il a soutenu un président qui a fait l’inverse.

    Chevènement est une référence. Comme Séguin, il avait tout dit il y a 20 ans. Védrine dispense une petite musique républicaine, et même souvent souverainiste très intéressante et proche de la nôtre. Lienmann a le courage de s’opposer au TSCG.

    Je suis d’accord, il faut être droit sur ses idées. C’est la voie choisie par NDA. Je crois que les circonstances deviennent beaucoup plus favorables.

    @ Olaf & Marco

    Merci pour les liens.

    @ Anonyme

    Pas persuadé sur la sortie de l’UE. Je crois que notre position (dénoncer immédiatement tous les traités) est plus juste et moins anxiogène.

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    1. @ Laurent Pinsolle

      "Le député UMP Jacques Myard compare la musulmane voilée à un « sac de pommes de terre » que « laboure son mari… »"
      http://oumma.com/Le-depute-UMP-Jacques-Myard

      Vous allez supprimer celui-ci aussi? C'est pratique supprimer un commentaire parce qu'il dévoile votre incohérence.

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    2. @ LP,

      Sur le néolibéralisme supposé du Front d'il y aurait quelques années, il faut s'attacher à déconstruire cette idée hautement critiquable, et en réalité incorrecte.

      Si l'on considère que le vecteur - les vecteurs - du néolibéralisme les plus puissants (et les plus délétères) ont été, et sont toujours, l'adhésion ni contrainte ni forcée mais bel et bien délibérée à l'Union européenne et ses corollaires : désarmement face à la mondialisation, ouverture forcenée des frontières économiques, flux migratoires obstinément encouragées, démantèlement des législations sociales, recul concomitant des droits sociaux, casse méthodiques des entreprises et monopoles de services publics, etc... ; et partant de là des effets induits sur le quotidien des salariés et simples citoyens, alors il n'est pas injuste ni incohérent de soutenir que cette marotte agitée comme un épouvantail est fondamentalement fausse, et je rajouterai même une pure escroquerie intellectuelle.

      Tant il est vrai qu'on ne peut définitivement taxer de néolibéralisme le programme politique d'un parti quel qu'il soit - en l'occurrence le Front national - qui dans le même temps récuse autant des paramètres et des vecteur qui sont tout à la fois les piliers de ce corpus idéologique ! C'est tout simplement aberrant.

      Et déjà parce que le programme du Front s'inscrit dans un projet essentiellement national. Ce qui, de fait, lui permet de rompre dans le même temps avec les chimères idéologiques et discursives des uns et des autres : et celles des affairistes néolibéraux, et celles des marxistes internationalistes. Là est une réalité incontournable.

      D'autre part il faut rajouter quelque chose : l'idée ô combien polémique de préférence nationale, introduite soit-dit en passant par un gouvernement de gauche radical-socialiste en 1932, et dont il ne viendrait à personne l'idée d'affirmer qu'il fut le masque du fascisme, ce qui confirme là encore la tartuferie intrinsèque éhontée de la bien-pensance, et bien cette idée de préférence nationale, qui est au coeur du programme politique du Front national DEPUIS sa création, s'oppose radicalement avec celle d'un néolibéralisme bien compris. Tan til est vrai une fois encore que le néolibéralisme promeut une indistinction de fait entre les travailleurs, et récuse même jusqu'à l'idée d'une citoyenneté qui se voudrait un tant soi peu nationale. Que répondez-vous à cela ?

      Mais je comprend bien, sans doute, que de taxer le programme du Front de néolibéral permet d'autant mieux, après ce qui vient d'être mis en évidence sur l'Europe-cheval de Troie de la mondialisation néolibérale, de dédouaner des formations politiques qui - elles - se sont totalement fourvoyées sur ce sujet. Suivez mon regard. La tentative de défausse politique n'est pas seulement pathétique, au regard de l'histoire elle se révélera surtout dérisoire.

      Je souscris néanmoins, et malheureusement, sur le fait que Marine Le Pen est trop juste sur des sujets centraux de son programme, notamment économique.

      Remarquons tout de même qu'ils ont le mérite d'exister, a contrario de tant d'autres. Il serait donc ubuesque de la condamner - et avec elle les éléments programmatiques de son projet, qui demeure malgré tout d'une grande cohérence d'ensemble - sous le prétexte fallacieux qu'elle achopperait relativement à en faire la promotion ; et d'en le même temps soutenir les programmes d'autres formations politiques qui sont, quand on les étudie dans le détail et sans faux semblants, quasiment aux antipodes des vôtres. Là encore, trêve d'aberration.

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  14. @ Fiorino

    J'enlève les commentaires que je veux tout d'abord. Si je veux, je peux vous éjecter aussi. Pour l'instant, je me contente de supprimer vos commentaires qui n'ont rien à voir avec le débat.

    Vous feriez mieux d'éviter de parler de cohérence car ce n'est pas votre qualité première. Le papier de riposte laïque sur Jacques Myard ne me semble pas choquant et n'illustre absolument pas ce que vous dites. Il est assez surprenant que vous citiez "Oumma" pour critiquer Jacques Myard vu vos positions. Soit dit en passant, il n'y a pas de source qui permette d'authentifier une telle déclaration. A titre personnel, j'avais écrit que la burqa était une prison portable. Et le voile ne me semble pas franchement compatible avec les valeurs de la République car il introduit une inégalité entre hommes et femmes.

    @ Julien

    Je ne dis pas que le programme du FN est néolibéral aujourd'hui. En revanche, il l'a été pendant 38 ans jusqu'en 2010, ce qui n'est pas rien (baisse de l'IR, limite aux PO et au budget de l'Etat, libéralisation extrêmement poussée de l'éducation....). Ce 180° pose problème. Opportunisme ou vrai changement d'idées. Le manque de solidité de MLP sur le sujet (par delà le fait qu'elle les discrédite), plaide pour le premier.

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    1. @ LP,

      Et bien permettez-moi de penser que le FN, au contraire de ce que vous tentez de faire croire abusivement, a été in fine infiniment moins "néolibéral" que l'ensemble des partis - RPR, UDF, UMP, Verts, PS, Radicaux de gauche et de droite - ainsi que l'ensemble de leurs dirigeants (les cadors Mitterrand, Chirac, Jospin, Juppé, mais aussi Mélenchon, Cohn-Bendit, etc...) qui ont ainsi tous participé objectivement à instaurer l'Europe politique et institutionnelle telle que nous la connaissons aujourd'hui, l'Euro-monnaie commune, ainsi qu'a cautionner la mondialisation et le libre-échange.

      Car sachez bien une chose, si jamais vous ne le sauriez déjà : sans l'Europe, sans l'Euro, sans la mondialisation, sans le libre-échange, JAMAIS vous n'auriez pu renverser les termes du rapport de force capital-travail comme il l'a été méthodiquement fait dans ce pays. JAMAIS vous n'auriez pu provoquer un tel changement de paradigme intellectuel, philosophique et moral. JAMAIS, par conséquent, vous n'auriez pu être en situation politique de le faire accepter (ainsi que ses corollaires anti-socials inévitables qui ont été rappelés précédemment), forcé et contraint, par une majorité de citoyens français.

      Je soutiens qu'en tronquant la réalité, vous biaisez votre analyse et réciproquement.

      Je le dis et le répète : non le Front national, en cela qu'il fut et est toujours un parti foncièrement nationaliste, qui inscrit l'ensemble de son projet politique, économique, social et identitaire, dans un strict cadre national, ne peut définitivement être assimilé au néolibéralisme tel que le conçoit communément la conscience collective. C'est une supercherie que de soutenir le contraire.

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  15. @ Julien. L'énergie nucléaire représenterait l'indépendance énergétique ? C'est une plaisanterie ? Que je sache, la France est obligée de s'approvisionner en uranium auprès de pays africains non ? La véritable indépendance serait de se tourner vers une transition énergétique avec une VERITABLE politique favorable aux énergies renouvelables qui sont diverses. Je n'indique pas la fin totale du nucléaire en matière énergétique, mais un désengagement progressif car n'oublions pas les ravages environnementaux qu'a causé cette énergie (Tchernobyl, Fukushima, etc.).

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    1. @ L'internaute,

      Savez-vous que le coût de la matière première ou combustible - l'uranium - intégré au coût de l'énergie finale (électricité ici principalement) que vous payez, et quel que soit le mode de calcul (généralement en kWh), au cours actuel sur les marchés, est de trois fois (pour le charbon) à 5 fois (pour le gaz cycle combiné) MOINS CHER ??

      Il ne faut donc pas être un logicien de premier plan pour comprendre instantanément que de recourir à l'énergie nucléaire au lieu d'hydrocarbure est non seulement moins couteux d'un strict point de vue pécunier, comme du point de vue de la volatilité des coûts (une hausse significative de la matière première aura moins d'impact sur le coût final payé par le consommateur, ménages ou entreprises) ; mais aussi et surtout plus sécuritaire d'un point de vue de l'approvisionnement, dans la mesure où il faut infiniment moins de combustible pour produire une même quantité d'énergie.

      Ces données confortent l'idée que le nucléaire est mieux à même d'assurer une relative indépendance énergétique, puisque de fait moins dépendante du coût des matières premières, comme de son évolution au cours du temps.

      D'autre part je rajouterai qu'hormis le Kazakhstan et le Niger, les principales réserves mondiales d'uranium se trouvent dans des pays politiquement stables (Australie, Canada, USA, Afrique du Sud, Brésil, Russie), ce qui n'est pas négligeable.

      Et comme vous parliez de plaisanterie, j'attends impatiemment que vous nous disiez comment, par quoi, et surtout à quel coût - soit purement financier, soit en terme d'émission de gaz à effet de serre - comptez-vous remplacer les plus de 400 TWh d'électricité d'origine nucléaire produite l'an dernier en France ??!

      Savez-vous que le pays en Europe qui a poussé le plus dans la voie des énergies renouvelables relativement à son poids démographique et économique (plus de 20% du total de sa production électrique par son parc éolien, le plus important du monde rapporté aux indicateurs précédents) - le Danemark -

      Donc on peut affirmer sans craindre aucunement la contradiction que le pays le plus écologique AU MONDE du point de vue de sa production électrique à base d'énergies renouvelables, est à la fois un pays dont le coût de l'électricité est plus élevé qu'en France d'un facteur 2 (100% de plus), et qui émet 50% de plus de tonne de CO2 par tête d'habitant que ce pays. Chapeau les artistes (stipendiés et à tout le moins incultes) de l'écologie !! Mais ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions...

      http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/8-29062011-BP/FR/8-29062011-BP-FR.PDF

      http://mdgs.un.org/unsd/mdg/Data.aspx

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    2. (suite)

      Et encore ne parlerais-je pas ici, si nous abandonnions la filière nucléaire, en plus du doublement ou triplement du coût de l'électricité et de l'augmentation absolument inévitable des émissions de GES, de l'impact en terme de perte de compétence dans un secteur techno-scientifico-industriel de pointe ; en terme de perte de marché mondial ; de déséquilibre du commerce extérieur ; ainsi qu'en terme de perte d'emplois (mais nous n'avons officiellement que trois millions de chômeurs... une peccadille).

      En effet, et alors que la France a dors et déjà vendu 2 EPR à la Chine, et pouvons-nous en espérer d'autres demain, vous voudriez nous convertir aux énergies renouvelables (principalement éolien, car le photovoltaïque est une aberration, il me faudrait un peu plus de temps pour vous le démontrer. L'hydraulique est saturé pour ce qui concerne la France, et a donc atteint un optimum de production. Quant à la géothermie la technologie balbutie, et ne semble pas très prometteuse, tant il est vrai qu'elle frise même à terme l'interdiction par la loi, pour cause de fracturation hydraulique au même titre que l'exploitation de gaz de schistes), et ce alors même que les entreprises chinoises sont les plus en pointe dans la maitrise des processus de production éolienne, et alors qu'ils disposent également des plus grosses réserves mondiales de terres rares indispensables à leur production ?

      http://www.greenunivers.com/2011/03/les-chinois-dominent-le-top-15-des-fabicants-deoliennes-53709/

      http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/03/14/pourquoi-la-chine-restreint-ses-exportations-de-terres-rares_1667656_3244.html#ens_id=1667503

      Vous nous proposez comme perspective le suicide industriel, écologique (un comble !), économique et social. Voilà en réalité votre projet.

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    3. (je complète le message précédent) "- le Danemark - est le pays dont le coût de l'électricité est le plus cher AU MONDE, et qui de surcroit pollue infiniment plus de façon normalisée, soit rapportée au nombre d'habitant, qu'un pays comme la France ?

      On croit marcher sur la tête.

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    4. Ce que dit Julien sur le nucléaire est parfaitement exact et pas près de changer ; il faut arrêter de délirer sur les énergies dites renouvelables c'est une pompe a fric le vrai problème que nous ayons c'est l'augmentation de population qui dans le passé était régulée par les guerres et les famines

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  16. @ Fiorino

    Etant donnés les propos potentiellement diffamatoires à l'encontre de Jacques Myard et qui pourraient relever de la justice, je les supprime; D'autant plus que j'ai assez peu confiance dans l'exactitude des propos que vous rapportez (vu vos exagérations coutumières) et que j'ai autre chose à faire de les vérifier.

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    1. Bien sûr Laurent Pinsolle d'habitude ça ne vous pose aucun problème qu'on insulte, qu'on sali les deputés ici quand il ne sont pas de votre avis. Les propos de Jacques Myard sur la zoophilie et l'homosexualité comme perversion sont ici rapporté par LE MONDE, vous montrez les limites de votre moralisme "républicain" qui s'applique uniquement quand ça vous arrange. Et entre-temps vous faites du charme au FDG. Normal qui vous disent non pour la manif du 30.
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/01/27/jacques-myard-depute-ump-messieurs-les-homos-des-deux-sexes-foutez-nous-la-paix_1471632_823448.html

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  17. Bonsoir monsieur Pinsolle.Je ne sais pas si c'est le meilleur article pour en parler,mais je souhaitais échanger mon point de vue avec vous.

    Je souhaite débattre sur le fait que DLR ne sera probablement jamais à la tête de la France.

    Oui,mon approche est brutale,limite provocante.Pourtant,je soutiens pleinement les idées de DLR et de NDA.

    Je ne vous apprendrai rien de nouveau dans mon argumentation.Tout ce que je vais vous dire,vous le savez déjà.

    Pourquoi suis-je donc aussi pessimiste,quant à l'avenir de DLR en tant que parti présidentiable ?(en supposant que DLR souhaite un jour gouverner la France et non plus seulement proposer des idées alternatives pour améliorer le système).

    Et bien,parce que je pense,qu'outre le système UMPS qui bloque toute tentative d'alternative d'arriver au pouvoir (FN,DLR,NPA etc),le principal ennemi de DLR est justement le FN,avant d'être les médias ou le système lui-même.

    Le FN est le principal ennemi de DLR,car il est non seulement beaucoup plus puissant (en terme d'adhérents,de visibilité....) que DLR à l'heure actuelle,mais aussi beaucoup plus vieux.

    C'est en grande partie à cause du FN,que DLR n'a pas réussi à dépasser les 2% aux présidentielles.Certes,pour un premier score,ce n'est pas catastrophique,mais ce n'est pas non plus gégnial.
    Si le FN ne s'était pas présenté,il y'a fort à parier que ça aurait DLR qui aurait pu faire 18% et même +,au premier tour.

    Tant que le FN n'aura pas vu sa "popularité" s'éffondrer,voir même tant qu'il n'aura pas disparu.DLR,à mon sens,n'a aucune chance de monter en puissance.Surtout si sa principale motivation devient l'élection à la présidentielle.

    Après bien sûr,ce qui ne joue pas en la faveur de DLR,c'est sa relative absence dans les médias (quoique,ces dernières semaines,NDA était largement + présent qu'auparavent),puis le système (qui s'arrange toujours pour décrédibiliser les partis alternatifs).

    Il faudrait aussi,mais ce n'est en aucun cas une critique,que NDA soigne un peu plus son charisme.Perso,j'ai toujours été allergique à quelqu'un qui place un "euh" au moins une fois par phrase.Ensuite,il serait souhaitable que NDA cesse de tout le temps dire "moi".Je trouve ça légérement narcissique de dire "moi" à chaque fois.Je dis cela,car je sais que NDA a du potentiel et qu'il est largement plus sincère et crédible à mes yeux,qu'une Marine Lepen ou un François Hollande.Ces 2 derniers,on sent dans leur façon de parler,qu'ils ne croient pas toujours à ce qu'ils disent.

    Bref,je pense que si DLR veut vraiment monter en puissance et se montrer "supérieur" à la mascarade que sont le FN et le FDG,il faut mettre les bouchées doubles.Par exemple,envoyer des membres de DLR qui sillonneraient le pays en allant à la rencontre des habitants,ou en organisant des meetings et si possible pas qu'en Ile-de-France (je suis Alsacien).

    C'est mon avis.Après,vous en faîtes ce que vous voulez.Comme dit,je ne vous apprends rien de nouveau.

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