mardi 3 décembre 2013

L’Islande aide ses citoyens, pas les banques





Une mesure qui coûte 9% du PIB !

La mesure semble totalement extravagante par rapport aux politiques menées au sein de la zone euro. Le gouvernement islandais a décidé de soulager les ménages d’une partie de leurs crédits immobiliers. En fait, la plupart des crédits en Islande sont indexés sur l’inflation et du fait de la très forte baisse de la couronne en 2009, l’augmentation de l’inflation a augmenté le poids de la dette des ménages, qui pèse 108% du PIB, un niveau élevé à l’échelle européenne. Ce allègement de dette dépendra du montant total emprunté et sera plafonné à quatre millions de couronnes, soit 24 400 euros.

Le coût global de la mesure devrait être de 900 millions d’euros sur quatre ans. Cela peut paraître peu, mais étant donné la petite taille de l’Islande, c’est colossal puisque le PIB de l’île avoisinne 10 milliards d’euros. Ce plan représente donc 9% du PIB de l’île, certes étalé sur 4 ans ! C’est comme si la France décidait de consacrer 180 milliards d’euros pour diminuer la dette ménage ! C’est une mesure qu’avait réclamée Paul Krugman aux Etats-Unis, sans succès. Il faut noter que le mode de financement ne semble pas bouclé, le gouvernement ayant envisagé de ponctionner les créanciers étrangers !

Une preuve que l’on peut fait de la politique différemment

Quel contraste avec la zone euro, où la BCE a prêté 1000 milliards d’euros à 1% aux banques. Il n’est pas anodin de noter que les montants en jeu, en proportion du PIB, sont similaires. Cela montre bien le sens des priorités des deux ensembles. La solution islandaise est intéressante car elle n’aide pas que les ménages. Ce faisant, elle contribue à soutenir l’économie du pays en diminuant leur endettement et elle profite aussi in fine aux banques, puisque leurs clients se retrouveront plus solvables. L’aide directe aux citoyens, outre le fait d’être sans doute plus juste, semble plus efficace économiquement.

Et vu les montants, ils pourraient être financés par création monétaire de la Banque Centrale du pays si le gouvernement et le peuple islandais le souhaitent. Bref, l’Islande démontre qu’il est parfaitement possible de mener des poltiques différentes de celles menées dans la zone euro. Elle a montré que la ne baisse de la monnaie est un outil puissant pour relancer son économie, comme l’avait noté Paul Krugman en 2010, en comparant le destin de ce pays à celui de l’Irlande. Elle montre également que les Etats peuvent totalement dicter leurs conditions à la finance, à condition de vraiment le vouloir.



Merci donc à l’Islande, cette étoile du Nord qui apporte une lumière d’espoir aux peuples européens qui subissent des politiques absurdes qui ne profitent qu’à une minorité. A ce titre, je signale la pétition d’Olivier Berruyer pour une séparation des banques et contre le pantouflage.

14 commentaires:

  1. La glorieuse union islandaise, patrie de l'ouvrier et du paysan, montre la voie à l'humanité pour la réduction des privilèges des koulaks.

    Dans une innovation qui fera battre plus vite les coeurs des travailleurs, elle vient d'instituer la remise de crédit Potemkine.

    Merci de nous recontacter quand vous aurez un dossier complet : mode de financement compris, puisque c'est quand même le fond du problème...

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    1. Les koulaks en URSS ont été éliminés physiquement...
      Envoyer paître des créanciers, surtout étrangers, c'est un tantinnet plus pacifique !
      A moins de considérer que la propriété individuelle est consubstantielle à la vie du propriétaire en question.
      C'est effectivement la croyance que le néolibéralisme essaie d'inculquer de force dans l'esprit de beaucoup de monde depuis 40 ans. Et avec quel succés visiblement.
      On sait au bénéfice de qui.
      Merci pour votre instructive analogie, anonyme.
      Quand enfin le scandale de la dette publique apparaîtra pour ce qu'il est (une gigantesque spoliation couverte juridiquement par des hommes politiques de paille) les les futurs créanciers, de l'Islande ou d'ailleurs n'auront pas trop à se plaindre : on ne leur ôtera pas la vie, seulement leurs économies, celles qu'ils avaient aventureusement mal placées. C'est le prix du risque.
      Francis Commarrieu.

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  2. Et en plus c'est un pays magnifique pour qui aime les grands espaces et les merveilles naturelles.

    Talisker.

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  3. << Merci de nous recontacter quand vous aurez un dossier complet : mode de financement compris, puisque c'est quand même le fond du problème...>>

    C'est on ne peut plus simple. C'est un simple jeu d'écriture comptable, qui ne coûtera rien à personne.

    De la monnaie dette, soi disant provisoire, est remplacée par une monnaie définitive jusqu’à nouvel ordre...
    http://lachute.over-blog.com/article-islande-effacement-121412761.html

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  4. nuance l'Islande aide ses citoyen qu'elle a mis dans le rouge vif en n'aidant pas les banques... C'est juste le résultat prévisible de la décision de ne pas renflouer les banques en 2009. L'islande a l'équivalent de 3 milliards € d'attente de change (sortie d'Islande) ne trouvant pas en face qq'un qui veut de ses couronnes
    elle exporte de l'aluminium grâce a son énergie gratuite pour racheter du minerai et des biens de consommation et son pétrole pour le reste difficile de trouver sur place des voiture, lave-linge ordinateurs etc ...
    si l'Islande avait accepter le prêt en € du Fmi elle aurait déja récupéré 25% de la somme parce que sa monnaie serait remonter d'elle même et après 2ou 3 ans difficile l'Islande aurait rebondit ... Maintenant avec tjrs 106 % du PIB d'endettements le trou se creuse et ils ont strictement rien remboursé ... et c'est de loin pas fini ....puisque pour le moment le montant des dettes sera porté au budget de l'Etat et donc dans la caisse des impôts. Donc le citoyen vertueux sans dette va payer pour les mauvais élèves

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    1. aurait , serait et si ma tante en avait nous l’appellerions mon oncle

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    2. En plus pour nous dire que tout irait mieux avec une monnaie plus forte...

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    3. c'est le contraire comme la situation serait meilleure la monnaie serait plus forte c'est pas la queue qui remue le chien....

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    4. Si l'Islande avait accepté le prêt du FMI, elle aurait déjà récupéré 25% ..... C'est une hypothèse complètement ... gratuite, hi, hi et absolument pas convaincante pour un sou ou un euro si vous préférez les euros.
      Si une chose est sûre, cher inconnu (banquier ?), c'est que le prêt du FMI - à rembourser par les Islandais - serait tombé directement dans les poches des banquiers et des spéculateurs. CQFD.

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    5. ce n'est pas un hypothèse mais un fait que l'islande elle même avait utilisé en 2005 en acceptant le premier plan FMi la couronne islandais etait passée de 0.68 € à plus de 0.9 € baissant la dette d'env. 50% alors avec 25% je suis très prudent... Et comme jusqu'à présent tous les plans d'aide du FMI ont eu cet effet (Corée, Argentine, Vietnam etc )

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  5. @ Anonyme

    Et créer 1000 Mds d’euros pour les prêter aux banques à 1% sans la moindre contrepartie, c’est normal ?

    @ Francis

    Merci.

    @ Raphaël

    Merci pour l’information

    @ Unknown

    On verra bien. La situation de la Grèce, le Portugal ou de l’Irlande ne plaide pas dans votre sens. La gestion de la banque centrale est critique ici. Si elle est au service de l’Etat, alors c’est un taux d’endettement acceptable. Et la zone qui a la monnaie la plus chère va le plus mal (zone euro).

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    1. l'Irlande a choisi l'option inverse de l'islande résultats après 4 ans -9% de pib réel ( -16% en islande) et sa dette globale a diminué de 20% ( contre + 15% en Islande)

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    2. Dette publique de l'Irlande : 25% du PIB en 2007, 117% en 2012

      En outre, le PIB de l'Irlande n'est pas un bon indicateur, comme l'a rapporté The Economist :
      http://www.gaullistelibre.com/2013/01/le-cote-obscur-du-modele-irlandais.html

      Enfin, tout dépend comment vous mesurez le PIB de l'Islande. Il a sans doute baisser en dollars mais beaucoup moins en couronnes. En outre l'économie islandaise affiche une croissance significative depuis 2011, contrairement à l'Irlande. Le taux de chômage, monté à 8%, est retombé à 5,5% alors qu'en Irlande, il est encore à 13,6%...

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    3. Laurent Pinsolle, vainqueur par KO.

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