dimanche 24 mars 2013

2014, année de la reprise ?


Il y a deux mois, j’écrivais qu’une « reprise faible et illusoire pour la grande majorité de la population en 2014 est une vraie possibilité ». De nombreux nouveaux éléments (crise budgétaire aux Etats-Unis, indicateurs économiques, climat en Europe) m’amènent à remettre à jour mes prévisions.

Clairs-obscurs sur la croissance

Au global, l’actualité récente, même si elle confirme que 2013 sera très mauvais en Europe, notamment sur le front du chômage, ce grand oublié, tend à confirmer mon pronostic. D’abord, les profits des entreprises se portent bien, et le climat des affaires s’améliore grandement, comme le montre cette étude internationale réalisée par The Economist. En effet, la vague du premier trimestre 2013 rapporte une nette amélioration des anticipations des entreprises puisqu’une majorité prévoit un progrès du climat économique alors qu’une majorité anticipait une dégradation un trimestre auparavant.



Ensuite, du fait de l’échec des politiques d’austérité en Europe et des récentes prises de position du FMI, il pourrait bien y avoir un certain relâchement des objectifs budgétaires et donc des coupes qui pesaient sur la croissance. Pour The Economist, alors que les politiques austéritaires avaient retranché 1,3 points au PIB de la zone euro en 2012, il n’en retirera plus que 0,9 point en 2013. En outre, la bonne tenue des marchés financiers crée un effet richesse favorable à la croissance.

Pour les Etats-Unis, la bonne tenue de la bourse et le rebond du marché immobilier pourraient apporter entre 0,5 et 0,7 point de croissance en 2013 et 2014. Néanmoins, pour l’hebdomadaire britannique, cela devra compenser en partie des effets du conflit budgétaire entre l’administration Obama et le Congrès, dominé par les Républicains. Il pourrait à lui seul retrancher près de deux points à la croissance en 2013, si aucun nouvel accord n’est trouvé rapidement !

Une reprise qui serait illusoire

C’est pourquoi, au global, je maintiens mon pronostic d’une légère reprise de la croissance en 2014 des deux côtés de l’Atlantique. En effet, même si le conflit budgétaire pèse sur l’activité aux Etats-Unis, son plein effet sera pour 2013 et pourrait donc, paradoxalement, créer un historique favorisant la reprise l’an prochain. En outre, la politique très accommodante de la Fed va continuer à soutenir l’activité l’an prochain de même que le boom des hydrocarbures non conventionnels.

En Europe, comme je l’avais expliqué il y a deux mois, la crise actuelle favorise paradoxalement une reprise pour 2014. En 2013, le marché automobile européen va enregistrer sa 6ème année de recul : il devrait finir l’année à un niveau inférieur de plus de 25% à celui atteint en 2007, favorisant un rebond mécanique en 2014 : même s’il reste 20% plus bas qu’en 2007, ce qui soutiendrait la croissance… Et les politiques d’ajustement budgétaire devraient enfin s’adoucir.

Néanmoins, le scénario probable est un rebond de la croissance au-delà de 1% seulement, ce qui sera totalement insuffisant pour permettre une réduction significative du chômage ou une progression du pouvoir d’achat, qui sera sous la pression des baisses de salaires réalisées par d’autres pays de la zone euro. Bref, s’il y a bien légère reprise de l’activité, celle-ci sera doublement illusoire car notre modèle de croissance n’a pas été revu et que la population n’en verra presque pas la couleur.

Tout ceci m’amène à confirmer mon pronostic pour 2014, à savoir une légère reprise de l’activité, avec une croissance probablement légèrement supérieure à 1%, après une année 2013 faible. Mais outre le fait d’être illusoire, elle risque d’être un nouveau prétexte à l’immobilisme intellectuel pour le PS et l’UMP.

21 commentaires:

  1. Selon Natixis, il n'y aurait pas de reprise en 2014 dans la zone euro :
    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=69072

    albert

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    1. Entre -1% et 0% la différence est minime... le fond du problème est que cela nous laisse dans une zone de fragilisation des entreprises et des banques. Cette situation crée les conditions d'une rupture majeure : la déflation est rarement un processus linéaire, elle procède par krachs et basculements. Si un événement donne le signal de la panique, les conditions sont mûres pour un effondrement. Les bilans sont dégradés, le poids de la dette continue à augmenter et les capitaux n'attendent qu'un signal pour déserter la France comme ils désertent l'Italie.
      Ce qui est possible c'est que les dirigeants européens prennent conscience du péril à temps pour déclencher le plan de relance qu'ils refusent depuis 3 ans ; mais les cafouillages de l'affaire chypriote laisse peu d'espoir quant à leur capacité à réagir rationnellement...

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  2. Je partage globalement cette analyse. Je voudrais souligner deux points :
    1) Beaucoup dépendra de l'attitude de l'Allemagne et de la BCE après les élections allemandes en septembre. Pour l'instant la BCE mène une politique absurdement anti-croissance malgré la chute libre de l'inflation en dessous des 2 % ( http://www.craigwilly.info/?p=1883&lang=fr ). On a adouci le rythme de l'austérité, il n'est pas impossible qu'il y ait un "tournant pro-solidarité" fin 2013. Ceci pourrait aider énormément le Portugal, l'Italie et la Grèce qui ont ou auront des surplus primaires.

    2) L'effondrement de l'économie eurozonienne s'accélère depuis fin 2012: -0.6% au 4ème trimestre. La déterioration s'aurait poursuivi, voir aggraver, dans le 1er trimestre de 2013. ( http://www.economist.com/blogs/freeexchange/2013/03/euro-crisis-1 ) Ceci est malgré l'annonce d'OMT de Draghi et la réduction partielle des spreads. Personne, à ma connaissance, n'a expliqué cette dégringolade.

    Il donc probable que les choses vont beaucoup s'aggraver au moins jusqu'au élections allemandes, c'est-à-dire six long mois. Par la suite, il n'est pas certains, vu l'échec de l'OMT à enrayer une accélèration du déclin, que les dirigeants puissent maîtriser la situation. Et tout cela suppose une générosité allemande post-septembre qui me paraît fort douteux.. Surtout si de plus en plus de "clowns" et de "populistes" s'approche de pouvoir dans la périphérie. Les Allemands se méfieront de ces gens-là. J'ai comme l'impression que les choses s'accélèrent..

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    1. La BCE n'a aucune raison de changer quoi que ce soit à son action, puisqu'elle ne subit aucun inconvénient : la théorie de la BCE a toujours été que la stabilité des prix crée la croissance à partir de rien, par magie. Par conséquent s'il y a de la croissance c'est forcément grâce à la BCE, et s'il n'y en a pas c'est forcément à cause de quelqu'un d'autre. De plus elle a toujours soutenu que la politique monétaire ne devait pas tenir compte de la conjoncture économique, mais seulement de l'évolution de l'indice des prix à la consommation. Comme celui-ci intègre les hausses de taxes indirectes dues à l'austérité, du point de vue de la BCE l'inflation reste élevée, et c'est tout ce qui compte.

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    2. Le truc c'est que la BCE prévoit un taux d'inflation de 1,4 % cette année. C'est bien en deça de son objectif : elle peut donc soutenir la croissance avec une politique plus "laxiste" sans mettre en péril son mandat juridique principal qui est la stabilité des prix. (La BCE a aussi un objectif secondaire juridiquement de soutenir la croissance.) Voir ma traduction de The Economist à ce sujet : http://www.craigwilly.info/?p=1883&lang=fr

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  3. Il y a lieu de réfléchir à la persistance des préconisations austéritaires, nonobstant leur échec patent et l'hostilité de la majorité des économistes.

    Les politiques d’austérité permettent aux tenants de l’idéologie néolibérale d’atteindre des objectifs idéologiques qui représentent pour eux des priorités absolues, mais dépendent de conditions difficiles à imposer en temps ordinaire, et qui visent prioritairement à amoindrir le rôle de l’État. Mais comme le souligne justement dans un papier récent le keynésien Simon Wren-Lewis (http://mainlymacro.blogspot.fr/2013/03/the-power-of-austerity-over-politicians.html), cette analyse qui privilégie le calcul rationnel des acteurs ne suffit pas à expliquer à elle seule la faiblesse de l’opposition manifestée à ces politiques.

    Il existe donc des motifs psychoculturels plus fondamentaux à la séduction exercée par les discours austéritaires. L’austérité séduit en dépit de ses inconvénients, parce qu’elle apparaît à la fois comme vertueuse, là où la dépense serait immorale, et comme un exercice de la volonté, là où la prodigalité témoignerait d’une faiblesse coupable. Depuis ses origines pré-chrétiennes à nos jours, la philosophie occidentale a rarement tenu d’autre discours, mais il n’est pas étonnant que ce soit dans des pays fortement imprégnés de puritanisme que cette idéologie ait trouvé ses plus fortes expressions.

    Sous sa forme la moins réfléchie, cette philosophie relève des préjugés de la pensée magique : si la collectivité est en crise, c’est forcément qu’une faute a été commise. Seul un sacrifice, une renonciation, peut permettre de lever la malédiction qui en découle. Le marché étant perçu comme une sorte de mystérieuse divinité, il y a lieu de lui manifester notre repentir, pour toutes les dépenses inconsidérées du passé. Ou comme le dit plaisamment Wray-Lewis : « The politician wants to repent (or at least be seen to repent), and atone for past sins. After eating too many pastries, we go on a crash diet. After deficit bias, we have austerity. »

    On trouvera une étude approfondie des fondements idéologiques des préconisations austéritaires, dans le livre de Mark Blythe, Austerity: The History of a Dangerous Idea, à paraître fin avril 2013. Voir la critique plutôt positive qu’en fait Henry Farrell dans le Washington Monthly : http://www.washingtonmonthly.com/magazine/march_april_2013/on_political_books/slaves_of_defunct_economists043306.php?page=1

    YPB

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    1. Oups ! Le nom de l'auteur de la citation en anglais est évidemment Simon WREN-LEWIS et non WRAY-LEWIS (le nom du néochartaliste Randall WRAY devait me trotter dans la tête…).

      YPB

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    2. C'est juste, mais il ne faut pas négliger la difficulté à former une décision dans l'usine à gaz européenne. Entre l'austérité et la déflation qui suit, d'une part, et l'explosion d'un endettement communautarisé (c'est-à-dire qui pèserait in fine sur l'Allemagne) d'autre part, la voie est étroite, et comme chaque pays tire dans une direction différente, l'immobilisme apparait comme la seule "solution" praticable.

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    3. C'est vrai qu'historiquement il y'a peu de cas ou une spirale d’austérité est arrêtée dans le calme, avant qu'elle conduise dans le mur avec troubles politiques et sociaux.

      C'est pour ca que l’étalement de l’austérité dans le temps est une mauvaise nouvelle, elle ne fait que prolonger les souffrances et perdre des années pour arriver quand même dans le mur.

      Le virage à la façon argentine donc aura lieu de toutes façons car je ne vois pas les peuples accepter un retour vers l'esclavage aujourd'hui. Mais quand se produira ce virage ? 1 an 10 ans ? Comment savoir ?

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  4. Laurent,c'est une plaisanterie j'espère? Venez sur le terrain avec moi, vous verrez que s'il a reprise en 2014, ce sera pour les entreprises qui n'auront pas déposé le bilan.....non vraiment je ne crois pas au miracle sans un changement de cap à 180 degrés. Désolé.

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  5. L’article de Natixis évoqué plus haut :

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=69072

    Porte spécifiquement sur la croissance dans la zone euro et pas à l’extérieur de celle-ci. Je serais très surpris qu’il y ait une croissance légèrement supérieure à 1%, en 2014, dans la zone euro, pour les raisons indiqués dans cet article. J’y ajoute une raison qui n’y est pas évoquée qui est que si jamais les marchés jugent favorablement, à tort ou à raison, les perspectives de sortie de crise dans la zone euro, l’euro va être poussé à la hausse, ce qui seulement pour l’Allemagne n’est pas un problème.

    En effet à l’exception de l’Allemagne et peut-être de quelques autres pays du nord, l’euro est déjà trop élevé actuellement. Une récente étude de Deutsche Bank souligne les divergences d'intérêts qui minent la monnaie unique. Selon la banque allemande, le niveau de l'euro à partir duquel l'économie française est fragilisée se situerait autour de 1,22-1,24 dollar, et 1,16-1,17 dollar pour l'Italie. Tandis qu'il serait de 1,54-1,94 dollar pour l'Allemagne.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20130205trib000747068/euro-fort-ce-qu-a-vraiment-dit-francois-hollande.html

    Si on résout la crie chypriote même de façon bancale, l’euro qui a déjà très peu baissé durant la crise devrait remonter aussi tôt. Pourquoi l’euro est poussé à la hausse : essentiellement parce que la BCE, ne mène pas, parce qu’elle n’a pas le droit de les mener (du moins il lui est interdit d’acheter directement de la dette souveraine), les mêmes politiques de quantitative easing (planches à billets) qu’utilisent d’autres banques centrales. Voyez cet autre article de natixis : « Pourquoi la BCE refuse-t-elle d’aider ? »

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=69121

    L’Espagne, l’Italie, etc. qui sont en récession devraient continuer à emprunter à des taux trop élevés sur les marchés et être confrontés à la pénurie de crédit à l’intérieur, cela en plus du problème du taux de change. Moscovici évalue l'impact sur la croissance d'un euro fort. Article du 6 février 2013 :

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/06/moscovici-evalue-l-impact-sur-la-croissance-d-un-euro-fort_1828006_3234.html

    « Le ministre a rappelé que l'euro s'était "apprécié de 6,5 % au cours des six derniers mois" en termes effectifs, c'est-à-dire par rapport aux devises de l'ensemble des partenaires commerciaux de la France. "On a calculé que si cela durait par exemple sur une durée d'un an, cela pouvait représenter quelque chose comme à 0,3 point (de pourcentage) de PIB" de croissance en moins, a-t-il expliqué. "Cela n'est donc pas négligeable."

    Patrick Artus, "La France sans ses usines" :

    http://www.youtube.com/watch?v=iazP6mudqRk

    Citation : « Quand l'euro s'apprécie fortement entre 2002 et 2008, la part de marché de de la France dans le commerce mondial s'effondre, la part de marché de l'Allemagne ne bouge absolument pas. Econométriquement quand l'euro s'apprécie de 10 % par rapport à toutes les monnaies les allemands perdent 1 % de leurs exportations et les français 9 % de leurs exportations, ce qui révèle que la demande pour les produits français est très sensible à leur prix, ce qui normalement révèle qu'ils sont trop bas en gamme ».

    Toutefois l’optimisme des marchés financiers indique qu’effectivement il est anticipé un retour de la croissance en 2014 dans la zone euro. Nous verrons bien.

    Saul

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    1. L'Italie au bord du credit crunch :

      http://www.lepoint.fr/economie/l-italie-au-bord-du-credit-crunch-12-03-2013-1639125_28.php

      Saul

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  6. @Laurent Pinsolle
    « Néanmoins, le scénario probable est un rebond de la croissance au-delà de 1% seulement, ce qui sera totalement insuffisant pour permettre une réduction significative du chômage ou une progression du pouvoir d’achat, qui sera sous la pression des baisses de salaires réalisées par d’autres pays de la zone euro. Bref, s’il y a bien légère reprise de l’activité, celle-ci sera doublement illusoire car notre modèle de croissance n’a pas été revu et que la population n’en verra presque pas la couleur. »

    Vous vous fondez sur le fait que l'économie française ne créait pas en effet, avant la crise, d'emplois en-dessous d'un seuil de 1,5% de croissance annuelle du PIB. À moins d'un abaissement de ce point mort, une croissance de 1% n'aurait donc pas de répercussions significatives sur le fond de notre problème social et sur ses efffets politiques (montée des mécontentements) et économiques (coûts induits du chômage en termes d'indemnisations, de sous-consommation…).

    Voir cependant l'analyse du Chef du département de la conjoncture à l’INSEE, Cédric Audenis, sur la possibilité d'un abaissement structurel du point mort : http://www.lenouveleconomiste.fr/croissance-emploi-lequation-infernale-17727/

    Il est trop tôt pour se prononcer. Quoi qu'il en soit, les motifs d'être pessimiste restent puissants, notamment pour les raisons fondamentales signalées ici par J. Halpern : « […] la déflation est rarement un processus linéaire, elle procède par krachs et basculements. Si un événement donne le signal de la panique, les conditions sont mûres pour un effondrement. »

    Or, comme Patrick Artus l'a rappelé récemment, la gestion de la crise de la zone euro est caractérisée par l'absence de règles de résolution des crises ou par la non application des règles existantes, d'où une incertitude permanente et une perte de crédibilité que chaque crise vient non seulement réactiver mais renforcer (http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=69109).

    On peut sans grands risques de se tromper estimer qu'il y aura d'autres crises après celle de Chypre, et qu'elles révèleront les mêmes problèmes de gouvernance politique et économique que les précédentes.

    YPB

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  7. L'immobilisme intellectuel du PS et de l'UMP n'a rien de neuf, en effet ce n'est jamais dans les grandes structures, partis politiques dont l'objet majeur est la conquête du pouvoir que la réflexion intellectuelle peut avoir lieu mais seulement à ses marges voire seulement dans des clubs ou sociétés de pensée tel le Club Jean Moulin dans les années 60 et les Mercredis de la Nar depuis plus de 30 ans. Je doute même que la Fondation Jean Jaurès ait une réflexion intellectuelle qui sorte du prêt-à-penser ambiant. Si elle avait eu une influence elle aurait permis aux hiérarques du PS de répliquer à Sarkozy lors de la campagne de 2007 lorsqu'il s'est inspiré de Jaurès.
    Vous-même et à DLR avez une réflexion qui s'inspire d'intellectuels reconnus: Todd, Sapir et Gréau pour ne citer que les plus connus et votre réflexion personnelle sort des sentiers battus et rebattus.

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  8. Vous allez tomber de haut...

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  9. Laurent,

    je pense que nous ne sommes pas en crise, c'est-à-dire dans un cycle négatif de la plupart des économies occidentales précédant un cycle de reprise. Nous sommes dans une phase plus profonde, une redistribution des richesses au niveau mondial avec des pays émergents et des pays développés qui ne sont pas parvenus à établir une économie de paix avec une croissance.
    En complément du blog de Laurent, je vous invite à venir visiter mon nouveau blog : http://blogantieurope.unblog.fr/
    (J'espère que Laurent me pardonnera ce petit coup de pub, je vais mettre un lien de ce blog sur le mien).
    Laurent GUIBERT.

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  10. je n'accorde que peu de crédit aux prévisions macro-économiques qui ne prennent, finalement, en compte que la circulation monétaire. Comme le disait Montesquieu, la monnaie n'est pas la richesse, elle n'en est que le signe.

    Pour moi, la crise continuera pour des causes plus profondes liées aux richesses reéelles.

    - La crise ne peut pas s'arrêter tant que les prix de l'immobilier restent à ce niveau. Ils doivent baisser. Une maison, ça vaut toujours une maison, si son prix augmente ce n'est pas qu'on s'enrichit, comme le pensent les bouffons d'économistes, c'est au contraire que le fric ne vaut plus rien.

    - La crise ne peut pas s'arrêter tant que l'on continue à fabriquer de la merde et à faire de l'obsolescence programmée. Le frigo de ma grand-mère a tenu plus de 50 ans, les merdes d'aujourd'hui 3 ans. Conclusion, le pouvoir d'achat est divisé par 50/3 soit environ 17. Surtout quand l'achat vient de Chine : création d'emploi, zéro.

    - La crise ne s'arrêtera pas tant que l'on pourrira la vie des petits entrepreneurs avec l'inflation des normes débiles et ubuesques. La fausse création de richesse typique, ce sont les éthylotests pour lesquels on a fait une loi de vente forcée, favorisant des copains de Sarkozy. C'est comme une création de fonctionnaires bureaucratiques, sauf qu'au lieu de payer les salaires, on paie les profits du copain de Sarkozy et quelques miettes pour des CDD au sous-SMIC.

    - La crise continuera tant que l'on ne fabriquera pas des objets réparables et recyclables, induisant des emplois d'artisans et de mécaniciens localement, plutôt que des saletés jetables fabriquées off-shore.

    - La crise ne s'arrêtera pas tant que l'on continuera à croire que brasser du fric, par des traders improductifs (les pires assistés de notre société) ça crée des richesses. La richesses est créée par les ingénieurs, les ouvriers, les chercheurs, pas par le parasitage financier.

    - La crise continuera tant que l'on accordera plus d'importance à la "communication", la publicité qu'aux producteurs. Tant que le fric ira moins au producteurs qu'au connard de commercial, parasite absolu, de chez Leclerc qui rackète des marges-arrières. Il faut en finir avec cette sous-culture marketing poubelle.

    - La crise continuera tant qu'on verra des jeunes avoir pour ambition de finir chefaillon ou DRH plutôt que vétérinaire, infirmier, chercheur ou pilote de ligne.

    Les indices foireux des économistes (PIB, machin-trucs, croissance et autres foutaises, etc.) ne sont que les conséquences superficielles de ce que je viens décrire concernant la richesse réelle.

    C'est bien d'un changement en profondeur d'économie qu'il faudrait. Rien qu'en supprimant les normes eurocrassiques qui empêchent l'émergence de petites entreprises, on créerait immédiatement des centaines de milliers de vrais emplois.

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  11. @ Albert

    Après, 1% de croissance, ce n’est pas beaucoup. Mais je crois que l’on pourrait avoir un peu plus de croissance l’an prochain que cette année.

    @ J Halpern

    Bien d’accord. Cela ne changera rien fondamentalement, jusqu’à une prochaine crise…

    Complètement d’accord sur l’usine à gaz : le schéma actuel fait qu’il n’est pas possible de prendre vite une bonne décision.

    @ CJ Willy

    Très juste, mais la BCE se défend elle-même quand elle défend l’euro, ce qui peut la mener à prendre des décisions contraires à son mandat. Personnellement, je ne crois pas du tout à un tournant pro solidarité du fait des vices de forme de l’UE. La dégradation actuelle est paradoxalement ce qui explique qu’il pourra y avoir un petit rebond l’an prochain.

    @ Anonyme

    Bien d’accord.

    @ YPB

    100% d’accord avec votre commentaire, bon résumé des raisons pour lesquelles les néolibéraux poussent les politiques austéritaires.

    En effet, d’autres foyers couvent (Portugal, Espagne, Grèce toujours, Italie). Bref, il y a des risques de rechute. Mais je crois qu’un point bas pourrait avoir été atteint actuellement.

    @ TeoNeo

    Je partage complètement votre analyse, comme je l’écris depuis 4 ans. Il vaudrait mieux quelques mois, mais nous devrons peut-être attendre quelques années.

    @ Le foyer culturel

    On verra. Naturellement, ce seront les multinationales qui s’en tireront. Je ne parlais pas des petites PME.

    @ Saul

    Merci pour ce lien. Très juste, le niveau de l’euro est un poids, mais il est tellement haut qu’on peut se demander s’il pourra aller bien au-delà en 2014…

    @ Cording

    Très juste. Merci.

    @ Anonyme

    Je crois cependant qu’une autre très grave crise va arriver.

    @ Laurent

    Je pense que nous sommes dans les deux (crise et cycle de redistribution), le second provoquant le premier.

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  12. Assez d'accord avec avec Laurent Guibert et Rodolph Dumouch la croissance avec des chiffres tirés de chapeaux c'est terminé ; voir également les raisons de Jean Marc Jancovici et Nicholas Georgescu-Roegen et prendre rapidement en compte qu'une croissance infini dans un monde fini est impossible c'est a dire pas de toujours plus mais de toujours mieux

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    1. egalement a lire Piero San Giorgio : « Survivre à l’effondrement » sur La Base Autonome Durable et le ré-enracinement

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  13. Bank of Cyprus : pour les comptes bancaires supérieurs à 100 000 euros, les déposants subiront une perte de 40 %.

    Lundi 25 mars 2013 :

    Accord sur un plan de sauvetage pour Chypre.

    Un accord a été trouvé, dans la nuit de dimanche à lundi 25 mars, entre le président chypriote, Nicos Anastasiades, et ses bailleurs de fonds internationaux pour parvenir à un plan de sauvetage de Chypre.

    L'accord prévoit que le premier établissement du pays, Bank of Cyprus, soit conservé, mais que les déposants de cette banque, au-dessus de 100 000 euros, subissent des pertes pouvant aller jusqu'à 40 %.

    L'accord prévoit en outre la disparition de la banque Laïki, la deuxième du pays, selon une source européenne.

    Les petits déposants seront épargnés, mais ceux avec des dépôts au-dessus de 100 000 euros subiront des pertes.

    "Les dépôts sécurisés seront mis dans une 'good bank' les autres dans une 'bad bank'. Les dépôts non-sécurisés de plus de 100 000 euros seront gelés et participeront à la recapitalisation nécessaire", a précisé lors d'un point de presse le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble.

    Interrogé sur la réaction des Russes à cet accord qui les affectera via la restructuration du secteur bancaire, le ministre des Finances de Chypre a reconnu que "nombre de nos partenaires internationaux loyaux sont très déçus".

    Les banques chypriotes ont prévenu dimanche qu'elles limitaient encore un peu plus les retraits d'espèces aux guichets, à 120 euros pour les clients de la Bank of Cyprus et 100 euros pour ceux de la Popular Bank.

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/03/24/reunion-au-sommet-a-bruxelles-pour-sauver-chypre-de-la-faillite_1853427_3234.html

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