dimanche 20 mars 2016

Austérité, euro, migrants : en Grèce, l’UE révèle son visage hideux




La Grèce, victime de Schengen

Cela était malheureusement prévisible. Dans un espace sans frontière intérieure, si des migrants souhaitent en rejoindre n’importe quel point, il suffit de franchir la frontière extérieure la plus faible. Comment la Grèce, dont  les services publics ont été largement démembrés depuis 2010, pourrait offrir une grande résistance à ces centaines de milliers de personnes attirées par la prospérité de certaines parties de la zone euro, où ils peuvent trouver des emplois infiniment mieux payés que dans leurs pays (et la sécurité, pour ceux qui sont les victimes de la guerre) ? Dans cette organisation folle, une Grèce appauvrie est contrainte d’assumer les conséquences des choix politiques de l’Allemagne, et la venue de plus de 700 000 migrants (environ 7% de la population du pays) en cinq mois, d’août à décembre 2015 !

Cela est d’autant plus lourd à assumer que le pays a accepté, pour satisfaire ses créanciers tortionnaires, des potions amères comme la baisse de 22% du salaire minimum, une baisse des pensions encore plus importantes, dont les résultats sont un chômage qui touche plus de 25% de la population, et des coupes budgétaires à la hache. Comme le rapporte The Economist, les agriculteurs viennent de subir une hausse de leurs impôts (remis au niveau du reste de la population), tous comme les avocats, et une autre baisse des retraites, de 10% cette fois, est demandée par la nouvelle troïka. Bien sûr, les pays européens ont accordé une obole dérisoire au pays pour l’aider à gérer l’afflux de migrants, mais ici encore, tout ceci ne traite que les conséquences des problèmes et non les causes.

Le projet européen a été vendu comme un projet de solidarité, un moyen pour ses membres d’avoir une plus grande influence sur leur destin. En réalité, en abandonnant leur souveraineté dans le magma institutionnel européen, non seulement les Etats perdent la maîtrise de leur destin, mais ils finissent par se soumettre à l’arbitraire de plus fort qu’eux. Car cette Europe n’est pas tendre avec les moins forts… 

9 commentaires:

  1. Quand les Grecs sauront dire Non à l'UE ils n'en seront pas une nouvelle fois victimes, géographie oblige cette fois-ci. Quand on fait preuve de faiblesse une fois on se condamne à subir son destin.

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  2. Vous oubliez que ce n'est pas l'UE qui décide, mais ses pays membres, dont la France. Le discours de Valls anti-migration aussi hideux que le votre et est à l'origine des problèmes migratoires en Grèce.

    Si le gouvernement francais avait eu le même courage que Merkel sur la question migratoire, la Grèce n'en serait pas là, et le gouvernement francais aurait pu obtenir un desserrement de l'austérité pour faciliter les choses.

    Comme d'habitude, fidèle à vous même, vous êtes à côté de la plaque.

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    1. L'UE qui décide? Une illusion bien répandue. En fait c'est l'Allemagne et ses alliés et vassaux (la France).
      Ce n'est pas pas par pure charité que Madame Merkel a décidé d'admettre sur son sol plus d'un million de migrants et réfugiés mais en raison d'une démographie déclinante qui fait qu'elle a besoin d'une force de travail à bon marché. Nous ne sommes pas dans la même situation... à tous points de vue, il n'en demeure pas moins que malgré nos difficultés nous demeurons un pays riche qui pourrait se permettre d'en accueillir plus et d'avoir ainsi un comportement en rapport avec notre histoire et réputation. Les politiques qu'imposent l'Allemagne et ses amis, alliés, séides au sein de l'UE contribuent à appauvrir presque tous les pays et donc à accroitre le sentiment xénophobe partout, et les dernières élections régionales en Allemagne démontrent qu'elle n'en est pas à l'abri.
      Il est juste de signaler la lâcheté du gouvernement en la matière mais ce n'est pas, hélas, la première fois. La France a une spécialité en Europe qui est de se coucher devant les souhaits de l'Allemagne et consorts
      LH n'est pas plus à côté de la plaque que vous!

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    2. En accueillir plus ? Mais vous vous moquez du monde.

      Les citoyens ne veulent pas de ces immigrés illégaux, et ils ont raison. Ces gens doivent rester dans un pays voisin de la Syrie, pour y retourner quand leurs querelles internes liées aux fameux "printemps arabes" seront retombées.

      C'est à cause de gens comme vous, et de leurs analyses ridicules du style :

      "Il est juste de signaler la lâcheté du gouvernement en la matière mais ce n'est pas, hélas, la première fois. La France a une spécialité en Europe qui est de se coucher devant les souhaits de l'Allemagne et consorts"

      que les pays européens et en particulier la France se sont inventé une prétendue responsabilité de protéger tout le monde, facile à arnaquer en droit à immigrer pour tout le monde.

      Vous êtes donc complétement à côté de la plaque.

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    3. Il ne faut pas croire ce que raconte le puissant lobby nataliste français. La faible natalité allemande n'est pas un handicap mais un atout pour nos voisins.

      Avec presque 3 millions de chômeurs on ne peut pas dire que l'Allemagne manque de main-d’œuvre, ce n'est pas sérieux. Si l'Allemagne n'avait pas touché aux retraites elle connaîtrait aujourd'hui probablement le plein-emploi, mais elle en est désormais très loin. Si la France n'avait pas touché aux retraites elle aurait aujourd'hui beaucoup moins de chômeurs, mais serait encore loin du plein-emploi.

      http://de.statista.com/statistik/daten/studie/1223/umfrage/arbeitslosenzahl-in-deutschland-jahresdurchschnittswerte/

      Évidemment les chômeurs ne sont jamais assez nombreux pour le patronat parce qu'ils tirent les salaires vers le bas, et c'est la raison pour laquelle des deux côtés du Rhin les ultralibéraux reprennent sans la discuter la propagande débile du lobby nataliste français.

      Ivan

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  3. "En accueillir plus ? Mais vous vous moquez du monde."

    Ah ouais, cet afflux d'immigrés représente 0,003% de la population de l'UE, tu parles d'une invasion...

    En revanche, le stockage des réfugiés en Turquie ou au Liban est autrement gigantesque et propre à créer des troubles de grande ampleur, susciter des vocations de terroristes pour des immigrés rejetés comme du bétail par l'UE.

    Faudra pas te plaindre de l'augmentation du terrorisme en Europe et de la fragmentation complète du proche orient suite à la gestion calamiteuse du flux migratoire par des connards comme Valls qui ne fait que raconter les mêmes conneries qu'Herblay qui est lui même un crétin de première bourre.

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    1. Revenons aux faits20 mars 2016 à 17:46

      "Faudra pas te plaindre de l'augmentation du terrorisme en Europe"

      Un peu comme ceux qui ont encouragé l'immigration musulmane ne peuvent pas venir se plaindre que des musulmans tuent des non-musulmans au nom de l'islam ?

      Car si l'on en juge par les attentats ayant émaillé les dernières décennies, il n'y a pas besoin de "migrants" pour commettre des actes terroristes en Europe.
      Seulement des musulmans. Qui bien souvent sont nés ici.

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  4. @ anonyme 12:08
    Je n'ai pas parlé d'immigrants illégaux, ne déformez pas mes propos. Vous ne savez pas mais la France es signataire de nombreux accords internationaux et notamment La déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui reconnait le droit à tout être humain le droit de quitter son pays et de s'établir dans le pays de son choix. Ce qui n'implique pas le n'importe quoi et l'immigration clandestine qui doit être combattue sans relâche.L'interdiction de fabriquer de fabriquer des apatrides.
    Comme on dit au "Canard enchainé" Pan sur le bec de votre ignorance.
    Je persiste à penser que la France reste un pays riche (les politiques d'austérité imposées par l'Allemagne, ses alliés et séides au sein de l'UE contribuent à l'appauvrissement de la plupart des pays qui y sont soumis) qui pourrait accueillir plus que les 30000 officiels.

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  5. 22 mars 1983 : le Parti Socialiste se coupe les veines.

    Le 19 février 1983, le président de la République François Mitterrand constate : « Je suis partagé entre deux ambitions : celle de la construction de l’Europe et celle de la justice sociale. Le Système Monétaire Européen est nécessaire pour réussir la première, et limite ma liberté pour la seconde. » (Jacques Attali, Verbatim, Fayard, page 399)

    Construction de l’Europe ou justice sociale ? Choisis ton camp, camarade ! Nous connaissons la suite de l’histoire. Nous savons aujourd’hui ce que François Mitterrand choisira de privilégier.

    Le 22 mars 1983, François Mitterrand choisit la construction de l’Europe. Il nomme un nouveau gouvernement, le troisième gouvernement Mauroy. Il choisit de rester dans le Système Monétaire Européen. Il s’engage, comme son prédécesseur Valéry Giscard d’Estaing, dans une politique européiste. Il entraîne derrière lui le Parti Socialiste dans cette nouvelle politique : pour le Parti Socialiste, la priorité absolue n'est plus la justice sociale. La priorité absolue, c'est la construction de l'Europe.

    Cette trahison du Parti Socialiste était-elle nécessaire ?

    Pour répondre, regardons l'évolution du chômage, l'évolution des Restos du Coeur, l'évolution de la dette publique.

    Chômage (uniquement la catégorie A) :

    François Mitterrand est élu en mai 1981 : à ce moment précis, au deuxième trimestre 1981, le taux de chômage était de 5,9 %, soit 1 424 000 chômeurs. Deux ans plus tard, au premier trimestre 1983, le taux de chômage était de 6,7 %, soit 1 614 000 chômeurs. De mai 1981 à mars 1983, le chômage n'avait donc augmenté que de 0,8 %. Il était quasiment stabilisé.

    Et aujourd'hui ?

    Aujourd'hui, le taux de chômage est de 10 %, soit 3 813 500 chômeurs ! Le chômage a explosé depuis la trahison de mars 1983 !

    Le graphique est ici :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%B4mage_en_France#/media/File:Ch%C3%B4mage_france_1975-2014.JPG

    Si nous regardons les chiffres du chômage toutes catégories confondues (catégorie A, B, C, D, E), il y a aujourd'hui 6 490 500 inscrits à Pôle Emploi !

    http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/pi-mensuelle-fbsa23.pdf

    Restos du Coeur :

    En 1985-1986, les Restos du Cœur ont distribué 8,5 millions de repas.
    En 1987-1988, les Restos du Cœur ont distribué 22 000 000 de repas.
    En 1991-1992, les Restos du Cœur ont distribué 29 000 000 de repas.
    En 1994-1995, les Restos du Cœur ont distribué 50 000 000 de repas.
    En 1996-1997, les Restos du Cœur ont distribué 61 000 000 de repas.
    En 2005-2006, les Restos du Cœur ont distribué 70 000 000 de repas.
    En 2007-2008, les Restos du Cœur ont distribué 91 000 000 de repas.
    En 2009-2010, les Restos du Cœur ont distribué 103 000 000 de repas.
    En 2011-2012, les Restos du Cœur ont distribué 115 000 000 de repas à 870 000 personnes.
    En 2014-2015, les Restos du Coeur ont distribué 128 500 000 repas à 950 000 personnes.

    Dette publique :

    En mai 1981, la dette publique était de 92,2 milliards d’euros actuels, soit 20,8 % du PIB. Deux ans plus tard, en mars 1983, la dette publique était de 145,5 milliards d’euros actuels, soit 25,3 % du PIB. Elle n'avait donc augmenté que de 4,5 % du PIB.

    Et aujourd'hui ?

    Aujourd'hui, la dette publique est de 2103,230 milliards d’euros, soit 97 % du PIB ! La dette publique a explosé depuis la trahison de mars 1983 !

    Le graphique est ici :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_de_la_France#/media/File:Dette_publique_France_1979-2014T2.png

    Conclusion :

    Le 22 mars 1983, la trahison du Parti Socialiste n'a servi à rien :

    - La construction européenne est un échec total.
    - La justice sociale n'a pas eu lieu. Au contraire, la France connaît une régression sociale historique.

    Le 22 mars 1983, le Parti Socialiste a pris une lame de rasoir et il s'est coupé les veines. Depuis, il se vide de son sang.

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