mercredi 4 septembre 2013

Syrie : les 5 fautes graves de François Hollande


Aujourd’hui a lieu un débat au parlement sur une possible intervention militaire en Syrie. Mais contrairement aux parlements britannique et étasunien, il n’y aura pas de vote. Une grave faute de François Hollande, qui gère le dossier syrien en dépit du bon sens, donnant un sentiment d’amateurisme confondant.



L’absence de vote au Parlement

Bien sûr, la constitution n’impose pas que le président de la République consulte les parlementaires. Mais étant donné que les deux autres principaux pays de la coalition putative le font et qu’il y a un vrai débat sur la question, il semble très cavalier de ne pas vouloir consulter les parlementaires, d’autant plus que notre pays n’est pas menacé par le régime syrien. Si on pourrait comprendre qu’en cas d’aggression, il faut que le Chef de l’Etat puisse réagir au plus vite, ici, nous sommes sur un autre contexte où la consultation semble nécessaire, comme l’a souligné Nicolas Dupont-Aignan avant même le vote britannique. Pire, François Hollande avait tenu le même discours en 2003 et en 2008. Du coup, les justifications des socialistes sont assez emberlificotées, Claude Bartolone évoquant les mensonges de 2003 de Londres et Washington pour soutenir que Paris, qui en est exonérée, peut alors ne pas voter !

Les contradictions sur le droit international

Lundi soir, Jean-Marc Ayrault a invoqué le non respect de la convention internationale sur les armes de destruction massive comme motif d’intervention contre le régime syrien. Outre le fait que l’épisode de 2003 laisse forcément des doutes sur les preuves qui sont évoquées, cette convention n’est en aucun cas un blanc-seing pour une intervention unilatérale des pays qui le souhaitent. Le respect du droit international impose justement de passer par un vote du Conseil de Sécurité des Nations Unies (comme cela avait été le cas pour l’Irak en 1990 ou la Libye en 2011). On ne peut pas invoquer le droit comme raison de l’intervention puis s’en exonérer pour les modalités de l’intervention !

L’oubli des leçons du passé

C’est ce qui est flagrant dans le discours de ceux qui défendent l’intervention, du Monde à BHL. Aucun d’entre eux ne semble prêter la moindre attention à ce qui s’est passé en douze années d’interventions occidentales. Jean-François Kahn a bien raison de se déclarer scandalisé par l’éditorial du Monde (que j’avais également condamné) qui appelait à une intervention sans faire la moindre référence à ce qui se passe en Irak ou en Libye. C’est ce que défendait la reporter de guerre Anne Nivat dans l’émission de France 24 consacrée au sujet, et à laquelle j’ai participée. La situation déplorable en Libye, malgré le soutien des Nations Unies et de la ligue arabe et une opposition plus unie et modérée pousse forcément à plus de prudence pour une Syrie où aucune de ces conditions n’est vérifiée.

Le suivisme à l’égard des Etats-Unis

La quatrième faute de François Hollande, c’est son suivisme à l’égard des Etats-Unis, qui tranche avec la pratique diplomatique des dix dernières années. La France s’est opposée à l’intervention en Irak. Elle a été en première ligne en Libye et au Mali, mais il faut remonter à la malheureuse expédition afghane pour un tel suivisme. Cela est d’autant plus préjudiciable qu’il s’agirait d’une intervention en dehors de tout cadre légal international. Et le changement de cap des Etats-Unis, en donnant dix jours à la chambre des représentants pour se prononcer, affaiblit doublement le chef de l’Etat français : cela lui met la pression pour demander un vote risqué et cela montre très clairement qu’il est à la remorque de Washington puisque le Premier Ministre a été contraint d’indiquer que la France n’interviendrait pas seule.

Réagir sans réfléchir

Au final, tout ceci donne le sentiment que la réaction du président de la République jeudi dernier (largement applaudie, y compris par Jean-François Copé, qui se déclarait alors d’accord « sur la forme et sur le fond ») a été trop rapide et pas assez réfléchie, comme s’il avait absolument voulu réagir vite sans réfléchir à ce qu’il avait dit auparavant ou aux enjeux géopolitiques de cet Orient décidément compliqué. Cela est extrêmement inquiétant de la part d’une équipe au pouvoir qui dispose pourtant d’autres interlocuteurs possibles pour se donner le temps d’ajuster son discours, surtout un sujet aussi grave. En s’avançant ainsi à découvert, François Hollande oscille entre deux risques : soit il se désavoue, ce qui ridiculise son intervention précédente, soit il persiste dans l’erreur pour ne pas perdre la face, mais en se mettant à dos l’opinion. Pire, il n’a même plus totalement la main sur la question.

Il est bien possible que la chambre des représentants refuse toute intervention en Syrie, d’autant plus que le temps fait apparaître le vide absolu de réflexion stratégique à ce sujet, comme le soulignait Arnaud Danjean sur France 24. Mais d’ors et déjà, François Hollande y a encore perdu en crédibilité.

38 commentaires:

  1. Ce n'est peut être pas être très logique de considérer qu'il faut un vote de l'A.N. en défendant la position gaulliste et la V ième République qui permettent tout à fait une telle décision du Président.
    (je précise néanmoins que je suis totalement opposé à une intervention)

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  2. Attention, il y a la lettre et l'esprit de la constitution. La 5e République laisse les mains libres au Président pour agir vite en cas de nécessité, mais l'esprit est de ne pas en abuser.

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    1. @Anonyme,
      entièrement d'accord avec vous sur l'esprit de la Vè. L'ennui, c'est que les successeurs de Mongénéral l'on allègrement piétiner, à commencer par son aspect plébiscitaire: Mitterrand a, par exemple, accepté la cohabitation alors qu'elle était contraire à l'esprit de la Constitution. De même, Chirac est resté en place après le non au TCE en 2005.
      Bref, peu de ses successeurs (à part peut-être Pompidou, et encore...) ont été fidèle à l'esprit de constitution rédigée par l'Amer Michel...

      CVT

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  3. Non il n'y a pas de vrai débat sur la question , la constitution est sans ambiguïté et il est regrettable que NDA ne suive pas strictement icelle sur une question aussi importante ; bien sur elle a été taillée pour le général De Gaulle mais c'est aux français d’élire un président qui habite le costume et personne d'autre .
    Sur les autres points d'accord !

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    1. @patrice lamy,
      entièrement d'accord avec vous! De Gaulle, en laissant le président de la République, maître de la décision de faire la guerre, a mis les Français devant leur responsabilité lorsqu'ils élisent le chef de l'Etat!
      Le système de décision collective, qui prévalait sous la IIIè République, a voté à deux reprises pour la guerre, et personne ne sait qui est responsable intuitu personae de cette décision: est-ce beaucoup mieux que si elle avait été prise par une personne seule? Je n'ai pas la réponse et c'est très difficile à savoir...
      Mettre un bulletin dans l'urne a des conséquences, et il faut être prêt à les accepter: tout autre attitude dénote soit de l'immaturité, soit de l'irresponsabilité, ce dont fait montre la plupart des électeurs...


      CVT

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    2. Ouai... C'est vrai qu'Hollande candidat était LE candidat de la guerre, le candidat qu'on savait va t'en guerre et super belliqueux au point d’être sur qu'il irait déclarer la guerre au premier dictateur venu, etc, etc...
      Le problème c'est qu'on a des candidats qui ont un discours pour se faire élire et qui ensuite font tout le contraire, sans que personne ne puisse rien dire. Ce qui est gravissime et relève pour moi de la haute trahison !

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    3. @Alain34,
      Hollande n'a fait aucune promesse sur les guerres, et d'abord, il n'y a pas de mandat impératif en France.
      Ensuite, il ne faut pas généraliser: par exemple, l'intervention au Mali était selon moi justifiée (mais là, ça se discute...). Seulement, il faut juger au cas par cas, car les implications ne sont pas forcément les mêmes: au Mali, une déstabilisation du Sahel aurait pu avoir un impact sur les pays anciennement colonisés par la France, et donc théoriquement, une arrivée massive de réfugiés dans le pire des cas...
      Ici, rien de tout ça: tout laisse à penser que si nous intervenions, nous ferons la guerre pour le roi de Prusse, en clair au profit d'intérêts qui ne seraient pas les nôtres, sauf à soulager la mauvaise conscience des bobos qui nous dirigent.

      CVT

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    4. D'evidence Hollande comme Sarkozy étaient les candidats UMPS et doivent faire la même politique les francais ne l'on sans doute pas encore compris et BHL soutenu par les merdias est le belliqueux (de loin ) en chef

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  4. bon, je ne suis pas d'accord, mais mais mais, ton billet argumenté me donne quelques billes pour détailler toutes les raisons d'être contre une intervention militaire. ;)

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    1. @Juan Sarkofrance,
      on pourrait savoir en deux mots ce qui justifie votre désaccord? L'intervention est pourtant difficilement défendable, sauf si on s'en tient à la morale. Le problème de la morale dans les affaires étrangères, c'est son côté arbitraire...

      CVT

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  5. De mémoire, la constitution fait le distinguo entre
    -un pays déclare la guerre à la France : le président à tout pouvoir et peut le faire sans consultation (nécéssité d'agir vite etc).
    -la France déclare la guerre à un pays : le président doit avoir l'aval du parlement.
    Bien entendu je n'ai aucune compétence en la matière, il me semble l'avoir lu récemment.

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    1. Article 35

      La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement.

      Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote.

      Lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation du Parlement. Il peut demander à l’Assemblée nationale de décider en dernier ressort.

      Si le Parlement n’est pas en session à l’expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l’ouverture de la session suivante.

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    2. A l'origine il n'y avais que la première phrase :

      "La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement."

      qui pouvais être interprété mais la révision de 2008 en a décidé autrement .

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  6. Ca me fait "rire" ceux qui clament qu'un vote n'est pas Gaulliste.
    Il s'agit "juste" là d'aller frapper, d'attaquer un pays extérieur pour agir sur ses affaires internes, pays qui ne nous (nous ou nos alliés) menace pas et hors de tout cadre légal! Un comportement très très Gaulliste... le Général doit se retourner dans sa tombe.
    Il faut arrêter les délires.

    Un président qui prend l’initiale d'aller déclarer la guerre, car c'est de cela dont il s'agit, à un autre pays sans raisons valable (des suspicions même forte ne sont pas des preuves, et si de vrais preuves apparaissent, il y aura cadre légal et les choses n'auront plus rien a voir) et hors de tout cadre légal doit être démis de ses fonctions.

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    1. L 'Article 35 est clair le vote c'est 4 mois après de début de l'intervention . ( C 'est la revision du 23 Juillet 2008 de Sarkozy )

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  7. Hollande démontre encore une fois son incohérence, tout comme il l'a fait lors de ses discours à l'étranger concernant l'économie.

    Quant à la constitution, il serait peut être temps de la changer sur point. Les temps ont changé, on n'est plus en 1958, l'échiquier mondial a changé.

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  8. Drogué non pas "à la propagande souverainiste" (!!!) comme l'écrit Béachel dans une tribune du Monde hier, mais à ce même journal, j'avoue être tombé dans le panneau de la nécessité d'une frappe de rétorsion immédiate. Mais au moins mes éructations solitaires et précipitées n'intéressent que moi... Que le Chef de l'Etat se livre à la même politique réactive et émotionnelle, engageant la France devant le monde, est un signe gravissime, et pas seulement sur son propre manque de recul (Copé a été tout aussi hallucinant, et en plus il a tourné casaque en deux jours). Le pouvoir acquis par une petite clique éditorialiste moraliste et bouffie de haine anti-souverainiste, anti-gaullienne, anti-patriotique, en un mot anti-française, et qui réfléchit aussi vite et avec aussi peu de profondeur qu'un tweet, sur le pouvoir politique, est inquiétant.

    A noter que dans une tribune sur l'intervention, le fait que des arguments anti-guerre étaient avancés par NDA était une raison per se de les dévaloriser...
    Géry

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    1. @Géry,
      effectivement, il faut signaler la palinodie non seulement de Hollande, mais des deux chefs des principaux partis politiques français: Copé et son retournement de veste expresse qui pue la démagogie comme j'avais rarement vu, et Désir, chef du P.S, très mal avisé d'insulter ses contradicteurs en les traitants de Munichois, quand on sait que ses ancêtres de la SFIO ont approuvé ce traité honteux en 38...
      Enfin, on découvre surtout que notre pays n'a plus de cap autre que les intérêts atlantistes, et qu'il est dirigé par des fayots!

      CVT

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    2. Désir, Copé et autres peuvent raconter des salades et changer d'avis comme des girouettes. Ca n'engage qu'eux et leur parti. Qu'ils se rendent ridicule ne me dérange pas du tout, bien au contraire.

      Par contre, quand c'est le Président du pays, ce n'est pas du tout la même histoire, il engage tous le pays (et moi avec) derrière ses mots.
      Un de ses conseillé en communication devrait lui expliquer cela, en glissant au passage qu'avant de s'exprimer il devrait tourner 10000 fois sa langue dans sa bouche, ou même carrément éviter.

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    3. @Alain34,
      mon propos était le suivant: c'est toute la classe politique qu'il faudrait mettre à la poubelle, dans cette histoire! En tant que chefs de partis, Désir et Copé sont des candidats potentiels à l'élection présidentiel de 2017, ce qui veut dire qu'on sera pas sorti de l'auberge si Hollande s'en allait...

      CVT

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    4. Le pouvoir économique étant transféré a l'ue pour exister il ne reste que le sociétal et les francais commencent a en avoir raz le bol des revendications incessantes des minorités agissantes ou la guerre

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  9. La photo qu'on trouve sur le blog de h16 n'est même pas retouchée ! Voyez qui nous gouverne !

    http://www.lexpress.fr/actualite/medias/reuters-et-l-afp-retirent-une-photo-peu-flatteuse-de-francois-hollande_1278517.html

    Hors-sujet, peut-être, mais pas tout-à-fait.

    Sancelrien

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    1. Là il a mérité le surnom de hollandouille !

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  10. Alain34

    Pas de raisons valables d'intervenir ? Vous y allez un peu fort.

    On surestime beaucoup la force des jihadistes dans ce conflit pour justifier le statu quo, laisser Assad en place.

    Fondamentalement, ces groupes sont sous-armés et c’est ce sous-armement qui fait et qui donne encore aujourd’hui la suprématie sur le terrain à Bachar el-Assad qui, lui, n’a pas hésité à utiliser à Alep à la fois l’aviation, les bombardements aériens, mais aussi les missiles sol-sol Scud - c’est la première fois, je crois, de l’histoire de l’humanité qu’on tire des missiles balistiques contre sa propre population -, et n’oublions pas l’arme chimique. Face à cela, la révolution a un armement dérisoire. J’ai vu des offensives menées avec des kalachnikovs, des fusils d’assaut, un lance-roquettes, un véhicule blindé. Néanmoins les insurgés progressent. Donc on peut imaginer ce qui se passerait s’ils avaient un armement enfin de qualité en termes antichars et antiaériens. Je crois qu’il suffirait de peu de choses pour renverser ce rapport de force et pour provoquer des défaites très sévères du côté du régime.

    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20130717-jean-pierre-filiu-rfi-syriens-sentiment-abandon-incompr%C3%A9hension



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    1. La seule raison valable serait une résolution de l'ONU. Autre chose, serait une déclaration de guerre pure et simple a un pays souverain et il faudra alors en assumer TOUTES les conséquences. Et ce ne sera pas qu'Hollande qui devra les assumer, mais tous le pays.

      Et pourquoi vouloir faire la leçon a Bachar alors qu'il y en a tant d'autre contre lesquels on ne dit ni fait quoi que ce soit et ce depuis des décennies ?

      Et personnellement en Syrie je serai bien incapable de dire quel est le camp des gentils et quel est le camp des méchants. Et je me garderai bien d'assurer avec certitude qui à balancé des merdes chimiques. Et ce n'est certainement pas les "preuves" du gouvernement qui m'ont convaincus.

      Et accessoirement, qu'il y ait du massacre de civils à l'arme 'conventionnelle' ou chimique est pour moi du même niveau. Quel que soit le coté.
      Le plus grave c'est "massacre de civils", peu importe la méthode serais je tenté de dire... Et ca, y en a des deux cotés.
      Quand je dis 2 cotés, il faudrait aussi en être sur... parce que les "rebelles" sont un entité qui semble plutôt floue...

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    2. "Et pourquoi vouloir faire la leçon a Bachar alors qu'il y en a tant d'autre contre lesquels on ne dit ni fait quoi que ce soit et ce depuis des décennies ?"

      Parce que les autres parviennent à maintenir à peu près la paix avec divers moyens, un minimum de redistribution, de négociation palabres et de répression. Bachar même en ne lésinant pas sur la répression n'y est pas parvenu, le résultat plus de 100 000 morts une déstabilisation risquée des pays voisins par afflux de réfugiés.

      La limite pour dire ça suffit c'est 800 000 morts, avec des machettes pas des missiles, des mitrailleuses, des obus et des avions, comme au Rwanda où personne n'a dit stop ? Je pense qu'Assad peut faire bien plus que 800 000 morts.

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    3. @ olaf

      quelle est la raison qui motive votre soutien à l'intervention? Si c'est l'usage de l'arme chimique alors oui, mais intervenir contre les rebelles dont Carla del Ponte confirme qu'ils l'ont bien utilisée en mars 2013 à Jobra et Saraqeb!
      Concernant l'attaque du 21 août, aucune preuve factuelle n'implique le régime alors que des preuves avérées une fois encore les rebelles! Alors il n'est pas question de porter Al Assad au pinacle mais de "rechercher la vérité et la dire face au mensonge triomphant qui passe" comme disait Jaurès

      Outre qu'une intervention moralement infondée constituerait une ignominie de plus où la France perdrait totalement son âme, les conséquences prévisibles en sont une conflagration régionale voire mondiale qui nous plongerait dans un "hiver nucléaire".

      La solution est simple: arrêter d'armer les terroristes étrangers et la situation redeviendra rapidement normale permettant une réconciliation nationale et la mise oeuvre d'un processus démocratique avec l'opposition la VRAIE, celle qui est restée en Syrie et qui ne souhaite pas du tout que leur pays soit anéanti...

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  11. Petite devinette : Qui a dit "Nous ne serons pas un petit actionnaire" ?

    Réponse : notre Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian !

    "Petit actionnaire" sonne sans doute mieux aux oreilles néo-libérales que "simple supplétif" (de l'armée américaine).

    Extrait :

    « Le dispositif militaire français est en place depuis jeudi. "Nous ne serons pas un petit actionnaire", assure-t-on dans l'entourage du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. La défense met en avant l'unité de vue franco-américaine sur l'objectif : mettre fin à une crise de prolifération d'armes de destruction massive, qui "menace la crédibilité" de pays membres permanents du Conseil de sécurité, formant ainsi "un risque pour la sécurité nationale". » (Le Monde du 1er septembre p. 3).


    Argumentation surréaliste : ce n'est pas la France qui menace la Syrie, ce sont les armes chimiques d'Assad qui NOUS menacent !

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  12. Une chose est certaine, c'est que le débat qui a eu lieu à l'assemblée nationale révèle tous les travers du fonctionnement de la démocratie en France. Débat tronqué ou condamné, temps de parole limité, absence de prise de parole des députés indépendants, absence de vote, etc.
    Sur cette affaire (comme en d'autres) ce sont tous les dysfonctionnements de la démocratie "à la française" qui sont apparus au grand jour. Ce n'était pas un débat, c'était une exhibition publique.
    Après la leçon de démocratie des britanniques, ce "débat" fait une impression désastreuse. L'urgence n'est pas la Syrie, l'urgence est la restauration de la démocratie en France.

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    1. Bien d'accord. La France n'a plus d'une démocratie que le nom.

      Sancelrien

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    2. Il ne peut y avoir de démocratie sans souveraineté nationale (De Gaulle). Aujourd'hui, la France est devenue un protectorat germano-américain. Pour rétablir une vraie démocratie en France, il faut donc quitter l'UE et l'OTAN.

      Antoine

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  13. Curieusement, nous n'entendons pas parler de l'UE dans cette affaire. Elle est aux abonnés absents et personne ne s'en émeut.

    Pourtant, les dirigeants européens, à commencer par les nôtres, et nombre de médias nous rebattent les oreilles à longueur de temps avec l'intégration européenne quand ils nous parlent d'économie, de politique. Ils nous ressassent des éléments de langage taillés sur mesure, nous chantent un couplet sur la sécurité que nous assure la construction européenne (si, si !), un autre sur les efforts à consentir avant de goûter au bonheur, un troisième sur les perspectives de développement économique que porte l'UE ...

    Tout cela est bien bon, mais dans le cas d'un conflit militaire extérieur, où la solidarité devrait logiquement être évidente, ils ne sont pas fichus d'adopter une approche et une stratégie communes, ni de démontrer leur solidarité.

    Cet épisode démontre une fois de plus que l'Union européenne n'est qu'un levier au service des privilégiés, un moyen de faire du business. C'est son SEUL et UNIQUE objectif. En dehors de la communauté d'intérêts des multinationales, des possédants et de leurs serviteurs zélés, chacun fait ce qui lui plaît sans se soucier du voisin, ni de ses citoyens.

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  14. @ Anonyme

    Je pense que les circonstances précises nécessitent ici un vote (intervention contre un pays qui ne nous a rien fait et non réponse à une agression).

    @ CVT

    Bien d’accord (sur le Mali, sur Hollande-Copé-Désir).

    @ Patrice

    Pour les raisons données à Anonyme, je pense que cela est juste ici. Merci pour les précisions sur la constitution. Après, il n’est pas interdit de poser une question de confiance.

    @ Juan

    Merci.

    @ David

    Merci pour ces précisions.

    @ Olaf

    Très juste. C’est effarant.

    @ Géry

    C’est juste. Le niveau de réflexion de Hollande ne semble pas dépasser le cadre étroit de Twitter.

    @ Olaf & Alain34

    D’accord : il faudrait une résolution de l’ONU. Et il me semble que l’utilisation d’armes chimiques (s’il était établi de manière incontestable que c’est le régime qui les a utilisées) est le motif qui serait le plus justifié (même si je pense que dans le cas présent, il ne faut pas intervenir). D’accord sur le deux poids, deux mesures qui montre que ces interventions ne sont que le fait du fort sur le faible, et donc principalement impérialiste. Sur le nombre de morts, il faut aussi tenir compte de ce qui se passe après… Quand on voit qu’il y a encore 1000 morts par mois en Irak, il y a de quoi être sceptique.

    @ Marc-Antoine

    Effarant ! Merci pour l’info

    @ Léonard

    Pas faux.

    @ Antoine

    Pour l’UE, une autre voie :

    http://www.gaullistelibre.com/2013/04/de-larticle-50-de-leurope-et-de-lupr.html

    @ Démos

    Très juste. A quoi sert Catherine Ashton ?

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  15. Trois erreurs que je vois.
    - Avoir pris une position extrême aux cotés des insurgés que même les Etats Unis n'ont pas osé: Il n'y a aucun plan de paix aucune porte de sortie n'est laissée à Assad, ce qui va l'obliger à se radicaliser alors qu'il n'est pas plus autoritaire que bien des régimes alliés de la France.
    -Même en se mettant à la place des va t'en guerre le ton outrancier de Fabius, inhabituel dans l'honorable diplomatie française, ruine la crédibilité de la France. Résultat personne ne croit sincèrement aux preuves des services français puisque le gouvernement s'est placé comme juge et partie.
    -Le plus grave sans doute. Aucune sécurité n'est prevue pour les millions de Syriens pour qui la disparition d'Assad est synonyme de persécution ou d'exil. Il existe une véritable haine contre la minorité allaouites. Je soupçonne L'ASL d'être une création occidentale pour donner un visage présentable a l'opposition et il est irréaliste de compter sur eux pour mettre en place le nouveau regime tant ils sont minoritaires sur le terrain. De véritables humanistes s’inquiéteraient d'abord pour les minorités plutôt que pour des barbus haineux et hyper intolerants.

    C'est tellement facile de jouer les humanistes dans les cimetières ou les commémorations alors qu'on fait tout pour les événements tragiques se reproduisent.

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  16. "De véritables humanistes s’inquiéteraient d'abord pour les minorités plutôt que pour des barbus haineux et hyper intolerants.

    C'est tellement facile de jouer les humanistes dans les cimetières ou les commémorations alors qu'on fait tout pour les événements tragiques se reproduisent."

    Oui, ce que vous dites est très juste.

    Il reste à savoir si on le le fait sciemment ou inconsciemment.

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  17. @ TeoNeo

    Tellement juste, sur la position radicale, sur les preuves (comment y croire sachant qu’elles doivent justifier un discours a priori radical ?) et sur l’avenir de la Syrie

    @ Marc-Antoine

    Inconsciemment ? Ce qui est peut-être pire.

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  18. La constitution de 1958 était avant tout faite pour diminuer la nocivité des partis politiques.
    Elle reprenait ainsi les lignes tracées dans le discours de Strasbourg de 1947.
    Mais elle était également faite pour un de Gaulle, avec tout ce que cela suppose. Hollande est une erreur de casting qui semble nous avoir été imposée par un système médiatico-financier dirigée par l'oligarchie américaine.
    Une intervention militaire en Syrie est une stupidité absolue mais elle va contribuer à faire prendre conscience à un très grand nombre de gens à l'écart qui se creuse en permanence entre l'apparence qu'on veut donner aux choses et leur réalité que nous discernons de mieux en mieux.

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  19. L'éditorial du Monde du 6 septembre intitulé "Le vrai débat sur la Syrie n'a pas eu lieu" reproche au président du groupe UMP à l'Assemblée nationale d'être "assujetti au Kremlin" !

    C'est vraiment le monde à l'envers : désormais, ce n'est plus au parti communiste qu'on reproche d'être à l'Est (Guy Mollet), c'est à l'UMP !

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