mardi 26 février 2013

Elections : l’Italie vire UE-sceptique


Absence de majorité, mauvais résultat de Mario Monti, remontée de Silvio Berlusconi, performance de Beppe Grillo : le résultat des élections Italiennes provoque de nombreux commentaires. Mais la plupart oublient une chose essentielle : le peuple Italien a voté contre l’Union Européenne actuelle.

Une nouvelle faille dans la tour de Babel européenne

Pourtant, le pédigré des candidats aux élections devait permettre un soutien sans faille aux politiques menées en coordination avec la Commission. D’un côté une coalition de centre-gauche, qui avait réussi ses primaires et élu un candidat populaire. De l’autre, l’ancien Premier Ministre, Mario Monti, que beaucoup créditaient du redressement financier pays. En face, un ancien Premier Ministre encombré par de multiples affaires et un ancien humoriste qui lançait son parti.

Résultat : une majorité absolue d’Italiens a voté pour les deux derniers, qui ont adopté une tonalité extrêmement critique à l’égard de l’UE. Silvio Berlusconi n’a cessé d’attaquer la politique européenne, l’euro cher et l’Allemagne qui impose son agenda. Beppe Grillo est allé encore plus loin en proposant de sortir de la monnaie unique. Le résultat est d’autant plus cruel pour les euro-béats que Mario Monti fait moins de 10% des voix, près de trois fois moins que le M5S de Grillo.

En outre, il faut voir que la coalition de centre-gauche n’a devancé les partisans de Silvio Berlusconi que d’un cheveu (29,6 contre 29,2% à l’Assemblée et 31,6 contre 30,7% au Sénat). Comme le souligne le secrétaire général adjoint du Parti Démocrate : « si ces résultats sont confirmés, de 55% à 60% des électeurs italiens auront voté brutalement contre l’euro, l’Europe, Merkel et l’Allemagne ». L’Italie, sensé être un pays solidement attaché à l’Europe, a changé d’opinion.

A quand la chute du premier domino ?

Le résultat Italien n’est pas isolé puisque tous les pays européens semblent prendre leurs distances avec cette mauvaise construction européenne qui a plongé les pays du continent dans une récession aussi inutile qu’inhumaine. Déjà, la Grèce a été sur le point de changer de bord en juin 2012 quand Syriza a manqué la première place aux élections législatives de très peu. La Grande-Bretagne de David Cameron se pose désormais la question de quitter l’Union Européenne.

Le peuple allemand n’a plus la moindre illusion sur cette Europe : seulement 14% de la population soutient les euro obligations, au point qu’Angela Merkel les a exclu de son vivant ! Le fait que la chancelière se soit alliée avec le très euro-sceptique David Cameron plutôt qu’avec l’allié traditionnel qu’est la France pour réduire le budget européen il y a quelques semaines montre aussi que le centre de gravité politique en Allemagne sur l’Europe a bougé et il est hostile à l’UE.

Angela Merkel a bien compris qu’en adoptant une ligne dure à l’égard de cette Europe, elle a la quasi assurance de battre un SPD beaucoup plus UE-phile et qui se fera battre à plat de couture s’il ose plaider pour une plus grande (et coûteuse, pour les Allemands) intégration. Bref, les failles se multiplient dans cet édifice européen de plus en plus instable. Pire, pour les fédéralistes, il suffit d’un seul vote pour que le démontage de cette construction folle commence enfin.

Face à cette évolution, les élites françaises du PS, de l’UMP, du Modem et des Verts sont comme les derniers indiens. Ils n’ont pas compris que l’UE est morte. Certes, elle avance encore, comme un canard sans tête, mais le nombre de peuples candidats pour lui donner le coup de grâce ne cesse de grandir…

Je publierai plus tard la suite du papier sur les parasites fiscaux

39 commentaires:

  1. Berlusconi a exercé le pouvoir pendant des années, il a fait ratifier les traités actuels. Ce n'est pas un eurosceptique, sauf pendant les campagnes électorales, par démagogie.

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  2. C'est pour cela que j'ai écrit UE-sceptique et non anti-UE. Berlusconi a joué la même partition que Sarkozy en 2007.

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    1. Et ce matin sur France Inter l’économiste Cohen qui n'en démord pas de son ue fédérale . L'image du canard est bonne et il est toujours vivant .

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    2. Le résultat le plus intéressant dans cette affaire est celui de Grillo qui confirme le raz le bol envers cette ue mais en même temps peut inquiéter

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  3. Bonjour,

    Marianne a publié hier un article au sujet de Beppe Grillo.
    Il est mal écrit, désordonné et subjectif, mais il est malgré tout intéressant.

    http://www.marianne.net/Italie-le-tsunami-Beppe-Grillo-fait-entrer-ses-troupes-au-parlement-_a226932.html

    Cordialement.

    Eric

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  4. @Laurent Pinsolle,
    petit hors-sujet: concernant A.Merkel, elle joue sur du velours, d'autant que le piège se referme sur la SPD: le président du groupe des socialistes et démocrates du parlement européen est l'Allemand Martin Schulz, du SPD, qui a manifesté son mécontentement face au budget de l'UE 2013-2020 inspiré par son ennemie A.Merkel. Schulz l'a menacé de censure, conformément aux nouvelles attributions acquises par le parlement européen depuis le traité de Lisbonne; l'ennui, c'est que bien des gens considèrent en Allemagne, même chez les sympathisants socialistes, que Merkel a eu raison d'obtenir la baisse du budget de l'UE, ce qui mettra la SPD dans une très mauvaise situation en septembre prochain si Schulz met sa menace à exécution...

    Sinon, concernant l'Italie, je n'ai jamais cru à l'échec de Berlusconi pour cette élection, à partir du moment où il a été autorisé à se présenter (ce qui était loin d'être acquis, eu égard à ses ennuis judiciaires). En effet, je doute que les Italiens aient apprécié la manière avec laquelle il avait été congédié fin 2011 par les efforts conjugués de l'UE, du FMI et des marchés... Le score de Berlusconi est un geste de défi des Italiens envers les institutions européennes, peut-être même plus que celui de Grillo, qui pour moi est un phénomène de mode...

    CVT

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    1. En fait pour ma part j'aimerais presque que le parlement européen essaie de censurer le projet de budget. Rappelons tout d'abord que les euro-obligations n'existent pas, donc l'UE ne peut pas emprunter elle-même. Pour faire une relance européenne, il faudrait donc que les États membres empruntent eux-même puis contribuent au budget européen. Mais s'ils le faisaient, leur déficit, et leur dette augmenterait.
      La conclusion qui s'impose est que l'austérité au niveau des États et la relance au niveau européen ne sont pas compatibles. Alors, à supposer qu'il censure le budget, le parlement européen n'aura que deux portes de sortie : soit il s'écrase devant les États et je ne donne alors pas cher des prochaines élections européennes, soit il s'obstine et on obtient une magnifique crise concernant les traités.

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  5. On a souvent dit que l'Italie était le laboratoire politique de l'Europe, par conséquent ce vote du peuple italien est un très bon indicateur du degré de rejet des politiques austéritaires imposées par Bruxelles et Francfort et un encouragement pour l'avenir. J'ajouterai à votre excellente analyse que l'échec cinglant de Monti est aussi celui du Vatican dont il était le candidat quasi-officiel.

    Ce matin, le très atlantiste chroniqueur de France-Culture, Brice Couturier, se déchaînait contre Beppe Grillo qu'il accusait d'âtre un bouffon antisémite complotiste menaçant la démocratie.

    http://www.franceculture.fr/emission-la-chronique-de-brice-couturier-les-bouffons-au-pouvoir-2013-02-26



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  6. Amusant : « Si le monde ne marchait pas un peu sur la tête, l’éruption volcanique qui vient de submerger l’Italie devrait enfouir sous ses cendres non seulement la caste politico-journalistique au pouvoir, mais aussi son corollaire et complice obligé (et obligeant) : les instituts de sondages.».

    More :

    http://www.causeur.fr/beppe-grillo-italie-elections,21410#

    Il y a quelque temps j’avais remarqué le texte d’un économiste italien sur le Blog De Beppe Grillo expliquant les travers de l’euro qui m’aurait conduit à voter pour le Mouvement 5 étoiles si je m’étais trouvé en Italie :

    http://www.beppegrillo.it/2013/02/leuro_contro_natura_-_alberto_bagnai.html

    Toutefois certaines propositions économiques de ce mouvement, comme la semaine de travail de 20 heures, sont économiquement irréalistes. Il faudrait les convaincre de cela avant qu’ils n’arrivent au pouvoir.

    Saul

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    1. @Saul,
      j'avoue que j'aurais voté moi aussi pour Grillo si j'étais Italien :-)! Il appelle à sortir de l'euro, et de jure, de l'UE et pour ça, il a toute ma sympathie!
      D'autant que sa profession de foi m'a l'air patriotique et non nationaliste, mais surtout, il est populiste au sens premier du terme, à savoir, il se préoccupe de défendre ceux que la politique a oublié depuis l'effondrement du duopole PCI/Chrétien-Démocrate. Ce populisme n'est jamais que la réponse du mépris des élites envers le peuple.
      Alors évidemment, Il y a une part non négligeable de démagogie quand M5S entend, tel un Mélenchon, virer tous les dirigeants et les élites, ou dans ses promesses politico-économiques, mais la colère que révèle ce vote ne doit pas être occultée. Or, lorsqu'on voit les premières réactions des élites, en particulier pro-UE,
      B.Grillo le dit lui-même: estimons-nous heureux que ce soit son parti qui récupère ces votes protestataires car ils pourraient tomber entre de plus mauvaises mains...

      CVT

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  7. Sivio Berlusconi comme héros de l'UE scepticisme ! Aïe !

    Si l'euro-scepticisme repose sur des intellectuels et des économistes brillants et une base populaire réelle, l'idée manque tout de même d'une représentation politique valable. Où sont les hommes et les femmes politiques qui l'incarnent ? Marine Le Pen est quelqu'un qui dit (maintenant) des choses intéressantes, mais qui traîne toute l'histoire du FN derrière elle (et y revient parfois). Nicolas Dupont Aignan, qui est celui qui fait le mieux la synthèse entre la démocratie et la nation est un peu esseulé et manque encore de charisme.

    Où sont les nouveaux leaders qui prendront cette question en main. Sans eux, l'UE scepticisme ne restera qu'une idée.

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  8. Et oui, il semblerait bien que le processus politique menant à la déconstruction de l'euro soit enfin lancé. Que le signal vienne du pays ayant toujours manifesté l'attachement le plus constant et le plus fort à la construction européenne est une ironie qui ne manque pas de sel.

    La recomposition du paysage politique italien est passionnante à analyser. Certains éléments peuvent rappeler la France : légère poussée du centre-gauche malgré des résultats beaucoup moins bons que prévus, effritement de la droite de Berlusconi nonobstant une remontée spectaculaire, perte d'autorité radicale du centre-centre euro-fanatique. Si l'on s'en tenait aux principales composantes anciennes, les similitudes sont nombreuses. Elles correspondent à une persistance des clivages partisans et au désaveu d'une politique menée depuis le centre de l'échiquier politique par-dessus les antagonismes. Le fantasme post-politique partagé par Bayrou, Monti, et plus généralement par tous les tenants des grandes coalitions, qui neutraliseraient les anciennes oppositions pour mener au pas de charge la nécessaire grande réforme/purge seule capable de sauver l'UE, vole en éclat.

    Les différences sont toutefois aussi nombreuses. En un an, l'euroscepticisme s'est largement infiltré à l'intérieur même du bloc politique central. Le positionnement de Berlusconi est emblématique de ce point de vue, mais au centre-gauche aussi, l'auto-aveuglement semble moins fort qu'en France. Quand le secrétaire général adjoint du Parti Démocrate comptabilise que « de 55% à 60% des électeurs italiens [ont] voté brutalement contre l’euro, l’Europe, Merkel et l’Allemagne », on ne peut pas l'accuser de ne pas regarder la réalité en face.

    Reste le cas le plus intéressant et le plus marquant, ce Beppe Grillo et son mouvement cinq étoiles qui exprime la révolte italienne tout autrement que le FN et le FdG (ou même DLR) ne le font chez nous.

    [suite du commentaire plus tard]

    Emmanuel B



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  9. Les résultats en Italie sont la conséquence de la folie de l'austérité européenne imposée aux peuples pour servir les seuls intérêts des grands possédants avec une monnaie surévaluée.
    Cette Europe dirigée par des financiers dépourvus d'humanité tue dans un premier temps la démocratie (pour limiter la révolte des petits), puis la croissance économique et les emplois industriels, ensuite elle vise à démonter le tissu social pour soit disant équilibrer les comptes qu'elle a elle même vidés, elle fonctionne tel un étau contre les hommes et les femmes les plus fragiles, elle avance à coup de chantage (si vous n'acceptez pas nos conditions nous irons ailleurs), elle met en place des normes pour fermer les marchés au profit des intérêts de puissants lobbys mondialisés, elle participe à l'opacité des cycles de production et des échanges, elle organise une concurrence déloyale des hommes les uns contre les autres pour mieux régner, cette Europe là est une véritable machine diabolique bien difficile à stopper. Il existe une solution et j'en rêve. Je rêve de l'émergence d'un "parti anti-européen", républicain, constitué de gens compétents issus de la société civile, qui dénonceraient les dérives de ce "machin" et qui proposeraient des solutions alternatives pour relancer la croissance économique, pour arrêter les trafics issus du traité de Shengen, pour redonner le pouvoir aux élus qui bénéficient de la légitimité démocratique, pour protéger nos produits des dumpings monétaire-sociaux-environnementaux, en fait pour remettre les pays de notre continent en bon état de fonctionnement et réinstaurer le respect des hommes et des femmes y compris des ouvriers, des employés, qui ne l'oublions pas, ont largement participé à construire le vieux continent au prix d'efforts de travail remarquables . Ce " parti anti-européen" verra t-il le jour ? Je fais le pari, que si une liste de ce type se présente aux élections européennes de 2014, sans clivage droite-gauche, elle créera la même surprise que lors du référendum de 2005. Plus encore que la vague de 2005, il y aura un tsunami politique, et plus rien ne sera alors comme maintenant. En Europe, la croissance du PIB est réduite au néant, le chômage de masse est arrivé, la hausse des prix atteint des degrés inacceptables (pain, poisson frais, fruits et légumes, viande, carburants etc...) et le déséquilibre des échanges est de plus en plus fort. Nous sommes face à un échec historique, les agriculteurs et pêcheurs tentent de survivre avec des subventions, les ouvriers de l'industrie sont en voie de disparition, des pans entier de services se délocalisent, les salaires stagnent alors que le coût de la vie augmente au point que j'habite une région où les classes moyennes ont bien du mal à se loger, je vois des gens tourner dans les rayons des magasins pour trouver de l'alimentation pas trop chère et souvent de moindre qualité. Dans ma jeunesse, je n'ai jamais pensé que nous en arriverions à ce point là, jamais. Lorsque je rentre chez moi, tard le soir, il m'arrive souvent de croiser une vieille dame qui dort dehors, je ne suis pas meilleur qu'un autre face à cette situation, je ressens un mélange de gène et de honte, c'est pour cela aussi que j'attends avec impatience que les Français cesse de courber le dos et de se laisser traiter comme des chiens. Je suis révolté et je vous prie de bien vouloir comprendre ma colère, Laurent GUIBERT.

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  10. Cela va venir, ne vous inquiétez pas. Mais 2014, c'est trop tôt.
    Puisque nous sommes sur le blog de Laurent, peut-être DLR devrait-il afficher un anti-européisme franc et massif ?
    Il y a un besoin, il y a un marché, il y a une place à prendre ; mais je crains que NDA ne soit encore trop BCBG.

    Sancelrien

    P.S: Quand le parti que vous décrivez arrivera, il aura mon vote. Et si c'est le FN eh bien tant pis : le FN aura mon vote.

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    1. Je suis sur cette ligne également NDA doit sauter le pas il est trop tard l'europe c'est terminé ; construisons autre chose

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    2. Je crains que NDA soit bien trop sage et bien élevé pour être crédible dans son opposition à l'UE pour ne pas se faire "manger la laine sur le dos" par Marine Le Pen et son FN. Si j'étais italien je crois que j'aurais voté pour Beppe Grillo par souci d'en finir la plus vite possible avec cette UE.

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  11. Ouais.
    Malgré toutes ses qualités personnelles ( que je trouve presque excessives pour un homme politique et qu'il devrait mieux cacher - sans rire ) NDA ne semble pas très bien réaliser que la période du "jeu apparemment selon quelques règles" est en train de se terminer très vite et que, s'il veut amener son parti au pouvoir il doit se montrer au moins aussi déterminé que l'UMPS l'est pour y rester et faire en sorte que cela se voie.
    A la tête de la France nous n'avons pas besoin d'un homme bien élevé : nous avons besoin d'un Homme d'Etat ( exactement ce que François Hollande n'est pas ). Et, comme disait le Général : "La perfection évangélique ne mène pas à l'Empire".

    Sancelrien

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  12. @ Patrice

    Bien d’accord sur les premiers commentaires. Je crois que 2014 sera l’occasion pour nous de changer de dimension.

    @ Eric

    Merci pour le lien.

    @ CVT

    Honnêtement, il me tarde les législatives allemandes. Je serai heureux que le SPD tente une campagne sur la solidarité européenne. Il sera balayé et cela calmera (un peu) les fédéralistes. Ce qui compte aussi, c’est le très mauvais score de Monti, 4ème, moins de 10%. Bien d’accord sur Grillo : cela montre tout le potentiel qu’il y a à être une vraie alternative non extrémiste.

    @ Anonyme

    Le Parlement finira par s’écraser car il n’est pas le dernier décisionnaire. Les élections européennes de 2014 vont être très intéressantes.

    @ Marc-Antoine

    Très juste sr l’Italie. Les chroniqueurs euro béats feraient de se demander pourquoi les citoyens votent pour Beppe Grillo ou Berlusconi

    @ Saul

    Oui, le programme global semble un peu fantaisiste mais il est intéressant qu’il fasse un tel score en proposant de sortir de la monnaie unique. Il est également probable que j’aurais voté pour lui néanmoins car pour qui voter d’autre en Italie ?

    @ Léonard

    En France, NDA est crédible (contrairement à MLP). En Italie, les électeurs ont préféré exprimer leur ras-le-bol plutôt que la pseudo crédibilité. L’euroscepticisme est de plus en plus proche de trouver une expression politique concrète en Europe…

    @ Emmanuel B

    Très juste. Il y a des leçons à tirer. Le changement de tonalité en Italie est assez stupéfiant quand on se souvient que l’Europe était auparavant une sorte de vache sacrée…

    @ Laurent Guibert

    Mais ce parti, c’est DLR, et je crois que nous serons la suprise de 2014

    @ Sancelrien

    Rendez-vous en 2014. Je ne partage pas votre point de vue. Je crois que NDA et DLR l’exprimeront bien. Le FN est une impasse depuis 30 ans. Nous avons besoin d’un Homme d’Etat, il en est un. Et sur le ton, je pense que la direction prise est la bonne.

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    1. @Laurent Pinsolle,
      En France, personne (je parle des partis politiques médiatisés) en 2013 n'a pris officiellement pris position contre l'euro aussi ouvertement que Berlusconi et Grillo. Je suis donc loin de partager votre optimisme pour savoir qui va endosser ce rôle.
      En 2005, L.Fabius a défendu le non au référendum sur le TCE. En 2011, lors des primaires du PS, Arnaud Montebourg a décontaminé l'idée de protectionnisme via la démondialisation. Quel homme politique reconnu aura le même cran pour défendre et promouvoir le retour au franc (et à mon avis, accompagnée d'une sortie de l'UE)?


      CVT

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  13. Espérons que vous avez raison pour NDA et DLR. Sinon ce sera le FN.

    Sancelrien

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  14. Comme l'écrit Laurent, le résultat des élections italiennes démontre un rejet de l'UE, en tout cas un rejet des mesures prises par un de ses plus "brillants" représentants, ce cher Monsieur Monti.

    Néanmoins, s'il s'agit bien d'un pavé dans la mare, ce qui ne manque pas de nous réjouir, il n'émerge pas de ce mouvement une force, une énergie, ni même une unité capables de renverser le cours des choses. L'attelage est bancal avec un affairiste dénué de tout scrupule, un candidat de centre-gauche prêt à porter les mêmes idées que Monti et un mouvement inorganisé. Rien ne permet donc de penser que ces élections dépasseront le stade du symbole d'autant que, j'en prends le pari, les interprétations ne vont pas manquer à commencer par celles de l'UE.

    Nombreux sont ceux qui voient dans le choix électoral des Italiens une raison d'espérer. Pour ma part, je considère qu'on peut, après des années amorales et brutales de berlusconisme et d'européisme, parler d'une défaite, d'une incapacité à porter au pouvoir des politiques capables de conduire le changement. Raison de plus pour que d'autres voix que celles des oui-ouistes se fassent entendre en France et qu'un mouvement sache agir et rassembler pour pouvoir peser véritablement pour changer les institutions et les lois européennes mortifères.

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  15. @Laurent Pinsolle

    J'invite les amis de DLR à renforcer le propos "anti européen", j'ai un proche qui me demandait récemment si NDA était pour ou contre l'Europe ! Tout le monde n'est pas impliqué comme nous pouvons l'être en politique, il faut matraquer ce message et se positionner comme les meilleurs opposants aux eurocrates. Il faut aussi que tu prennes plus la parole, Morvan peu aussi aller au combat médiatique et d'autres experts pour montrer que "DLR Le parti contre l'Europe" ne repose pas sur un seul homme, même s'il est de grande qualité. Nous pourrions créer des associations anti européennes dans les villes et rassembler des hommes et des femmes qui partagent notre constat et qui viennent proposer des solutions, une sorte de CNR anti-Eurocrates. Je refuse le positionnement entre l'UMP et le FN, DLR doit être ailleurs, ni droite, ni gauche, pour défendre le concept d'une France prospère et apaisée (le FN ne propose pas une France apaisée mais clivée). Tous les jours, dès maintenant, il faut harceler les médias, appeler les auditeurs ont la parole, nous devons nous montrer techniciens crédibles avec des solutions mais aussi déterminés, ce dernier point nous manque un peu, nous n'avons pas la culture militante.
    Nous devons y aller à fond, de Villiers avait fait 13% contre l'Europe, nous pouvons faire encore mieux. Nous devons ouvrir nos listes aux républicains (y compris de gauche) pour ne pas faire seulement 2% politiquement alors que nos idées sont majoritaires.
    Je sais que tu bosses beaucoup et que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais allons-y. A NICE, je veux bien contacter Thierry Giorgio et l'aider à tenir un CNR ANTI-EUROPE pour informer, protester, proposer. Ton blog est excellent mais nous devons aussi aller sur le terrain, rencontrer les gens et élargir notre spectre d'intervention. Sinon, nous ferons 1% ou 2% , nous laisserons au FN le "monopole de la contestation sans proposition" et notre mouvement ne servira à rien... sauf à nous dire entre nous que nous avions raison avant les autres. Alors, Laurent, on ouvre une large démarche républicaine contre l'Europe ou on reste seulement entre vrais gaullistes ? Amitié, Laurent GUIBERT.

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  16. @Laurent Pinsolle

    Je te dis tout cela parce que je connais un tas de gens qui ont voté Sarko mais qui sont prêts à voter contre l'Europe. Cette élection de 2014, c'est une chance historique, nous avons le devoir de la réussir, pour notre pays. Il y a dans tous les partis des déçus de l'Europe, Chevenement, une partie de la gauche du PS, Seguin, de Villiers, le camp du non de 2005, je pense que ça pèse politiquement lourd aujourd'hui ! Le NON c'est 55%, LE PEN c'est 20%, tu vois ce qui reste ! Laurent GUIBERT.

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  17. @Laurent GUIBERT,
    dieu seul sait que je déteste profondément Nicolas Sarkozy, mais sur le terrain de l'UE, il a moins mal agi que F.Hollande, qui est un parfait bébé-Delors. Sarkozy a été bien plus euro-réaliste (voire euro-sceptique) que son successeur.
    En effet, rappelez-vous lors de la crise de 2008, Sarkozy, avec la complicité tacite puis explicite de Merkel et G.Brown, a rétabli la gestion intergouvernementale au détriment des pouvoirs de la commission européenne, qui a été totalement inefficace (comme d'hab en temps de crise...) pour prendre des décisions quand les banques s'étranglaient par manque de liquidité.
    Donc pour moi, il n'y a pas vraiment de contradiction entre le fait de voter Sarkozy et être euro-sceptique...


    CVT

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    1. @CVT
      Au risque de passer pour le "révolté permanent", je ne déteste pas Nicolas Sarkozy mais le coup du traité de Lisbonne (qui ressemble au traité de 2005 que le Peuple avait rejeté) me reste bien profondément au travers de la gorge. Je n'ignore pas les difficultés de la crise de 2008 et quelques mérites de l'ancien Président mais je pense qu'il a tenté de colmater des brèches sans pour autant réussir à relancer l'Europe, sinon nous le saurions. En 2006, Nicolas SARKOZY proposait que la plupart des français deviennent propriétaires de leur résidence principale, c'est-à-dire un système proche de celui des USA, des crédits aux ménages avec peu de garanties, une bulle puis une correction brutale. Nicolas Sarkozy n'est pas intervenu auprès de la BCE face aux dévaluations compétitives, nous nous sommes retrouvés avec un euro trop fort, une perte lourde de compétitivité, une économie asphyxiée, des recettes moindres et donc des déficits de plus en plus gros et une casse sociale effrayante.
      Henri GUAINO, ancien proche de Philippe SEGUIN, a heureusement influencé les décisions de l'ancien Président sur la gestion intergouvernementale. Je me demande encore pourquoi il a voté le Pacte de stabilité !
      Hier, j'ai vu un reportage sur Arte, de grands dirigeants de multinationales écrivaient les discours des décideurs européens, cela n'a rien de démocratique et donc je suis favorable à une "révolution" dans le paysage politique, avec une liste regroupant le camp du non, il faut faire des élections européennes un véritable référendum sur la sortie de l'Europe. Et si notre probable victoire dans les urnes n'est pas respectée, il nous restera alors à descendre dans les rues pour rétablir la démocratie. Laurent GUIBERT.

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  18. Sans connaitre Grillo il suffit de constater la façon dont les grands médias français en parlent pour avoir la puce à l'oreille.
    Quand ces gens utilisent les qualificatifs de "populiste" ou "demago" c'est qu'il y'a une grosse probabilité que ce soit un type bien.

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    1. Deux questions :

      1. Qu'y a-t-il de plus facile pour quelques médias que de coller une étiquette sur un homme pour le disqualifier surtout quand il n'y a aucun contre-pouvoir en mesure de leur répondre ?

      2. En vertu de quoi ces gens émettent-ils des jugements définitifs ? De leurs compétences ? De leur représentativité ? De leurs convergences idéologiques avec le pouvoir ? A votre avis.

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  19. Je ne connais pas assez l'Italie et l'italien pour bien en juger, mais il me semble que les succes
    de Grillo et (relatif) de Berlusconi montrent aussi que le charisme et le talent de "bete de campagne" sont une condition importante du succes electoral.
    Sans vouloir medire de NDA, j'ai peur qu'il n'ait pas ce profil (il a surement d'autres qualites).
    Par exemple, cet atout personnel de "bateleur" a probablement contribue au succes (relatif mais plus important que DLR) de Melenchon en 2012 et Le Pen pere dans les annees 80-90
    (je ne les mets pas dans le meme sac bien sur).

    Je crois que pour ce genre de message, un peu "hors cadre" voire "populiste" (ce n'est pas negatif de ma part) il faut aussi un leader au temperament adequat, plutot emphatique et "populiste", et pas un "gendre ideal propre sur lui".
    Quelqu'un qui remue voire provoque ou polemique un peu...
    Au minimum autant que Sarko ou Melenchon...

    Les personnalites plus ternes/discretes (ce qui n'est pas un reproche personnel) a la Hollande ou Bersani (ou Fillon) ne peuvent reussir que comme apparatchiks d'un parti deja dominant..

    J'ai peur qu'un tel profil charismatique, un brin demago et bateleur, manque a DLR et a la mouvance euro-sceptique en general... :-(

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    1. Et voilà, on y est ! Nous disons la même chose.
      Il est extrêmement souhaitable que DLR crève son propre plafond de verre et devienne, à la place du FN, le nouveau parti de gouvernement qui manque si cruellement à la France pour chasser l'UMPS.
      Mais je crains que ce ne soit pas possible avec NDA dans son incarnation actuelle. Aujourd'hui, que peut-on dire de lui : il est sincère, honnête, il a des convictions et des idées justes, c'est un patriote, et puis... et puis il est bien gentil bien propre, et puis c'est tout. Lisez son blog régulièrement comme je le fais et comparez-le à celui de Mélenchon que je lis tout aussi régulièrement, non pas parce que je partage ses idées, Dieu sait, mais pour le plaisir et l'amusement !
      Méluche est un tribun, d'instinct, de nature, il sait faire vibrer les gens, les faire bander ( excusez cette image vulgaire que je crois quand même appropriée ), NDA est tout sauf cela. Son blog ne m'a jamais tiré un seul sourire, il ne m'a jamais fait baver d'excitation ou de rage !
      Il FAUT que NDA apprenne à devenir un tribun ou qu'il renonce à ses ambitions. Qu'il étudie les maîtres, qu'il prenne un coach, et qu'il se dise bien d'avoir raison pour soulever les foules !

      Sancelrien

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    2. Qu'il se dise bien qu'il ne suffit pas d'avoir raison pour soulever les foules !
      Excusez-moi pour la faute de frappe.

      Sancelrien

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  20. @Anonyme de 23:11
    Votre jugement est trop sévère pour NDA. Vous oubliez sa sortie virulente contre Denisot et Aphatie, à propos du salaire de ces journalistes. Ce n'était pas le comportement du « gendre idéal propre sur lui ». J'ai trouvé ça un brin démagogique, mais c'était plutôt bien vu de sa part. N'oublions pas que Mélenchon et Sarkozy ont par ailleurs aussi payé leurs excès en la matière.

    YPB

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    1. Je crois NDA parfaitement capable de distribuer des baffes mais je crois aussi son entourage beaucoup moins prêt a cette façon de faire de la politique ; celui ci ménage la chèvre et le chou il va devoir choisir

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  21. Ils n'ont pas perdu de temps. Le discours du chantage à la catastrophe est bien rôdé…
    « EU Chiefs Tell Italy There’s No Alternative to Austerity » : http://www.bloomberg.com/news/2013-02-26/merkel-s-euro-doctrine-threatened-as-italians-reject-austerity.html

    YPB

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  22. @ CVT

    NDA… Je crois que nous avons semé en 2012 et que nous allons récolté en 2014 et en 2017. Sur Sarkozy, c’est vrai qu’il a réhabilité l’intergouvernemental, mais il n’a rien changé lors de la négociation de Lisbonne.

    @ Démos

    Très juste : c’est un pavé dans la mare qui risque de ne pas avoir de conséquences pratiques, si on finit par avoir une majorité centre gauche – centre droite. Mais il faut voir aussi que les véhicules de la révolte n’étaient pas sans limite. Quand ce seront les bons véhicules, alors les partis traditionnels seront balayés.

    @ Laurent Guibert

    Pas persuadé qu’il faille se présenter comme anti-européen. Je crois qu’il vaut mieux être anti-UE. En effet, il faut essayer d’être le plus présent possible. Je crois que nous ferons bien plus que 2% en 2014. Nous avons semé. Bien d’accord sur les 55% : beaucoup de veulent pas voter pour les extrêmes. Nous avons un boulevard.

    Bien d’accord sur le point concernant Lisbonne.

    @ TeoNeo

    En partie. C’est vraiment bizarre de constater à quel point nous avons perdu l’esprit de la démocratie, avec cette stigmatisation des personnes qui sortent du cercle dit de la raison.

    @ Démos

    Bien d’accord.

    @ Anonyme et Sancelrien

    Il ne faut pas oublier que Beppe Grillo a commencé en 2005. Il faut un peu de temps pour percer. Soyez patient. NDA ne s’est présenté à la présidentielle qu’en 2012. Il faut, logiquement un peu de temps pour grandir. Et sur le style, je crois qu’il faut être honnête et ne pas trop se forcer car cela peut sonner faux. Je crois qu’il peut aller très loin. Il faut faire les choses comme on le sent.

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  23. Beppe Grillo a "effectivement" commencé sa " campagne " en 2007
    movimento cinque stelle ( M5S ) est homogène dans la tranche d'âge de ses électeurs ( 25/40 ans ) mais hétérogène quant à leurs " origines " ( ou " sensibilités " ) politiques ( la plus part venant de la " gauche " cependant ) majoritaire en Sicile et en général dans le talon il a toutes les chances de se déliter petit à petit parce qu'il n'a aucun programme et surtout parce que son leader est un protestataire-autoritaire et que l'Italie ce n'est tout de même pas le ... Venezuela !

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  24. Je crois que le Venezuela pourrait donner quelques leçons de démocratie aux européens.

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    1. ah bon !
      il y a donc de bons et de méchants colonels !

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  25. Samedi 2 mars 2013 :

    Beppe Grillo veut renégocier la dette italienne.

    Beppe Grillo, leader du mouvement Cinq Etoiles (M5S), qui a réuni 25,5% des suffrages lors des législatives en Italie, veut renégocier la dette de son pays, a-t-il indiqué à "Focus".

    "Si la situation financière de l'Italie ne change pas, elle quittera l'euro", estime l'ancien comique.

    "Nous sommes écrasés, non pas par l'euro mais par notre endettement. Quand les intérêts atteignent 100 milliards d'euros par an, on est mort. Il n'y a pas d'alternative" à une renégociation de la dette, a déclaré M. Grillo dans l'hebdomadaire allemand Focus.

    Il a comparé les obligations d'états avec des actions d'entreprises : "quand j'achète une action d'une société, et qu'elle fait faillite, ce n'est pas de chance. J'ai pris un risque et j'ai perdu", a-t-il ajouté.

    Il affirme également que la situation est si précaire en Italie que "dans six mois, on ne pourra plus payer les retraites et les salaires du service public".

    En Allemagne, des voix se sont déjà fait entendre dans la frange euro-sceptique de la coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel, pour réclamer une sortie de l'Italie de la zone euro si un gouvernement prêt à continuer les réformes structurelles n'est pas mis en place.

    Rappel :

    La dette italienne franchit les 2.000 milliards d'euros.

    La dette de l'Italie a franchi en octobre pour la première fois le cap symbolique des 2.000 milliards d'euros, selon un document publié vendredi par la banque centrale italienne.

    La dette de l'Italie s'est établie à 2.014,693 milliards d'euros en octobre 2012, contre 1.995,143 milliards en septembre 2012, selon un supplément au bulletin mensuel statistique de la Banca d'Italia.

    http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-dette-italienne-franchit-les-2-000-milliards-d-euros_365178.html

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  26. à lire les commentaires je constate que les citoyens ( quel que soit leur pays ) votent le plus souvent " contre " mais très rarement " pour " et encore dans ce cas sont ils le plus souvent " fanatisés " par un leader ... qui lui ... ne propose rien ... sauf SA personne

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