lundi 27 octobre 2014

Vers une société sans emplois ?





Terreur sur l’emploi dans le commerce

Le cabinet Trendeo, qui décrit depuis plusieurs années la réalité de la désindustrialisation dans notre pays, a pointé un phénomène récent et nouveau, à savoir la destruction d’emplois dans le commerce depuis deux trimestres. On pourrait croire que ce phénomène est normal étant donnée l’état de notre économie. Mais même en plein cœur de la crise, alors même que le PIB avait reculé de plus de 2% en 2009, le commerce avait continué à créer des emplois, malgré la baisse des créations d’emplois et la hausse des suppressions de postes. Depuis deux trimestres, pour la première fois, le commerce détruit des emplois, sous le double phénomène d’une baisse des créations et d’une hausse des destructions.

Les graphiques de Trendeo démontrent qu’il y a une tendance très négative en marche, qui révèle que des phénomènes profonds sont sans doute à l’œuvre et engendrent un mouvement de destruction d’emlois qui pourrait bien continuer à s’accélérer. Malheureusement, tout ceci n’est pas totalement illogique quand on constate le développement des caisses automatiques, dont la fonction principale consiste à supprimer de coûteux postes de caissiers dans les magasins. Le « prix Nobel d’économie », Joseph Stiglitz, note dans son dernier livre « qu’il est curieux qu’à une époque où le chômage est si élevé, les supermarchés remplacent les caissiers par des caisses automatiques ? ».

Le Munich social continue et s’amplifit ?

Tout ceci est malheureusement confirmé par une étude du cabinet de conseil Roland Berger, qui annonce que pas moins de 3 millions d’emplois seraient menacés d’ici à dix ans, du fait de l’automatisation et du développement de l’usage des robots. Le cabinet pronostique une augmentation du taux de chômage de 8 points d’ici là. Bien sûr, à moyen ou long terme, l’automatisation et le fait de confier à des robots certaines tâches peut représenter un progrès pour l’humanité, mais à la condition sine qua non que cela ne contribue pas à détruire plus d’emplois que cela n’en créé, surtout dans une période où subsiste un très fort taux de chômage. Roland Berger décrit un nouveau gain du capital.

C’est pour cette raison que, même si je ne propose pas de revenir au métier à tisser, je pense qu’il faut savoir faire une pause dans l’automatisation de notre société quand cela contribue à détruire des emplois alors même que nous en manquons. Dans ce cas là, l’automatisation provoque bien davantage d’effets négatifs sur la société que de conséquences positives. Il ne faut pas oublier que le progrès technique doit bénéficier à la condition humaine et ne pas conduire à la dégrader. Et ce n’est pas être passéiste que de savoir mettre l’homme avant la science, qui doit servir le premier, et non l’inverse, contrairement à ce que semble croire certaines personnes qui raillent ces idées.

Le plus effarant est que cela fait plus de 30 ans que notre pays souffre d’un chômage de masse, mais que nos dirigeants refusent de comprendre le rôle de l’anarchie commerciale avec des pays aux bas salaires ou à une automatisation totalement dérégulée qui condamne économiquement le travail humain.

27 commentaires:

  1. "On n'arrête pas le progrès" mon cher Laurent Pinsolle. Il est illusoire de vouloir stopper l'automatisation. La solution est dans la réduction du temps de travail.

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  2. Nous pensons (avec Philippe Derudder) qu'une alternative serait de rémunérer toutes les activités sociales et apportant du bien être au sein "d'entreprises à mandat sociétal" dont l'équilibre du bilan serait assuré par la comptabilité d'un "bénéfice social et sociétal"). Nous avons développé cette idée dans "une monnaie nationale complémentaire" (ed Yves Michel) dont, mon cher Laurent, tu t'es déjà fait écho dans ton blog si je me souviens bien.

    Il faut arrêter avec la volonté de croissance du PIB (seule créatrice d'emplois toutes choses restant égales par ailleurs) pour privilégier une croissance du bien-être.

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    1. Comme l'écrit Baudrillard, "les comptabilités ont ceci de commun avec le rêve qu'elles ne connaissent pas le signe négatif et qu'elles additionnent tout, nuisances et éléments positifs, dans l'illogisme le plus total (mais pas du tout innocent)." Il serait donc opportun de valoriser ce qui profite à l'intérêt général et de taxer ce qui lui nuit au lieu de stigmatiser ceux qui en souffrent (cf. les déclarations contre les chômeurs). Deux obstacles seront à lever : le premier, le plus important, est celui de la toute puissance des classes dirigeantes, qui tirent un profit maximal du système actuel. Le second, qui n'est pas négligeable, est la résistance des moins informés, qui pourraient ne pas comprendre qu'il est de leur intérêt de changer le système. Ce n'est pas gagné, mais il faudra prendre ce virage ou continuer à s'enfoncer dans les inégalités et la pauvreté.

      Demos

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  3. "On n'arrête pas le progrès" bis. Mais il y a plusieurs solutions, dont la réduction du temps de travail mais aussi le revenu de base

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  4. C'est toujours le principe de destruction créatrice de Schumpeter qui est à l'oeuvre puisque ces robots il faudra bien les fabriquer ( de préférence en France) et les entretenir.

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  5. La France est très en retard dans le domaine de la robotisation par rapport à l'Allemagne, la solution de Pinsolle ? Interdisons les robots...

    Que dire ?

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  6. Tu continues à te tromper de cible en visant le progrès technique. Les gains de productivité étaient
    plus forts dans les années 60 qu'aujourd'hui et il n'y avait pas de chômage. Tu sais aussi bien que moi que c'est essentiellement l'absence de régulation économique et le libre-échange qui produise le sous-emploi. D'ailleurs la hausse de la productivité est la seule chose qui protège un peu l'emploi dans notre pays. Comme le disait Keynes avec la hausse de la productivité, nous sommes plus riches , mais nous ne profitons pas de cette richesse. Nous préférons concentrer les richesses et détruire des emplois. On pourrait augmenter les salaires au rythme des gains de productivité, ou réduire le temps de travail en proportion, pour réellement profiter des ces gains de productivité. Mais en lieu et place, nous préférons mettre des gens au chômage. C'est un choix politique, nullement le résultat du progrès technique. Comme je l'ai dit les gains de productivité étaient plus forts autrefois, mais ils étaient accompagné de politique publique et de hausse des salaires, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, c'est ça qui produit du chômage.

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    1. Mais on ne peut pas augmenter, ou même partager, le salaire de quelqu'un dont le poste disparaît sous l'effet de la robotisation... Il me semble plutôt que l'enjeu est double.
      - D'abord retrouver les leviers de la politique économique publique, lesquels permettront de rapatrier des emplois que l'oligarchie a cru intelligent d'aider à localiser ailleurs. Il s'agit de cibler des filières, notamment industrielles, et de les (re)constituer derrière d'habiles, et modulables dans le temps, dispositifs de protection. Ces filières induisent de nouveaux emplois dans le commerce, les services, l'éducation, et contribuent au remplacement progressif des anciens emplois qui disparaissent du fait des progrès de la productivité. Il me semble en effet étrange de vouloir suspendre ces progrès.
      - Modifier radicalement la répartition des gains de productivité entre travail et capital, selon les directions par exemple énoncées ci-dessus par A.-J. Holbecq. La notion de salariat, et de contrat de travail, devraient alors être radicalement mis en cause.
      La combinaison des deux changements ne serait pas à exclure. Mais le premier est une condition nécessaire à l'efficacité du second. Dans le cas contraire, il ne s'agirait que de répartir les malheurs de la pénurie économique.
      Francis Commarrieu.

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  7. Vaste problème. Et ce n'est pas la première fois que notre société y est confronté, malheureusement, comme d'habitude, on n’apprend pas...
    Les fois précédentes (révolution industrielle par exemple) le problème avait été résolu par l'émigration (Amérique...), par des guerres mais aussi par la baisse du temps de travail, de la redistribution (40h, vacances, retraites, indemnisation chômage, sécu, etc...)
    Aujourd'hui point de nouvelles terres où émigrer et personne n'est réellement prêt à faire la guerre (ok, là, on peut y être forcé...), 2 grammes de logique et la réponse semble toute trouvée… Non, ce n’est pas coloniser Mars comme l’a suggéré un certain candidat à la présidentielle (même si je pense que sur le fond, il n’a pas vraiment tort, l’Humanité aurait bien besoin d’un projet de très grande ampleur, sur plusieurs générations, comme celui-là pour s’unir enfin et ‘progresser’, d’autant qu’un jour ou l’autre elle en aura réellement besoin.)
    Bref, on vit dans une société où on a délocalisé les basses taches loin de nous ou la main d’œuvre est pour l’instant encore moins chère que des robots, où l’on peut polluer sans encore se poser trop de questions et certains se gavent avec cela, peu importe si cela tant à détruire notre société. On vit les richesses accumulées dans le passé et à crédit. Un jour ou l’autre, ça ne fonctionnera plus, on ne peut pas être une société d’étudiants/chômeurs/retraités consommateurs. On ne peut faire fonctionner l’économie en se revendant entre nous des produits achetés ailleurs, du moins, pas très longtemps. Ça ne marche pas.
    Rajoutons à cela le problème de l’énergie, et on se rend bien compte qu’on est très mal barré et que ce ne sont pas quelques mesurettes et quelques réglages qui vont faire que l’on s’en sortira.

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  8. L'homme est fou ! Plus de libre-échange, plus de robotisation, etc., tout ce qui fait augmenter le chômage, notre chère classe politique le réalise. Les robots seront-ils des consommateurs ? Paiera-t-on des charges sociales pour eux ? Leur nombre ne nécessitera pas autant d'emplois assurant leur maintenance (qu'ils pourront assumer eux-même par la suite n'en doutons pas), que ceux dont ils auront provoqué la destruction et cela dans de nombreux domaines. De plus, je suis fortement inquiété par le fait qu'ensuite l'intelligence artificielle supplante l'intelligence humaine. La science-fiction dont certains riaient, est à nos portes... Pour quel résultat ?...

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    1. C'est très simple. Ceux qui prennent les décisions ne sont pas ceux qui en subissent les effets.

      Demos

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  9. JJS27 octobre 2014 18:06

    On va tous mourir, après avoir attrapé la rougeole et des météorites envoyés par des extraterrestres.

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  10. Il n'y a rien de pire qu'une société du travail sans travail, disait Hannah Arendt.

    La destruction des emplois industriels va se poursuivre. La dernière Swatch est fabriquée en Suisse dans un atelier complètement automatisé, et c'est une montre mécanique très précise, vendue à un prix qui rivalise avec les productions chinoises :

    http://forumamontres.forumactif.com/t145370-news-swatch-automatique-sistem-51

    Dans les services on peut citer à court/moyen terme outre les caissières de supermarché les préparateurs de commande (robots qui transportent l'article du rayon à l'opérateur), les femmes de ménage (dès que les aspirateurs robot répondront aux exigences professionnelles) les chauffeurs de taxi et de VTC dés que Google et consorts oseront commercialiser la voiture sans conducteur. Les chauffeurs routiers deviendront de simples convoyeurs.

    L'intelligence artificielle est en route, et elle menacera de nombreux emplois hautement qualifiés, y compris ceux des médecins :

    http://www.wired.com/2014/10/future-of-artificial-intelligence/

    Je ne suis pas assez bon cuisinier pour vérifier si la recette du " fish and chips using ceviche and fried plantains" proposée par le logiciel d'IA Watson est aussi savoureuse que le dit l'article, mais si c'est le cas les grands créateurs gastronomiques ont du souci à se faire.

    Il y a déjà aussi un blogeur virtuel sur le net, Marlowe, dont parle Science&Vie :

    http://prosperologie.org/mrlw/blog/

    Le dernier numéro de S&V consacre tout un dossier à cette question, je le recommande à ceux qui croient encore qu'on pourrait sauver la société du travail.

    Bien sûr cette réalité incontournable n'excuse en rien la politique sociale consistant à démanteler l'assurance vieillesse et stopper voire inverser la réduction du temps de travail, ni la politique économique qui favorise les délocalisations, au contraire. On a parfois l'impression que la destruction des emplois et l'explosion du chômage ne vont pas encore assez vite au goût des politiciens qui nous gouvernent.

    Le fait que le tour des professions intellectuelles supérieures arrive bientôt est une excellente chose à mon sens, car jusqu'à présent ils se foutaient complètement du problème et ne remettaient pas en cause la société du travail, persuadés qu'ils ne risquaient rien.

    Ivan

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  11. Ce phénomène avait déjà été étudié par Marx (la domination du travail mort sur le travail vivant). La réponse n'étant évidemment pas dans la destruction des machines (luddisme) mais dans la réappropriation de la richesse crée.

    Comme dit plus haut, le problème est politique et non technologique.

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  12. "Et ce n’est pas être passéiste que de savoir mettre l’homme avant la science." Ce que tu dis est aussi vrai et séduisant que déconnecté de la réalité et tu n'es pas sans l'ignorer. Les entreprises, c'est ce qui se passe dans celle dans laquelle je travaille aujourd'hui, n'ont un objectif prioritaire : réduire la masse salariale, opération qui rapporte beaucoup plus, plus vite et sans effort que de vendre des produits ou des services à ses clients. La solution est entre les mains des gouvernants qui, seuls, peuvent agir pour mettre fin à ces pratiques, qui vont aller en s'accélérant : soit prendre des mesures limitées en remplaçant les niches fiscales inutiles par des incitations sonnantes et trébuchantes à l'embauche, en taxant les machines par exemple, soit aller plus loin et innover en ouvrant un vrai débat de fond sur travail et revenu dans notre société (revenu universel, partage du travail et activité libre sur la durée de la vie, création de nouveaux métiers utiles socialement payés par la collectivité nationale ...). Cela reste complexe dans une économie globalisée, mais, si nous ne faisons rien, nous irons droit dans le mur.

    Dans ce domaine comme dans celui de l'écologie, nous allons devoir renoncer à nos schémas traditionnels, qui ne fonctionnent plus. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi nous sommes toujours englués dans notre vision étriquée, purement chiffrée et statistique et qu'aucun courant d'idées ne voie le jour, qu'aucun concept n'émerge ici ou ailleurs. Nombreux sont ceux qui ne voient rien et ceux qui savent détournent le regard. Jusqu'à quand ?

    Demos

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    1. Mr Démos , tout a fait d'accord avec votre avis qui est d'une grande maturite .C'est pourquoi les politiques ne peuvent pas la mettre en œuvre ! Mais quand par millions , la revolte sera de retour pour remettre l'homme au centre de nos préoccupations. En effet taxer le travail que les robots auront pris a l'homme et non le travail de l'homme , réduire les charges sur les entreprises qui embaucheront des hommes au lieu de robots de toutes sortes ! Comme vous dites ,refaire nos schémas de pensée ! Donner aux mères de familles qui éduquent les enfants le même salaire qu'a celui qui travaille . Refaire une économie de l'homme pour l'homme a l'échelle des petites communautés que sont nos communes. Mais continuer a délocaliser , investir dans des robots dans les pays pauvres , c'est du débile a grande échelle !

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  13. Le modèle de l'entreprise et du salariat tel que pratiqué est mort, c'est aussi simple que cela, mais il faudra des cohortes de chômeurs encore stigmatisés pour le comprendre :

    http://jeanzin.fr/2011/09/24/relocalisation/

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  14. Quand la productivité augmente du fait de la technique, c'est très simple, il suffit de baisser le temps si on veut éviter une hausse du chômage! Ou si nos ressources écologiques le permettent augmenter les salaires en proportion pour augmenter la demande et donc la production qui permettra de faire baisser le chômage... Tout cela est très simple et connu depuis plus que longtemps! Le problème, c'est que le libre échange absolu et abruti que nous connaissons ne permet plus ces ajustements... Oui a un protectionnisme massif couplé à moyen terme à une relance des salaires et au passage au 32 heures!

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    1. Tout à fait. L'équation est pourtant simple à comprendre et ne fait pas appel à des considérations idéologiques. Alors comment se fait-il que si peu de nos concitoyens la comprenne, même quand on leur explique? Comment se fait-il que cette idée pourtant simple et facilement vérifiable ne soit pas plus largement répandue?

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    2. Les cinq millions de chômeurs paient le prix fort pour que les nantis continuent à s'enrichir et que ceux qui restent en activité conservent, de plus en plus mal d'ailleurs, leur revenu. Mais si le chômage est un poison, la "seule" diminution du temps de travail ne saurait suffire à proposer du travail à tous les salariés de notre pays. Il est évident que, pour s'attaquer à cette plaie économique et sociale, il faut traiter plusieurs questions : besoins en volume, en compétences, utilité sociale, codes et règles, prix du travail, concurrence internationale, nécessité de travailler, mais également de la répartition des richesses créées entre actionnaires et salariés et au-delà entre les habitants de ce pays. Si nos bien-aimés dirigeants avaient voulu réduire le chômage, ils auraient défini et pris depuis longtemps des mesures adéquates, qui n'ont jusqu'à ce jour même pas été esquissées. C'est tout dire.

      Demos

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  15. @ Moi & Contresescarpe

    Il ne s’agit que de faire une pause. Bien sûr, il faut trouver des solutions.

    @ A-J Holbecq

    Ce pourrait être une solution

    @ Demos

    C’est juste. Ce n’est pas qu’une question d’informations car les élites très éduquées ne sont pas forcément plus ouvertes.

    @ Anonyme

    L’objectif d’une société n’est pas la destruction créative. L’innovation n’est qu’un moyen au service d’une fin qui la dépasse.

    @ Yann

    Je ne demande qu’une pause pour que ces gains de productivité profitent à l’intérêt général et non aux actionnaires des multinationales et à leurs dirigeants. Et il faut revoir notre système d’imposition.

    @ Francis, Alain34, JJS

    D’accord

    @ Ivan

    Merci pour ces compléments

    @ Johnathan

    D’accord. Le problème est politique.

    @ Exvil

    Bien d’accord

    @ Red2

    C’est une option à étudier

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  16. Ce ne sont pas les nouvelles techniques (caisse automatique et c) qui détruisent les emplois dans les commerces mais le principe même de la grande surface.
    La grande surface ne fait QUE détruire le travail et les régulations sociales et mêmes sociétales (travail du dimanche, ouvertures tardives, travail des femmes).
    Ce sont les grandes surfaces et le modèle de consumérisme qu'elle promeut qui industrialisa à outrance notre agriculture (pesticides, engrais, fermes-usine, endettement des agriculteurs), qui délocalisa les emplois (pour offrir au consommateur toujours plus de pouvoir d'achat), qui dépeupla et dévitalisa nos villages.
    Par ailleurs, la plupart des emplois de grandes surfaces, outre qu'ils sont pour une bonne partie précaires, sont très peu valorisants.
    Au final, les destructions d'emplois dues aux caisses automatiques sont marginales au regard de toutes les destructions d’emploi que la grande surface a déjà accompli jusqu’à aujourd’hui.
    Cela étant, on ne peut pas retourner en arrière et il faut bien composer avec le monstre tant les habitudes de la population en général sont bien ancrées aujourd'hui autour de la grande surface.
    Il est nécessaire de reprendre la main sans quoi nous risquons, en effet, de vivre dans une société sans emploi.
    Cela suppose d’inverser les rapports existants entre la grande surface, quelle que soit la marchandise qu’elle vend (aliment, bricolage, sport, et c…) et la petite surface, le petit commerce qui sont eux, les vrais créateurs d’emplois et qui sont une première solution pour la relocalisation de notre économie et par conséquent la revitalisation de nos campagnes, de nos villages et même de nos villes (qui tendent à devenir des villes mondes aseptisées avec les mêmes commerces et les mêmes produits qu’elle que soit la région).
    Il est urgent de revenir sur les avantages donnés aux grandes surfaces et de les désavantager par rapport aux petits commerces (moins de 10 salariés) par divers moyens et notamment par des taxations. De plus, les consommateurs seraient sans doute moins tentés d’acheter des marchandises qui les encombreront plus qu’elles ne leur serviront (achats d’impulsion). Cet aspect n’est sans doute pas négligeable alors qu’on nous culpabilise sur la défense de l’environnement

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    1. Dans tous les cas, il est évident que nos modes de vie, de travail, de consommation vont changer à moyen terme parce qu'ils sont construits pour fonctionner avec des énergies abondantes et relativement peu coûteuses. Pour cette raison et pour d'autres, le système va évoluer. Ce n'est qu'une question de temps.

      Demos

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    2. le probléme est aussi que les centres commerciaux sont hyper rentable pour les investisseurs qui construisent un centre commercial

      la rentabilité est de 15 % ce qui est énorme par rapport au rendement traditionneld'un logement par exemple environ 3
      %

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  17. Laurent,
    Je précise mon point de vue : ce n'est pas une question d'informations pour ceux que tu qualifies d'"élites très éduquées", mais d'intérêts de caste. Leur formation leur permet au contraire de maintenir leur domination sur "la France d'en bas", sans compter qu'ils savent très bien user de leurs réseaux pour garantir leur position et celle de leur descendance.

    Quand je parle d'information et d'éducation, je pense à la nécessité de mieux former et informer les hommes, les femmes, les jeunes et les moins jeunes pour leur donner des armes face à une propagande omniprésente. Disposer d'un esprit critique est une condition nécessaire, même si elle n'est pas suffisante, à la défense, à la promotion même de nos idées démocratiques.

    Demos

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  18. Pitié, Monsieur Pinsolle, je vous prie de bien vouloir cesser d'insulter la mémoire de Monsieur Nobel ; je vous prie de bien vouloir cesser d'insulter la terre entière en parlant de "prix nobel d'économie" !

    Vraiment, pitié !

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  19. Il n'y a qu'une seule solution à la disparition du travail salarié comme source de revenu : la dénatalité massive.
    Une génération entière de salariés sans enfants pourrait complétement dynamiter le système d'exploitation par la rareté voulue du travail rémunéré.
    Oui je sais, sans générations futures je n'aurais pas de retraite. Et alors ? Même avec des générations futures pléthoriques je n'aurais pas non plus de retraite, les chômeurs/SDF ça cotise que dalle pour les retraites !

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