mardi 3 janvier 2017

Les placards bien chargés du FN




Et même si je pense que quelques gaullistes sincères peuvent soutenir le FN, je voudrais leur rappeler que ce parti est profondément anti-gaulliste, comme je l’avais rappelé et étayé il y a un an. Récemment, dans le Sud-Est, des élus du Front ont traité des élus régionaux « d’enfoirés de gaullistes », ce qui en dit long sur le rapport au gaullisme du FN. Pire, on peut rappeler que Louis Alliot publiait sur son site des hommages à Bastien-Thiry, qui avait organisé un attentat contre le Général. Et on peut aussi rappeler la lettre de Marine Le Pen à ses « amis pieds-noirs et harkis », où elle disait que Philippot n’est « qu’un des quarante membres du Bureau Politique du FN » et que « le FN n’est pas gaulliste même s’il ne s’interdit pas de faire référence à certaines idées gaulliennes ». Pourtant, dans sa campagne, il avait mis le feu frontiste à la croix de Lorraine, ce qui aurait du satisfaire les anti-gaullistes du FN. A ne pas oublier en 2017.

19 commentaires:

  1. Mon pauvre Lolo, si tu t'imagines que le reste de la droite est plus favorable à de Gaulle...

    Par exemple cette calomnie :

    http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2016/12/le-niveau-monte-disaient-ils.html
    "Du pouvoir des communistes, installés en influents tuteurs de l’Education nationale dès 1945 après le "pacte faustien" (1) passé par De Gaulle avec Maurice Thorez"

    Et ne parlons pas de la gauche.

    RépondreSupprimer
  2. Oui, on ne sait pas ce que donnerait le FN au pouvoir... Mais justement ON NE SAIT PAS.
    Par contre, on sait très bien ce que donneront les autres "grands" candidats !
    Entre une incertitude possiblement néfaste et une certitude de néfaste...
    S'il y avait un second tour MLP/Mélanchon ou MLP/NDA, on serait en droit de s’interroger, mais à choisir entre MLP/Fillon MLP/Valls MLP/Macron, autant choisir ce qu'on a jamais essayé, ce ne sera probablement pas pire.

    RépondreSupprimer
  3. Entre le FN et le gaullisme, laissons les morts enterrer les morts.

    "Bien sûr, certains ressortiront des propos qu’aurait tenu le Général. Et je veux tordre le coup à cet argument. D’abord, je pense que seuls les propos publics font foi."

    Ben voyons, tandis que ni la justice, ni les historiens, n'excluent les propos privés lors d'une enquête ou recherche, Herblay croit avoir trouvé la parade infaillible pour absoudre les propos critiquables d'un homme du passé et sauver sa bigoterie gaulliste à peu de frais, il ose tout.

    RépondreSupprimer
  4. La première toxicité du FN est pour moi d'être le parti du mécontentement stérile. Il capte les protestations souverainistes, identitaires, sociales pour ne rien en faire... Puisqu'il refuse de tirer les conséquences du scrutin majoritaire à deux tours. Un scrutin qui demande de conclure des alliances afin de disposer de réservoirs de voix au second tour. Pour le FN, s'allier avec la Droite classique présenterait un double risque: 1) Risquer d'être à LR ce que le PCF fut à Mitterrand. 2) Se retrouver réduit au statut d'UDF d'extrême-droite, de simple parti d'appoint de la Droite Classique. Quant à la constitution d'un "rassemblement des patriotes de tout bord" ou d'un "rassemblement de la France du Non", il se heurte à la culture de bipolarité politique du pays et demanderait un génie manoeuvrier supérieur à celui d'un Mitterrand.

    JZ

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mon cher anonyme, l'obligation d'alliance au second tour, n'est absolument pas "l'esprit de la 5°" car le général ne s'allia jamais avec personne, c'est une simple dérive liée à la qualité discutable des successeurs, dont le général avait anticipé le nombre impressionnant, et à la dispersion politique des énarques paranoïaques, le FN a très bien intégré ce facteur mais refuse de rentrer dans la tambouille électorale...tout simplement...mais je sais que pour quelqu'un de ce siècle, les principes sont en eux-mêmes un principe incompréhensible...

      Supprimer
    2. @Axel:

      Sauf qu'en l'absence dans le champ politique d'une personnalité à l'aura transcendant les clivages partisans, au FN ou ailleurs, il faut bien trouver les moyens d'avoir des réservoirs de voix pour le second tour présidentiel. Le FN n'en dispose pas pour le moment et c'est un gros handicap le condamnant à être l'idiot utile du statu quo. Quant au refus des alliances, c'est moins une question de refus de tambouille politicienne que de risque de perdre une aura antisystème.

      Supprimer
    3. "La première toxicité du FN est pour moi d'être le parti du mécontentement stérile."

      Examinons cela de plus prés..
      Tiens, voila une entreprise qui bat de l'aile, le PDG est contesté.
      L'assemblée générale se prépare au vote sanction, "fire" comme disait Trump.

      Et que nous dit notre pauvre PDG: " vous n'êtes qu'une bande de "déplorables", de mécontents..."

      Alors que le pb est d'une simplicité biblique, nos bons gars de l'AG veulent virer un incompétent, c'est tout con.

      Ah le bon sens populaire...

      Supprimer
    4. Cher Anonyme, il n'y a rien de péjoratif pour moi dans l'idée de mécontentement. J'ai d'ailleurs pas mal de raison d'être mécontent (de pas mal de choses) en ce moment. Sauf que je parle de mécontentement stérile au sens de "qui ne peut pas avoir de traduction politique efficace puisque le FN ne peut accéder au pouvoir à ce stade". Vous mettez de sous-entendus alors que je juge la situation de manière froide: celle d'une alternative au consensus LRPS dont les idées sont largement diffusées dans la société... mais est incapable d'accéder au pouvoir. Ce qui rend d'ailleurs à mes yeux vaine la grande peur du "FN aux portes du pouvoir".

      Supprimer
  5. M Le Pen qui se veut être une candidate anti-système...reste bien dans les cadres du système ce qui en fait un élément dudit système, perturbateur certes. Elle en applique les recettes à commencer celles de la communication en ménageant tout le monde afin de ratisser large. Comme la plupart des autres candidats !
    Bonne journée
    Sylvie

    RépondreSupprimer
  6. Ce qui intéresse l'électeur ce n'est plus les "moyens" de l'obtenir mais... de l'obtenir! Il en a marre de tourner autour du "but"! Voilà où se loge le populisme!

    RépondreSupprimer
  7. Si avec le pouvoir médiatique, le pouvoir politique et le pouvoir économique contre eux, le seul truc pas clair qui a été trouvé c'est l'affaire des kits de campagne, ça me donne envie de les féliciter pour leur probité !
    Surtout si je compare avec les autres partis !


    "La semaine dernière, on a appris que le micro-parti de Jean-Marie Le Pen allait financer une partie de la campagne de sa fille : comme quoi, à l’approche des élections, les querelles s’éloignent, apportant de l’eau au moulin de ceux qui pensent, comme moi, qu’il y a une part de communication aux disputes familiales, destinées à dédiaboliser le parti."

    Ou alors il profite d'un placement financier sûr pour s'enrichir. Indépendamment de ses sentiments.
    Ce qui, dans un régime capitaliste, semble être quelque chose de logique.
    La question c'est plutôt de se demander pourquoi nos institutions bancaires le refusent.

    Peut-être jugent-elles que le FN est, comme autrefois le PCF, le principal ennemi du système financier tel qu'il est et de ceux qu'il sert aujourd'hui ?

    ps : le FN ne peut se contenter de la partie réellement gaulliste de l'électorat qui doit au plus atteindre 10-15%.
    Donc il vise plus large. Donc il tient un discours en conséquence.
    Car il faut prendre les choses comme elles sont. On ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant "le gaullisme, le gaullisme, le gaullisme" mais ça n'aboutit à rien et ça ne signifie rien !
    Il faut prendre les choses comme elles sont !
    (toute ressemblance avec un discours devant rappeler des souvenirs à un gaulliste n'est pas fortuite).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "La question c'est plutôt de se demander pourquoi nos institutions bancaires le refusent."

      Marine est pour le Glass Steagall, la séparation de la banque universelle en deux tas juridiquement séparés: la banque classique des dépôts et crédits et la partie affaires avec ses leviers démentiels.
      Ainsi si la part banque d'affaires est en difficulté elle est dirigée, comme en bon régime capitalisme; vers le tribunal pour règlement judiciaire voire la liquidation. Ainsi seul l'investisseur privé prend les pertes et pas le contribuable.
      De même si la part des dépôts et crédits et en difficulté elle est renflouée avec nationalisation temporaire car elle est utile à l'économie.

      L"application du Glass Steagall au programme de Marine, voilà la raison du non prêt.

      Supprimer
  8. La droite ? viscéralement antigaulliste. De Gaulle et les communistes, copains comme cochon, qu’ils disent.

    Marine est gaullienne, la seule avec Guaino.
    1- la souveraineté
    - identitaire (en amont du demos il y a l’ethos)
    - budgétaire
    - militaire
    - législative
    - monétaire
    - frontiériste
    la droite, elle est globalisée, en destruction de l'état-nation.
    elle est aussi atlantiste, à mort, et aussi anti-Russie. Nous désigne comme une cible en cas de guerre avec la Russie.
    2- le libéralisme, le vrai (l’égalité devant le droit)
    La droite est anti-libérale, la preuve ? elle est pour l’euro… Or l’euro est un prix de change administré. Et ne pas oublier que l’URSS, qui n’est pas la Russie, est tombée à cause des ses prix administrés
    Rien que pour cela il faut saluer le libéralisme de Marine qui était aussi celui de Jacques Rueff le conseiller éco de Charlie.

    On se souviendra avec émotion de la super dévaluation de 1958 couplée avec la réévaluation du D-Mark, comme un avant goût de ce qui va se passer avec Marine, et des 10 ans de prospérité inédits qui s’en sont suivi. Ah la belle ressucée que voilà…
    3- Le mercantilisme, la supériorité française en matière économique réactualisée avec le protectionnisme intelligent et l’Etat stratège..
    Du Colbert mâtiné de Charlie, et la une du New York Times, à l’époque, qui souligne les résultats étonnants du très grand Charlie, mettant en garde les USA contre le retour du concurrent sérieux France… On rappellera que les américains nous nomment the great nation France… il faudra mette à jour le wiki qui ne parle que la grande France vu d’Allemagne).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Corrections:
      ethnos au lieu d'ethos
      globaliste pour globalisé

      Supprimer
  9. @ Anonyme

    Je n’ai strictement aucune illusion sur les Républicains et de Gaulle :
    http://www.gaullistelibre.com/2016/04/fillon-de-seguin-thatcher-signe-dune.html

    Sur les propos privés et publics, je pense qu’ils n’ont pas la même valeur car les seconds sont calibrés pour un tel usage alors que l’on garde en général plus de liberté dans ses propos privés, où l’on peut être plus provoquant, prêcher le faux pour avoir le vrai. En outre, je refuse une vision un peu totalitaire du monde où tous les propos pourraient devenir public.

    @ Raphaël

    A moins qu’il y ait les mêmes défauts, avec en plus les problèmes de l’extrême-droite…

    @ JZ

    Et il rend souvent stériles les nombreuses voix qui se portent sur lui depuis plus de 30 ans…

    @ Sylvie

    Merci. Bonne journée

    @ Bip

    Il me semble que je vais un peu au-delà, non ? D’accord en revanche sur les banques : il n’est pas normal qu’elles ne financent pas le FN étant donné son audience. Le biais est inacceptable démocratiquement.

    @ Anonyme

    MLP gaullienne : je vous renvoie à ses déclarations ou au fait que son compagnon, un dirigeant clé du FN, Louis Alliot, publiait des hommages à ceux qui voulaient assassiner le Général.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours...

      Supprimer
  10. @LH

    Bien sûr et je ne vous faisais pas ce reproche. Mais celui de le faire au FN, oui.

    Le FN est une sorte de creuset national. En gros, ils essayent de réunir tous les "courants" attachés à la France en tant que nation.
    Alors bien entendu qu'il y a des "anti-gaullistes" là-dedans. Mais en attendant c'est Philippot qui tient le parti.

    Et difficile de faire plus gaulliste que Philippot dans le parcours selon moi.
    Il était énarque et homo. Il aurait pu mener une vie bien confortable et pantoufler quelque part.
    Mais il décide de... s'engager au FN pour le transformer en grand parti national et populaire afin de conquérir le pouvoir.

    Peut-être que ça va rater mais si on en juge par les 3 stratégies à l’œuvre (Guaino à l'intérieur du grand parti de droite, NDA en créant son propre parti et Philippot en prenant le FN), ben c'est clairement la dernière qui gagne pour le moment. Et de loin.

    RépondreSupprimer
  11. @ Bip

    Ce n’est pas Philippot qui tient le FN, même s’il y a un rôle important. C’est la famille Le Pen, sur trois générations, avec un gendre qui plus est. Qui gagne ? Aucune région il y a un an, loin du pouvoir national…

    RépondreSupprimer