mercredi 27 décembre 2017

Le Munich fiscal de Macron et Trump



A contre-sens complet de la justice et du sens de l’histoire

Bien sûr, dans un monde cumulant anarchie financière et parasites fiscaux, les multinationales et les plus riches peuvent à tout moment prendre en otage les Etats et réclamer des impôts plus bas. Après tout, des manœuvres tristement légales permettent à Apple, Google, Facebook ou Microsoft de comptabiliser environ 90% de leur chiffre d’affaire réalisé en France dans des pays à la fiscalité plus limitée. Et si des scandales réguliers révèlent l’étendue de la désertion fiscale des grandes entreprises ou des plus riches, cela ne se traduit par aucune mesure véritablement concrète, et la complainte d’une fiscalité punitive continue toujours de se faire entendre de leur part, entre deux révélations.

Pourtant, pour qui prend un peu de recul, difficile de ne pas être pris de vertige devant l’évolution de nos fiscalités. Il y a quarante ans, le taux d’impôt sur les sociétés était de 50% des deux côtés de l’Atlantique. Le taux marginal d’imposition des revenus était de 56,8% en France et dépassait 70% aux Etats-Unis, héritage de Roosevelt. Pourtant, le pays de Nixon n’était pas vraiment communiste. Et on ne peut pas dire que ces taux d’imposition aient pénalisé la croissance des Trente Glorieuses. La grande marche en arrière de la progressivité fiscale, au contraire, a accompagné une plus grande instabilité économique, une baisse de la croissance, et une envolée des inégalités. Il y a moins à partager et l’essentiel revient toujours aux mêmes. Et aux Etats-Unis, beaucoup se sont appauvris en 40 ans.

Comment ne pas penser à cette phrase de Tocqueville : « Préoccupés du seul soin de faire fortune, les hommes n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous ». Tout devrait théoriquement pousser à augmenter l’imposition des entreprises, particulièrement les grandes, en leur imposant de domicilier leurs revenus là où ils sont réalisés, et à augmenter la progressivité de l’impôt sur les revenus du travail, et du capital. Un souci élémentaire de justice devrait pousser tous les politiques modérés vers un tel agenda. Seuls des ayatollahs anti-Etat et anti-sociaux devraient défendre de nouvelles baisses des impôts pour les riches et les entreprises.


Bien sûr, les deux présidents auront beau jeu de parler de compétitivité, mais cela est aussi superficiel qu’égoîste, pour ne pas dire inhumain. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas dire qu’ils ne sont pas prévenus. De très nombreux intellectuels, au premier rang desquels Joseph Stiglitz aux Etats-Unis, ou Thomas Piketty en France ont prévenu du caractère profondément injuste et révoltant de la situation. Même les ayatollahs du monde des affaires commencent à s’inquiéter des déséquilibres de notre monde, même s’ils applaudissent les décisions fiscales récemment prises. Ce faisant, ils continuent à céder aux plus forts de notre monde, sans se soucier des conséquences pour tous les autres.


En donnant encore plus aux Goliaths de notre monde, Trump et Macron déshabillent plus encore l’immense majorité, pourtant de plus en plus appauvrie par la marche de ce monde qui ne tourne de plus en plus que pour les plus forts économiquement. Ce faisant, ils amplifient tous nos problèmes, par facilité, conformisme et manque complet d’empathie pour ceux qu’ils dirigent.

7 commentaires:

  1. A la suite de la seconde guerre mondiale , la France fut gouverné par les Gaulliste surveillé de très prêt par les Communistes . Les libéraux , qui ignorent l’intérêt national , avaient bien souvent pointés absent dans les rangs de la résistance au nazisme .
    Cette gouvernance entre un bloc bourgeois patriote et un bloc ouvrier aussi patriote réduira considérablement les inégalités . Si cette période ne fut quand même pas un paradis terrestre , il est toujours moins dure de se lever le matin pour aller travailler dans un monde égalitaire que dans un monde ou on travaille principalement pour le petit monde actionnarial...
    Mais que reste t'il du Gaullo-Communiste ? De cette époque qui fit dire à André Malraux que «ENTRE les communistes et nous, il n'y a rien» !?
    Rien ! le "rien" est maintenant au pouvoir , l’intérêt national est jeté aux archives de l'Union Européenne quand à la souveraineté du peuple elle est devenue un gros mot dans le jargon libéral .
    De Gaulle est bien souvent cité par les responsables politique actuels , car être Gaulliste donne apparemment du prestige à la fonction mais pas un aura le courage de parler de reporter la fiscalité sur les entreprise avec un IS à 50% .
    Quand au Communiste , la chute du mur de Berlin fut fatal pour eux , alors que les Communistes Français furent souvent de grand patriotes , ils reçurent une telle chape de plombs sur leur têtes qu'ils ont eu envie de se faire pardonnés tout leur péchés en se joignant à des luttes qui leurs a fais perdent tout leurs électeurs ... ( merci Robert Hue et Marie-George Buffet !) Il n'y a qu'as voir comment fut traité le dernier député communiste issu du monde ouvrier (Maxime Gremetz) par son propre parti pour voir que cette ancien parti ouvrier c'est transformé en défenseur des minorités . Et ce n'est absolument pas une surprise d'entendre aujourd'hui que la CGT perd une très grande parti de ses militants .

    Je ne suis pas optimiste pour l'avenir , il n'y a qu'as entendre ce matin l'ignoble J-M Apathie interviewé ce matin Florian Phillipot pour voir que les chiens de gardes médiatique ne lâcherons rien de leur avantage de caste et ne sont absolument pas prêt de faire vivre un débat démocratique dans ce pays .

    Le seul espoir objective à avoir est d'attendre que tout cela explose avec une énorme crise financière pour pouvoir sortir du bois , de jugé les coupables et plus encore , les collabos.

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    1. "Les libéraux , qui ignorent l’intérêt national , avaient bien souvent pointés absent dans les rangs de la résistance au nazisme . "

      Mon grand-père n'était ni gaulliste , ni communiste mais libéral. Encarté auprès d'aucun parti,entré en Résistance dès la fin 1940, il a été décoré à la fin de la guerre pour actes de Résistance. On lui a souvent reproché son manque de militantisme pour un camp ou pour l'autre, ce qui lui a d'ailleurs valu des remontrances et des mises à l'écart par moments de certains de ses camarades résistants gaullistes et communistes (enfin...mises à l'écart qui ne duraient pas. Ils avaient trop besoin des connections libérales de mon grand-père). A la fin de la guerre, mon grand-père s'est beaucoup amusé du nombre de gaullistes et communistes qui soit-disant pointaient dans les rangs de la Résistance. Sans compter, l'inflation d'encartés post-guerre !!!! Enfin, mon grand-père libéral est le seul qui s'était élevé dans sa commune contre la tonte des femmes à la Libération et réclamait l'application des trois pouvoir et de leur séparation : exécutif, législatif et judiciaire.

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    2. J'espère ne pas me tromper en disant que par libéraux, cgrotex vise ceux qu'on nomme les ultralibéraux. Car je suis libéral, d'une famille libérale (commerçants, entrepreneurs, professions libérales), et ma famille compte dans ses rangs des résistants de la 1ère heure, décorés à la fin de la guerre (ou plus tard) et qui n'ont jamais appartenu à la mouvance gaulliste et encore moins communiste. Et comme vous, ce sont souvent vu reproché pendant la guerre (et même après) leur manque d'engagement politique pour l'un ou l'autre camp. Et pourtant Dieu sait que leur position politique libérale les a bien servi pendant la guerre (et même après).

      Noël
      (ce n'est pas une blague ou un pseudonyme de circonstance en cette période de fêtes mais bien mon prénom).

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    3. Bien entendue , je parlai en terme général , de grand libéraux tel que Raymond Aron ont rejoins la résistance .
      M. Herblay parlant de "Munich social" je voulais parlé du conseil national de la résistance qui établie un programme pour rétablir la démocratie , le suffrage universel et la liberté de la presse .
      L’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie en nationalisant .
      des mesures sociales, dont un rajustement important des salaires, le rétablissement d'un syndicalisme indépendant et des délégués d'atelier et « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État.

      Et pour moi ce texte est d’obédience Gaullo-Communiste.

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    4. « Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »

      Denis Kessler ex vice-président du MEDEF

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  2. En 1985-1986, les Restos du Cœur ont distribué 8,5 millions de repas.
    En 1987-1988, les Restos du Cœur ont distribué 22 000 000 de repas.
    En 1991-1992, les Restos du Cœur ont distribué 29 000 000 de repas.
    En 1994-1995, les Restos du Cœur ont distribué 50 000 000 de repas.
    En 1996-1997, les Restos du Cœur ont distribué 61 000 000 de repas.
    En 2005-2006, les Restos du Cœur ont distribué 70 000 000 de repas.
    En 2008-2009, les Restos du Cœur ont distribué 100 000 000 de repas.
    En 2011-2012, les Restos du Cœur ont distribué 115 000 000 de repas.
    En 2014-2015, les Restos du Cœur ont distribué 128 500 000 repas.
    En 2015-2016, les Restos du Cœur ont distribué 130 000 000 de repas.
    En 2016-2017, les Restos du Cœur ont distribué 135 800 000 repas.

    https://www.restosducoeur.org/chiffres-cles/

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  3. Jeudi 28 septembre 2017 :

    "Un raz-de-marée de la misère" : le président du Secours populaire particulièrement touché par les retraités qui demandent à manger.

    En marge de la manifestation des retraités contre la hausse de la CSG, Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, a témoigné jeudi 28 septembre sur franceinfo du "drame" des personnes âgées touchées par la pauvreté. Celui qui le touche "le plus".

    "Le nombre de personnes âgées qui viennent demander de l'aide au Secours populaire français est en augmentation croissante, a-t-il détaillé. L'année dernière, nous avons aidé trois millions de personnes en France et il y avait parmi elles de nombreux retraités. C'est un raz-de-marée de la misère."

    « C'est le drame qui me touche le plus, voir des retraités qui ont travaillé toute leur vie et qui viennent demander à manger au Secours populaire, c'est vraiment douloureux. »

    Julien Lauprêtre a également pointé "le drame de l'accès aux soins" qui est "difficile".

    "Nous avons créé « les médecins du Secours populaire ». Nous avons passé un partenariat avec l'Ordre national des médecins pour essayer de soigner les personnes qui n'ont pas les moyens de le faire", a-t-il expliqué. 

    http://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/un-raz-de-maree-de-la-misere-le-president-du-secours-populaire-particulierement-touche-par-les-retraites-qui-demandent-a-manger_2393236.html

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