lundi 15 mai 2017

Les angle-morts des partisans de l’immigration



Dogmatisme idéologique contre réalité et démocratie

Les débats sur l’immigration échappent trop souvent à la nuance. Dans ce nouveau papier, The Economist défend l’intérêt économique de laisser venir les migrants aux Etats-Unis, en s’appuyant sur le gain économique pour la société des migrants très diplômés, qui rapportent plus de 400 000 dollars sur 75 ans. D’abord, il est tout de même malheureux de ne pas penser aux pertes que cela représente pour les pays d’origine. En outre, si cela peut avoir un sens dans des pays qui sont au plein-emploi, cela est beaucoup plus contestable pour des pays comme le nôtre, où 15% de la population cherche du travail, tout en faisant venir des médecines de l’étranger faute d’en avoir formé assez.


Mieux, comme le reconnaît The Economist, les immigrés qui viennent dans nos pays sont en général moins diplomés que la moyenne (21% ne sont pas allés au lycée, contre 7% pour les locaux), donc les belles statistiques sur les immigrés très diplomés doivent être modérées par le fait que les immigrés peu diplômés représentent un coût pour la société (plus de 100 000 dollars sur 75 ans), tout en étant bien plus nombreux. Bref les immigrés ont bien un coût pour la société, comme l’avait confirmé l’OCDE pour la France, environ 10 milliards par an. A transmettre à la Commission Européenne, qui défend l’immigration en oubliant le niveau de chômage et la diversité des situations des pays européens.

Et bien de ses préjugés sont effarants. Alors que la natalité mondiale baisse, n’est-il pas aberrant de vouloir faire reposer l’économie de certains pays sur le fait d’attirer les habitants d’autres pays, les privant de leur capital humain et imposant à certaines personnes des déplacements qu’ils ne souhaitent pas toujours ? Si, et c’est souhaitable, la population mondiale se stabilise, alors de tels mouvements pourraient considérablement appauvrir les pays de départ (comme cela s’est passé en Grèce ou dans les pays Baltes par exemple). Et outre leur coût, les migrations doivent également être gérées en veillant à préserver le mode de vie des sociétés d’accueil, notamment sur le droit des femmes.


La société doit pouvoir choisir, ou pas, d’accueillir des étrangers, et comment. Et refuser d’écouter est illusoire comme on peut le voir outre-Manche, où, faute d’avoir réduit les flux migratoires comme promis (en laissant entrer 400 000 personnes net par an - 600 000 en brut -, trois fois les chiffres français, après avoir promis de passer à quelques dizaines de milliers), Cameron a provoqué une réaction légitime.

8 commentaires:

  1. Ben mince, il semble que certains viennent de découvrir la lune !

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    1. Ne vous inquiétez pas, Herblay finira bien par la découvrir aussi. Trop tard, naturellement...

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  2. Concernant la sortie de l'Euro, voici quelques considérations :

    "Les partisans d’une sortie de l’euro invoquent ainsi souvent la dissolution de l’union monétaire tchécoslovaque en 1992, comme l’exemple d’une séparation monétaire réussie que la zone euro pourrait facilement imiter ; mais c’est oublier que ces deux situations sont foncièrement incomparables. La Tchécoslovaquie sortait de plus de quatre décennies de régime socialiste et son système financier en était à ses balbutiements lors de la dissolution de l’union monétaire. De plus, l’accord conclu entre Tchèques et Slovaques incluait des transferts massifs du pays doté d’une monnaie forte vers le pays doté d’une monnaie faible, ce qui serait actuellement inimaginable dans la zone euro."

    http://www.laviedesidees.fr/Cinq-mythes-sur-la-sortie-de-l-euro.html#.WRk8rSI-bnY.twitter

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  3. Si je lis bien cet article :

    http://www.lefigaro.fr/elections/legislatives/2017/05/15/38001-20170515ARTFIG00215-legislatives-au-fn-le-frere-de-florian-philippot-parachute-dans-l-aisne.php

    le fameux accord prévoyait des circonscriptions gagnables pour DLF.

    Mais vous avez gagné, Herblay : il n'y aura pas d'accord.

    Enfin, gagné...façon de parler. On verra bien dans 15 ans, le résultat des courses.

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  4. Intéressant de redébattre de l'immigration.

    C'est vrai que c'est le premier sujet d'inquiétude chez ceux qui votent FN, et aussi pour une bonne part de ceux qui n'osent pas et se cantonnent aux Ripoux-blicains.

    Alors oui c'est exact que l'immigration a globalement un coût car il s'agit en grande majorité de migrants pauvres et peu diplômés.

    C'est exact de dire qu'on en a pas "besoin" et de dénoncer la fausseté d'un tel discours, vu les tensions économiques de notre pays.

    C'est juste de déplorer la perte que les migrants diplômés représentent pour leurs pays d'origine.

    Seulement, malgré ces vérités ton discours Laurent ne suffit pas à répondre concrètement à la situation.

    "Le système" n'impose pas aux migrants de s'inviter chez nous. On ne va pas les chercher: ils fuient les conditions dures voire terribles de leurs pays.

    Et à juste titre ils viennent là où le niveau de vie moyen même avec le chômage est indécemment meilleur que le leur et où du coup ils ont une petite chance de vivre mieux.

    Ces dernières années, vu la nouvelle intensité guerrière du monde, c'est aussi souvent simplement pour survivre, mettre leurs enfants à l'abri des atrocités. Beaucoup n'attendent pas grand-chose, juste être en sécurité et au chaud.

    Alors face à cette détresse concrète Laurent, ton discours sur le coût de l'immigration, le fait qu'on ait déjà assez de chômeurs, il ne suffit pas.

    Qu'est-ce-que tu proposes vraiment?

    Tu sembles vouloir t'en tenir à la posture matérialiste "on n'a pas besoin d'eux". Bon alors? On les renvoie d'où ils viennent? Mais comment? Ils vont accepter de rebrousser chemin vers leurs famines, leurs guerres? On les matraque, s'ils sont récalcitrants on leur tire dessus? On ne fait pas de distinction selon qu'il y a des enfants?

    Le monde est pourri de guerres, de dictatures, les calamités écologiques se renforcent. Nous n'avons pas fini de voir débarquer des gens en détresse qui peuvent légitimement se revendiquer réfugiés.

    On les traite comme de la vermine inutile et on tire dans le tas?

    On aurait du mal non après à faire encore vivre le mythe dans lequel se prélassent les nationalistes bon teint. Celui de notre glorieuse Nation Française, pays des droits de l'Homme, soucieuse d'égalité et de fraternité.

    Le problème est épineux, j'en conviens. Il est plus facile de se réfugier dans des positions de principe. Mais face à la crise migratoire que nous vivons, ce ne sont que des postures.

    La France compte peut-être beaucoup de chômeurs, elle traverse c'est sûr une crise économique structurelle due au libre-échange. Mais elle est incontestablement un pays riche, parmi les plus riches et puissants de la planète.

    J'entends les préoccupations sur le mode de vie et les problèmes de logement, d'intégration, mais notre humanité, notre conscience de l'indécence de se prétendre démunis quand collectivement on a des moyens énormes, notre Humanité nous pousse à prendre notre part du fardeau et à organiser les réponses aux besoins vitaux de ces gens.

    Je pense toujours que la France s'honorerait à regarder en face cette réalité et à planifier la création de camps aux normes HCR comme à Grande-Synthe pour un nombre défini, 100 000 peut-être 300 000, de réfugiés.

    Bien sûr en oeuvrant que les autres pays européens prennent leur part et que les raisons des exodes massifs cessent.

    Bien sûr en veillant à l'équlibre du vivre-ensemble et en étant intransigeant sur les valeurs qui guident notre mode de vie (droits des femmes...)

    Salutations républicaines

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    1. "l'équlibre du vivre-ensemble"

      ...

      Ces gens sont fous. Plutôt que de constater le désastre absolu de leur politique migratoire, ils inventent chaque jour des expressions plus débiles les unes que les autres.

      Au point où ils en sont, se faire mitrailler, égorger et écraser aux cris de "Allahou akbar" n'est pour eux qu'un déséquilibre du vivre-ensemble...

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    2. @ Jauresist : Dans l'absolu, on ne peut que plussoyer avec la défense des valeurs républicaines d'accueil et de droit du sol vis-à-vis de personnes en détresse.

      Le gros problème de votre raisonnement, c'est que vous oubliez que l'immigration n'est pas un débat.

      La France est un état-membre de l'UE et DOIT accueillir les réfugiés.
      Et c'est tout le problème.

      A ce jour Bruxelles seule est aux commandes. L'immigration est par conséquent hors-sujet et hors-contrôle.

      https://www.upr.fr/vos-questions-nos-reponses/immigration

      Nous n'avons donc pas de choix car nous ne décidons de rien.
      Or vivre l'immigration comme une contrainte est la garantie absolue du rejet et de toutes les xénophobies.

      Pour pouvoir sereinement aborder ce point crucial, la France doit d'abord et avant toute chose récupérer sa souvernaineté.
      Soit sortir au plus vite de l'UE, de l'Euro et de l'OTAN.


      Cordialement

      Monsieur M.

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  5. La question du coût (ou du gain) pour la France de l'immigration ne se pose que pour l'immigration économique. Je doute que même l'immigration économique hautement qualifiée soit profitable à la France.

    Il ne suffit pas de démontrer que l'immigré économique qualifié paye plus d'impôts et de taxes qu'il ne coûte en services et en prestations à l’État. Il faudrait aussi démontrer que s'il n'était pas venu aucun chômeur français qualifié n'aurait été embauché à sa place, et aurait donc lui aussi payé plus d'impôts et de taxes qu'il n'aurait coûté en services et en prestations à l'état.

    La démonstration était facile à l'époque du plein emploi quand toute la population active était occupée et qu'il restait encore des postes vacants faute de candidat au chômage pour les pourvoir.

    Depuis 1974 ce n'est plus le cas. La France n'a aucun besoin d'immigration économique, qualifiée ou non.

    Heureusement l'essentiel de l'immigration résiduelle que nous connaissons aujourd’hui en France est familiale, et non économique. Mieux encore elle profite aux familles française ("rapprochement familial") bien plus qu'aux familles étrangères ("regroupement familial")

    Le regroupement familial n'est plus qu'une source résiduelle d'immigration, ce qui est normal puisqu'il profite aux immigrés économiques que nous ne savons plus attirer depuis longtemps avec notre économie en ruine.

    Or si la finalité de l'immigration économique est de satisfaire les besoins de l'économie, celle de l'immigration familiale est de satisfaire ceux de la famille : les époux ont besoin de cohabiter, les enfants ont besoin de vivre avec leurs parents. Et le passage du plein emploi au chômage de masse n'a rien changé à cela.

    Aujourd'hui l'essentiel de l'immigration profite à la France justement parce qu'elle est familiale et non économique, et parce qu'elle profite aux familles des citoyens français bien plus qu'à celle des citoyens étrangers.

    Ivan

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