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mercredi 18 avril 2018

Que penser de l’intervention en Syrie ?

C’est malheureusement une question récurrente qui se pose à nous depuis près de trois décennies, avec l’intervention en Irak pour venir en aide au Koweit, en Afghanistan, à nouveau en Irak, puis en Libye, et en Syrie depuis quelques années. Etait-il véritablement légitime d’intervenir militairement, en essayant de sortir des raisonnements caricaturaux en noir et blanc ?


Comme un écho aux frappes en Irak de Clinton ?

lundi 27 février 2017

De la Syrie et du Yemen, des poids et des mesures

Bien sûr, ce qui se passe en Syrie depuis trop longtemps est horrible. Cette guerre a fait des centaines de milliers de morts, et a imposé à des millions de personnes de quitter leur maison. Mais le Moyen Orient n’est pas le foyer d’une seule guerre malheureusement : une autre sévit, durement également, au Yémen, dans un silence quasiment complet relativement. Mais pourquoi ?



Géopolitique et mauvaise conscience ?

lundi 12 octobre 2015

Du sens de la bavure des Etats-Unis en Afghanistan

Il y a huit jours, un raid des forces étasuniennes sur un hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz, en Afghanistan, a fait pas moins de 22 victimes. Qu’aurait-on dit si c’étaient les forces Russes qui avaient fait cela en Syrie ? Mais ce triste raid est révélateur à bien d’autres titres.



Une triste bavure reconnue par Obama

Dans un monde où le moindre mot de travers, souvent plus ou moins sorti de son contexte, peut déclencher de gigantesques polémiques, il peut sembler paradoxale que la bavure des Etats-Unis en Afghanistan n’ait pas déclenché davantage de réactions, en France en tout cas. En revanche, un quotidien Ecossais, The Herald, s’est demandé en une s’il s’agissait d’un « crime de guerre ». Alors que dans un premier temps, le chef de mission de l’OTAN a affirmé que la frappe avait été réalisée « à la demande des forces afghanes », Médecins Sans Frontières, a dénoncé les contradictions des déclarations étasuniennes. L’ONU a jugé le raid « inexcusable » et même « potentiellement criminel », les bombardements ayant continué 45 ministres après que l’ONG ait averti les armées engagées qu’elle était touchée.


Ce que cela dit de notre époque

lundi 28 septembre 2015

De l’Arabie Saoudite, la Russie, l’Iran, la Syrie, Cuba et de l’orwellisation du monde

« Ce fut plutôt un choc pour Winston de découvrir, à propos d’une remarque faite par hasard, qu’elle ne se souvenait pas que l’Océania, il y avait quatre ans, était en guerre contre l’Estasia et en paix avec l’Eurasia. Il est vrai qu’elle considérait toute la guerre comme une comédie. Mais elle n’avait apparemment même pas remarqué que le nom de l’ennemi avait changé », 1984, Georges Orwell (merci au blog d’Olivier Berruyer pour la retranscription)



1984 est sans doute le premier livre de politique que j’ai lu. Dans ce roman, le pouvoir réécrit constamment l’histoire et change d’ennemi, l’Océania affrontant tour à tour l’Estasia puis l’Eurasia, en effaçant toute trace du précédent conflit. Un parallèle troublant avec l’actualité internationale récente.

Des méchants et des gentils

Les dernières années ont de quoi donner le tournis. Il y a deux ans, il était entendu que la Russie, l’Iran et Bachar el-Assad étaient sans doute les pires méchants de la planète. Vladimir Poutine était coupable d’avoir envahi l’Ukraine, l’Iran, de préparer une bombe atomique et le régime Syrien, de massacrer son peuple. Et Cuba était toujours dans les limbes du blocus imposé par les Etats-Unis. Mais en quelques mois, la situation a complètement changé. Cuba a été reconnu par les Etats-Unis. Un accord a été trouvé avec l’Iran, offrant de juteuses perspectives d’affaires. Et le développement de Daech, qui contrôle une large partie de l’Irak et de la Syrie semble devoir imposer aux dirigeants de la planète de se rabibocher avec la Russie, et même en partie avec Bachar el-Assad pour faire barrage aux islamistes.


Ces 180° diplomatiques sont quelques peu perturbants. Même si le pragmatisme peut être une vertu dans les relations internationales (après tout, la Russie communiste a joué un rôle majeur pour battre les nazis), les récentes fluctuations amènent tout de même à se poser des questions sur les choix de nos dirigeants. On pourrait aussi questionner notre rapport à certaines monarchies pétrolières, au premier rang desquelles l’Arabie Saoudite. N’est-il pas inconfortable, a minima, pour ne pas dire très choquant moralement, de voir que tant de dirigeants des grandes démocraties de la planète sont allés à l’enterrement de l’ancien roi d’un pays dont les règles permettent de décapiter, puis crucifier pour un simple délit d’opinion. Ne franchissons-nous pas la compromission avec des valeurs fondamentales ?

La guerre, enjeu de communication

dimanche 8 mars 2015

Le désastre libyen, quatre ans après

Il y a quatre ans, après beaucoup d’hésitations, et sans enthousiasme (au point que certains pensaient que je m’y opposais), j’avais soutenu l’intervention en Libye. Quatre ans après, la situation désastreuse du pays démontre que c’était une grave erreur, même si certaines motivations étaient nobles.



Le chaos libyen


Mais les années ont passé, et comme le rapporte encore une fois The Economist dans un dossier accablant, la situation du pays est absolument calamiteuse. La Libye n’est plus un pays uni, il a fait place, comme en Irak auparavant, à une guerre tribale entre factions, qui font régner un climat de terreur entre elles. Alors que 60% de la population avait voté lors des élections de 2012, seulement 18% se sont déplacés deux ans plus tard. L’alliance, dont font partie les islamistes, a pris le contrôle de l’Est du pays, faisant fuir le parlement à 1300 kilomètres, à Tobrouk. Aujourd’hui, le pays est coupé en deux entre l’Est qui avait porté la révolution de 2011 et l’Ouest, un retour à la situation des années 1960

Des paradoxes de l’ingérence

dimanche 14 septembre 2014

La faute d’Obama sur « l’état islamique »


Bien sûr, les jihadistes de « l’état islamique » ne sont pas à prendre à légère et comment ne pas condamner les horreurs qu’ils font en Syrie ou en Irak, leurs premières victimes sont les habitants de ces pays. Mais la réponse dessinée par le président étasunien et suivie par la France est une erreur.



Etats-Unis, Russie : même logique

Bien sûr, l’humanisme pousse à vouloir intervenir contre les monstres qui décapitent les journalistes, et martyrisent les populations qui refusent de se soumettre à eux. Néanmoins, comme le soulignait Jacques Sapir dans « Le nouveau 21ème siècle », le droit d’ingérence est trop souvent le cache-sexe de l’impéralisme arbitraire du fort sur le faible. C’est malheureusement exactement ce que Barack Obama a illustré dans son discours de la semaine, où il a affirmé « nous traquerons les terroristes qui menacent notre pays, où qu’ils soient (…) nous n’hésiterons pas à agir contre l’état islamique en Syrie, comme en Irak », même s’il va bien moins loin que Georges Bush, en se limitant à des frappes aériennes.

Le raisonnement est douteux. L’état islamique ne menace pas les Etats-Unis mais l’Irak et la Syrie, même s’ils ont exécuté deux citoyens étasuniens. A moins qu’Obama ne considère que s’attaquer aux citoyens étasuniens revient à s’attaquer aux Etats-Unis, dans un raisonnement qui ne serait pas sans rappeler celui de Poutine pour la sphère d’influence russe. Ensuite, les Etats-Unis sont quand même extrêmement mal placés pour jouer au gendarme de la planète, après une guerre injustifiée qui a fait un million de victimes en Irak, qui explique sans doute en partie l’essor des jihadistes aujourd’hui, et une redite plus respectueuse du droit international en Lybie, mais dont la conclusion n’est pas meilleure,

Un choc arbitraire des civilisations


mercredi 25 juin 2014

Irak, Libye : les interventions militaires laissent un champ de ruines


La brutale dégradation de la situation en Irak, où les djihadistes sunnites ont pris le contrôle du Nord-Ouest du pays, nous rappelle utilement que les interventions militaires ont tendance à être des désastres qui se paient pendant des années, comme le rapporte The Economist qui étudie la situation en Irak et en Syrie.



L’horreur en Irak et en Libye

Heureusement, notre pays avait pris la tête de l’opposition à l’agression de l’Irak par les Etats-Unis avec le discours de Dominique de Villepin aux Nations Unies. D’abord, Washington a agi sans le moindre mandat international (au contraire de l’intervention en Afghanistan, pas mieux inspirée néanmoins). Ensuite, le motif de l’intervention (la présence d’armes de destruction massive) était bidon. Mais pire, le bilan humain est absolument effroyable puisque les estimations du nombre de victimes varient entre 180 000 et 1,44 millions d’irakiens sur une dizaine d’années. Encore plus effarant, la situation est tellement mauvaise que les Etats-Unis apportent leur soutien à un régime de plus en plus autoritaire et critiquable et pourraient même demander l’aide de l’Iran pour contenir les djihadistes de l’EIIL.

Et la situation de Libye n’est guère plus réjouissante. En effet, dans ce pays, contrairement à ce qui s’était passé en Irak, l’intervention avait été limitée, reposait sur un accord de la communauté internationale (incluant la ligue arabe) et s’appuyait sur une opposition interne. En outre, elle avait pour but d’éviter un bain de sang dans le cadre d’une guerre civile que le régime de Kadhafi semblait sur le point de gagner. D’où le fait, qu’après des hésitations, je l’avais soutenue. Mais la situation est aujourd’hui très mauvaise avec un gouvernement qui ne parvient pas à tenir en respect des groupes qui font régner la terreur dans le pays. Du coup, je pense aujourd’hui que j’ai eu tort de soutenir cette intervention, comme je l’avais dit lors des débats sur une intervention en Syrie, à laquelle je m’étais donc alors opposée.

La frontière ténue entre internationalisme et impérialisme

lundi 16 septembre 2013

François Hollande : quantité diplomatique inconséquente et négligeable


Hier soir, le président de la République était invité par TF1. Le moyen pour lui d’essayer de reprendre la main après une gestion totalement désastreuse de la crise syrienne, qui a fini par voir les Etats-Unis et la Russie se mettre d’accord pour un plan d’élimination des armes chimiques.



Erreurs sur erreurs

Depuis trois semaines, la diplomatie française s’est totalement ridiculisée, faisant oublier les acquis positifs de l’opposition légitime à la guerre en Irak en 2003, ou, dans une moindre mesure, de l’expédition décisive et juste au Mali. Du début à la fin, François Hollande s’est trompé. Bien sûr, le gouvernement s’accroche à une histoire assez habile, à savoir que la solution pacifique n’aurait été trouvée que grâce à la détermination de la France et des Etats-Unis. Mais ceci est une présentation extrêmement superficielle et biaisée, qui ne vise qu’à camoufler les graves fautes de l’équipe au pouvoir.

On reste stupéfait devant le bellicisme béachélien du président, déclarant qu’il fallait punir le régime syrien, le non respect des règles internationales alors qu’elles étaient évoquées pour justifier l’intervention, la mise sous tutelle de facto de notre diplomatie vis-à-vis des Etats-Unis ou l’oubli des leçons du passé en Irak ou en Libye. Mais avec l’accord russo-étasunien, cela aboutir à un véritable désastre diplomatique pour la France. Il est assez stupéfiant que notre pays n’ait pas été associé à l’accord entre Washington et Moscou. François Hollande a été balotté par les évènements, faute d’avoir su les anticiper.

Quelques leçons

mercredi 4 septembre 2013

Syrie : les 5 fautes graves de François Hollande


Aujourd’hui a lieu un débat au parlement sur une possible intervention militaire en Syrie. Mais contrairement aux parlements britannique et étasunien, il n’y aura pas de vote. Une grave faute de François Hollande, qui gère le dossier syrien en dépit du bon sens, donnant un sentiment d’amateurisme confondant.



L’absence de vote au Parlement

Bien sûr, la constitution n’impose pas que le président de la République consulte les parlementaires. Mais étant donné que les deux autres principaux pays de la coalition putative le font et qu’il y a un vrai débat sur la question, il semble très cavalier de ne pas vouloir consulter les parlementaires, d’autant plus que notre pays n’est pas menacé par le régime syrien. Si on pourrait comprendre qu’en cas d’aggression, il faut que le Chef de l’Etat puisse réagir au plus vite, ici, nous sommes sur un autre contexte où la consultation semble nécessaire, comme l’a souligné Nicolas Dupont-Aignan avant même le vote britannique. Pire, François Hollande avait tenu le même discours en 2003 et en 2008. Du coup, les justifications des socialistes sont assez emberlificotées, Claude Bartolone évoquant les mensonges de 2003 de Londres et Washington pour soutenir que Paris, qui en est exonérée, peut alors ne pas voter !

Les contradictions sur le droit international

lundi 2 septembre 2013

Syrie : Barack Obama, prix Nobel d’impérialisme





L’impérialisme, version 2013

La déclaration de Barack Obama ridiculise plus encore les membres du comité Nobel, qui lui avait donné le prix Nobel de la paix à peine élu. En effet, si on peut saluer le principe de demander un vote des parlementaires avant d’engager une intervention, en revanche, pas grand monde n’a souligné que cette déclaration est totalement unilatérale. En effet, Barack Obama n’a pas conditionné l’intervention des Etats-Unis à un vote positif des Nations Unies. Voici donc un pays qui décide tout seul d’intervenir ou non dans un conflit, sans même demander à la communauté internationale !

Pour cette raison, son discours est extrêmement choquant. Même dans le cas où le régime de Bachar El-Hassad aurait utilisé des armes chimiques (et les preuves que l’on évoque resteront toujours suspectes après le précédent irakien), on ne peut pas évoquer les règles internationales (sur ce type d’armes) comme motif d’interventation tout en refusant de respecter le droit international pour intervenir ! Ce faisant, les Etats-Unis agissent comme un gendarme du monde qui n’en a ni le statut, ni le droit. Ce faisant, il est difficile de ne pas voir que Washington ne fait qu’imposer la volonté du plus fort, comme l’explique bien Jacques Sapir, et cherche sans doute essentiellement à défendre ses intérêts.

François Hollande, pris à son propre piège

vendredi 30 août 2013

Le Monde, néolibéral, mondialiste et belliqueux


Bien sûr, ce n’est pas une découverte, mais en l’espace d’une semaine et de trois articles, le Monde s’est transformé en succursale de The Economist, développant sans nuance les arguments des néolibéraux atlantistes, à mille lieues du journal de gauche de référence qu’il est sensé être.



Apologie anti-sociale

Il y a une dizaine de jours, j’avais sursauté en lisant un papier du Monde affirmant que « la Société Générale dégraisse ses effectifs ». J’avais alors interpellé le journal sur les réseaux sociaux, sans provoquer la moindre réaction. Pourtant, l’emploi du terme « dégraisser » n’est pas neutre. Par delà le fait de reprendre le vocabulaire des néolibéraux les plus durs, il est profondément anti-humaniste de l’employer car cela dit que des salariés sont de la mauvaise graisse. Qu’Alain Madelin ou Denis Kessler l’utilisent, soit, mais qu’un journal qui se dit de gauche le fasse montre à quel point sa pensée n’est pas claire. Les mots ont un sens, comme le montre Eric Hazan, et ceux-ci ne devraient pas utilisés ici.

Il faut également lire cet éditorial assez hallucinant « le malheur du sud ne fera pas notre bonheur » dont on ne sait à qui il s’adresse, personne n’ayant, me-semble-t-il, développé une telle théorie. En fait, cela revient à prévenir ceux qui se réjouiraient du ralentissement de la croissance des pays émergents « qui nous ont méthodiquement dépouillé de nos industries et de nos emplois depuis décennies » qu’ils ne doivent pas trop se réjouir, en clair que cela va continuer ! Passons sur l’admission que la mondialisation est une calamité pour notre économie, il ressort de ce papier d’un caricatural monstre une forme de haine de soi et de glorification de l’autre systématique et sans la moindre nuance.

BHL, sort de cette plume !

mercredi 28 août 2013

Ce que la Libye et l’Egypte disent de l’intervention en Syrie



Le printemps arabe avait suscité un immense espoir. Mais les évènements en Egypte, ainsi que l’évolution de la Libye montrent la complexité de la situation dans la région et ne plaident pas pour l’intervention internationale en Syrie qui se dessine et annoncée hier par François Hollande, malgré les atrocités.



Une situation qui se déteriore

En effet, quel que soit le pays, il semble que la situation se déteriore. Cela est évident en Egypte, après le coup d’état militaire contre Morsi et les affrontements, qui, comme le note cruellement le Monde, ont fait plus de morts en cinq jours que pendant la révolution de 2011. La communauté internationale, comme le monde arabe, reste très divisée. Naturellement, certains condamnent le renversement d’un gouvernement issu l’élections démocratiques, même si, ou parce que (pour certains pays arabes) il était d’obédience islamiste. D’autres, au contraire, préfèrent que les islamistes soient loin du pouvoir.



La situation se déteriore aussi en Syrie où la guerre civile se poursuit avec l’emploi d’armes chimiques par le régime en place, semble-t-il. Selon The Economist, on ne se dirige pas vers la victoire d’un camp, mais au contraire vers une partition du pays en 3 zones : le Nord-Est, sous influence kurde, les rives de l’Euphrate, sous le contrôle de la rébellion et l’Est, restant sous le contrôle de Bachar Al-Assad. Et comme le rappelle Marianne dans un très bon papier, la situation est extrêmement mauvaise en Libye, où l’état central semble dépassé par les milices et le tribalisme, qui font beaucoup de victimes.

Que pouvons-nous faire ?