lundi 11 mai 2020

Confinement, risque zéro, intérêt général et communication


Aujourd’hui, la France sort partiellement du confinement mis en place mi mars. Ce confinement a permis de limiter la propagation de l’épidémie, même s’il faut souligner qu’il est un moyen très lourd pour le faire, faute d’en disposer d’autres armes, qui demandaient de l’anticipation. Aujourd’hui, la critique du déconfinement est vive, notamment sur le sujet des enfants. Qu’en penser ?




Prendre les citoyens pour des adultes, et non des enfants



Le débat sur le calendrier et le détail du plan de déconfinement n’est pas prêt de cesser, ce qui est sain d’un point de vue démocratique, le fantasme totalitaire du refus de toute critique étant heureusement tombé. Il faut dire que l’attitude de l’exécutif suscite logiquement un intense questionnement. Entre l’impréparation crasse des débuts (avec un ministre de la santé qui change mi-janvier et une majorité plus préoccupée par les municipales et la réforme des retraites, qui a piraté un conseil des ministres exceptionnel devant être consacré à la crise sanitaire) et les mensonges sur les masques ou les tests, il n’y a pas de confiance des citoyens en la majorité. La sortie très partielle du confinement se fait sous le feu de nombreuses critiques à l’égard de la ré-ouverture des écoles. Y-a-t-il manque de prudence ?



La réponse est difficile et complexe. Si on vise le risque zéro, bien sûr, on pourrait attendre que plus aucun nouveau cas de coronavirus ne soit déclaré, en interdisant toute sortie de chez soi et en approvisionnant directement les ménages en nourriture chez eux, comme à Wuhan. Mais une solution si radicale serait encore plus violente économiquement et éprouvante du point de vue des libertés individuelles. D’ailleurs, personne ne semble la proposer dans notre pays. Et au contraire, on peut se demander si la France n’a pas choisi un confinement presque trop radical, par la durée et l’ampleur, comme l’indique le très fort recul de notre PIB au premier trimestre, -5,8%, le plus fort de la zone euro, plus important encore qu’en Italie et en Espagne, sans même parler de la situation allemande.



Bien sûr, dire que l’on privilégie la santé à l’économie peut être rassurant, surtout dans une époque où la santé a pu être sacrifiée pour plus de profits en de multiples occasions. Mais même si cet argument est utilisé de manière sincère, présenter les choses ainsi n’aboutit-il pas à verrouiller le débat et empêcher toute prise de recul sur les mesures de confinement ? Alors que notre monde produit déjà son lot de « morts de désespoir », les conséquences de la crise économique produite par le confinement ne doivent pas être sous-estimées. Ne sommes-nous pas entrés dans un moment où les décideurs préfèrent aller plus loin qu’il ne serait bon uniquement parce qu’aujourd’hui, mieux vaut pour eux aller trop loin que pas assez, une manière de se couvrir d’autant plus nécessaire qu’ils ont failli au début ?



C’est la question que l’on peut se poser sur la réouverture des écoles. Bien sûr, personne ne veut mettre à risque des enfants, mais certains choix posent question. Certains transports publics ne sont-ils pas bien plus dangereux qu’une école ? Idem pour les grandes entreprises qui rassemblent des centaines de personnes sur le même site. The Economist, avec qui je ne suis pas toujours d’accord, plaide pour ouvrir les écoles en premier. Et l’économie n’est pas au cœur de sa réflexion, avant tout sanitaire et éducative. En effet, les enfants transmettent moins la maladie et elle est relativement peu dangereuse  pour eux, avec une mortalité 2000 fois inférieure aux plus de 60 ans ! Pourtant, ces derniers peuvent déjà faire leurs courses  et seront déconfinés... Le plus important pour l’hebdomadaire est le risque de décrochage éducatif, particulièrement pour le primaire, mais aussi pour les familles au moindre bagage éducatif.



Mais pourquoi la polémique est si vive sur la reprise de l’école, alors que le risque est deux mille fois plus important pour les personnes de plus de 60 ans, pour qui qui rien n’a été mis en place pour limiter leur risque d’exposition ? Ne pourrait-on pas imaginer de tester toutes les personnes qui souhaitent être en contact régulier avec des personnes de plus de 70 ans par exemple, pour réduire leur isolement, mais en essayant de limiter les risques le plus possible ? Pourquoi ne pas tester massivement dans les lieux sensibles d’une certaine taille, comme les écoles ? Il est étonnant que l’exécutif se cantonne à des mesures finalement peu et mal différenciées alors que la situation est bien plus différente démographiquement que géographiquement. Comme si le prix payé en terme de privation des libertés individuelles et d’économie était une forme d’expiation des erreurs passées de l’exécutif



Plus globalement, comme Guillaume Roquette dans le Figaro, je pense que notre société gagnerait à adopter un débat plus adulte entre l’exécutif et les citoyens. N’aurait-il pas été plus sain de dire que nous manquions de masques et de tests pour justifier leur usage très restreint et ainsi expliquer pourquoi ils ne devaient pas être accessibles largement ? Refuser de dire la vérité fracture plus encore le lien entre les dirigeants et le peuple, qui voit sa méfiance envers le pouvoir encore justifiée. De même, les arbitrages entre santé, économie et libertés individuelles devraient être régulièrement débattus aujourd’hui car il s’agit de choix fondamentaux de société. Accepter un débat plus ouvert et plus adulte serait le moyen de re-tisser la confiance entre les français et leurs dirigeants. Aujourd’hui, en l’absence de transparence et du fait de certains mensonges, il n’y a ni confiance ni capacité à débattre ensemble sereinement des choix qui se présentent à nous, ce qui serait pourtant nécessaire.



Au global la communication du gouvernement sur cette crise a été calamiteuse. Entre l’infantilisation ridicule d’un président nous demandant de lire, le déluge de mensonges pour tenter, sans succès, de couvrir les retards de l’exécutif pour nous équiper, puis la toute dernière tentative, ubuesque, d’instituer un Ministère de la Vérité sur le coronavirus, ce gouvernement a été en dessous de tout. Pour couronner le tout, il est même totalement incapable de gérer la simple publication des attestations. Celle pour les déplacements professionnels en transports en commun a été communiquée royalement hier dimanche, la veille de sa date d’application, imposant logiquement de repousser son caractère obligatoire à mercredi… Et celle pour les transports de plus de 100 kilomètres, pourtant nécessaire dès aujourd’hui, était introuvable dimanche soir… Faut-il être surpris devant tant de légèreté d’un tel exécutif ?



Difficile d’avoir une opinion forte sur les options choisies pour ce déconfinement lent et limité. Vrai bon choix sanitaire pris en conscience et de manière rationnelle, ou pure posture politicienne, trop stricte, ou pas assez, d’abord destinée à servir la communication présidentielle ? Le passé et certains angles morts (le traitement des personnes âgés notamment) n’incitent guère à la confiance…

28 commentaires:

  1. La France aurait pu suivre l'exemple de l'Italie, de l'Espagne, du RU qui ne rouvriront les classes qu'à la rentrée de septembre. Certes, certains pays ont fait le même choix que nous, mais ce sont des pays moins touchés par l'épidémie.
    Lorsque vous dites que « les enfants transmettent moins la maladie et qu'elle est moins dangereuse pour eux », c'est là une affirmation qui est loin d'être vérifiée et qui est débattue par les médecins et les chercheurs.
    Dans l'incertitude, le principe de précaution devrait prévaloir.
    De même, je conteste votre affirmation selon laquelle il y a moins de danger à rouvrir les écoles qu'à prendre les transports en commun : car tout dépend des mesures barrières qui sont mises en œuvre. Le problème est que les enfants ne porteront pas de masque et qu'il est très difficile de demander à de très jeunes enfants de respecter les consignes de sécurité en permanence.
    Enfin, je ne vois pas à quoi cela rime de remettre les enfants à l'école dans des conditions telles qu'ils ne pourront pas vraiment apprendre, et cela à quelques semaines seulement des grandes vacances. L'école sera davantage une garderie qu'un lieu d'enseignement.

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    1. @Moi

      Entièrement d'accord avec vous sur l'école. On pourrait rajouter que beaucoup d'élèves devront prendre les transports en commun pour aller dans leur établissement...

      Une première alerte a eu lieu, avant même la rentrée (https://www.france24.com/fr/20200509-covid-19-en-france-inqui%C3%A9tude-apr%C3%A8s-la-d%C3%A9tection-de-nouveaux-clusters-dans-le-sud-ouest) :

      Dans la Vienne, un cluster est "apparu il y a 2 ou 3 jours dans un collège où "des professionnels s'étaient réunis pour préparer la rentrée du 18 mai", a indiqué le directeur général de l'ARS Nouvelle-Aquitaine Michel Laforcade.

      Conséquence : la rentrée a été repoussée au 27 mai dans cet établissement, le collège Gérard-Philipe de Chauvigny, l'un des plus importants du département (environ 800 élèves) où quatre membres de l'équipe ont été testés positifs au coronavirus jeudi et samedi et neuf autres, incluant des personnels de direction et de la collectivité territoriale, placés en quatorzaine, selon le rectorat de Poitiers et la direction de l'établissement.

      De plus les cas de syndromes inflammatoires évoquant la maladie de Kawasaki et apparemment liés à l'épidémie Covid-19 se sont multipliés tout récemment en France, en Grande-Bretagne, aux États-Unis (où trois enfants sont déjà morts). Il y a quelques jours, l'hôpital Necker faisait savoir qu'il accueillait déjà 45 enfants hospitalisés pour ce motif.

      La Corée du Sud, qui a entamé son déconfinement, enregistre une nouvelle hausse du nombre de cas.

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    2. @ Moi et anonyme

      Bien sûr, nous n’avons peut-être pas des certitudes à 100%, mais il me semble tout de même que la majorité des experts soutiennent que les enfants transmettent moins la maladie (en France, de manière anecdotique et peut-être significative, il y avait un cas dans la somme où des enfants n’avaient rien transmis à des dizaines de personnes). C’est ce que soutient The Economist avec plusieurs exemples et études. Sur la dangerosité, c’est clair : il y a très peu d’enfants victimes du Covid, ou même hospitalisés. Cela, c’est totalement vérifié.

      Pas d’accord sur la comparaison école / transport en commun. Certaines stations parisiennes voient 100 000 personnes passer par jour en moyenne. Même à un tiers du flux, cela fait beaucoup de monde, et il suffit que quelques uns ne pratiquent pas les gestes barrières… Les écoles, ce sont des flux beaucoup plus faibles et les enfants semblent moins se transmettre la maladie. OK sur les enfants les plus jeunes, mais si on limite à des petits cercles, on limite le risque.

      Globalement, l’écart de dangerosité selon l’âge pousse à se demander pourquoi nous ne prenons pas des mesures strictes pour les plus de 60 ou 70 ans surtout : le risque pour eux est 2000 (deux mille) fois plus important que pour les enfants. Pourtant, ils sont totalement déconfinés…

      Six mois sans école, c’est très long : n’est-ce pas un risque de décrochage pour certains enfants qu’ils paieront toute leur vie ? Six semaines de cours, c’est assurer la fin de l’apprentissage pour l’année et éviter une coupure si longue que bien des élèves n’auront pas acquis ce qu’ils devaient acquérir.

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    3. Les personnes âgées sont des adultes, et à ce titre elles sont assez grandes pour prendre leurs responsabilités. Limiter leurs déplacements pendant des mois alors que le reste de la société est déconfiné, ce serait de la discrimination, et ce serait probablement retoqué par le conseil constitutionnel.

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    4. Je ne dis pas qu'il faut absolument les confiner, néanmoins, je m'interroge sur le fait qu'il y a un débat pour garder confinés les enfants alors qu'ils sont 2000 fois moins à risque qu'eux. Je trouve cela étrange et cela me semble montrer une forme de dérive du débat. D'autres mesures pourraient être envisagées pour les personnes les plus à risque, dont quelques unes évoquées dans mon papier

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    5. Laurent, être particulièrement sensible au sort des enfants, ce n'est pas étrange, c'est naturel. La notion de risque appliquée à des enfants prend une coloration tout à fait particulière. On peut parler de sentimentalisme, signaler que ce n'est guère rationnel, mais rien n'est plus normal au regard des valeurs culturelles dominantes et du mode de fonctionnement psychologique de la majorité des gens. Le jour où l'on cessera de faire preuve de sentimentalisme à propos du sort des enfants, au nom d'un calcul rationnel sur les risques, il y aura motif à s'inquiéter. Je ne suis évidemment pas en train de dire qu'il faut laisser mourir les personnes âgées parce qu'elles ne comptent pas...

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    6. Bien sûr, c'est naturel. Je le sais et le vis. Mais, pour qui se replonge un peu dans les chiffres, le risque pour les enfants semble vraiment très faible. En fouillant dans les archives, on voit des statistiques chinoises (avec les aléas qu'elles ont) qui ne mentionnent aucun décès pour les moins de 10 ans. Les statistiques italiennes indiquent que les décès pour les moins de 45 ans représentent environ 1% du total des décès.

      N'y a-t-il un biais cognitif, certes logique, mais pas moins en partie irrationnel qui est à l'oeuvre ?

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  2. Il y a beaucoup d'inconnues sur ce virus, la durée d'immunisation de ceux qui ne l'ont plus, sa possibilité de mutation...

    Il y a une différence entre des enfants qui passent plusieurs heures dans une école et une personne âgée qui va faire ses courses en 5-10 minutes dans un commerce, munie d'un masque et éventuellement d'une visière, dont les commerçants portent le masque et sont séparés du client par un écran transparent. Soit 4 écrans postillons possibles pour 5-10 minutes de présence...

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    1. Attention à l'optimisme sur les mesures de sécurité...

      Une épisode vécu dans un supermarché de centre-ville : la caissière, gantée et masquée, attend la sortie de mon ticket ; elle me tourne le dos pour se moucher vigoureusement dans un mouchoir en papier, jette ensuite le mouchoir dans la poubelle (au lieu d'utiliser un sac à usage unique d'ailleurs) et me tend mon ticket... avec les gants qu'elle venait de souiller en se mouchant ! J'ai pris le ticket machinalement et suis parti, complètement estomaqué. J'aurais dû signaler le problème sans doute, parce qu'elle a continué à servir les clients avec les mêmes gants. Si elle était malade asymptomatique, il est impossible qu'elle n'ait pas contaminé d'autres personnes avec ce type de comportement.

      La semaine suivante, je croise dans le même magasin une femme avec un masque baissé. Je trouve cela bizarre, sans plus. À deux mètres de moi, le dos tourné heureusement, elle tousse violemment. Sans mettre la main devant la bouche, ni le visage dans le coude. Elle a dû asperger de postillons le rayon situé juste devant elle. Comme quoi quelques minutes de présence dans un magasin où des règles de sécurité strictes sont appliquées peut se révéler malgré tout une aventure risquée.

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    2. Evidemment, si les gens ne respectent pas les consignes, ça peut pas marcher. Elle aurait du après mouchage se passer les mains au gel HA.
      Les gants ne servent à rien, la plupart des gens ne savent pas les enfiler et il faut se laver les mains avant, le nettoyage seul des mains nues est efficace, rapide et largement suffisant.

      Les tickets caisse, je les prend pas, ça ne me sert à rien.

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  3. Voilà ou le principe de précaution nous amène…
    Le risque zéro est une chimère.
    Certaines consignes sont digne d'un bloc opératoire pendant une opération à cœur ouvert...sauf qu'on oublie de citer la moitié de la procédure car elle est totalement inappliquable !

    Bilan : tout le monde est hystérique.

    Certes, pour certain, ne pas aller travailler n'est pas si terrible pour l'instant. Mais dans quelques mois nous allons tous le payer très très cher !
    L'assurance chômage est entrain d'exploser en vol, pareil pour l'assurance maladie.
    L'état, les entreprises, les particuliers avaient déjà un taux d'endettement dans le rouge : on va passer au noir.

    Avec les néolibéraux au pouvoir + l'exemple grec + l'arrêt de la cour allemande = une bonne grosse cure d'austérité en vue.

    Pour les grecs cela a été -30 à -50 % sur les retraites et les salaires des fonctionnaires…

    Il faut retourner travailler avec des précautions "raisonnable"(et donc renvoyer les enfants à l'école). Pas pour sauver le grand capital ni les banques, pas pour faire plaisir à Macron, mais simplement pour nous même.
    On peut ergoter 1000 ans sur la répartition capital/travail, le fait est qu'en ce moment il n'y a plus rien à repartir !

    Autant je déteste ce gouvernement, autant c'est lui qui à les véritables données des différentes administrations (santé, finance, travail…) pas vraiment d'autre choix que de faire avec.
    Il n'y a d'ailleurs que des "mauvaises" solutions sur la table.

    Il y aura des morts. Si ce n'est pas le virus, ce sera des suites de l'effondrement économique qui entrainera la précarisation de millions de personnes.

    Pas certain que les gouvernements précédent aurait fait mieux sur le fond ou sur la forme.

    Pour les comparaisons avec l'étranger, on pourrait évoquer le UK.
    Boris Johnson s'est quand même méchamment planté alors que c'est un "allié souverainiste".

    Gardons nos attaques pour la politique économique et social qui sera mise en œuvre dans les mois qui viennent. Là, "les hypothèses" ne seront plus de mise.

    Laurent MICHEL

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    1. @ Laurent MICHEL

      Le principe de précaution peut engendrer des effets pervers mais le méconnaître ne débouche pas forcément sur des lendemains qui chantent... Les donneurs de leçons qui préconisent la réouverture des écoles au nom de la nécessité économique changeront vite de refrain lorsqu'ils apprendront que leur gamin a été contaminé à l'école. On verra bien alors quel sera leur ordre de priorité. Personne à mon avis n'osera dire, devant un enfant malade ou mourant : "le risque zéro n'existe pas". L'Espagne et l'Italie ont décidé de ne rouvrir les écoles qu'en septembre : sont-ils vraiment plus bêtes que nous ?

      Précautions "raisonnables" dites-vous. Qu'est-ce qui est raisonnable ? Un mètre de distance en France, deux mètres dans d'autres pays. On croyait que 1 % seulement des malades étaient asymptomatiques il y a encore deux mois ; on sait aujourd'hui qu'ils représentent plutôt 75 % des infectés. Le port du masque était présenté comme inutile, sauf cas particuliers, il y a encore quelques semaines. On le présente aujourd'hui comme indispensable... Mais je suppose qu'à chaque fois que des injonctions contradictoires se succèdent, vous vous persuadez que ceux qui nous gouvernent savent ce qu'ils font et que leurs recommandations sont raisonnables. Votre conception de la raison ressemble fort à de l'obscurantisme.

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    2. Laurent MICHEL, regardez donc cette vidéo sur le métro parisien (ligne 13) bondé aujourd'hui dès 06:30 du matin : https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/deconfinement-la-ligne-13-du-metro-parisien-deja-bondee-ce-matin-1246274.html

      Vous trouvez ça "raisonnable ?". Ceux qui me semblent hystériques, pour reprendre votre propos, ce sont ceux qui sont capables d'assumer le déni de la folie du déconfinement dans ces conditions.

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    3. Je prends la ligne 13 très régulièrement, et même de temps normal, les conditions de transport sont indigne d'un pays dit développé...(comme la ligne 4, le RER A .......)

      Par raisonnable, je veux dire "réaliste". La distanciation dans les transports parisien a fait éclater de rire (jaune) ceux qui les utilisent.

      Le virus tue ultra majoritairement des personnes en fin de vie (certes pas que), les services d’urgence se désengorgent : que fait on ?
      On reste confiné jusqu’à un hypothétique vaccin ? 1 mois de plus ? 3 mois ? 1 an ?

      Ce qui est sûr c'est que chaque jour qui passe avec une production à zéro va faire basculer des milliers de français dans la pauvreté, et réduire leur espérance de vie...

      PERSONNE ne sait quel est la PARFAITE politique à mener, tous les gouvernement au monde tâtonnent avec plus ou moins de chance. Il y a tous les exemples et leur contraire.

      Il faut un chef dans cette bataille (même si il est pas terrible)
      Donc pour l'instant il nous faut donc faire avec le gouvernement que l'on a choisi il y a 3 ans.
      (même si comme moi on n'a pas voté pour eux...et c'est pas vraiment le moment de faire des élections...).

      Laurent MICHEL

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    4. @ Laurent

      On peut évoquer le cas allemand également.

      Pas faux sur le confinement. Si on refuse tout risque, on ferme le pays jusqu’au vaccin…Après, je ne tranche pas sur ce qu’il faudrait faire. Je ne peux pas prétendre le savoir. Je pointe certaines incohérences en revanche

      @ Anonyme

      Mais pourquoi ne sommes-nous pas beaucoup plus strict pour les personnes âgées, pour lesquelles le risque est 2000 fois plus important

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    5. "Mais pourquoi ne sommes-nous pas beaucoup plus strict pour les personnes âgées"

      Vous voulez confiner les personnes âgées combien de temps, 1,2,3 ans ?

      Ne pouvant plus sortir pour se dégourdir et se changer les idées, ce qui les tuera certainement plus.

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    6. "pourquoi ne sommes-nous pas beaucoup plus strict pour les personnes âgées" : mais ce n'est pas seulement une question d'âge ; le problème est de demander à des jeunes de revenir se concentrer dans des lieux qui se caractérisent par un risque de contamination élevé, souvent en empruntant des transports en commun qui sont eux-mêmes des espaces privilégiés pour la diffusion de la maladie.

      Vous savez ce qui va malgré tout sauver probablement la réouverture des écoles ? Le fait que nombre de parents refuseront d'y renvoyer leurs gosses, ce qui permettra de respecter effectivement des règles de distanciation correcte avec ceux qui reprendont le chemin des établissements scolaires avant septembre. Avec 100 % ou même 80 % des élèves, ce serait ingérable. C'est la méfiance envers le déconfinement qui est sa meilleure chance de réussite. Si nous fonctionnions en France comme dans certains pays, où la population tend à faire un peu aveuglément ce que lui demandent les autorités, nous irions droit à la catastrophe. Mais je souhaite bon courage aux responsables politiques qui auront à convaincre des parents endeuillés que la mort de leur enfant était un sacrifice nécessaire au redémarrage de l'économie.

      "Il faut un chef dans cette bataille" ? Bof... Cela me rappelle le mot du général de Gaulle, dans ses Mémoires de guerre, à propos d'Albert Lebrun, dernier président de la IIIe République :

      "Au fond, comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un État."


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  4. Ce ne sont ni les jeunes ni les vieux qu'il faut confiner, mais ceux qui sont porteur du virus. Et pour cela il faut tester tout le monde.

    C'est la seule solution qui concilie les impératifs économiques et la santé publique.

    Il est absolument scandaleux que la France ne se soit toujours pas donnée les moyens de mener cette politique.

    Il est vrai qu'elle implique des moyens importants : tests, personnels pour les distribuer et les traiter, réquisitions de chambres d'hôtel pour le confinement (qui doit être individuel et non familial) voire construction en urgence de capacités supplémentaires.

    https://www.bfmtv.com/sante/coronavirus-wuhan-veut-tester-tous-ses-habitants-apres-la-decouverte-de-nouveaux-cas-1912401.html

    Ivan

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  5. Avec les techniques modernes la construction d'une maison d'isolement ne prend que 2 heures.

    https://www.carenews.com/fr/news/covid19-innovation-et-impression-3d-au-service-de-tous

    De quoi a peur le gouvernement ? Que les français comprennent qu'avec les moyens d'aujourd'hui, rien ne peut excuser que les plus pauvres dorment dehors et que les autres paient des sommes monstrueuses pour avoir un toit sur la tête ?

    Ivan

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  6. Ce n'est pas luxueux, mais ce n'est pas indigne non plus.

    https://www.3dnatives.com/coronavirus-impression-3d-240220203/

    Une poignée de cas sont réapparus à Wuhan ? Qu'à cela ne tienne, on va tester tous les 11 millions d'habitants. Il n'est plus question de fermer la ville et cela ne reviendra pas.

    https://www.bfmtv.com/sante/coronavirus-wuhan-veut-tester-tous-ses-habitants-apres-la-decouverte-de-nouveaux-cas-1912401.html

    Ivan

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  7. @Laurent MICHEL

    "PERSONNE ne sait quel est la PARFAITE politique à mener, tous les gouvernement au monde tâtonnent avec plus ou moins de chance"

    La perfection n'est pas de ce monde, ce n'est pas la question.

    Tout le monde sait quelle est la politique qu'il faudrait mener et qui a marché mieux que toutes les autres. C'est celle qui a été inaugurée par la Corée du Sud, suivie dans la foulée par Taiwan et Singapour.

    Même le Vietnam, avec moins de moyens, s'en inspire largement et avec succès.

    Ivan

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  8. Les pays qui ont le plus fort taux de morts du coronavirus sont ceux qui ont pratiqué le confinement le plus strict (Belgique, France, Italie, R-U, Espagne), parmi les pays riches, ceux qui ont eu les meilleurs résultats (Corée du Sud, Taiwan, Allemagne, Autriche)ont pratiqué la quarantaine sélective en cas de test positif. Des pays moins riches (Grèce, Turquie, Maroc) ont des taux de mortalité très bas en traitant à l'hydroxychloroquine. Les statistiques de mortalité de l'INSEE ne montrent AUCUN impact de l'épidémie en dessous de 50 ans. Seules les personnes de plus de 65 ans ont eu plus de mortalité.

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    1. Ce que vous dites est étonnant : comment un confinement strict peut aggraver l'épidémie ? On peut certes reprocher beaucoup de choses au confinement, surtout concernant les conséquences économiques, mais je ne vois pas comment on peut dire qu'il fait s'élever le taux de mortalité. Ou alors il faut expliquer cette causalité qui est contre-intuitive.

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    2. "Des pays moins riches (Grèce, Turquie, Maroc) ont des taux de mortalité très bas en traitant à l'hydroxychloroquine."

      L'HCQ n'a rien prouvé en essais cliniques, nulle part, qui ne se font pas sur la base de statistiques géographiques comme le prétend cet ahuri de Raoult qui n'est qu'un escroc lamentable.

      "Les statistiques de mortalité de l'INSEE ne montrent AUCUN impact de l'épidémie en dessous de 50 ans."

      On disait du Covid-19 qu'il ne touchait pas les enfants, jusqu'à ce que l'on constate des décès chez les plus jeunes.

      http://www.slate.fr/story/190479/sante-covid-19-coronavirus-sars-cov-2-liste-effets-symptomes-poumons-reins-coeur-cerveau-orteils

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  9. @Jacques

    "Les pays qui ont le plus fort taux de morts du coronavirus sont ceux qui ont pratiqué le confinement le plus strict"

    Cause ou conséquence ? Les pays qui ont appliqué le confinement massif ne l'ont fait que quand ils y ont été acculés parce que leurs systèmes de santé étaient débordés.

    Pour la quarantaine sélective,d'accord avec vous.

    Ivan

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  10. @ Anonyme

    Il ne s’agit pas de confiner ad vitam aeternam les personnes âgées mais prendre des mesures spécifiques qui les protégeraient, comme je l’évoque dans le papier.

    Sur l’école, tous les enfants n’y vont pas en transport en commun. Je pense qu’il faut différencier là encore le traitement selon le lieu, le mode de transport, la région et l’âge car il y a des âges où l’apprentissage à la maison est probablement très largement inefficace et pour lesquels le temps perdu risque de se payer toute une vie.

    @ Ivan

    Bien d’accord : il faut tester le plus largement possible pour isoler les porteurs. C’est ce que j’évoquais en parlant de test pour les enfants qui reprennent l’école par exemple.

    Et pour isoler, il y a un stock suffisant de chambres d’hôtel inutilisées en ce moment il me semble

    @ Jacques

    Merci pour ces rappels. Certes, le confinement semble produire des résultats et freiner la contagion, mais le confinement strict n’est pas forcément la meilleure option, comme le montrent les résultats de pays qui ont choisi des voies moins dures.

    @ Moi

    Je pense surtout que le confinement strict a été la solution de dernier recours de pays mal préparés, avec un système de santé plus vulnérable, qui n’auraient pas pu gérer un pic plus élevé (et qui ont déjà eu du mal à gérer le pic de mars / avril)

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    1. Laurent, le problème posé par la réouverture des écoles ne découle pas seulement des dangers encourus par les enfants, puisque l'on sait qu'ils représentent effectivement un groupe moins à risque (ce qui ne signifie pas qu'ils soient immunisés, il sont simplement moins touchés), mais aussi et surtout de la menace qu'ils représentent pour des populations plus vulnérables. Il y a de bonnes raisons de croire qu'ils sont aussi contagieux que les adultes et en fait plus dangereux du fait de la forte proportion d'asymptomatiques parmi eux. Une étude allemande publiée fin avril montre que la charge virale des enfants contaminés est comparable à celle des autres catégories d'âge : https://zoonosen.charite.de/fileadmin/user_upload/microsites/m_cc05/virologie-ccm/dateien_upload/Weitere_Dateien/analysis-of-SARS-CoV-2-viral-load-by-patient-age.pdf

      Beaucoup de parents sont inquiets à l'idée que leur enfant soit contaminé à l'école, alors que le vrai danger est plutôt qu'il puisse y contaminer des adultes, en l'absence d'une politique de tests systématiques. Selon une étude chinoise, des patients jeunes, infectés puis apparemment guéris et ne présentant pas de symptômes, ont été testés positifs après leur sortie de l'hôpital (https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.26.20044222v1).

      YPB

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  11. @ YPB

    C’est juste : le risque n’est pas uniquement pour eux. Mais leur entourage le plus proche (parents, frères et sœurs) sont également peu à risque. Du coup, il me semble que l’intérêt général pourrait être d’abord de limiter les courroies de transmission vers les personnes plus âgées. Naturellement, le déconfinement doit être prudent, avec les gestes barrières et toutes les précautions possibles. L’organisation des écoles peut être ajustée (étaler les horaires des cantines ou service en classe / revoir les horaires pour assurer des temps de récréation beaucoup plus différenciés).

    En outre, il y a une différence entre les petits enfants, qui ne sont pas autonomes, et ont donc moins de contacts que les grands enfants, qui peuvent aller eux-même à l’école, prendre des transports communs…

    Sur la contagion des enfants, les échos sont parfois contradictoires, mais en effet, on ne peut pas partir du principe qu’ils ne seront pas contagieux. J’étais davantage focalisé sur la réalité du danger pour eux.

    En outre, je crains quand même que le climat actuel rende difficile des décisions rationnelles et que l’émotion, bien compréhensible au sujet des enfants, empêche une vraie réflexion. Je pense ici au travail d’Olivier Sibony, un essaiste, professeur de stratégie, sur les biais cognitifs, qui avaient demandé un report du premier tour des municipales et pointe toutes les incohérences de ce qui est fait dans cette crise sanitaire.

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