samedi 25 janvier 2020

L’invasion publicitaire toujours plus insupportable de l’anglais


Choose France, Unboring the future, For all your livres : ces dernières semaines, nous avons eu droit à de nouveaux exemples du refus de l’emploi du français par le président de la République et deux des marques les plus emblématiques de notre pays. Un choix tout aussi choquant que contre-productif, qui ne devrait pas être possible dans un pays qui défend véritablement sa langue.




Défendre son identité ou choisir le globish ?



Bien sûr, la tendance n’est malheureusement pas nouvelle : j’en parle au moins depuis 2013. Mais la capacité d’une partie des élites à préférer le globish plutôt que le français pour leur communication n’en reste pas moins stupéfiante. Macron n’est pas le dernier dans le refus de la défense de notre patrimoine linguistique au profit du sabir des élites globalisées, lui qui propose aux investisseurs étrangers de choisir la France, mais surtout pas en français ! Pourtant, je ne pense pas que dire « Choisir la France » soit incompréhensible. Au pire, il serait toujours possible de traduire en-dessous pour assurer la compréhension de ceux qui en auraient besoin, en anglais, mais pas uniquement.


Un tel choix est particulièrement symbolique : ici, Macron vante une France globalisée, qui en vient même à délaisser sa propre langue, qui rayonne pourtant loin de l’hexagone, pour le seul sabir du monde des affaires globalisées. Et ce monde, loin d’être ouvert aux autres, semble donc réclamer un seul moyen de communication et aucun autre ne semble devoir subsister. Tout doit être subordonné à la compréhension de l’ensemble des élites globalisées. Pourtant, elles ont probablement la capacité de comprendre le sens de « Choisir la France », ou alors de lire une des traductions en plus petit caractère, qui gagneraient à couvrir un spectre bien plus large que cette représentation étriquée.



Malheureusement, Macron n’est pas le seul à oublier le français. De grandes marques françaises pourtant emblématiques de notre pays communiquent en France en anglais. Comme Danone, qui vend Evian avec le slogan « Live Young » ou Actimel avec « Stay strong », Peugeot, dont le slogan de marque est « Motion and emotion », propose désormais un futur qui ne soit pas ennuyeux, ou « Unboring the future » pour vendre ses nouvelles 208 et 2008. Et la nouvelle Clio de Renault a rejoint la cohorte globish en proposant de vivre toutes ses vies en anglais, ou « Live all your lives » ! Il faut noter dans ce dernier cas que le français n’est même pas plus long et moins impactant en communication.



Difficile de ne pas voir un lien de cause à effet entre la crise des grandes marques et le choix du globish pour communiquer : n’est-il pas évident que ces choix créent une distance entre la marque et ses possibles consommateurs ? Qui plus est, dans le cas de l’automobile, les acheteurs ont en moyenne plus de 50 ans et n’habitent pas forcément les métropoles… Les raisons de cette utilisation sont simples : le caractère plus économique de créer une campagne globale, pour tous les pays, qu’il n’est même pas nécessaire de traduire localement dans une autre langue, mais aussi probablement, une forme de déconnexion de plus en plus marquée de ce que sont les français aujourd’hui.



Cette utilisation du globish devrait être interdite de manière beaucoup plus stricte que ne le fait la trop permissive loi Toubon. Il n’est pas normal que nous nous voyons imposer une langue qui n’est pas la nôtre, au mépris de notre culture et d’une partie de ce qui fait que nous faisons société. Le plus effarant est que, dans ce domaine, plus de règles profiteraient probablement aux annonceurs…

32 commentaires:

  1. Ajoutons que le Globish est une ignoble bouillie pour les vrais anglicistes.

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  2. Merci Laurent de parler de globish et non d'english. En effet, pour celles et ceux qui connaissent et pratiquent la langue anglaise, celle-ci est une belle langue, elle est ludique à apprendre, son apprentissage procure un réel plaisir (faut-il qu'elle soit bien enseignée). Apprendre une langue c'est comme s'entraîner à un sport, cela se travaille régulièrement et demande des efforts. Encore plus si vous ne pouvez pas passer quelques années dans le pays dont vous apprenez la langue. On s'imagine que l'anglais ça roule tout seul. Bah non...perso' il y a environ 12/13 ans je me suis retrouvée sur un poste à l'international avec échanges écrits, oraux en anglais. On m'a vendu le poste en me disant: " ne vous prenez pas la tête avec l'anglais, le niveau demandé c'est plus du globish." Et c'est là où on se plante. Quand vous êtes à l'international outre le vocabulaire technique et professionnel concernant votre secteur que vous devez connaître, si vous ne maîtrisez pas un très bon anglais (pour donner quelques exemples : phrasal verbs, prététrit, présent progressif et continue et des expressions idiomatiques style anyway, you knowu, it works etc...) vous êtes dans la mouise. Et les pays qui négocient le mieux à l'international sont ceux qui ont compris que le globish est inutile. Sans compter pour les Français.es...l'utilisation que nous faisons de l'anglais dans notre français courant nous amenant à créer des anglicismes que les Anglais (Américains ou Canadiens) ne comprennent pas car ils ne connaissent pas. Anecdote qui m'est arrivée une fois en plein groupe de travail avec des Anglais. La réunion se conclut et un des participants doit organiser la prochaine réunion. Je me porte volontaire. Et j'explique à mes collègues que I am going to send you the planning. Et là...silence très poli et un collègue anglais d'un certain âge me dit gentiment "what is "planning" ?Je reste scotchée car pour moi planning signifie planning et comme c'est anglais car du verbe to plan, les Anglais comprennent. Et là le même collègue très bienveillant me dit : ah !!! schedule or agenda. Et de m'expliquer que le verbe to plan existe bien en anglais mais qu'en revanche le mot "planning" est un francisme pour les Anglais et n'est pas employé en anglais donc le sens n'est pas compris.
    Depuis ce poste je prends des cours d'anglais et je suis arrivée à un bon niveau. Et quand j'ai repris des cours d'anglais j'ai dû reprendre les bases et une fois les bases remises à jour j'ai pu aller vers un vocabulaire plus technique, juridique et professionnel.
    Sylvie

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    1. Témoignage intéressant. N'y voyez qu'une curiosité légitime, mais vous avez le même style (pas de paragraphes) et les mêmes expressions que Corinne (le "perso'", en particulier, qui n'est pas si courant) que Corinne qui s'exprimait ici : http://www.gaullistelibre.com/2020/01/les-mauvais-comptes-de-la-reforme-des.html?showComment=1579689500041#c7316604322512475611. Hasard ou usage malicieux d'hétéronymes à la Pessoa ? ;)

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    2. Ahhhh....je ne savais pas que perso' n'est pas courant. Je croyais que c'était assez commun. Moi j'ai chopé le tic à force d'échanger des textos et autres messages ultras rapides et pas très soignés avec mes neveux et nièces et ma progéniture. Ils collent des perso' à longueur de conversations et de messages. D'ailleurs, quand je l'utilise à l'oral souvent certains membres de mon entourage relève pour mieux me mettre en boîte.( ah ouais mais tu vois perso' moi :-))))).
      Donc je suis flattée que vous ayez pu penser que je fais un usage malicieux d'hétéronymes à la Pessoa car lisant le père de l'intranquilité en portugais dans le texte ;-))) !
      Bonne soirée (pluvieuse !?)
      Sylvie

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    3. J'ai oublié de préciser que outre le perso' chopé auprès des jeun's de ma famille, je me suis aussi mise à faire un usage agaçant des signes style ;-)))), <3 ou -( etc...
      Aussi, je critique le recours excessif des mots en anglais et pareil j'en colle dans pas mal de cas. Je ne parlerai pas du verlan, venant d'une banlieue en ZEP. Le verlan ne date pas d'aujourd'hui.
      Quant à l'absence de § moi c'est pour économiser l'espace mais vous avez raison ce serait plus clair si j'en faisais.

      Sylvie ;-))

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    4. Je suis l'auteur du post anonyme de 12:44. Je suis presque déçu pour les hétéronymes... Ceci étant, rassurez-vous, tant que vous n'imiterez pas la Molly Bloom de Joyce en supprimant la ponctuation, vous resterez lisible...

      Et je vous tiens compagnie pour les ;-)

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    5. Merci pour votre message ;-) !
      Sylvie

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    6. Vu que le français est issu de nombreux mots latins et grecs, faut il fustiger le latin et le grec ?

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    7. Sachant que le latin était la langue internationale en Europe médiévale et que le français était la langue diplomatique en Europe du XVIII ème siècle. Ces combats d'arrière garde sont à mourir de rire.

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    8. Merci Sylvie pour votre témoignage.

      A mon tour de raconter une petite histoire professionnelle. Je suis avocate. En 2014, je bossais dans un cabinet qui participait à des colloques et séminaires portant sur des thématiques comme la comparaison des procédures pénales, les enquêtes, la fraude etc...

      Une fois, j'ai été envoyée dans un de ces colloques en province. Le colloque portait beaucoup sur le droit comparé et la comparaison des procédures sur le judiciaire et pénal en particulier avec les pays anglo-saxons. (Le Royaume-uni et les Etats-unis).

      Il y avait des avocats, des juges, des policiers et des fonctionnaires d'autres ministères et on avait aussi des huissiers ou encore des notaires.

      Un fonctionnaire d'un des ministères invités (pas un juge, pas un policier) avait une intervention à faire. Il était possible de faire les interventions en français car il y avait interprètes-traducteurs. Ce fonctionnaire s'est entêté à vouloir faire son intervention en anglais.

      Sauf que le monsieur en questions parlait un anglais par moments plutôt bien et très souvent globish. Mais le pire le monsieur ne connaissant pas l'organisation du système juridique et judiciaire des pays invités s'est enfoncé à traduire littéralement police judiciaire, enquête judiciaire , justice administrative du français à l'anglais (judiciary police or investigation, administrative justice et en plus du judicial à toutes les phrases). Dans la salle un silence de plomb. Il y a eu une pause. Et là pas mal des convives américains et anglais sont venus nous voir car...ils ne comprenaient pas grand chose à l'intervention du monsieur. Car dans le système anglo-saxon on ne parle parle pas de judiciary ou judicial mais plus de criminal. Quant à la justice administrative, ils ne connaissent pas car très français. On leur a expliqué et le président du colloque est allé le voir le monsieur pour lui dire avec beaucoup de diplomatie de revenir au français. Il n'a pas voulu.

      Au final, sa prestation a été la plus mal évaluée car pas comprise dû à ces fautes de traduction littérale mélangée à du globish. Or, il aurait pu faire son intervention en français et il aurait certainement beaucoup intéressé l'auditoire.

      Tout ça pour dire, que nous utilisons à tour de bras des mots anglais sans en connaître vraiment le sens anglais profond. On est persuadé que le globish tout le monde comprend, connaît que cela permet tout. Finalement non ! l'anglais reste une langue à part entière avec toutes ces subtilités, ces sens cachés, ces sens techniques, ces concordances de temps, ces apports en mots étrangers (et en matière juridique le français a donné beaucoup de vocabulaire au droit et administration anglo-saxon)etc...l'anglais n'est pas du globish ni une pub' de je sais pas quoi.

      Marie

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    9. Un combat d'arrière-garde la défense du français ? Comme si l'anglais de HEC ou de Sciences Po était porteur de valeurs culturelles équivalentes à ce que véhiculaient le latin et le français autrefois... La domination du français comme langue de culture a produit l'Histoire de ma vie de Casanova ou l'Amoureuse initiation de Oskar Wladislaw de Lubicz Milosz. Il faut vraiment être d'une inculture crasse pour faire le moindre parallèle avec la diffusion mondiale d'une bouillie linguistique comme le globish. Tu parles d'un processus d'avant-garde ! Macron successeur de Guillaume Budé, on y croit très fort : https://www.huffingtonpost.fr/entry/avant-le-sommet-de-la-francophonie-emmanuel-macron-perfectionne-son-franglais_fr_5c92a47be4b0ab349ef66302

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    10. @Marie

      Pourquoi des huissiers et des notaires invités ?

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    11. "Comme si l'anglais de HEC ou de Sciences Po était porteur de valeurs culturelles équivalentes à ce que véhiculaient le latin et le français autrefois..."

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Latin_de_cuisine

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    12. @ Anonyme 28 janvier 2020 à 13:03

      car :
      - les huissiers de justice peuvent porter des signalements/décisions judiciaires;
      - les notaires peuvent émettre des titres exécutoires avant l'émission d'une décision judiciaire.

      Ces sont 2 exemples. Lors de la conférence les notaires, inconnus dans le monde anglo-saxon (du moins comme nous le concevons en droit romain) et les huissiers (connus notamment chez les anglais) faisaient partir d'un cheminement dans la comparaison des droits.

      Marie

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    13. @ Sylvie et Marie,

      Merci pour vos témoignages. En effet, le problème de cette domination de l’anglais, notamment dans les négociations internationales, c’est que les non anglophones de naissance partent avec un désavantage sur les anglophones de naissance, et cela peut peser sur des textes qui sont signés et pas pleinement compris. En cela, l’usage de plus en plus régulier du seul anglais à Bruxelles est scandaleux.

      @ Anonyme 28 janvier 12:45

      Je pense que le globish est malheureusement porteur de valeurs culturelles, certes au ras des pâquerettes, un anglais McDo. En outre, son usage se fait au détriment du français et en cela, il affaiblit notre culture.

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  3. Communicants et pubards ont été les précurseurs de ce mouvement d'anglicisation. A elle seule, la pub n'explique pas que cela a infusé partout, c'est aussi parce que collectivement nous y consentons, par snobisme, par paresse et conformisme (on utilise les mots qu'on nous donne), et aussi, j'ai l'impression, par sentiment d'infériorité et de sujétion. Comme si le français n'était plus capable d'exprimer la modernité, l'innovation ou même tout simplement l'efficacité.

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    1. Je trouve votre dernière remarque très juste, pour avoir étudié, pour la période de l'entre-deux-guerres, les manifestations de ce sentiment de décalage français au regard de la dynamique de changement de la modernité. C'était à l'époque une thématique assez obsessionnelle dans le débat d'idées. Ladislas Mysyrowicz en a fait, de manière assez discutable à mon sens, une idée-clef de sa thèse sur les origines de l'effondrement militaire français de 1940.

      YPB

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    2. D'un père français et d'une mère anglaise, je me contrefous de vos polémiques. J'ai toujours trouvé aussi ridicules également les petits franchouillards issus des écoles de commerce parlant l'anglais avec une prononciation totalement foireuse pour se la jouer anglophone perfect, je préfère l'accent cockney de London à celui de Cambridge ampoulé :

      https://www.youtube.com/watch?v=1WvIwkL8oLc

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    3. Donc votre côté anglais doit préférer le parler titi parisien avec cet accent pointu ?
      Peut-être êtes-vous aussi amateur(amatrice) du verlan du louchebem, du parler marseillais, du parler du Nord etc...etc... loin du français calibré par l'Académie française ?

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    4. @ Anonyme28 janvier 2020 à 05:54

      L'anglais des écoles de commerce françaises est sans aucun rapport avec celui d'Oxford ou de Cambridge et il n'est en aucun cas, pour ce qui est de l'accent, une tentative de singer la Received Pronunciation. Pour cela, il faudrait un minimum d'intérêt, même sous forme de snobisme, pour la culture britannique, ce qui n'est pas le cas. On est loin de l'anglomanie des élites du XIXe siècle qui conduit Vigny à épouser une anglaise et à traduire Shakespeare. Personne à HEC ne cherche à "se la jouer anglophone". L'anglais y est un outil pour faire du fric et afficher à peu de frais son appartenance à une élite hors-sol qui s'imagine avoir vocation à gouverner le monde, pas un moyen de faire croire qu'on a lu Milton ou Ben Jonson dans le texte.

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    5. "Anonyme28 janvier 2020 à 13:47

      D'un père français et d'une mère anglaise, je me contrefous de vos polémiques. J'ai toujours trouvé aussi ridicules également les petits franchouillards issus des écoles de commerce parlant l'anglais avec une prononciation totalement foireuse pour se la jouer anglophone perfect, je préfère l'accent cockney de London à celui de Cambridge ampoulé :"


      Rebel rebel, you've torn your dress
      Rebel rebel, your face is a mess
      Rebel rebel, how could they know?
      Hot tramp, I love you so!

      LOL !!! wesh wesh ma gueule...le mec qui joue la cacaille...

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    6. @ Anonyme 27/1 22:30

      Je suis assez d’accord. Certains y consentent pleinement et le revendiquent, d’autres n’y font pas vraiment attention, mais je pense aussi que beaucoup sont agacés

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  4. Le principe d'une langue vivante, c'est qu'elle est vivante. Donc elle évolue, contrairement aux langues mortes comme le latin ou le grec.

    Question : comment distinguer les bonnes évolutions des mauvaises ?

    Vous avez quatre heures.

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  5. Complètement d'accord avec vous. Le français est en train de devenir une langue morte. On dirait que les gens ont honte de parler français et que ça fait "mieux" de parler anglais.

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  6. Le français est en perte de vitesse dans le monde par manque d'une vraie politique de francophonie. Pour ça il faut de la thune que n'a plus la France depuis X années.
    Par ailleurs, le français (mais que lui) est dégagé par l'anglais.

    2 exemples : Portugal & Roumanie.
    Le français en Roumanie était étudié de façon plus qu'intense à l'école à la triste époque de Ceausescu. Depuis sa chute et la chute de l'empire soviétique les Roumains ont abandonné le français pour...l’anglais.
    Le Portugal avec l'immigration et l'émigration en France on rencontrait partout des gens parlant français. Aujourd'hui cela décline à vitesse grand V car les jeunes portugais et portugaises se mettent tous à l'anglais car ils visent des pays comme l'Angleterre mais aussi le Canada, l'Australie et les Etats-Unis. La France plus trop peut-être un peu plus la Suisse.

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    1. Je ne connais pas la Roumanie. En revanche, je confirme vos propos sur le déclin "vitesse grand V" du français au Portugal. L'étude et le parler français ne date pas de l'immigration:émigration des Portugais vers la France. L'élite portugaise a toujours appris à parler français. Beaucoup sont venus étudier en France (un des plus célèbre, Mario Soares). Avec l'émigration/immigration l'apprentissage du français s'est amplifié. Mes cousins qui ont entre 45 et 55 ans qui ont bénéficié du travail de leurs pères en France (mais aussi au Canada déjà dans les 70-80 et 90's) ont fait des études universitaires et tous notamment les métiers juridiques ou de l'enseignement ont appris le français et le parlent plutôt pas mal (sans venir étudier en France). Mes cousins plus jeunes (entre 25 et 40 ans) le français ? Non, trop compliqué, langue d'une époque révolue au Portugal. L'anglais, l'anglais et encore l'anglais. En 2014 110 000 Portugais et Portugaises ont quitté le pays à cause de la crise éco'. Une grande majorité de diplômés (prof', infirmières mais aussi avocats, ingénieurs etc...). Pas mal ont atterri au Canada, en Australie mais aussi en Angleterre. La France en a accueilli mais ce sont beaucoup plus des emplois moins qualifiés avec toujours le bâtiment en tête. Sans compter le recours aux travailleurs détachés. Sinon en matière de pays francophone : la Suisse. Actuellement dans le cadre du travail je vais régulièrement en Suisse, et les Suisses que je fréquente me disent qu'effectivement ils ont eu une arrivée visible de Portugais.es depuis les années 2010. On les retrouve dans l'hôtellerie, le bâtiment, la vente etc...mais pas que. Les Suisses ne se plaignent pas de l'arrivée de cette immigration qu'ils préfèrent à d'autres. Pourquoi ? Les Portugais.es, ils/elles bossent, s'intègrent bien sans renoncer à leur culture mais sans l'imposer. Certes ils sont plus proches des Suisses romans et italophones (culture latine oblige). Mais cette immigration est vue comme utile, bénéfique et tranquille pour la tranquille Suisse.

      Sylvie

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  7. Alors le Sénégal devrait faire du Wolof sa langue officielle plutôt que le français ?

    A force de limiter fortement l'immigration en France, il est logique que les étrangers préfèrent l'anglais.

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    1. Comparaison d'une stupidité remarquable, qui revient à mettre la France, vieille nation souveraine dotée d'une langue internationale, et le Sénégal, mosaïque ethnique et linguistique (les Wolofs ne représentent pas la moitié de la population, et les autres ethnies ont de puissants motifs de ne pas souhaiter que leur langue leur soit imposée) colonisée jusqu'en 1960.

      L'argument immigrationniste selon lequel il faudrait ouvrir toutes grandes les frontières pour préserver le français comme langue internationale est encore plus idiot. Le français progresse du simple fait de la croissance démographique en Afrique, nonobstant les freins (relatifs) à l'immigration africaine ; il recule dans des pays de l'Union européenne dont les citoyens sont pourtant parfaitement libres de venir s'installer en France. Si le français a reculé depuis le XIXe siècle comme langue diplomatique et de culture en Europe, ce n'est certainement pas du fait du refus de l'immigration. C'est la conséquence d'un moindre rayonnement intellectuel et économique.

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    2. "il recule dans des pays de l'Union européenne dont les citoyens sont pourtant parfaitement libres de venir s'installer en France."

      Vu le niveau de chômage en France, ça n'attire pas grand monde de l'UE qui vont plutôt dans les pays du nord.

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  8. "Vu le niveau de chômage en France, ça n'attire pas grand monde de l'UE qui vont plutôt dans les pays du nord"

    Certes, mais encore ? En quoi cela confirme-t-il la thèse immigrationniste délirante selon laquelle la fermeture des frontières à l'immigration de masse serait responsable du déclin du français dans le monde ? Le recul de la France comme puissance politique, économique et culturelle date de la fin du XIXe siècle (déclin démographique et défaite de 1870), est contemporain de l'immigration de masse de l'entre-deux-guerres et des Trente Glorieuses et a probablement été accentué depuis les années 70, sans qu'à aucun moment la France puisse être définie comme un pays fermé aux étrangers. La génération des Foucault, Sartre, Camus, Barthes, Derrida, Deleuze, Aron, Levi-Strauss, Girard, etc, n'a pas été remplacée par BHL, Zemmour ou Houellebecq. Ce n'est pas en faisant venir en France des Tunisiens ou des Sénégalais que l'on résoudra le problème.

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  9. @ Anonyme 15:08

    Le remplacement d’une langue par une autre n’est pas l’évolution d’une langue il me semble. Et c’est une mauvaise évolution.

    @ Anonyme 19:43 & Sylvie

    Merci pour ces tristes exemples

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  10. "ce sont toujours les esclaves qui parlent la langue de leur maître" (Bretch). Les Young leaders français parlent donc anglais... La trahison linguistique est d'abord une trahison politique.

    Antoine

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