mercredi 22 mars 2017

Macron et Hollande : les Majax de la politique

Bien sûr, François Hollande est le premier président sortant de la Cinquième République à ne même pas avoir osé se représenter. Mais il faut aussi constater qu’aujourd’hui, ces deux anciens ministres cumulent près de 40% dans les sondages, avec l’un d’eux grand favori actuellement. Même si les sondages du jour ont une valeur relative, cela n’est-il pas absolument effarant ?


Peuvent-il convertir le plomb du bilan et des idées en or électoral ?

Quel paradoxe incroyable, même si le candidat des dits Républicains est plombé par les affaires et ses déclarations, et même si la présence probable de Marine Le Pen au second tour pourrait l’aider à accéder à l’Elysée. Car, quand on prend un peu de distance, la situation est totalement extraordinaire. Après un quinquennat où le président sortant a battu des records d’impopularité (ainsi que de chômage), le classique mouvement de balancier politique devrait pousser à un désastre électoral de la majorité sortante. Pourtant, entre 2012 et 2017, ce qu’indiquent les très aléatoires sondages, c’est au contraire une forte chute de LR et une envolée de la majorité de François Hollande.

Bien sûr, cette envolée doit être nuancée par le fait que cette majorité est représentée par deux candidats et que son candidat officiel est au plus bas. Néanmoins, c’est tout de même l’ancien conseiller du président, devenu son ministre, qui porte aujourd’hui le maillot jaune de cette course. Et s’il a su intelligemment prendre une certaine distance avec celui qui l’a promu, il n’en reste pas moins son digne héritier, sur quasiment tous les plans, de sa synthèse libérale-libertaire molle et convenue, aux propositions qui s’inscrivent dans la continuité de ce mandat, ne faisant que poursuivre la droitisation du PS en cherchant à réaliser la feuille de route décrite par Terra Nova il y a un peu plus de cinq ans.

En somme, même s’il ne s’est pas sauvé, Hollande pourrait sauver le hollandisme en faisant de son rejeton politique son successeur, en ayant poussé la droite trop à droite économiquement, dans la droite ligne de la stratégie dessinée dès la fin 2013. Malgré tout, les surprises électorales des derniers mois appellent à la prudence, tant les électeurs semblent prompts aux surprises. Et il est possible que le maillot de favori ne porte pas bonheur à la parole en contre-plaqué tellement communiquante et convenue de Macron. Mais le simple fait que les sondages du jour indiquent encore une victoire de ce fils politique au programme de sous-secrétaire d’Etat au discours en carton pâte est incroyable.


Dans un mois, nous aurons un premier aperçu du bilan politique de François Hollande. Si jamais un de ses ministres était présent au second tour, ce serait malheureusement une forme de blanc-seing de son mandat. A moins que la bulle Macron ne dégonfle avec les débats, ce qui reste heureusement possible. Il est juste dommage que les autres principales alternatives soient aussi repoussantes.

11 commentaires:

  1. Souvenez-vous qu’il s’était passé la même chose en 2007 : c’est Sarkozy, ministre de Chirac, qui a été élu alors que ledit Chirac était très impopulaire.
    La différence aujourd’hui, c’est quand même le niveau du FN, à 25%.

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  2. L'UE de Bruxelles, qui n'est qu'une simple zone administrative, place ses pions sous couvert de démocratie pour mettre a la tête des États les préfets de "la collaboration"!

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  3. Selon moi, une des raisons du maintien de la bulle Macron s'apelle Fillon, sans que ça ait à voir avec les "affaires". Lorsque l'alternance arrive, une partie de l'électorat de centre gauche se cherche un "moins pire" candidat de droite. Rôle joué en 1995 par Chirac. Et le bon score de Bayrou en 2007 montre aussi que, sachant la défaite certaine, une partie des électeurs de centre gauche étaient tenté par le "moindre mal" Bayrou. En 2017, ce rôle était assigné à Juppé mais la primaire en a décidé autrement. Du coup, bien aidé par les valses hésitations bayrouistes, Macron a pu prendre le rôle du "moins pire candidat de droite". Ce serait une forme de blanc seing à Hollande? On sait de toute façon qu'une partie des critiques LR à l'encontre de sa politique relève de la pure posture. La loi Macron et le CICE auraient pu être votés par un gouvernement de droite. Ne parlons même pas de la loi El Komri. Et, si Sarkozy n'a jamais augmenté les impôts directs, il a quand même compensé en multipliant les taxes. D'ailleurs la fameuse (et avortée) écotaxe fut initiée sous Sarkozy. Le seul blanc seing d'une victoire de Macron serait celui du consensus idéologique LRPS.

    JZ

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    1. Sauf que ce vote "par défaut" est aussi ce qui peut éventuellement provoquer une surprise le jour du vote: moins de la moitié des électeurs de Macron sont sûrs de leur vote là où une forte majorité des électeurs de Fillon le sont.

      JZ

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    2. De même qu'une forte majorité des électeurs FN.

      JZ

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  4. "Mais le simple fait que les sondages du jour indiquent encore une victoire de ce fils politique au programme de sous-secrétaire d’Etat au discours en carton pâte est incroyable."

    Ça n'a rien d'incroyable vu le soutien médiatique dont bénéficie Macron (comparable à celui dont bénéficiait Hillary Clinton aux Etats-Unis où plus de 300 sondages l'ont donnée gagnante).

    Mais vous contribuez vous-même à l'élection de Macron en présentant les autres alternatives comme "repoussantes".

    Personnellement, je voterai pour Marine Le Pen pour (au moins) essayer de faire obstacle à Macron (comme j'aurais voté pour Trump si j'avais été Américain pour mettre Hillary en échec).

    Car il ne sert à rien de se lamenter. Il faut désigner l'ennemi principal (en l'occurrence Macron) et faire tout son possible pour l'empêcher d'accéder à la magistrature suprême. Dans l'immédiat, il n'y a pas d'autre alternative car le plus repoussant (sous ses airs de playboy) c'est lui.

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  5. J'espère, Laurent Herblay, que vous réagirez aux deux articles que je vous ai proposé sous votre billet du 17 mars.

    En effet, ces articles montrent que, sur plusieurs point importants, votre définition du "nauséabond" n'est pas la même que celle d'un auteur dont vous nous disiez le plus grand bien il y a peu, et que vous nous présentiez comme spécialiste d'un sujet politique actuellement très important en France.

    (ces deux opinions sur cet auteur sont d'ailleurs sans doute pertinentes).

    Comprenez bien que ces articles reviendront naturellement dans la conversation dès que vous ré-aborderez le sujet, de ma part ou peut-être de la part d'autres lecteurs, et qu'il vous faudra soit continuer à garder un silence crispé (indicateur d'un blocage psychologique de votre part sur le sujet), soit finir par répondre.

    Le plus tôt sera le mieux, sans doute...

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  6. @ Moi

    Je m’en souviens bien… C’est pour cela que je crains que Macron soit élu

    @ JZ

    Blanc seing de l’UMPS ou chant du cygne ? Les surprises restent possibles bien sûr.

    @ Marc-Antoine

    Il n’est pas moins repoussant que les autres…

    @ Anonyme

    J’ai déjà plus que largement échangé avec vous sur le sujet… Je n’ai pas compris toutes vos allusions, mais je compte aborder la question dite du grand remplacement, après le premier tour.

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    1. Non, vous n'avez pas "plus que largement échangé", vous passez votre temps à contourner les questions et à évacuer les problèmes.

      Et les questions abordées ne sont pas le "grand remplacement", thèse que vous vous plaisez à caricaturer pour éviter de faire face aux faits.

      Vous dites que vous êtes d'accord avec Malika Sorel lorsqu'elle dit que :

      ""L’existence de différentes identités est un fait. C’est la France qui ne veut pas le reconnaître, et qui considère qu’il suffit de naître sur le territoire français pour se trouver nécessairement porteur de l’identité française, de faire sien son héritage historique, et d’être habité de la volonté d’en transmettre l’héritage à ses descendants. Or, cela est entièrement faux."

      Mais vous me dites juste avant (et vous savez très bien que c'est pour cela que je la cite) :

      "Tout comme pour l’anonyme précédent, je trouve extraordinairement nauséabond de partir du principe que ceux qui ont un parent africain ne sont plus vraiment français."

      En réalité, ce que je dis et ce que dit Malika Sorel est exactement la même chose...

      Vous n'êtes même pas fichu de reconnaître vos contradictions, et vous passez votre temps à vous dérober à la contradiction, allant jusqu'à déformer ce que je dis et jusqu'à nier que ce que je dis (et que vous vous permettez de qualifier de "nauséabond") est la même chose que ce que dit Malika Sorel (dont vous ne dites pas la même chose).

      Ces contradictions, ces dérobades, montrent que vous n'êtes pas au clair sur le sujet.
      Mais alors, comment pouvez-vous vous permettre de donner non seulement des consignes de vote, mais encore des excommunications, sur un ton catégorique ?

      Vous devez donc impérativement être cohérent sur ce sujet, or ce n'est nullement le cas.

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  7. Macron est certain d'être élu à 99%. C'est comme ça, le système a encore vaincu :)

    Et Macron, ça n'est pas Hollande.
    Macron, il est d'une autre géneration, décomplexé, et même s'il perd, il gagne (en se faisant une montagne de fric dans le privé). ça déstresse.
    Il n'est pas encore piqué seulement à la politique, il a d'autres cordes à son arc, d'autres possibilités. Il est jeune, enfant gâté, tombé au bon endroit au bon moment. D'où son sempiternel sourire carnassier.

    Tout est fait pour qu'il gagne. ça se voit tellement. Fillon plombé par les hebdos savoureux du Canard qui doit se constituer un bon petit trésor de guerre actuellement (trop proche de Poutine le gars, et trop caricatural au niveau du programme), la gauche parfaitement divisée en deux (Hamon-Melenchon même combat, 2 tartarins, a 12%, c'est ballot non, le tiquet d'entrée au 2nd tour à moins de 20%, et les "révolutionnaires" du peuple de gauche qui ne réagissent même pas ?).

    Macron ne peut pas perdre. S'il perd, je mange mon chapeau. Et comme je n'en ai pas, c'est pratique.

    Les fines analyses politiques ne sont rien si on n'analyse pas enfin les forces en puissance dans un environnement, et le théâtre joué par les marionnettes autorisées à se produire sur scène.

    ***Jacko***

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  8. Vos thèses étant encore plus encore en carton pâte, ce qui explique les scores ridicules de ceux que vous soutenez...

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