mercredi 6 janvier 2016

Hollande et Merkel : les enfants politiques de Tony Blair

L’ancien premier ministre britannique, longtemps très populaire au pouvoir, a depuis acquis une odeur de souffre du fait, notamment, de son soutien aux opérations désastreuses en Irak. Et si 2015 avait révélé à quel point il est la source d’inspiration d’Angela Merkel et François Hollande ?



De Tony Blair à Angela Merkel…

Comme le rappelle Le Figaro, en politique, la triangulation consiste à reprendre des propositions phares de ses adversaires politiques pour les mettre en difficulté. Même si cela choque son camp, en général, ceux qui sont choqués continuent en général à préférer la copie à l’orginal. Et cela perturbe doublement l’opposition : cela peut attirer une partie de son électorat, favorable à ces idées, et qu’ils voient mises en œuvre par la majorité, puis, cela peut la pousser à se radicaliser pour se différencier de l’équipe au pouvoir, devenue trop proche dans les idées qu’elle soutient. Le soutien à la guerre en Irak pourrait bien représenter un cas de triangulation en Grande-Bretagne. En général, l’équipe au pouvoir choisit de telles transgressions sur des sujets qu’elle sait populaires, pour ne pas y perdre électoralement.

Comme le rappelle The Economist, Angela Merkel s’est faite une spécialité de reprendre certains éléments des propositions de ses adversaires. C’est ainsi qu’elle a promis de mettre en place un salaire minimum, avant de devoir former à nouveau une grande coalition, privant le SPD d’un argument fort. De même, en ouvrant les portes aux migrants, la chancelière a pris une position plus proche des sociaux-démocrates, au point d’irriter une bonne partie de son parti et de devoir faire en partie marche arrière. Pour l’instant, elle maintient que les migrants sont une chance pour l’Allemagne, ce qui peut se défendre dans un pays à la population en baisse et proche du plein emploi, mais pourquoi vouloir imposer à ses partenaires européens, dans une situation différente, de faire de même par des quotas ?

… puis à François Hollande

Depuis 2 ans, il se fait une spécialité de cette pratique. C’est ce qu’il fait en économie depuis ses vœux de 2014, en faisant de la baisse des cotisations sociales patronales une priorité sur laquelle l’ex-UMP n’avait jamais osé aller aussi loin. Mieux, avec le travail du dimanche, Hollande, Valls et Macron trouvent le moyen de tenir une promesse mainte fois répétée de Nicolas Sarkozy et qu’il n’avait pas tenue pendant ses 5 ans au pouvoir ! Et avec la loi Macron, les projets de simplification administrative et du droit du travail en cours, Hollande poursuit dans une ligne économique qui réduit fortement l’espace politique des dits Républicains, qui ne pourront se différencier fortement de l’actuel gouvernement que par une surenchère qui pourrait les pousser à des extrémités économiques pour notre pays.

Mais les attentats de novembre ont permis au gouvernement de pratiquer la triangulation sur des sujets sur lesquels on ne l’attendait pas. Voici donc François Hollande, fils politique de Delors et Jospin, qui décide de mettre la participation de la France à l’espace Schengen entre parenthèses, encore une fois une idée avec laquelle Nicolas Sarkozy avait joué, sans rien faire. Voici un Parti Socialiste, allergique au drapeau national dans les années 1980, proposer aux Français d’en mettre à leur fenêtre. Et enfin, voici un gouvernement qui ose reprendre une mesure figurant dans les propositions de la droite et l’extrême-droite, la déchéance de la nationalité pour les terroristes binationaux, bouleversant le paysage politique jusqu’à s’attirer les foudres de sa gauche, mais aussi d’une partie des dits Républicains !


Malheureusement ces gesticulations politiciennes, qui vont parfois dans le bon sens, révèlent surtout des hommes politiques qui communiquent plus qu’ils ne dirigent, sans la moindre boussole idéologique. Mais face à des opposants malaimés, Hollande semble résolu à jouer la victoire par l’habileté.

3 commentaires:

  1. Douze pays européens.

    Douze pays européens viennent de reprendre le contrôle de leurs frontières nationales car 1 005 504 migrants sont entrés dans l'Union Européenne en 2015.

    Douze pays européens ont constaté l'échec total de l'espace Schengen.

    Lise cet article :

    Schengen passera-t-il l'hiver ?

    http://www.marianne.net/schengen-passera-t-il-hiver-100239209.html

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  2. Les médias se gargarisent de tout ce qui est nouveau et engendrent des similitudes pour continuer d'expliquer une situation. Ils confondent allégrement les causes et les conséquences pour imposer leur compréhension. L'UE de Bruxelles est un dogme qu'ils veulent soutenir!

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  3. Un proverbe dit que "les chiens ne font pas chats". Tout à fait exact quand on prend l'exemple de Blair, caniche de Bush, qui a donné le jour à Hollozy, le toutou d'Obama. Et dire qu'on se félicite que le nombre d'animaux de compagnie augmente !

    DemOs

    DemOs

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