jeudi 11 juillet 2013

La lutte contre le FN passe par la lutte contre le mépris de classes


Dimanche 7 juillet, la ministre de la culture, Aurélie Filippetti, a déclaré que « la lutte contre le Front National passe beaucoup par le terrain culturel ». Une attitude bienpensante typique de cette gauche qui a totalement abandonné les classes populaires et dont l’attitude méprisante les pousse au contraire vers le FN.



Le paradoxal mépris de classe du PS

C’est une constante depuis des décennies : ue grande partie de la gauche juge que le fait de voter Front National serait uniquement un vote de révolte non éclairé contre la crise et le système. Leur raisonnement s’appuie sur le fait que le vote pour le parti de la famille Le Pen est inversement proportionnel au niveau d’éducation. On retrouve ce raisonnement dans les déclarations d’Aurélie Filipetti qui sous-entendent qu’en améliorant le niveau culturel de la population, alors, le vote FN reculerait.

En creux, on retrouve le raisonnement répété par une partie de la gauche (et parfois de la droite), à savoir que c’est un manque d’intelligence qui expliquerait le vote pour l’extrême-droite. Ce raisonnement élitiste est proprement stupéfiant de la part d’une gauche qui a longtemps représenté les classes populaires. Ce faisant, elle adopte un raisonnement très aristocratique, pour ne pas dire censitaire, selon lequel les classes populaires ne seraient pas à même de prendre des décisions sensées et cèderaient forcément aux pulsions volontiers xénophobes et nationalistes des démagogues.

D’où l’emploi du terme « populiste » comme un synonyme de « démagogue », comme si le peuple était par nature imébcile et destiné à se faire avoir par les démagogues. Il y a au PS un profond mépris de classe qui s’illustre dans les propositions stratégiques de Terra Nova, favorable à l’abandon des classes populaires pour se tourner vers une alliance des classes intellectuelles protégées et des minorités. L’aboutissement de ce mépris volontiers xénophobe des classes populaires se retrouve dans les propos de Sophia Aram quand elle avait traité les électeurs du FN de cons.

Un déni complet de réalité

Ce qui est est incroyable, c’est que cette conception est celle qui prévaut depuis des décennies et qui a totalement échoué, comme on a pu le voir à Villeneuve sur Lot où le parti lepéniste a éliminé le PS au premier tour. Au lieu de sermonner les électeurs du FN en leur disant qu’il est mal de voter pour ce parti ou en racontant des sornettes sur son programme, il faut les écouter et répondre à leurs questions. En fait, le PS est incapable de le faire, tant sur les questions économiques que sociétales et l’UMP se contente de répondre superficiellement à leur insécurité culturelle.

Pourtant, le vote Front National, s’il comprend une dimension identitaire, est avant tout un vote social. Ce n’est pas un hasard si un tiers des ouvriers votent aujourd’hui pour le parti lepéniste : c’est parce qu’ils sont les premières victimes de cette mondialisation contre laquelle les partis au pouvoir n’ont rien fait. Malgré les promesses, Nicolas Sarkozy a laissé fermer Gandrange. François Hollande, lui, a abandonné Florange. Nos dirigeants ont abandonné les classes populaires dans une concurrence déloyale avec les ouvriers et les employés d’Europe de l’Est, d’Asie ou d’Afrique du Nord.

Pas étonnant alors qu’ils refusent de voter pour les deux partis qui les ont abandonné dans la mondialisation et sont incapables de leur proposer une alternative crédible pour préserver leur avenir. Ce faisant, ils se tournent logiquement vers le parti le plus fort qui dénonce cette mondialisation. Si certains aspects du FN rebutent toujours une très large majorité des Français, cela est moins vrai en bas de l’échelle sociale, où les conséquences de cette mondialisation non maîtrisée se font le plus sentir et où le discrédit de la classe politique traditionnelle est encore plus avancé.

Le Parti Socialiste refuse toujours d’envisager la moindre alternative à une mondialisation anarchique et mortifère qui lamine les emplois et le pouvoir d’achat et refuse d’écouter l’insécurité culturelle et physique des classes populaires. Toute la question est de savoir s’il s’agit d’inconscience ou de mépris.

31 commentaires:

  1. @Laurent Pinsolle,

    "Toute la question est de savoir s’il s’agit d’inconscience ou de mépris."

    La réponse est: les deux, mon général! L'inconscience aide à rendre le mépris moralement supportable :(, car rappelez-vous, il s'agit de la gauche du Bien.
    Le mépris de classe (du peuple, en fait...) est loin d'être une nouveauté pour la gauche non communiste, il date de mai 68. Il a été transmis aux enfants de soixante-huitards sous couvert de haine du FN, FN que Fillipetti connaît depuis toujours (elle a 36 ans, il me semble...). Or cet exécration du FN, légitime quand on parle d'idéologie, a fini par dériver sous la forme de la haine du "petit blanc", supposé inculte, bête, raciste, machiste et homophobe, à l'image de Dupont La Joie ou le Beauf de Cabu. Toute cette rhétorique est connue depuis des décennies, et elle conditionne le cerveau des militants d'une gauche qui a abandonné la lutte des classes. Le discours de Filipetti n'est donc que le reflet de ce conditionnement.
    Quelque part, l'inconscience dont vous parlez ressemble furieusement à la haine du FN, qui sert d'excuse au mépris des classes populaires...


    CVT

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  2. Vue la merde noire dans laquelle nous sommes et l’abîme vers lequel nous filons, la "lutte contre le FN" ûber alles par ceux-là même qui ont favorisé son ascension, commence à apparaitre pour ce qu'elle est: un vaste enfumage que des esprits mal tournés pourraient interpréter comme étant destiné à détourner l'attention des avancées libérales faites à marche forcée et non comme quelque chose d'incompréhensible et de déconnecté de la réalité comme le suggère el señor Pinsolle. Ca a permis à la nouvelle gauche (non socialiste) et à son pendant radical, le NPA, de ne pas s'occuper de social. Ils n'avaient cependant pas prévu qu'ils se feraient doubler par la gauche par le fameux "parti de la haine". Ce serait vraiment drôle si ce n'était pas si pathétique.

    Le Gars Huzac

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  3. Il faudrait parler du parti "socialiste" tant leur conception du socialisme n'est que le "care" cher à Martine Aubry notamment c'est-à-dire ne consiste qu'à offrir des pansements, une petite consolation sociale et monétaire, assistance en réponse à la violence de la mondialisation néolibérale à laquelle le PS s'est rallié avec l'alibi européen.
    On pourrait dire que la stratégie du FN est de type maoïste puisqu'elle vise à s'emparer des campagnes et petites villes, et autres lieux "rurbains" de gens abandonnés par les élites mondialisées pour contourner puis cerner les grandes villes de plus en plus jusqu'à devenir majoritaire. En effet les 2 grands partis de gouvernement sont comme tétanisés, incapable de réagir face à la poussée inexorable du FN que nous constaterons en mars prochain aux municipales et a fortiori en juin aux européennes.

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  4. Si je vous comprends bien, cher Laurent, ce que vous n'aimez pas dans le FN, ce sont essentiellement ses dirigeants.
    Pour les idées de fond, et notamment sur la question à la fois clivante et fondamentale de la mondialisation, vous seriez plutôt d'accord?
    Souvenez-vous de ce mot de Kennedy, concernant ses adversaires:"If you can't beat them, join them"
    Je suis profondément gaulliste, mais je soutiens Marine Le Pen car elle propose une politique qui est dans le droit fil de celle que de Gaulle avait clairement exprimé en ce qui concerne la souveraineté française.
    Il suffit de relire A Peyrrefitte "C'était de Gaulle"
    Pour avoir échangé avec elle sur ce sujet, elle à la conviction qu'il faut que la France noue de nouvelles alliances hors du périmêtre de l'Union Européenne (Russie entre autres).
    De Gaulle, aprés l'echec du traité de 1963, avait déjà agi dans ce sens. Elle semble convaincue du fait que la construction européenne est depuis le départ entièrement dictée par l'oligarchie financière mondialiste.
    Je sais qu'elle n'est pas la seule dans ce cas et je soutiendrai avec la même ferveur tous ceux qui vont dans ce sens, comme NDA ou Asselineau et les autres.

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  5. Jeudi 11 juillet 2013 :

    330 milliards d’euros. La fortune totale des 500 Français les plus riches a progressé de presque 25 % en un an. De quoi donner le tournis. Et fournir quelques arguments à une France qui a toujours détesté ses riches, surtout en période de crise.

    Jamais depuis 1996, année où Challenges a lancé son classement des "500", leur fortune globale n’avait atteint de tels sommets.

    En une décennie, ce chiffre a plus que quadruplé, alors que le produit intérieur brut (PIB), lui, n’a fait que doubler.

    http://www.challenges.fr/classement/20130709.CHA1933/classement-niel-free-rejoint-arnault-et-bettencourt-au-top-10-des-plus-grandes-fortunes-de-france.html

    Je relis cette phrase :

    "La fortune totale des 500 Français les plus riches a progressé de presque 25 % en un an."

    Et je relis ces chiffres :

    En 1985-1986, les Restos du Cœur ont distribué 8,5 millions de repas.
    En 1987-1988, les Restos du Cœur ont distribué 22 000 000 de repas.
    En 1991-1992, les Restos du Cœur ont distribué 29 000 000 de repas.
    En 1994-1995, les Restos du Cœur ont distribué 50 000 000 de repas.
    En 1996-1997, les Restos du Cœur ont distribué 61 000 000 de repas.
    En 2005-2006, les Restos du Cœur ont distribué 70 000 000 de repas.
    En 2006-2007, les Restos du Cœur ont distribué 81 700 000 repas.
    En 2007-2008, les Restos du Cœur ont distribué 91 000 000 de repas.
    En 2008-2009, les Restos du Cœur ont distribué 100 000 000 de repas.
    En 2009-2010, les Restos du Cœur ont distribué 103 000 000 de repas.
    En 2010-2011, les Restos du Cœur ont distribué 107 000 000 de repas.
    En 2011-2012, les Restos du Cœur ont distribué 115 000 000 de repas.
    En 2012-2013, les Restos du Cœur ont distribué 130 000 000 de repas.

    Nous n'en sommes pas encore au moment précis où l'élastique se brise.

    Mais ce moment approche.

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  6. Filipetti a un manque de culture historique, le nazisme a entrainé l'adhésion de classes allemandes parmi les plus cultivées d'Europe.

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    1. Rappel essentiel en effet.
      Cependant je doute que ce soit par inculture historique qu'A. Filipetti ânonne ainsi son petit bréviaire de bobo socialiste.
      Ce sont des conditions historiques précises et toujours particulières qui font que telle classe intellectuelle voit son horizon de solidarité se déterminer soit en direction de la nation à laquelle elle appartient de fait(pour le meilleur comme pour le pire en l'occurrence si on pense aux intellectuels et classes moyennes allemandes ralliées au nazisme), soit vers l'extérieur, par exemple en direction des autres classes moyennes huppées des autres nations, ou bien des candidats à l'immigration des pays sous-développés etc.
      On retrouve à ce moment quelques constantes décrites par Todd, comme l'actuel retournement ou perversion de l'universalisme à la française chez nos classes dirigeantes, qui pousse une Filipetti, comme n'importe qui d'autre au sein de l'UMPS, à ne pas vouloir comprendre que le rejet de la situation présente par une majorité de Français n'a aucun rapport avec la quantité de matière grise qu'elle suppose chez les uns ou les autres.
      Francis Commarrieu.

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    2. @Olaf,
      excellente remarque!
      Bizarrement, en digne représentante de la classe moyenne française, c'est plutôt l'inculture, tant historique que politique, qui transparaît chez A.Fillipetti, elle qui se dit fille d'ouvriers communistes!
      C'est cette inculture qui est à l'origine de l'angélisme du PS (et aussi de toute la gauche actuelle...) à propos l'immigration et de ses conséquences, particulièrement dans le refus des politiques d'intégration et d'assimilation au profit du communautarisme et de la culture de l'excuse. Le résultat des courses, c'est un FN en pleine forme, et des Français d'origine étrangère ou des immigrés intégrés montrés du doigt alors qu'ils sont respectueux des usages de la république.
      Bref, une politique particulièrement injuste, et inefficace.

      CVT

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  7. Triste de lire cette comparaison entre de Gaule et les le Pen... Il faut relire l'histoire mon gars, De Gaule est parti à Londres résister au fascisme, il a fait la décolonisation et mis fin a la guerre d’Algérie, il a gardé avec droiture une ligne politique cohérente toute sa vie... Bref comparer cet homme droit aux le Pen qui étaient encore néolibéraux atlantiste en 2010, c'est juste une vaste blague! Retournez donc admirer Reagan et Thatcher avec vos amis du FN et arrêter de faire semblant de vouloir changer le choses SVP. Vous prenez la place des réelles alternatives et les empêchez d’émerger, en ce sens vous êtes la meilleure ligne de défense du système, il va vous falloir combien, de temps pour le comprendre?

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    1. C’était une réponse au triste commentaire de cliquet.

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  8. "De Gaule est parti à Londres résister au fascisme"
    Non, sa motivation profonde était avant tout de retrouver l'indépendance de notre pays.
    La devise de l'Ordre de la Libération est:
    "Patriam servando, victoriam tulit"
    (en servant la Patrie, il apporte la victoire)
    Vous faites probablement partie de tous ces gens qui, dès qu'on leur parle de Le Pen ou du FN, répondent instinctivement nazisme et fascisme. Je réaffirme très clairement que de Gaulle, qui n'était bien évidemment ni fasciste ni nazi, était avant tout et passionément un nationaliste français. Vous pouvez trouver mon commentaire triste, revenez aux bases même de la pensée gaulliste et vous trouverez Ch Péguy et Ch Maurras, même s'il ne suivait pas ce dernier dans ses conclusions.
    Pour faire court, de Gaulle a dit:"la seule réalité internationale, ce sont les nations"
    Vous conviendrez que Marine Le Pen tient à peu près le même discours. Alors, n'assimilez pas d'une manière hasardeuse nationalisme et national-socialisme.

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    1. Très juste , je m'interroge pour savoir si leur attitude bienpensante est jouée en se disant que leur avenir est l'ue mondialisée et que les nations vont disparaitre par émulsion ou s'ils se sont auto-persuadés par leurs discours

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    2. "Pour faire court, de Gaulle a dit:"la seule réalité internationale, ce sont les nations""

      Je suis d'accord avec cela, aucun pb. Mais justement le problème c'est que ce n'est surement pas avec le FN qu'on y arrivera.

      Vous ne voulez pas comprendre le sens du message que j'ai envoyé, les le Pen il en ont rien à fiche de la France ou autre, il suivent le vent pour faire vivre l'entreprise familiale, c'est uniquement des opportunistes profitant de la nullité de la classe politique actuelle pour faire leur beurre.

      Comment peut on encore défendre Thatcher et tenir des discours des plus anti-liberaux. Comment peut on dire défendre la France et le rôle de l’État et avoir cette haine féroce du fonctionnaire? Vous voyez pas le pb? Sur les impôts le FN était il y a encore peu pour une flat tax et ils disent défendre les classes populaires... Le meilleur exemple de cette dicotomie de discours est celle sur les retraites, recherchez donc ce qui se disait au FN en 2010 durant les manifestations contre la reforme de Sarko et comparez aux discours de 2012 pendant la campagne, juste honteux de tourner sa veste comme ça fonction du sens du vent...

      PS: je n'ai rien contre les nationalistes, par contre les opportunistes menteurs et dangereux pour mon pays oui. Je voterais sans pb pour DLR ou l'UPR si l'opportunité se présente, franchement vous voyez pas la différence entre ces parti et le FN?

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    3. @cliquet

      Vous avez raison de rappeler certaines des origines intellectuelles du gaullisme. Mais ni Péguy ni Maurras n'auraient pu être libéraux et atlantistes. Le FN l'a été, à l'époque où cela semblait porteur. Comme il a été « Algérie française » et pro-OAS, pour ensuite tenir, en d'autres occasions, un discours national-tiers-mondiste (les nations contre l'empire, les identités culturelles autochtones contre la mondialisation américaine, etc.). Sur la question palestinienne, il semble osciller entre la tentation de l'antisionisme et l'admiration d'Israël, sentinelle avancée de l'Occident face à l'islamisme. Et l'on pourrait aussi évoquer son rapport au maréchal Pétain. Qui ne l'empêche pas de se réclamer aussi de la Résistance, non sans motifs d'ailleurs, de nombreux résistants de la première heure étant issus des courants nationalistes d'avant-guerre…

      Bref, il est ainsi effectivement impossible de qualifier le FN de national-socialiste, mais c'est parce que son positionnement idéologique est tout simplement trop flou, trop changeant, pour pouvoir proposer une identification aussi univoque. Il ne s'agit pas seulement d'opportunisme : le FN est un compendium de la diversité doctrinale des droites radicales françaises. Mais cette plasticité des références idéologiques et historiques pose problème. Elle laisse entendre que le FN ne tiendra ses positions actuelles, assez proches du gaullisme de gauche en apparence, que tant qu'elle paraîtront électoralement payantes.

      À certains égards, c'est une force, puisqu'il peut passer d'un discours à l'autre tout en affectant de demeurer lui-même. Mais on perçoit bien ce qui peut en découler face à l'épreuve du pouvoir. Le seul facteur de cohésion du mouvement risque bien in fine de se révéler le principe de radicalité : concrètement, le raidissement dans l'affirmation intolérante du vieux fond xénophobe et antidémocratique hérité de la synthèse antidreyfusiste.

      Tout cela, me rétorquera-t-on, n'est que procès d'intention, fondé sur un travail d'archéologue myope, et non sur une analyse de la dynamique actuelle du FN et de la manière dont il a su, sous la direction de MLP, se réformer. À cela je réponds que mon analyse est juste machiavélienne, au sens de l'idée défendue dans Le Prince selon laquelle il existe des invariants du comportement humain liés à la constance des intérêts comme à celle des idiosyncrasies intellectuelles. Machiavel pensait ainsi que les reniements et retournements d'alliances récurrents des Français en Italie correspondaient à leur stratégie à long terme comme à leur tempérament : ce qu'ils avaient fait à plusieurs reprises dans le passé se reproduirait donc dans l'avenir et interdisait aux États italiens d'accorder un crédit durable à leur alliance.

      De même, sans faire de procès en malhonnêteté à MLP, je pense que les retournements idéologiques passés du FN sont susceptibles de se reproduire dans l'avenir, au gré des circonstances et des besoins. Ce qui demeurera est le fond de la doctrine, porté par le noyau dur militant. Ce n'est tout simplement pas ma tasse de thé.

      YPB

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    4. Pourquoi faire de mauvais procès a MLP les retournement idéologiques c'est bien le PS et l'UMP qui les ont fait et surtout mis en pratique la seule façon de savoir ce que vaut réellement le FN est qu'il soit au pouvoir thé ou café peut importe

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    5. @patrice lamy

      Je ne vois pas vraiment de retournement idéologique récent chez les socialistes. De Gaulle leur reprochait déjà de ne pas être vraiment socialistes… Quant au projet européiste, il l'ont toujours soutenu (le rejet par Mendès France du Traité de Rome n'a pas eu de suite au sein de la gauche non-communiste). À droite, la trahison du gaullisme a commencé du vivant du général. Pompidou qualifiait de « bolchevique » l'idée même de la participation et s'est heurté de front aux gaullistes sociaux comme rené Capitant ou Louis Vallon. Je serais enclin à incriminer la continuité d'inspiration des courants dominants au sein du PS et de la droite parlementaire dans le rejet d'une politique à la fois nationale et sociale, plutôt que leurs revirements (d'où la solitude d'un Séguin ou d'un Chevènement). Sur ce point précis, je suis d'ailleurs en accord avec ce qu'en dit depuis longtemps le FN…

      YPB

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    6. Moi je n'arrive pas à comprendre cet attachement de Le Pen à l'Algerie Française lui le défenseur de l’indépendance nationale. C'est ca qui me fait penser que LePen est juste un nationaliste "bete et mechant" et non pas un souverainiste.

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    7. L’Algérie est une pure création de la France nous devons nous remettre dans le contexte de l’époque pour le comprendre même si De Gaulle eu raison de l'abandonner ce pays n'avait rien a voir avec la colonisation il faisait viscéralement parti de la France les sentiments d'amour haine de nos concitoyens qui viennent de la bas le prouve

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  9. Monsieur Pinsolle, vous avez eu raison, de relever ce « diktat culturel » d’Aurélie, Filippetti. Elle insulte sa classe ouvrière d’origine. Elle n’a plus les mêmes valeurs.

    Votre développement est juste, lorsque vous parlez, de mépris et d’inconscience, de ces forces de gauche progressives, envers les électeurs frontistes.
    Elles sont responsables depuis Mitterrand de cette fronde nationale grandissante, tout comme « hier » les radicaux de gauche et le Centre-gauche ont abandonné la France au vainqueur de Verdun et ses conséquences.
    Aujourd’hui, ces providences gauchistes ont abandonné la plèbe qui les a fait grandir, pour revenir à leur vraie nature. Celles de la bonne conscience intellectuelle de gauche moderne, immorale, riche et corrompue. Ils veulent une uniformité de leur pensée.

    Ils ont crée le Front national en raison des conséquences aux causes, nourries à une double pensée :
    La première à l’apologie de l’économie de marché et de l’autre, à l’Etat de droit et de la libération des mœurs … (A quand la zoophilie avec ces providences gauchistes ? )
    Ce mode de fonctionnement psychologique, est fondé sur le mensonge avec soi-même. Ils se mentent !
    Comme hier, les communistes français étaient lobotomisés à la réalité stalinienne.

    Nous assistons au spectacle d’un système intellectuel totalitaire, qui soutient impérativement cette idéologie de la double pensée. Pour sauver l’illusion d’une fidélité au monde de l’ancienne gauche, ils forgent un mythe délirant dont la société du spectacle, est leur chef-d’œuvre, une sorte de ruquiérisation de l’individu à l’hébétude.

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    1. @ Cliquet :
      Vous avez raison le Général était de culture maurrassienne, y compris Bainville, Renan, Péguy et bien d'autres. Beaucoup confonde National-socialisme et fascisme, ce qui est différent dans l'application. Ils tombent dans le piège du slogan idéologique socialo-communiste qui dénonce les autres mais se garde bien de se juger de leurs crimes.

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  10. Je ne peux être complètement d'accord avec vous sur cet article. Oui le vote FN est un symptôme de la crise économique gravissime qui traverse notre pays. Cependant il ne pourra jamais être une solution à cette crise (cf mon commentaire plus haut) et les électeurs de ce parti devraient s'en rendre compte et voter pour les réelles alternatives. De ce point de vu, je suis sur qu'à DLR vous vous êtes demandé plus d'une fois comment un parti comme le FN tournant sa veste toute les 5 minutes sur l’économie et entreprises familiale plus que malsaine avait pu faire 18% quand DLR parti sérieux et réelle alternative crédible à l'UMPS n'a pu faire que 1.79%... Il y a quand même un problème autre que le simple vote social. Comment en écoutant Marine le Pen et le FN peut on ne pas se rendre compte de l'imposture? Comment ne pas se rappeler les gestions déplorables de Vitrolles, Toulon et Marignane? Bref, moi je reste plutôt sur la ligne à d’Emmanuel Todd et reste persuadé que ce machin indigeste s'effondrera de lui même devant toute ses contradictions.

    PS : @patrice lamy : ça me vaudra un point Godwin, mais Mussolini, Hitler, Mao ou Staline on a voulu voir réellement ce qu’ils valaient et on les a mis au pouvoir, on connait la suite…

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    1. DLR ne peut pas servir d'alternative à cause de la pratique du "vote utile" qui est catastrophique pour la démocratie.

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    2. Bien sur la gestion est déplorable si nous lisons le monde ou les inrocks il est peut être plus intéressant de voir les rapports de la cour des comptes et je rappelle que les magouilleurs ont été viré du fn ils parade toujours au ps et a l'ump .
      Je ne suis pas au fn mais a dlr mais j'en ai raz le béret que l'on raconte n'importe quoi sur celui ci

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  11. @ anonyme
    Vous avez le droit de faire part de vos doutes quant à la sincérité des propos de Marine Le Pen
    J'ai pu échanger directement avec elle il y a 18 mois. J'ai retenu que:
    - elle connaissait bien l'oeuvre de Péguy
    - elle avait une véritable réflexion sur le nationalisme et faisait la distinction entre le nationalisme de conquête (Allemagne hitlerienne, japon et dans une certaine mesure les Etats Unis et la Chine) et le nationalisme de défense évoquée par H Carrère d'Encausse (l'empire éclaté)et qui est un mouvement réflexe naturel des nations qui se sentent attaquées. Nous sommes tombés d'accord pour convenir que le véritable acte fondateur de la nation française a été Valmy, ou les gens du peuple ont pris les armes pour défendre ce à quoi ils croyaient. Même s'ils n'étaient que quelques centaines, le symbole était là.
    Pour ma part, j'ai décidé en mon ame et conscience de français croyant en l'avenir de mon pays, de lui apporter mon soutien.
    Mais je comprends que cela ne soit pas votre "tasse de thé"
    Cela dit, que préconisez-vous?

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    1. @cliquet.

      La question pour moi n'est pas uniquement celle de la sincérité ou de la constance idéologique de MLP. Je pense qu'il y a un problème de cohérence du fond doctrinal du FN, lié à l'histoire même du mouvement et à la complexité de ses composantes. Le recentrage récent ne rend pas les choses plus simples à cet égard.

      « Que faire » alors, pour parler comme Lénine ? Je n'ai aucune solution miracle, malheureusement. Le FN ne m'attire pas et je ne crois pas à sa capacité de réunir autour de lui un rassemblement suffisamment large — c'est-à-dire transcendant les oppositions droite-gauche traditionnelles — pour avoir vocation à gouverner durablement la France. DLR est malheureusement une force politique marginale et risque de le rester longtemps. Pour l'instant, j'ai le sentiment d'une impasse. Si je m'en tiens à des interventions récentes, voir un Lordon persister à raisonner en termes de « souverainisme de gauche » opposé à un « souverainisme de droite », constater la difficulté pour un Sapir d'amener la gauche non-socialiste à une position réaliste sur l'euro (son débat récent avec Mélanchon), ou encore la persistance dans l'illusion européiste d'auteurs par ailleurs euro-critiques comme Aglietta et Brand (remarquable commentaire de Christophe Bouillaud sur http://bouillaud.wordpress.com/) n'invite pas à l'optimisme.

      YPB

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  12. @ CVT

    Bien vu. En effet, je pense qu’il y a des deux ! Bien d’accord sur la suite.

    @ Le Gars Huzac

    Voir car comme le FN est (heureusement) incapable de parvenir au pouvoir, sa promotion / diabolisation est le moyen d’empêcher une alternative républicaine d’émerger.

    @ Anonyme

    Bien d’accord sur les guillements. Sur la poussée irrésistible, beaucoup moins d’accord. Les sondages du FN sur les européennes sont mauvais étant donné le contexte.

    @ Cliquet

    Les dirigeants, les racines, les inspirations (Venner, Bastien-Thiry, St Nicolas du Chardonnet…), certaines des idées : cela fait beaucoup de choses, non ?

    La critique de la mondialisation n’a pas été inventée par le FN. Ce n’est pas le seul. Et MLP est plutôt une mauvaise avocate de la part des idées en commun que nous avons. En outre, je pense que le FN ne parviendra jamais (heureusement) au pouvoir.

    La comparaison entre de Gaulle et le Pen me semble hors de propos, les seconds ayant œuvré et soutenu ceux qui voulaient assassiner le Général.

    D’accord sur les alliances pour la France.

    Sur MLP, il ne faut pas sous-estimer son envie de plaire à ses interlocuteurs…

    @ BA

    Merci pour ces (tristes) chiffres.

    @ Olaf

    Merci pour ce rappel.

    @ Francis

    Bien d’accord.

    @ Red 2

    Bien d’accord sur la comparaison. La différence, c’est que le Général était un patriote. Il aimait les siens sans détester les autres, contrairement à l’extrême-droite de la famille Le Pen

    La différence entre le FN et DLR, c’est le temps. L’un s’est présenté pour la 1ère fois aux électeurs en 1974, l’autre en 2009. Il faut juste nous donner un peu de temps encore.

    @ YPB

    Merci pour ces rappels. Bien d’accord sur les socialistes (cf commentaire du Général)

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  13. Ce sujet me fait penser a l'expression "il faut faire un travail de pedagogie".
    Ca voudrait dire que si on est pas d'accord avec quelque chose c'est que ca vient de nous. Le populo ne saurait en aucun cas emmètre une critique justifiée...
    Lorsqu'un politicien sort cette phrase lénifiante il y'a des chances qu'il nous prennent pour des debiles à lobotomiser pour qu'on applaudisse une politique contraire à nos intérêts.

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  14. Bonne comparaison que celle des socialistes avec les aristocrates, qui me rappelle cette phrase attribuée à Marie-Antoinette :"s'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent des brioches".

    Les sociaux-libéraux au pouvoir sont des privilégiés qui font partie d'une caste où droite et gauche n'ont pas de sens. L'action politique vise à faire carrière sans aucune espèce de rapport avec des convictions personnelles. Quant à leur antienne sur le populisme, elle est le moyen radical de faire taire leurs opposants. Cela n'a pas plus de valeur, que de sens et ne tient que parce que (presque) personne dans les média ou chez les intellectuels ne leur apporte la contradiction.

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  15. Vote social d'accord, évidemment, tout le monde veut de la croissance et moins de chômage, mais je pense surtout que la majorité des électeurs FN (et la majo des électeurs UMP d'ailleurs, ça fait du monde...) ont une sérieuse inquiétude concernant l'identité nationale, veulent stopper l'immigration extra-occidentale, veulent l'assimilation et non l'intégration et encore moins le communautarisme et veulent de la sécurité et une justice ferme.

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    1. et également une bonne partie des électeurs PS

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  16. @ TeoNeo

    Très juste !

    @ Démos

    Merci. Bien d’accord

    @ JP

    Cela joue, beaucoup sans doute, mais je ne pense pas que ce soit la motivation première.

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