mardi 5 juin 2018

Italie : ces marchés, mauvais juges et parties

La semaine dernière, les évènements en Italie nous ont fait renouer avec l’état de nervosité des marchés pendant les pics de cette crise de la zone euro qui ne finit jamais : une hausse de 1,5 points de l’emprunt d’Etat Italien à 10 ans et une baisse des bourses. Mais plus insidieux, le discours selon lequel celui qui provoquerait cela serait un « charlatan » dans un effarant jugement de valeur.


Les marchés peuvent-ils être une boussole pour l’humanité ?

C’est un discours que l’on entend de plus en plus, au fur et à mesure que des choix démocratiques qui sortent de l’orthodoxie idéologique provoquent la nervosité des marchés. Nous atteignons aujourd’hui le point où un commissaire européen allemand en vient à évoquer sans honte que « les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter », imposant à la commission de le dédire et de s’excuser. Et encore, on peut fortement soupçonner que ce qui lui est reproché, c’est plutôt d’avoir dit tout haut ce que les eurocrates pensent tout bas, mais qui n’est pas acceptable de dire publiquement… Plus globalement, ce qui nuit à la stabilité des marchés se le voit souvent rapidement reprocher.

Mais par quelle monstruosité de tels raisonnements peuvent-ils s’imposer ? Théoriquement, tout ce qui s’est passé depuis plus de trente ans devrait nous prémunir d’une telle idée. Comment ces marchés, qui vont de bulle spéculative à bulle spéculative, avec 3 krachs retentissants (1987, 2001 et 2008) peuvent-ils être considérés comme des juges de quoi que ce soit, ces marchés « à l’exubérance irrationnelle » pour reprendre les mots de Greenspan… Qui plus est, difficile de ne pas comprendre que les intérêts des marchés ne sont pas l’intérêt général de l’humanité. Tous les travaux sur les inégalités démontrent une profonde déconnexion entre les deux : les marchés ne servent que les 1%.

Les marchés ne représentent que l’intérêt d’une petite minorité, dont les intérêts sont souvent contradictoires avec l’intérêt général, comme le montre la baisse des bourses quand les salaires augmentent trop. Non seulement les marchés ne sont en aucun cas le thermomètre de l’intérêt général, mais seulement de celui des riches actionnaires, mais en plus, leur jugement ne peut même pas être considéré comme très fiable, comme le démontrent les bulles du passé ou l’extravagante valorisation de certaines licornes, au premier rang desquelles Tesla aujourd’hui. Bref, se fier au jugement des marchés est une absolue monstruosité intellectuelle d’autant plus effarante vu notre passé récent.


En revanche, la myopie de ceux qui se fient à un tel jugement en dit long sur eux. Non seulement un tel jugement est profondément superficiel et contredit par les dernières décennies : les marchés ne font que suivre les intérêts de l’oligarchie financière. Au final, souvent (mais pas toujours), leur nervosité peut au contraire exprimer une bonne direction pour l’intérêt général

24 commentaires:

  1. Tant qu'il n'y aura pas un important budget de l'UE, ces disputes stériles continueront.

    Faire comme font la France ou les US, à savoir que les zones riches, Ile de France ou Californie, payent pour les zones moins riches.

    Il n'y a pas d'autre solution pour une zone à monnaie unique.

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    1. Oui. C'est ce que disent tous les économistes qui n'ont pas encore tiré un trait sur la zone euro. Sur le papier, il n'y a pas d'alternative.

      Mais quelle est la probabilité que l'Allemagne (parce que c'est elle qui est censée payer pour l'essentiel) accepte de jouer le rôle qu'on attend d'elle ? Plus de 150 économistes d'outre-Rhin ont rappelé récemment qu'elle était proche de zéro.

      La théorie, c'est donc la création nécessaire d'une union de transferts. Et ceux qui prétendent que des transferts limités dans leur ampleur et dans leur durée suffiront vivent sur un autre monde ou cherchent à tromper les crédules.

      La réalité, c'est l'impossibilité de cette union dans l'Europe telle qu'elle est. Si le principe de réalité dominait, on aurait déjà mis en place depuis longtemps un plan de dissolution coordonnée, plutôt que d'attendre une dissolution dans le chaos.

      YPB

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    2. "Plus de 150 économistes d'outre-Rhin ont rappelé récemment qu'elle était proche de zéro."

      Lesquels et depuis quand les économistes ont une boule de cristal concernant les décisions politiques ?

      L'Allemagne y perdrait beaucoup à une désintégration de la zone Euro car démembrement de Target 2, nécessité pour ses entreprises d'une couverture de change pour ses exportations dans l'ex zone euro, réévalution massive de sa monnaie...

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    3. Quels économistes se sont opposés publiquement au plan Macron qu'ils qualifient d'"union de la dette" (ce qui veut dire "horreur inqualifiable" et "péché capital" dans la langue des économistes ordolibéraux) ? Pourquoi me poser cette question ? Vous ne suivez donc pas l'actualité économique allemande (ironie inside...) ? Ou vous êtes trop paresseux pour chercher ?

      Comme je suis bon prince et que je pense à d'autres lecteurs, je vous aide. La source est ici, liste des signataires de l'appel en prime, parmi lesquels des pointures comme Hans-Werner Sinn et Jürgen Stark, ancien membre du directoire de la BCE : http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/eurokrise/oekonomen-aufruf-euro-darf-nicht-in-haftungsunion-fuehren-15600325.html

      Mais je ne me fais aucune illusion sur votre intention de tenir compte des sources que je cite... J'ai l'habitude de le faire pour la beauté du geste.

      Effectivement, d'autres économistes sont en désaccord, mais ce ne sont pas forcément ceux qu'écoutent les milieux politiques et les milieux d'affaires. Marcel Fratzscher, par exemple, a fait connaître son opposition sur son compte Twitter, mais c'est un hétérodoxe, politiquement plutôt de gauche, qui fustige aussi la politique économique responsable de la montée des inégalités en Allemagne et s'est fait incendier par la presse conservatrice pour ce motif. Une dissolution de la zone euro sera une décision politique, mais elle sera éclairée par des motifs économiques. On n'a guère l'habitude de plaisanter avec ces questions en Allemagne et de préconiser des choix économiques absurdes sous prétexte qu'ils seraient plaisants pour les partenaires de l'Allemagne.

      Quant à prétendre que l'Allemagne a beaucoup à perdre à une sortie ou une désintégration de la zone euro, c'est une thèse mainstream qui a été contestée par des économistes allemands et pas des moindres, depuis au moins 2013 (déclaration à Die Welt de Kai Konrad, conseiller du ministère allemand des Finances, le 17/08/2013). Hors d'Allemagne, Stiglitz, qui veut sauver l'euro, préconise la sortie de l'Allemagne comme la seule solution en cas d'impossibilité de créer, avec l'Allemagne, les institutions susceptibles de faire mieux fonctionner l'eurozone (un truc du genre du plan Macron rejeté par les 154).

      Donc non, personne n'a de boule de cristal. Mais ce n'est pas plus vrai des europessimistes que de ceux qui se sont convaincus hier que la zone euro apporterait luxe calme et volupté en Europe et qui restent persuadés aujourd'hui qu'elle est réformable.

      YPB

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    4. "On n'a guère l'habitude de plaisanter avec ces questions en Allemagne et de préconiser des choix économiques absurdes sous prétexte qu'ils seraient plaisants pour les partenaires de l'Allemagne."

      La preuve que si, puisque la politique économique de l'Allemagne est absurde depuis longtemps.

      Vous êtes une farce ambulante, votre article concerne des économistes allemands et l'enseignement-recherche en économie allemands sont de piètre qualité depuis la religion de l'ordo libéralisme car les économistes allemands de premier rang sont tous partis d'Allemagne à l'époque du nazisme. Résultat, il ne restait en Allemagne plus que des économistes seconds couteaux à la fin de la 2WW.

      Les allemands sont de bons microéconomistes ou industriels, mais de très mauvais macroéconomistes.

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    5. Vous avez une fois de plus perdu une occasion de vous taire… Oubliez un instant vos réflexes de troll et donnez-vous la peine de lire réellement ce qui est écrit.

      Où voyez-vous que je donne raison à ces économistes ? Ils parlent au nom de l'intérêt de l'Allemagne, ce qui est le dernier de mes soucis. Je constate seulement que les milieux politiques et économiques allemands sont à l'écoute de ces gens-là, aussi médiocres qu'ils puissent être par ailleurs, à supposer que l'on vous suive sur ce point. De ce fait, il n'y aura jamais de consensus dans ces mêmes milieux dirigeants allemands pour accepter la mise en œuvre de cette union de transferts que d'autres réclament à corps et à cri.

      Ces économistes ne prétendent pas que la zone euro peut survivre sans cela. Ce n'est tout simplement pas leur problème. Leur problème est qu'ils ne veulent pas d'une telle solution pour l'Allemagne : elle est « absurde » selon leurs critères. Le courant mainstream au sein de la communauté des économistes allemands est constant depuis presque une décennie dans son refus de l'idée dont on nous dit qu'elle seule peut sauver la zone euro. L'arrivée au pouvoir de Macron n'y a rien changé. Les Allemands n'arrivent pas à sortir de ce que Jean Pisani-Ferry a appelé une « dangereuse obsession » :

      « Les responsables politiques allemands et les faiseurs d'opinion examinent presque toutes les propositions de réforme européenne à travers le prisme de la redistribution. Des initiatives qui ne sont pas destinées à déboucher sur des transferts structurels sont systématiquement disséquées afin de vérifier qu'elles ne se transformeront pas en distributeurs automatiques de subventions aux autres États membres de l'UE. Ainsi les Allemands ne considèrent-ils souvent pas un budget commun comme le moyen de financer ensemble des biens publics, par exemple la recherche ou les infrastructures, mais comme un dispositif qui aboutira à contraindre l'Allemagne à couvrir les dépenses des autres pays. » (https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/la-dangereuse-obsession-de-l-allemagne-757711.html).

      Dans un article publié en février dernier, Hans-Werner Sinn estimait que la fenêtre d'opportunité pour prélever sur les contribuables de l'Europe du Nord de quoi financer les déficits de ceux du Sud se fermerait d'ici une décennie, pour des raisons démographiques. Il concluait ironiquement : « That means anybody looking to tap the resources of northern European taxpayers will need to do so soon, before it is too late. Dépêchez-vous, Monsieur le President! » (https://global.handelsblatt.com/opinion/road-european-transfer-union-882894).

      En mai 2017, Clemens Fuest, président du très influent institut de recherche économique Ifo, avait réclamé que l'on laisse à E. Macron le temps de faire ses preuves et de développer ses propositions de réformes pour l'eurozone. Mais sa conclusion laissait transparaître son opposition à la mise en place d'une union de transferts : « The eurozone needs a system for dealing with major shocks, not permanent redistribution » (https://www.ft.com/content/d2af3178-3ed9-11e7-82b6-896b95f30f58).

      Fuest a été encore plus précis en octobre suivant : « Euro parliament, euro zone budget, European finance minister - all those things won’t solve the problems of the euro zone but rather aggravate them […] », rajoutant à propos du projet de mise en place d'une union de transferts « This is dangerous. If we look at what happened in Catalonia, we get a taste of what threatens the euro zone should we turn this currency union into a so-called transfer union: small and wealthy countries will say ‘goodbye’ » (https://www.reuters.com/article/us-germany-economy-reforms/transfer-union-could-spell-end-of-euro-zone-ifos-fuest-idUSKBN1CG103).

      YPB

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    6. " il n'y aura jamais de consensus dans ces mêmes milieux dirigeants allemands pour accepter la mise en œuvre de cette union de transferts que d'autres réclament à corps et à cri."

      Pourtant, c'est déjà ce qui a été fait avec diverses mesures comme le MES...

      L'Allemagne pratique déjà la péréquation en son sein et l'a pratiqué massivement avec l'ex-Allemagne de l'Est, à tel point que des politiciens des régions riches économiquement ne veulent subventionner des régions comme Berlin.

      Et je vous répète que les économistes ne sont pas les politiques, que vous n'avez aucune boule de cristal, que l'Allemagne a toujours fini par plier quand elle était trop hégémonique en Europe.

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    7. Le MES ? De la roupie de sansonnet à côté de ce que pourrait coûter à l'Allemagne, sur une durée indéterminée, un véritable fédéralisme budgétaire.

      « L'Allemagne pratique déjà la péréquation en son sein et l'a pratiqué massivement avec l'ex-Allemagne de l'Est »

      C'est LEUR pays. Il s'agit de LEURS compatriotes. Vous ne voyez vraiment pas où est le problème ou vous faites semblant de ne pas comprendre que pour un Allemand il y a légitimement une différence entre payer d'une part pour des compatriotes et financer d'autre part les besoins d'étrangers que la presse allemande présente au quotidien comme des parasites, des incapables, des fraudeurs et des fainéants ? Et il y aurait beaucoup à dire sur les conditions économiques et sociales de la réunification allemande : on ne saurait la réduire à une belle histoire de solidarité aboutissant à la diffusion à l'est de la prospérité occidentale (voir le livre de Vladimiro Giacchè : https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/l-ex-rda-est-un-mezzogiorno-au-centre-de-l-europe-509960.html). Enfin, les Allemands ne veulent pas abdiquer la souveraineté fiscale de leur Parlement au service d'un objectif qu'in fine ils pensent impossible à atteindre. Les eurosceptiques n'ont pas de boule de cristal ? Leurs adversaires non plus, alors qu'ils demandent aux autres de s'engager en toute confiance dans un pari risqué.

      « l'Allemagne a toujours fini par plier quand elle était trop hégémonique en Europe »

      Quel humour ! On découvre un nouvel aspect de votre personnalité… Parce que c'est bien de l'humour, rassurez-moi ?

      Ils ont fini par plier, certes. Il a fallu tout de même deux guerres mondiales. Vous trouvez que c'est peu ? De plus, il ne s'agit pas ici de plier devant un caprice de la France ou de l'Italie pour leur faire plaisir, mais de déterminer si un pays démographiquement déclinant et obsédé par la question du financement de ses retraites, au point de préférer lui sacrifier d'autres dépenses essentielles (infrastructures, éducation, armée…), doit assumer de porter sur ses épaules la survie parfaitement hypothétique de l'euro.

      Les économistes ne sont pas les politiques ? Il se trouve que ces économistes que vous prenez de haut ont l'oreille du patronat allemand, d'une bonne partie de la classe politique et des médias, ainsi que de nombre d'électeurs. Les plus de 60 ans représentent déjà plus de 36 % de l'électorat allemand, poids destiné à s'accroître dans les années à venir. Vous vous bercez d'illusions si vous vous imaginez que des politiciens allemands, crispés sur la défense de la souveraineté du parlement national en matière fiscale (et encouragés en cela par les décisions de la Cour de Karlsruhe : arrêt du 30 juin 2009), comme arqueboutés sur la défense des retraites des seniors, cèderont sur la mise en place d'une véritable union de transferts.

      YPB

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    8. "C'est LEUR pays. Il s'agit de LEURS compatriotes."
      et
      "Et il y aurait beaucoup à dire sur les conditions économiques et sociales de la réunification allemande : on ne saurait la réduire à une belle histoire de solidarité aboutissant à la diffusion à l'est de la prospérité occidentale"

      En peu de lignes où vous vous contredisez, vous avez démontré l'aburdité de votre pathétique tentative de démonstration.

      "Leurs adversaires non plus, alors qu'ils demandent aux autres de s'engager en toute confiance dans un pari risqué."

      La fin de l'Euro est suicidaire, on a déjà un exemple des conneries souverainistes avec le Brexit qui est train de devenir une catastrophe pour les équipementiers automobile implantés en GB.

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    9. Vous avez un gros problème avec la subtilité, n'est-ce pas ?

      Il n'y a aucune contradiction dans le fait de remarquer que les Allemands sont prêts à faire des efforts pour des compatriotes qu'ils ne feraient pas pour des étrangers, tout en signalant par ailleurs que cette solidarité, si elle est considérée comme légitime, donc politiquement acceptable, n'en connaît pas moins des limites. Le fait de constater, études approfondies à l'appui (vous savez, la bibliographie que moi je lis et que vous ignorez…), que les efforts en faveur de l'Allemagne orientale n'ont pas suffi, près de trente ans plus tard, à combler le fossé existant entre l'est et l'ouest, ne rend pas optimiste sur ce qui pourrait découler, sur le plan politique comme économique, des transferts européens que vous appelez de vos voeux.

      L'exemple de l'ex-Allemagne de l'Est va parfaitement dans le sens du scepticisme que j'avance sur les miracles à attendre d'une union de transferts. C'est vous qui vous enfoncez dans une absurdité avec votre prétention à comparer les relations entre États ou régions au sein d'une même nation (la Californie et le Missouri, la Bavière et le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) dont les habitants sont des concitoyens, avec les rapports entre États-nations, certains multiséculaires, dans un ensemble comme l'eurozone, dont les peuples sont des étrangers les uns pour les autres. Au sein d'une même nation, les relations entre les entités régionales ne sont pas simples. Les Lombards estiment que les « Napoli » leur coûtent trop cher. Les länder les plus riches estiment trop payer pour les autres. Mais bon an mal an, cela tient. Comment ces difficulés ne seraient-elles pas exacerbées dans un cadre où les solidarités nationales sont absentes et la légitimité démocratique en berne ? Chaque crise au sein de l'UE ou de l'eurozone vient nous le rappeler.

      Sur le Brexit, c'est vous qui faites le coup de la boule de cristal après l'avoir dénoncé chez autrui. Vos prévisions d'apocalypse imminente apparaissent grotesques dès lors qu'on les confronte aux nombreux posts où vous avez rappelé sur le ton le plus péremptoire que le Brexit n'avait encore eu lieu, ce qui interdisait toute anticipation de ses conséquences. Mais évidemment vous n'appliquez ce constat qu'aux prévisions de vos contradicteurs, pas aux vôtres…

      Un minimum de bon sens conduirait à considérer que les conséquences du Brexit sont à envisager globalement et sur le long terme. Les difficultés actuelles de l'économie britannique ne peuvent en aucun cas être réduites aux conséquences d'un processus qui est à la fois récent et inachevé. J'adhère tout à fait à qu'en a dit récemment William Mitchell en conclusion d'une longue étude sur l'impact des choix économiques de ces dernières années en Grande-Bretagne :

      « What is happening in Britain now is mostly the result of nearly a decade of poorly contrived macroeconomic policy and has little to do with what happened in June 2016 when the British people exercised their democratic right and made a sound judgement to get out of the dysfunctional, corporatist mess that the European Union has become.
      Whether Brexit turns out to be a bad thing for the UK will not be the result of severing ties with the corrupt and dysfunctional European Union. It will all be down to the policy positions that the British government takes. » (http://bilbo.economicoutlook.net/blog/?p=39457).

      YPB

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    10. "l'Allemagne a toujours fini par plier quand elle était trop hégémonique en Europe"

      El Alamein, Stalingrad, Koursk, Berlin… C'est irréfutable : ils finissent toujours par céder quand on le leur demande gentiment.

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    11. @ Anonyme 8h51

      Outre le fait d’être totalement irréaliste (cf déclarations allemandes depuis des années), ce serait totalement insuffisant. Cela n’avait pas été suffisant pour la Tchécoslovaquie, alors, pour une zone euro bien plus diverse… Le MES, une union de transfert : c’est absolument ridicule. Cela n’a pas grand chose à voir. Vous confondez budget et couverture de risque. Mieux, les mécanismes du MES ont été conçus pour protéger l’Allemagne le plus possible

      @ YPB

      Merci

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  2. A propos des marchés financiers il faut toujours se rappeler ce qu'en disait un ex-patron de la Fed : irrationnel et exubérant. Donc ne jamais s'y fier ou alors pour faire le contraire de leur tendance.

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  3. Il y a, eu en 1981 en Italie une décision politique importante qui a retiré à la banque centrale italienne la possibilité d’intervenir directement sur le marché primaire pour acheter des titres d’État, c’était même une obligation pour elle de le faire. Voir ce lien intitulé « Banque d'Italie-Trésor: le divorce le plus cher dans l'histoire de l'Italie » :

    https://scenarieconomici.it/banca-ditalia-tesoro-il-divorzio-piu-caro-della-storia-ditalia-di-ilaria-bifarini-e-palma/

    Du fait de la forte hausse des taux d’intérêts qui a suivi cette décision, la dette italienne qui était de 142 milliards de 1981 (58% du PIB) a été doublée en trois ans; triplée en 4 ans (429 milliards), dépassant 1000 milliards d’euros en 1994, soit 121% du PIB. La décision de retirer cette fonction à la banque centrale italienne était précisément en relation avec les engagements européens de l’Italie, en relation avec sa participation au SME, un premier système Bancal mis en œuvre par nos politiciens européens précédent le deuxième système bancal de l’Euro. Le SME avait explosé en 1992-1993 sous la pression des marchés financiers :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_mon%C3%A9taire_europ%C3%A9en

    Aujourd’hui l’Italie doit toujours faire avec le cadre européen, sauf si elle devait appliquer le plan B de Paola Savonna pour la sortir de l’Euro, lequel prévoit le retour à la situation antérieure à l’année 1981 (page 67 du plan B, page 71 dudit plan est également prévu la remise en place de l’institut de reconstruction industrielle afin de fournir l’assistance technique et financière aux entreprises en difficulté qui serait sans doute interdite par les règles européennes).

    https://scenarieconomici.it/il-piano-b-per-litalia-nella-sua-interezza/

    En fait ce plan B de sortie de l’euro ne sera sans doute pas appliqué. Une telle sortie ne fait pas partie du programme commun de gouvernement des deux partis et de toute façon il serait bloqué par l’actuel président de la république italienne. Donc on va vers une situation de crise dont la solution pourrait être soit la démission de l’actuel gouvernement, soit sa soumission complète aux exigences européennes. Je viens de regarder le 10 ans italien, après une période d’accalmie, il est de nouveau en forte hausse +7,57% actuellement. Ce n’est sans doute qu’une question de quelques mois avant des décisions importantes que sera contraint de prendre l’actuel gouvernement italien.

    Saul


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    1. Presque 10% de hausse à la clôture. Naturellement un État qui a la souveraineté monétaire comme le Royaume-Uni lui ne craint pas les marchés financiers sur les taux souverains. Il a les moyens de les calmer sur ce sujet.

      Saul

      Saul

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  4. https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/accuse-d-ingerence-l-ambassadeur-americain-en-allemagne-sous-pression_2014421.html

    L'ambassadeur américain a provoqué un tollé à Berlin en faisant connaître son intention de soutenir les conservateurs partout en Europe. On crie à l'ingérence.

    Traduction : pour les européistes, intervenir dans les affaires intérieures de l'Italie en faisant savoir qu'il y a un bon (pro-européen) et un mauvais (populiste) vote démocratique, c'est cool, parce que c'est dans l'intérêt de l'Europe et parce que l'Italie n'est pas – du point de vue allemand – un pays sérieux avec lequel on a à prendre des gants ; intervenir dans les affaires de l'Allemagne c'est mal, parce que c'est un grand État souverain qui n'a pas à se laisser influencer, serait-ce même par un allié…

    YPB

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    1. On peut aussi rappeler les réactions de l'ambassadeur de France à Washington à la fois au Brexit et à l'élection de Trump ("la fin d'un monde", etc).

      https://www.huffingtonpost.fr/2016/11/09/resultat-de-election-americaine-gerard-araud_a_21602005/

      Et celles de l'Allemagne lors des présidentielles de 2012 et 2017 :

      https://www.lemonde.fr/europe/article/2017/04/29/angela-merkel-emmanuel-macron-s-il-est-elu-sera-un-president-fort_5119960_3214.html#meter_toaster

      http://www.lepoint.fr/societe/presidentielle-merkel-recevra-fillon-mais-exclut-de-voir-le-pen-20-01-2017-2098765_23.php

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  5. Merkel a répondu aux propositions de Macron dans un entretien accordé le 3 juin au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/kanzlerin-angela-merkel-f-a-s-interview-europa-muss-handlungsfaehig-sein-15619721.html). Sur un ton mesuré, c'est clairement non à tout ce qui pourrait ressembler à une union de transferts permanente. Les 154 économistes qui avaient appelés à dire « Nein ! » au plan Macron doivent être satisfaits…

    Il est amusant de comparer le compte-rendu qui en est fait dans la presse anglo-saxonne eurosceptique, qui présente la réponse de Merkel comme un camouflet (« ‘Germany MUST have last word’ Macron SWEPT AWAY by ruthless Merkel in EU clash »), et le commentaire d'un journal pro-européen comme Le Monde qui décrit la réponse allemande comme « prudente » :

    https://www.express.co.uk/news/world/969624/EU-reforms-Merkel-Macron-EU-news-eurozone-budget-EU-budget

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/04/europe-les-reponses-prudentes-de-merkel-a-macron_5309221_3232.html

    YPB

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  6. La construction européenne, c'est une construction de riches, faite par les riches, pour les riches.

    En revanche, la construction européenne, c'est une machine à appauvrir les pauvres.

    Depuis 1998, le patrimoine des 10 % des Français les plus riches a augmenté de 113 % !

    Depuis 1998, le patrimoine des 20 % des Français les plus riches a augmenté de 105 % !

    Et pour les pauvres ?

    Depuis 1998, le patrimoine des 20 % des Français les plus pauvres a baissé de 14 % !

    Depuis 1998, le patrimoine des 10 % des Français les plus pauvres a baissé de 31 % !

    Source : le site de l'INSEE

    https://screenshots.firefox.com/S7P4HYO1D6B561Me/www.lemonde.fr

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  7. Et revoilà l'Herblay qui nous fait de la discrimination positive sans le savoir, en sautant comme la misère sur le monde sur tous les points de vue Figaro Vox écrits par des "issus de".

    Une manière de s'auto-persuader que sa politique de l'autruche est la bonne, sans doute...

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    1. @Anonyme 7 juin 11:32

      Anti-immigrationniste, je trouve pourtant vos interventions stupides, lassantes de répétitivité stérile comme celles que pourrait rédiger un programme informatique, et assez veules moralement. Au total, parfaitement contre-productives. Vous avez le niveau de réflexion de ceux qui se persuadaient, dans les années Trente, que le fascisme était la réponse à la menace communiste. Les gens comme vous, obsédés comme de tristes maniaques du seul souci de noter l'origine et la couleur de la peau des gens (d'où votre aigreur contre Laurent Herblay, qui ose citer Fatiha Boudjelat), sont les idiots utiles parfaits de ceux qu'ils prétendent combattre.

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    2. Merci. Elle a écrit un très bon livre

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  8. Article : Le populisme italien menace-t-il la stabilité de la zone euro ?

    https://www.contrepoints.org/2018/06/07/317666-le-populisme-italien-menace-t-il-la-stabilite-de-la-zone-euro

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  9. @ Saul

    Un grand merci pour cette information. Je ne suis pas très optimiste également, sur l’Italie à court terme au moins

    @ YPB

    Merci

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