mardi 9 février 2016

L’horreur agricole : les conséquences du choix du tout marché




Horreur humaine et horreur alimentaire

Il faut écouter Stéphane Le Foll, aussi pénible soit-il d’entendre autant de mauvaise foi et d’enfumage. Son passage sur RTL jeudi n’était pas moins insupportable que ses leçons du printemps dernier. Rien n’est fait pour protéger les agriculteurs des mouvements destructeurs de marchés, qui poussent les prix sous leurs coûts de production, envoyant ceux qui nous nourrissent dans la misère. En réalité, le modèle construit par ceux qui nous gouvernent est, comme l’explique Périco Légasse, un modèle qui profite essentiellement à ceux qui achètent en gros, les grandes entreprises, et les plus gros producteurs, qui peuvent encaisser ces mouvements, prélude à « la mort programmée des petits producteurs laitiers » dénoncée par Contrepoints qui note le rôle de la méthanisation dans le modèle économique actuel.

Le seul traitement réservé aux agriculteurs devrait imposer, comme en Asie, la retour d’un protectionnisme permettant de choisir le modèle agricole que l’on souhaite tout en assurant une juste rémunération du travail des forçats modernes de la terre. Mais en outre, comme le note également Périco Légasse, le modèle actuel ne produit-il pas une alimentation de qualité médiocre, pour ne pas dire plus, même si nous ne sommes pas (encore ?) tombés dans les excès du modèle étasunien, et ses animaux aux hormones et antibiotiques lavés à la javel ? C’est ce modèle qui impose une uniformisation dangereuse, qui ne se soucie que d’esthétique et de commodité, au détriment du goût et des qualités nutritionnelles (en chute libre), en offrant un boulevard aux producteurs de pesticides, comme l’a dénoncé Elise Lucet.


L’alternative n’est pas bien compliquée à mettre en place. C’est uniquement en protégeant notre marché que nous pourrons choisir le modèle agricole que nous souhaitons, assurant à la fois une juste rémunération des agriculteurs, une bonne qualité des produits et un respect de la terre.

11 commentaires:

  1. Contrepoint, la branche française du tea party, qui comme d'habitude reprend son credo climato-sceptique totalement grotesque dont il truffe une grande partie ses articles. Bientôt, il annoncera qu’Ebola est un complot des réchauffistes.

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  2. @LH,

    Le libéralisme ne construit pas, il est un lent processus de destruction, sur les plans économique, institutionnel et sociétal !

    Le libéralisme est un processus de retour à l'état de nature, un principe d'entropie appelé liberté par ceux qui en tirent les fruits.

    La valeur centrale du libéralisme c'est l'argent et le profit, soit une vision utilitariste et matérialiste du monde transformant tout en marchandise.

    L'idéologie du marché est une catastrophe. Le résultat sous nos yeux. Il faut effectivement nous protéger du libéralisme.

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    1. Juste une chose, laissons de côté le concept "d'état de nature" qui n'est rien d'autre que la projection de principes humains sur le monde animal !

      En effet, c'est un comble ! on appelle "état naturel" le pire de l'être humain... projeté sur les comportements animaux.

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    2. @AD,

      L'état de nature c'est la réalité physique de la concurrence entre les espèces et au sein des espèces. La lutte pour l'efficience biologique, les territoires, la reproduction, existe en dehors des conceptualisations humaines ou projections de cet ordre ; il s'agit d'un fait.

      Cet état de la nature, de cette concurrence, existe du temps des dinosaures, à ce moment où il n'est pas question de littérature politique et même de littérature chez les hommes.

      Confer Pic de la Mirandole : "De la dignité de l'Homme".

      Il n'y a pas de professeur de philosophie politique chez les Guépards - où alors qu'on me transmette le titre des œuvres.

      Cordialement.

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    3. Non, justement... "l'état de nature" n'est pas un fait.

      L'étude des comportement des animaux nous montre choisissent de préférence la collaboration que la concurrence !

      Parce que la solidarité est la stratégie la plus efficace d'une part, et que toute blessure est mortelle (sans soins) ! du coup, il réserve le combat qu'à des situations qui ne permettent pas de faire autrement (pas assez de ressources).

      C'est pour ça, qu'à l'intérieur des espèce, les combats sont souvent symboliques... et qu'il existe toujours un système pour que l'un témoigne de la soumission à l'autre.

      Faudrait que certains philosophes mettent leurs connaissances à jour... en éthologie (la science qui étudie le comportement des animaux) ; plutôt que de projeter sur les animaux des idées totalement humaines.

      Seuls les humains sont capables de mettre en danger un congénère même lorsqu'il y a assez de ressource pour tout le monde !

      Et les humains aiment bien appeler cette cupidité agressive "loi de nature" qu'ils projettent sur les animaux.

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    4. @AS,

      "Parce que la solidarité est la stratégie la plus efficace d'une part, et que toute blessure est mortelle (sans soins)"

      A mettre en résonance avec :

      "En effet, c'est un comble ! on appelle "état naturel" le pire de l'être humain... projeté sur les comportements animaux."

      Projection, non ?

      L'Homme ne se résume pas à sa part biologique. Les animaux sont soumis à l'instinct, n'en relève jamais la tête.

      J'avoue que la collaboration entre les lions et les impalas m'échappe à cette heure, mais sait-on jamais. L'ordre hiérarchique, même par la voie symbolique, n'est-il pas encore une régulation de la concurrence ? Il me semble bien.

      Les Rhinocéros laineux sur les murs de la grotte Chauvet ne sont pas, me semble t-il, des auto-portraits.

      Et puis la fable des abeilles, la main invisible, très peu pour moi. Ce serait également la main invisible les peintures de Lascaux ?

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    5. Justement, je vous explique que les animaux sont moins cons que vous ne voulez le croire.

      Tous les animaux ne sont pas des lombrics !

      Vous faites exprès de ne pas comprendre ce que l'on vous explique ? ne pas être d'accord, c'est une chose ; mais passer à ce point à côté du message... et apparemment volontairement. Ouhaou !

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  3. oui comme c'est bien connu, l'agriculture en France est ultra-hyper-neo-liberale... vive le gausplan 2.0
    Bizarre qu'il n'y a pas plus de greves en Angleterre ou je pense qu'au niveau liberal, ils n'ont pas trop de lecons a recevoir.

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  4. @ Numéro 6

    L’extrémisme libéral, oui

    @ Abd_Salam

    En effet

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    1. Pourquoi parler d'extrêmisme libéral ?

      Nous vivons la simple et strict application du libéralisme...

      Ce ne sont pas les libéraux qui sont extrémistes... c'est le gouvernement qui a cessé de les freiner !

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  5. @LH,

    Pas sûr que le libéralisme soit un schéma "d'équilibre" hors son existence à la surface d'une société régit par un ordre traditionnel. Il n'y a pas d'extrémisme libéral à mon sens, mais rien d'autre qu'un programme de dissolution qui suit son cours. L'idée du libéralisme comme position axiologiquement neutre est une erreur.

    Je ne crois pas à l'idée de civilisation libérale.

    "La Cité perverse" (DRD) c'est la cité libérale non ?

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