Quel est le niveau du chômage en France ? Officiellement, le sondage mensuel réalisé par l’INSEE annonce 7,5% et 2,3 millions de chômeurs. Mais le seul décompte des demandeurs d’emploi de catégorie A dépasse les 3,2 millions. Une nouvelle étude de Rexecode apporte à nouveau de l’eau au moulin de ceux, comme moi, qui dénoncent les manipulations statistiques en cours depuis 2015.
Cachez ces chômeurs que nos dirigeants ne veulent pas voir
Je documente depuis 2015 cette magouille statistique, bien évidement ignorée par les grands média… Pourtant, cela devrait des sueurs aux « fact checkers », devant l’incohérence des données. En début d’année, le Figaro rapportait, à quelques jours d’intervalle deux statistiques contradictoires pour le 4ème trimestre 2024, une baisse à 7,3%, et 2,3 millions pour le sondage bidon du BIT, puis une augmentation à 3,14 millions pour les demandeurs d’emploi de catégorie A décomptés par France Travail (soit plus de 10% de taux de chômage). Nous avons atteint 3,2 millions en 2ème trimestre en catégorie A, et 5,6 millions sur les catégories A,B et C, et 6,35 millions pour les catégories A à E… Et il faut rappeler que nos dirigeants manipulent les frontières entre les catégories pour tenter d’améliorer les statistiques…
Mais alors, quel est le véritable niveau du chômage en France ? Une étude récente de Rexecode apporte de l’eau au moulin des critiques de la statistique officielle. En effet, Rexecode souligne que si nous avions le même taux d’activité de la population active que certains pays européens, nous compterions la bagatelle de 2,3 millions d’emplois de plus. Problème, c’est exactement le nombre de chômeurs indiqués par le sondage de l’exécutif. S’il était vrai, il faudrait alors que le taux de chômage de nos voisins soit à 0%... Or, il est de près de 4%, Donc, si nous comptons 2,3 millions (plus de 7% de la population active) d’actifs avec un emploi de moins que nos voisins, dont le taux de chômage est proche de 4%, notre taux de chômage devrait avoisiner 11%,, du fait de l’écart entre nombre d’emplois et actifs potentiels… Et sachant que la mesure du chômage est largement sous-estimée, nous sommes bien plus hauts.
Cela confirme une analyse que j’avais réalisé sur la foi de la note de l’INSEE justifiant l’usage du sondage du BIT, qui glissaient au passage que le seul décompte des demandeurs d’emplois de catégorie A ne couvrait pas tous les chômeurs, étant donné que ceux en fin de droit n’avaient guère d’intérêt à se déclarer. On pouvait alors estimer que le taux de chômage approchait les 12%. L’évolution du marché du travail et les nombreuses réformes du droit au chômage, privant un nombre grandissant de chômeurs d’allocation, laisse penser que le taux de chômage est sans doute remonté depuis, accréditant le taux de 13% que l’on peut déduire de l’étude récente de Rexecode. En outre, le niveau extrêmement élevé de notre déficit commercial, qui a progressé depuis 2017, explique un niveau de chômage très élevé…
Bref, ceux qui croient encore que notre taux de chômage est à 7,5 devraient se pencher sur tous ces éléments, y compris la note de l’INSEE expliquant l’usage du sondage bidon du BIT, pour admettre la réalité. Le taux de chômage réel est bien plus élevé qu’on ne le dit habituellement. Il approche sans doute les 13% : près de 4 millions de nos compatriotes n’ont pas d’emploi en 2025.
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