samedi 5 novembre 2016

Michael Moore découvre les cantines françaises



8 commentaires:


  1. 3 petites histoires vite faites qui n'ont rien à voir avec la cantine mais qui montre sans que tout soit parfait que le système scolaire n'est pas à jeter totalement:
    - ma soeur a suivi un cursus particulier. Son truc c'est la musique. Dès la 6ème elle a été orientée dans un cursus collège/conservatoire. Elle a passé un bac musique puis elle a continué à Paris III Sorbonne-nouvelle en obtenant un master 2 en musicologie. En France, pas très porteur. Bah oui faut faire économie (non je plaisante mais c'est un peu ça). Elle a fait le choix de partir travailler au Canada. Eh bien...lorsqu'elle a commencé toutes ses démarches auprès de l'ambassade canadienne elle a été très surprise. Les autorités canadiennes, qui pratiquent une immigration choisie, l'ont rappelée rapidement, lui ont tout fourni pour aller s'installer au Canada. Elle a demandé comment ils avaient fait pour retenir sa candidature.Après tout être formée en musique... On lui a répondu qu'elle avait mis dans son dossier la copie d'un master2 obtenu à....La Sorbonne ! Et alors ? Vous avez été formée à la Sorbonne, une des plus prestigieuses universités européennes. Aujourd'hui, cela fait 7 ans qu'elle est là-bas. Elle a trouvé du travail tout de suite dans sa branche. Elle est directrice pédagogique dans une école d'arts du spectacle à Toronto. Et là-bas dès qu'elle dit qu'elle a étudié à Sorbonne-Nouvelle. C'est magique !

    Autre histoire: j'ai un super pote d'enfance qui a VRAIMENT choisi la voie professionnelle : force de vente. Il est parti du CAP-BEP jusqu'au master 2 et lui pas à la Sorbonne, en IUP de banlieue. Lui il a choisi l'Angleterre. Il a candidaté sur un poste de responsable clientèle auprès d'une marque haute gamme là-bas. Il était en concurrence avec des étudiantes allemands, américains et anglais. Il pensait qu'il ne ferait pas le poids avec son diplôme bac+ 5 dans d'un IUP de banlieue. Il a coiffé tous les autres sur le poteau. Motif: vous avez été formé en France ! Et alors ? En France, la formation est peut-être intellectuelle, peu pratique mais de très bonne qualité. Pour le reste, l'entreprise s'en chargera. Il y est toujours (5 ans). Depuis, il est passé pour une marque de "luxe"...française ! Au passage, le BREXIT ne l'inquiète pas du tout quant à sa situation de travailleur français.

    Enfin mon voisin de pallier est allemand. Il est toujours mort de rire quand il entend les politiques français vanter notamment le système de l'apprentissage allemand. Car il y a un revers à la médaille: vous êtes particulièrement sélectionné en Allemagne, vous ne pouvez vous s'opposer à une orientation en apprentissage même si vous avez les possibilités pour d'autres études. Et une fois dans le système de l'apprentissage, vous ne pouvez pas revenir sur des études longues. Lui étant fils d'un Allemand et d'une Suisse francophone, maîtrisant très bien le français, pour échapper à ce système, il a traversé la frontière pour venir se former en France. Il est ingénieur en bâtiments et travaux publics. En Allemagne, il n'aurait pas pu !

    Alex

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  2. J'ai comme vous découvert cette séquence avec intérêt...mais comme vous le soulignez ce que veulent les socialistes, c'est la destruction du système gaulois afin de ressembler à cette magnifique civilisation anglo-saxonne...donc tout ceci est pour eux ridicule, la malbouffe étant parallèle au libéralisme nous n'allons quand même pas nous y opposer...

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  3. @ Alex
    Vos histoires sont peut-être éloignées de M.Moore à la cantine mais pas tant que cela. C'est en effet tout le système français qui est visé par le démantèlement,le dénigrement. Au nom de quoi ???? Et vos 3 histoires et le reportage de M. Moore se rejoignent sur un point: tout n'est pas à jeter à la poubelle dans l'école française.
    J'ai eu une trajectoire identique de vos 3 histoires. Après un bac technologique, j'ai passé un double BTS compta' et secrétaire bilingue. J'ai toujours gardé 2 langues allemand & anglais. Après mes 2 BTS, je me suis fait plaisir en passant un DEUG LEA anglais-allemand (c'était la dernière ligne droite pour les DEUG avant le fameux LMD). Bac' techno, BTS et DEUG passés dans une ville de province. Après, j'ai décidé d'aller travailler en Allemagne. Là-bas, je n'ai eu aucune difficulté à faire valoir mes diplômes français. Bien au contraire ! Mes employeurs allemands reconnaissaient la qualité de la formation à la française. Je suis restée 5 ans là-bas et puis j'ai eu une opportunité en Belgique. Même remarque sur la qualité de mes diplômes, en plus associés à la formation-entreprise allemande...

    Maud

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  4. Bonjour Laurent,
    très bien votre blog. Pas toujours d'accord avec vous mais débat très républicain.
    Merci pour le billet sur M. Moore à la cantine. C'est bon pour le moral de l'école.
    Je vais m'exprimer en tant que maman et parent d'élève:
    la cantine s'est largement améliorée depuis au moins 15 ans. Repas mieux équilibrés, arrivée du bio. En tant que parent d'élève, je fais des visites de cantine dans l'école de mon fils (participation à un service avec les élèves, les dames de service et les employées de la société privée titulaire du marché public des cantines et déjeuner sur place le même menu que les élèves). Il reste quand même du travail, des questions et il y a des expériences inutiles. 2 exemples: faire découvrir les cuisines du monde. Très bien sauf que c'est une demande issue du communautarisme avec lequel compose les élus. Ainsi, vous découvrez la cuisine chinoise car grosse communauté asiatique. Donc vous avez la communauté marocaine (largement plus petite) qui demande la même chose. Donc la communauté portugaise réclame pareil ! alors là c'est non car la cuisine portugaise c'est comme la cuisine française. Donc mobilisation des parents on arrive à servir un menu typiquement danois (si, si c'est vrai) et on découvre la pâtisserie portugaise. Autre question: les menus différenciés pour respecter les coutumes religieuses des uns et des autres. Donc menu sans porc, menu végétarien tous les jours. Un casse-tête (et un coût). Par contre, pour les enfants allergiques: un menu indéfinissable, mauvais et fade. Les parents ont demandé à fournir les repas et à juste bénéficier des installations à l'école contre un tarif adapté. Non catégorique : trop compliqué et rupture d'égalité. Donc il y a 5/6 enfants comme ça dans l'école de mon fils (maternelle et primaire confondues) les parents ont pris des nourrices ou ont des membres de la famille ou ami(e)s qui le midi prennent en charge ces enfants.

    Bon dimanche
    Aivlis

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  5. Les politiques français racontent qu'en Allemagne il y a moins de chômage parce que l'apprentissage y est plus développé. En réalité, c'est l'inverse. C'est parce qu'il y a plus de travail que les patrons proposent plus de places d'apprentissage.

    Quand la conjoncture est moins bonne les patrons offrent moins de places et le nombre de jeunes qui ne trouvent pas de place d'apprentissage augmente, comme en France.

    L'apprentissage est une solution au problème du plein emploi, pas à celui du chômage.

    Ivan

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  6. Actuellement il y a en Allemagne 80000 jeunes à la recherche d'une place d'apprentissage pour 43500 places vacantes.

    http://www.spiegel.de/lebenundlernen/job/dgb-kritisiert-fragwuerdige-zahlen-zum-ausbildungsmarkt-a-1119342.html (all.)

    Ivan

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  7. @Alex
    @Ivan

    Je partage vos avis sur l'apprentissage en Allemagne. Je suis franco-allemande. L'apprentissage est un système qui en effet est bien adapté au plein-emploi. Mais ce n'est pas ça qui est la solution au chômage. Ivan vous résumer la situation et le concept. Et en effet Alex, une fois que l'on vous envoie en apprentissage en Allemagne, fini toute possibilité de faire d'autres études.
    Je suis passée par les 2 écoles allemande et française. Mes filles de 9 et 6 ans sont scolarisées en France. Et je préfère de loin l'école française. Juste un exemple: l'école maternelle. Ce n'est pas un jardin d'enfants mais bien le début de l'enseignement pour les enfants.
    Quant à la cantine : la France sans problème.

    B.

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  8. @Aivlis

    Ok avec vous. J'invite les parents à faire des visites de cantine avec les élus parents d'élèves.
    Une histoire perso' : je suis papa de 3 enfants. Ma fille souffre d'allergie alimentaire. Cela est apparu un peu avant son entrée en petite section maternelle. Dès la rentrée, j'ai pris RDV avec la directrice : c'est pas son problème à la pause-déjeuner les instit' n'ont plus la responsabilité et dixit ses propos "et je ne veux pas savoir les problèmes qu'ils peuvent avoir à la cantine". J'ai pris RDV avec l'adjointe chargée des affaires scolaires : je lui demande un aménagement pour ma fille (je file les repas et je paye la cantine comme je dois la payer). Refus catégorique car je demandais de rompre l'égalité devant un service public. Alors je lui demande si ce n'est pas rompre l'égalité républicaine d'accorder des repas sans porc sous pression de parents, de requalifier le repas de Noël en repas de fin d'année car certains parents estiment que c'est chrétien, d'organiser un repas fin ramadan (mais pas libellé comme tel plus subtile). Je me suis fait traité de raciste. Ah ! super pour un fils de portugaise et un père portugais-cap verdien. Alors cela ne se lit pas sur ma tête ni sur mon nom de famille. J'ai fini par avoir un RDV avec le maire. Ses plus plates excuses pour le "vous êtes raciste" mais pas d'aménagement pour ma fille. Eh bien...cela s'est fini par une scolarisation de ma fille en moyenne section en école privée. Là-bas on a fait un protocole (avec certificat médical, consignes et fournitures de l'ensemble du repas). Pour pouvoir inscrire ma fille, j'ai dû payer avant la rentrée scolaire 40% de l'année, en septembre 35% et en mars le solde. Et ma fille a eu de la chance car il restait à l'école une huitaine de place pour la rentrée suivante. Ma fille a 8 ans, cela fait 4 ans qu'elle est dans cette école. Du coup, pour mes jumeaux, qui n'ont pas d'allergie, même demande. Ils ont 4 ans ils sont en moyenne section, la demande est faite depuis la petite section. Finalement, ils rentreront pour l'année prochaine (2017-2018) en grande section. Comme ma famille, ils prendront avec leur maman un tramaway puis le RER (avec une correspondance). 37 minutes de transport en commun. Leur école se trouve à 10 minutes à pieds du lieu de travail de ma compagne. Je suis dégoutté car ma compagne et moi, enfants d'immigrés, sommes le produit de l'école publique et républicaine française. On lui doit notre situation pro'. Pour une histoire de cantine, je colle mes enfants dans le privé (et ils y resteront au collège et lycée).
    Rafi

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