lundi 26 février 2018

Les contraintes budgétaires, c’est pour les pauvres…



Deux poids, deux mesures austéritaires

Quand il s’agit de continuer à couper dans les effectifs d’une fonction publique pourtant déjà insuffisante en nombre, que ce soit pour maintenir l’ordre ou éduquer nos enfants, nos trois derniers présidents et leur majorité n’ont guère d’état d’âme. A tout seigneur, tout honneur, Nicolas Sarkozy et sa RGPP, qui a réduit le nombre de policiers dans nos rues avant les attaques terroristes et qui a taillé dans le nombre de professeurs, malgré les statistiques. Certes, Hollande a ralenti le rythme des suppressions de poste, mais il les a poursuivi, au point de désarmer l’Etat dans certaines de ses fonctions régaliennes. Et Macron promet encore 160 000 suppressions de postes en 5 ans !


Pour qui prend un peu de recul, sur les dix dernières années, difficile de ne pas être pris de vertige devant cette austérité à géométrie si variable. Si Sarkozy a mis en place la RGPP et lancé une cure d’austérité sur la fin de son mandat au nom des équilibres budgétaires, on lui doit aussi le paquet fiscal et de multiples niches coûteuses à destination des plus riches et des entreprises. De même pour Hollande, qui, tout en prolongeant l’austérité pour tenir les objectifs européens, n’a pas hésité à consacrer environ 50 milliards pour des baisses du prix du travail à la faveur des entreprises, dans une quête de compétitivité totalement illusoire et délétère dans le contexte même de l’UE.

Macron semble vouloir accentuer le phénomène, en continuant à donner des gages sur la réduction des dépenses publiques, tout en mettant en place un programme massif, injuste et révoltant de baisse de la fiscalité pour les plus riches (fin de l’ISF, forte réduction de la fiscalité sur les revenus du capital) et les entreprises (forte baisse de l’IS), dans la droite lignée des mesures de l’administration Trump aux Etats-Unis. Autant il faudrait veiller à chaque euro de dépense dans les services publics, autant toute rigueur semble oubliée quand il s’agit de réduire la contribution de ceux qui vont le mieux, fussent-ils des milliardaires, dont quelques uns gagneront un million par an avec Macron.

Plus fort encore, ces paragons de vertu austéritaire défendent ces choix budgétaires absurdes. The Economist, tout opposé à Trump soit-il, en vient à défendre le plan fiscal totalement à contre-temps des Etats-Unis. Car comment justifier 1450 milliards de dollars de cadeaux fiscaux aux plus riches après 8 années de croissance et un déficit public supérieur à 3% du PIB, qui passera à 5% en conséquence dès 2019 ? De tels projets n’ont aucun sens, tant ils accentuent des inégalités déjà aux plus hauts, désarment l’Etat avant les prochaines tempêtes, tout en contrevenant même aux recommandations du peu progressiste FMI qui note qu’il vaut mieux aider les classes populaires.


Le seul point positif de cette séquence est de montrer au grand jour à quel point les ultralibéraux sont en fait des oligo-libéraux, qui défendent, consciemment ou pas, un agenda de classe, sans même être cohérents intellectuellement. Dans la réalité, l’austérité qu’ils défendent ne concerne que les plus pauvres et les classes moyennes et en aucun cas eux-mêmes ou leurs amis.

2 commentaires:

  1. La séquence libérale-austéritaire a encore de beaux jours dans l'UE, si l'on en croit la nomination récente de l'ancien patron de Lehman Brothers en Espagne et au Portugal et ministre des Finances de l'austérité à l'espagnole, Luis de Guindos, à la vice-présidence de la BCE : https://www.touteleurope.eu/revue-de-presse/la-nomination-hautement-politique-de-luis-de-guindos-a-la-vice-presidence-de-la-bce.html.

    YPB

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  2. La popularité du duo Macron-Philippe au plus bas depuis son entrée en fonction.

    Avec 43% d'opinions favorables, le chef de l'État atteint son plus bas niveau de popularité depuis son élection. Il a chuté de 11 points depuis décembre.

    Une baisse inédite. Les cotes de popularité d'Emmanuel Macron et d'Édouard Philippe chutent respectivement de 6 et 7 points en un mois, pour atteindre leur plus bas niveau depuis leur entrée en fonction en mai 2017, selon un sondage Odoxa réalisé pour l'Express et diffusé ce mardi.

    Avec 43% (- 6) des Français interrogés qui pensent qu'il est "un bon président de la République", le chef de l'État perd un total de 11 points depuis décembre. Une nette majorité (57%, + 7) juge négativement son action.

    Hausse de la CSG, annonce de la limitation à 89Km/h sur les routes départementales... L'exécutif paie le prix dans l'opinion de mesures impopulaires.

    Emmanuel Macron se situe désormais 1 point en dessous de sa cote de septembre/octobre (44%), jusqu'alors son plus bas niveau, selon cette enquête pour L'Express, La Presse régionale et France Inter.

    Le chef de l'État entraîne le Premier ministre qui perd pour sa part 7 points, avec 43% également d'opinions favorables.

    56% (+ 7) jugent désormais défavorablement son action.

    Emmanuel Macron perd notamment en popularité auprès des sympathisants de gauche hors PS (- 6), de ceux de droite (- 4) et du Front national (- 10).

    Édouard Philippe perd sur l'ensemble de l'électorat, hormis les proches de La République en Marche (+ 5).

    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/la-popularite-du-duo-macron-philippe-au-plus-bas-depuis-son-entree-en-fonction_1988170.html

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