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dimanche 6 décembre 2015

Affaire Tapie : merci à la justice d’avoir fait son travail !




Le bluff de Tapie pleinement révélé

Ce qui est extrêmement important dans le jugement de jeudi, bien expliqué par le Monde, qui, curieusement, oublie complètement cet aspect des choses dans sa vidéo de synthèse de l’affaire, qui se concentre sur les aspects seulement judiciaires, c’est l’invalidation du prétexte de toute cette affaire, comme je l’avais soutenu dès le début. Au départ de cette saga interminable, la demande de l’homme d’affaires d’une compensation sur les profits réalisés par ceux qui lui avaient racheté Adidas en février 1993, qui avaient réalisé un grand profit en la revendant en novembre 1994. Bernard Tapie pouvait d’autant plus plaider l’escroquerie que sa banque, à qui il avait confié la vente de l’entreprise, faisait partie des acheteurs, ce que le fait de confier un mandat de vente ne devrait pas permettre, normalement.


A quand le procès de nos dirigeants ?

mercredi 29 avril 2015

Bernard Tapie, escroc bonimenteur et pleurnicheur

Dimanche, l’homme d’affaires (nom bien trouvé pour lui) s’est répandu sur Europe 1 pour continuer à essayer de se faire passer pour une victime, entre argumentation juridique bancale et sentimentalisme destiné à émouvoir dans les chaumières. Quelle fraude !



Vis ma vie, romancée

Bernard Tapie a souvent construit son parcours sur la victimisation. Ses péripéties judiciaires lui fournissent une occasion en or pour continuer de la sorte. Il aurait donc été arnaqué par sa banque, qui lui aurait racheté à vil prix Adidas, alors qu’elle n’en avait pas le droit (ce qui est juste), pour faire ensuite un gros bénéfice sur son dos. D’ailleurs, l’ancien patron du Crédit Lyonnais, Jean Peyrelevade, serait un « escroc ». Puis, il serait victime d’un règlement de compte politique par des juges sous influence qui voudraient sa peau. Mais même si quelques médias tendent parfois à accréditer cette version de l’histoire, une étude un peu approfondie des affaires Tapie condamne cette interprétation.

D’abord, il est tout de même paradoxal que Bernard Tapie s’en prenne à Jean Peyrelevade, alors que la vente d’Adidas a été conclue avant qu’il arrive au Crédit Lyonnais. L’ancien patron de la banque n’a fait que vendre une entreprise que son prédécesseur avait rachetée à son créditeur dans des conditions douteuses. Dans un entretien donné en 2013, il note qu’Adidas et Bernard Tapie étaient au bord du dépôt de bilan fin 1992, et que l’entreprise avait été sauvée par une injection d’argent de ses créditeurs, démontrant de facto que sa valeur d’alors n’était pas très grande. D’ailleurs, le prix de session d’Adidas était conforme aux souhaits de Bernard Tapie, qui s’en tirait par une opération blanche.

Une double affaire d’Etat ?

mercredi 18 février 2015

L'arbitrage Tapie est bien une affaire d’Etat




Fraude sur l’arbitrage ?

L’enquête a logiquement retenu le grave « manque d’indépendance » d’un des trois arbitres, Pierre Estoup, qui avait des liens non signalés avec l’avocat de Bernard Tapie, maître Maurice Lantourne. Les éléments rassemblés par les Décodeurs du Monde sont accablants. En outre, les circonstances sont tout de même extrêmement troublantes. Bernard Tapie, qui a longtemps milité à gauche, a appuyé la candidature de Nicolas Sarkozy en 2007, puis a été reçu à de multiples reprises à l’Elysée après l’accession de son favori à la présidence de la République, et il est difficile de croire que Nicolas Sarkozy n’a pas validé le choix de la procédure d’arbitrage sur un tel cas. Un donné pour un rendu ?

Affaire d’Etat au carré ?

Qui plus est, je persiste à penser que l’on peut totalement contester le bienfondé de la demande de Bernard Tapie. On peut soupçonner que le Crédit Lyonnais a racheté Adidas au ministre d’alors, quelques semaines avant la défaite des législatives de 1993, pour l’arranger, personne n’ayant souhaité racheter l’entreprise à la valeur qu’il avait demandée, pour faire une simple opération blanche. Mais à cette possible première affaire d’Etat, s’ajoute le soupçon qui sort renforcé par ce jugement sur cette procédure d’arbitrage qui ressemble un peu trop à un arrangement entre amis, aux frais des Français, d’une indécence dont les deux principaux protagonistes sont malheureusement un peu trop coutumiers.

Merci donc à la cour d’appel d’invalider cette procédure ubuesque d’abitrage qui avait abouti au versement de 400 millions d’euros à Bernard Tapie. Reste à espérer que le jugement qui sera donné en septembre sur le fond de l’affaire en éclaircira les différentes zones d’ombre.

lundi 22 septembre 2014

Sarkozy : le retour du communiquant affairiste dans sa bulle


En mars 2012, le président sortant promettait qu’il se retirerait de la politique s’il perdait la présidentielle. Un mensonge de plus pour celui qui semble devoir être le candidat de l’UMP en 2017, et qui s’est livré à une grande opération de communication hier soir avec la complicité de Laurent Delahousse.



Service public de… république bananière

France 2 a fait un beau coup en obtenant la première interview de l’ancien président de la République pour son retour sur la scène publique. Il est évident que les audiences seront bonnes. Mais malheureusement, la déontologie n’en sort pas grandie, Laurent Delahousse ayant davantage joué le rôle de faire-valoir plutôt que celui du journaliste faisant son travail. Certes, quand il a eu le culot d’évoquer les 500 000 chômeurs de plus depuis 2012, il a tout de même rappelé qu’il y en avait eu 750 000 de plus sous son mandat, mais l’ancien président a pu s’abriter derrière la crise de 2008. Et il a laissé passer l’attaque culottée sur le pouvoir d’achat, qui était sa promesse de 2007, pas mieux tenue alors. Enfin, en bon petit soldat du néolibéralisme, il a demandé s’il fallait une « thérapie de choc » : le Medef le remercie…

Il a évoqué les affaires certes, mais il lui a aussi demandé s’il était toujours sur écoute, ce qui a permis à l’ancien président de jouer la victime. Et quand il s’est plaint du non remboursement de sa campagne malgré le soutien de 18 millions de Français, il ne lui a pas rappelé que cela était la conséquence du dépassement du seuil légal de dépenses. Et il a aussi laissé passer l’argument selon lequel s’il était inquiété par les affaires, il ne reviendrait pas à la politique, alors qu’il pouvait lui répliquer en lui disant qu’il n’était peut-être pas inintéressé par l’immunité que confère la présidence. Bref, Delahousse a été complaisant, laissant même passer son ignorance du nom de Bygmalion sans le relancer sur le montant de ses dépenses de campagne. Et je ne parle pas des récents développements de l’affaire Tapie…

Opération communication

jeudi 3 juillet 2014

Nicolas Sarkozy : déjà échec et mat par les affaires pour 2017 ?


Hier, l’ancien président de la République s’est exprimé sur TF1 et Europe 1 (qui confirment leur statut de médias amis) pour se défendre après sa garde à vue et sa mise en examen. C’est sans doute le signe qu’il souhaite se présenter en 2017. Mais toutes ces affaires le disqualifient pour son retour.



Un homme et 8 affaires

Le nombre d’affaires dans lesquelles Nicolas Sarkozy donne le tournis. Le Monde les a listées : l’affaire Tapie (et l’incroyable arbitrage qui a permis un versement de 400 millions d’euros à l’ancien ministre de François Mitterrand qui avait opportunément soutenu le futur président lors de la campagne de 2007), l’affaire Karachi, du financement de la campagne d’Edouard Balladur, l’affaire du supposé financement libyen, l’affaire des écoutes téléphoniques, l’affaire des sondages de l’Elysée, l’affaire Bygmalion (où l’on apprend qu’il a dépensé entre 32 et 38 millions d’euros pour sa campagne au lieu des 21 permis par la loi), l’affaire Bettencourt, qui s’est soldé par un non lieu. La mise en examen en ajoute une 8ème, un trafic d’influence visant justement à assurer le suivi des autres affaires.

L’ensemble de ses intructions et les différentes fuites rapportées par certains médias ne donnent pas un portrait très engageant de l’ancien président. Le Monde rapporte de manière instructive les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie, démontrant des liens plus qu’embarassants pour un président sous le mandat duquel un arrangement très favorable à ce dernier a été décidé. L’affaire Bygmalion est une énorme tâche pour un candidat à l’élection présidentielle. Comment faire confiance à un candidat qui a dépensé entre 50 et 80% de plus que le plafond de la loi ? S’il le savait, alors c’est un escroc qui ne respecte pas les lois. S’il ne le savait pas, cela démontre qu’il met en place des équipes totalement disfonctionnelles, qui ne lui remontent pas des informations qu’ils devraient lui donner.

2 scenarii et 2 échecs ?

lundi 12 août 2013

La saisie légitime des biens de Bernard Tapie


La saga judiciaire sur l’affaire de l’arbitrage contesté en faveur de l’homme d’affaire vient de connaître un nouveau rebondissement. Après l’avoir mis en examen à l’issue d’une audition marathon, la justice vient de décider de procéder à une saisie conservatoire de ses biens.



Bernard l’embrouille

Comme on a pu le voir le 2 juillet sur France 2, la défense de Bernard Tapie repose sur un maximum de culot et une capacité à détourner le débat avec une mauvaise foi assez stupéfiante. L’homme d’affaires avait annoncé qu’il rendrait tout s’il était prouvé que l’arbitrage n’était pas juste. Le 2 juillet, il avait affirmé qu’il accepté de se porter caution pour rassurer la justice. Cependant, il avait également pris la précaution de mettre une partie de ses biens en dehors de la juridiction française, en plaçant 180 millions d’euros en Belgique, son yatch sur l’île de Man et son avion à Malte.

Devant le risque qu’il profite de la liberté de circulation des mouvements de capitaux et de l’accueil des parasites fiscaux, la justice a fini par réagir, se doutant bien qu’elle ne pouvait pas compter sur la bonne foi du bonhomme. Elle a donc logiquement procédé à une saisie conservatoire de ses biens. Il faut noter que cette saisie ne l’en prive pas de la jouissance, mais lui interdit d’en céder la propriété ou de la déplacer pour pouvoir échapper à une décision de la justice qui remettrait en cause l’arbitrage qui lui avait permis d’empocher la coquette somme de 403 millions d’euros.

Du coup, le cinéma que nous joue Bernard Tapie est d’une sacrée mauvaise foi. Comment peut-il dénoncer cette procédure alors qu’il y a une semaine il proposait de donner sa caution ? S’il était de bonne foi, il aurait du l’accepter puisque c’est le seul moyen pour la justice de s’assurer qu’il ne va pas déplacer les fonds dont il dispose pour les mettre à l’abri d’un jugement négatif, et pour lequelle sa caution n’aurait alors aucune valeur. En outre, comme le rapporte l’Express, la justice n’a gelé que 6 comptes bancaires sur 13, lui laissant les moyens de vivre, contrairement à ses affirmations.

Rideaux de fumée

mercredi 3 juillet 2013

Bernard Tapie, bonimenteur de la République


Lundi soir, France 2 a accordé à Bernard Tapie une très longue interview qui lui a permis de se défendre et de faire la promotion de son livre. Si David Pujadas a passé un sale moment face à un invité très offensif et se battant pour sa vie, ce dernier a multiplié les nuages de fumée pour se défendre.



Entre victimisation et argument d’autorité

L’ancien ministre de la République (merci François Mitterrand !) a livré un grand numéro d’acteur hier soir. Sa prestation, sans doute parfaitement calibrée à l’avance (comme en témoignaient ses notes) a balayé un David Pujadas un peu tendre pour un tel bateleur. Bernard Tapie a joué de toute la gamme des sentiments pour s’imposer. Il a pafaitement endossé le rôle du petit persécuté par les gros. Il a ainsi dénoncé les médias et « le déferlement inédit pour une affaire financière » et a confié en avoir souffert. Son jeu semblait sincère, mais on ne savait s’il se battait pour la justice ou pour ses intérêts.

Maîtrisant bien les rouages complexes de cette affaire, Bernard Tapie n’a pas hésité à utiliser l’argument de l’autorité pour nier ce que le journaliste de France 2 avançait, affirmant qu’il avait lu le dossier, mais pas les médias. Mais la défense de l’homme d’affaires n’était pas aussi solide que son assurance. En effet, très souvent, il ne répondait pas vraiment aux questions qui lui étaient posées, pour parfois inventer des critiques mal ficelées auxquelles il était facile de répondre. En fait, cette bouillie argumentative donnait l’impression de vouloir noyer le poisson (et les angles morts de sa défense).

C’est ainsi qu’il a déplacé le débat ses liens avec l’abitre Pierre Estoup en affirmant que la faute (bénigne) d’orthographe qu’il avait faite sur son nom montrait qu’il ne le connaissait pas mais en étant très embrouillé sur la question des numéros de téléphone. Sur le fait que sa fortune est aujourd’hui principalement hors de France, il a le culot de dire à la fois que cela ne gênerait pas sa récupération et que de toutes les façons, il s’engageait à tout restituer. Mais alors, pourquoi mettre 200 millions en Belgique, son yatch sur l’île de Man, son jet à Malte, et sa villa de Saint Tropez au Luxembourg ?

Une affaire de plus en plus trouble

dimanche 30 juin 2013

DSK, Tapie, Cahuzac : la semaine de la honte


C’est encore une semaine pénible que nous avons traversée, où de nombreuses affaires ont fait la une de l’actualité, donnant l’impression d’un tous pourri inquiétant pour notre démocratie. Dominique Strauss-Kahn, Bernard Tapie et Jérôme Cahuzac sont sortis de leur silence, pour le pire.



DSK : un valet de la finance au Sénat

Mais qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête des sénateurs pour inviter Dominique Strauss-Kahn afin d’entendre son opinion sur la crise ? Certes, il a été le patron du FMI, mais cette invitation solennelle à un personnage aussi sulflureux tombait bien mal en pleine audition de Jérôme Cahuzac et alors que Bernard Tapie était entendu par la justice. Elle a néanmoins eu l’intérêt de nous montrer à nouveau (pour ceux qui en doutent encore) que la sociale-démocratie (qui n’a de sociale et de démocratie que de noms) a totalement capitulé devant la finance, oubliant Roosevelt et Keynes.

Le conférencier de luxe a tenu des propos qui tournent le dos aux leçons des années 1930 mais qui siéront sans doute davantage à ses possibles clients. Pour lui, « incriminer la finance dans le désastre économique que nous vivons (…) a pour moi à peu la même pertinence qu’incriminer l’industrie automobile quand on parle des morts sur la route ». Il a fait pesé le gros de la responsabilité de la crise sur les comportements individuels et a qualifié la taxe sur les transactions financières de « vaste illusion » et « que la finance redouble d’innvations qui lui permettraient de (la) contourner ».

Bernard Tapie essaie de se défendre

Cette semaine, l’ancien ministre était entendu par la justice au sujet de l’arbitrage et a été mis en examen. Il a également publié un livre pour se défendre, affirmant qu’il n’avait rien coûté aux contribuables et qu’au contraire, qu’il avait rapporté à la collectivité. Mais ces gesticulations médiatiques ne retirent rien au fait qu’il a obtenu un chèque de 403 millions d’euros (dont 45 de préjudice moral) de la collectivité. Qui plus est, outre la contestation de la voie de l’arbitrage (l’Etat vient de déposer un recours), on peut contester le bienfondé de l’affaire : Bernard Tapie n’avait pas à toucher un centime.

Dans son livre, l’homme d’affaires soutient que Nicolas Sarkozy n’est responsable de rien, qu’il ne serait pas intervenu en faveur de cet arbitrage, mais la ficelle est un peu grosse. Il est tout de même difficile d’imaginer ce chef de l’Etat qui refusait tellement de déléguer qu’il éclipsait tous ses ministres n’ait pas été mis dans la boucle pour choisir la procédure. En outre, on peut toujours questionner les raisons qui font qu’il a reçu si souvent Monsieur Tapie juste avant et après son élection : n’avait-il pas de choses plus urgentes à faire que régler le différend qui existait entre l’Etat et Bernard Tapie ?

Jérôme Cahuzac ne semble rien regretter

mercredi 5 juin 2013

Nicolas Sarkozy, ou l’indécence du conférencier de Goldman Sachs


Mais sur quelle planète vit Nicolas Sarkozy ? Comment l’ancien président de la République, seul président sortant battu avec Valéry Giscard d’Estaing, peut-il espérer une seconde être de nouveau élu en 2017 par les Français après avoir donné une conférence payée 100 000 dollars par Goldman Sachs ?



Et il gagna beaucoup d’argent…

Beaucoup de journalistes avaient rapporté ces propos : après la politique, Nicolas Sarkozy voulait gagner de l’argent. Et après tout, c’est son droit, du moment qu’il paie ses impôts en France. Mais on peut trouver très indécentes les sommes déboursées par les multinationales pour faire parler quelques minutes d’anciens chefs de l’Etat ou de gouvernement. On peut aussi également se poser la question de l’éthique de dirigeants qui acceptent d’être rémunérés aussi largement par des multinationales qui étaient affectées par les décisions qu’ils prenaient quand ils étaient aux affaires.

Mais la plupart du temps, ce sont des dirigeants en retraite politique définitive qui donnent ces conférences. Or, ici, comme le rapporte le Monde, il semblerait que Nicolas Sarkozy envisage très sérieusement un retour en politique. Certes, il prend soin de dire « qu’il reviendrait ‘si l’on avait besoin de lui » ou « qu’il reviendrait par devoir ». Mais pour qui se souvient de la période précédant l’annonce de sa candidature en 2012, il s’agit exactement de la même rhétorique. En outre, l’état désastreux de l’UMP après la guerre de l’automne dernier entre Copé et Fillon facilite son éventuel retour.

Malgré tout, il y a quelque chose qui cloche. Comment un homme politique un tant soit peu raisonnable (mais l’est-il seulement un minimum ?) peut-il imaginer que les Français voudront élire en 2017 un candidat qui aura amassé des fortunes pendant cinq ans à faire des discours parfois payés par les multinationales les plus honnies de la planète comme Goldman Sachs ? Comment peut-il imaginer une seconde que le candidat de la fameuse banque d’affaire étasunienne pourra réunir une majorité de Français au second tour, et même potentiellement passer le cap du premier tour ?

L’oligarchie décomplexée

lundi 3 juin 2013

Tapie-Adidas : et si la vérité éclatait sur la procédure d’arbitrage ?


Avec la mise en examen du juge Estoup pour escroquerie en bande organisée et le placement sous statut de témoin assisté de Christine Lagarde, une nouvelle étape a été franchie dans l’affaire Tapie-Adidas. Les soupçons sur la procédure d’aribtrage débouchent enfin sur une procédure judiciaire, comme le souligne Médiapart, ce qui pourrait peut-être enfin faire émerger la vérité…



Soupçons sur la procédure d’arbitrage

En 2008, après une procédure judiciaire débutée en 1995, et contrairement au jugement antérieur de la cour de Cassation, une cour arbitrale de la République conclut largement en faveur de l’homme d’affaire et lui permet d’encaisser plus de 400 millions d’euros, dont 45 au titre de dommages et intérêts. Très rapidement, le jugement et la procédure sont contestés, que ce soit par certains parlementaires et certains médias. En effet, la procédure choisie favorisait clairement Bernard Tapie puisqu’elle permettait de mettre fin rapidement aux poursuites tout en interdisant théoriquement l’appel.

Beaucoup de soupçons pèsent sur cet arrangement. En effet, Bernard Tapie a soutenu Nicolas Sarkozy en 2007, en ayant des mots très durs contre Ségolène Royal. Le Monde évoque plusieurs entrevues entre les deux hommes dès le début 2007. Du coup, certains se demandent à juste titre s’il n’y a pas eu un arrangement entre eux, d’autant plus que, comme le rappelle Laurent Neumann, les acteurs du dossier (Crédit Lyonnais, APE, Caisse des Dépôts, Bercy) étaient contre cette procédure. Pire, la composition de la cour arbitrale peut être contestée du fait des liens de deux de ses trois membres avec l’homme d’affaire. Du coup, en août 2011, une instruction a été ouverte par la Cour de Justice de la République pour « complicité de détournement de biens publics » et « complicité de faux » à l’égard de Christine Lagarde, qui avait accepté l’arbitrage privé et refusé tout recours.

Le procureur général accusait alors l’ancienne ministre d’avoir « constamment exercé ses pouvoirs ministériels pour aboutir à la solution favorable à Bernard Tapie ». Et une note blanche, qui avait été remise à François Bayrou, accusait directement Jean-Louis Borloo (ancien avocat de l’homme d’affaire) et Nicolas Sarkozy qui auraient imposé la décision. C’est dans ce cadre là que se sont faites les perquisitions aux domiciles de Bernard Tapie et de l’ex directeur de cabinet de la ministre. Tout ceci a abouti au placement de Christine Lagarde sous le statut de témoin assisté, mais surtout à la mise en examen d’un des trois juges de la cour arbitrale peu après la révélation qu’il connaissait sans doute l’homme d’affaires par une dédicace de livre, contrairement à ce que ce dernier avait affirmé.

Une triple affaire d’Etat ?

samedi 26 janvier 2013

Tapie-Adidas : une affaire d’Etat qui n’en finit pas


Connaîtra-t-on un jour la vérité dans les affaires Tapie ? Difficile de le savoir. Cela fait 20 ans que le Crédit Lyonnais a racheté Adidas à l’homme d’affaires. Après une procédure judiciaire pleine de rebondissements et un arbitrage décidé par Christine Lagarde, de nouvelles perquisitions relancent l’affaire.

Soupçons sur la procédure d’arbitrage

En 2008, après une procédure judiciaire débutée en 1995, une cour arbitrale de la République conclut largement en faveur de l’homme d’affaire et lui permet d’encaisser plus de 400 millions d’euros, dont 40 au titre de dommages et intérêts. Très rapidement, le jugement et la procédure sont contestés. En effet, la procédure choisie favorisait clairement Bernard Tapie puisqu’elle permettait de mettre fin rapidement aux poursuites tout en ne permettant pas d’appel.

Néanmoins, beaucoup de soupçons pèsent sur cet arrangement. En effet, Bernard Tapie a soutenu Nicolas Sarkozy en 2007, en ayant des mots très durs contre Ségolène Royal. Le Monde évoque plusieurs entrevues entre les deux hommes dès le début 2007. Du coup, certains se demandent s’il n’y a pas eu un arrangement entre eux. En août 2011, une instruction a été ouverte par la Cour de Justice de la République pour « complicité de détournement de biens publics » et « complicité de faux » à l’égard de Christine Lagarde, qui avait accepté l’arbitrage privé et refusé tout recours.

Le procureur général accuse l’ancienne ministre d’avoir « constamment exercé ses pouvoirs ministériels pour aboutir à la solution favorable à Bernard Tapie ». En revanche, une note blanche, qui avait été remise à François Bayrou, accuse directement Jean-Louis Borloo (ancien avocat de l’homme d’affaire) et Nicolas Sarkozy qui auraient imposé la décision. C’est dans ce cadre là que se sont faites les perquisitions aux domiciles de Bernard Tapie et de l’ex directeur de cabinet de la ministre.

Une triple affaire d’Etat ?

lundi 19 mars 2012

Tapie-Sarkozy : échange de bons procédés


Comme en 2007, Bernard Tapie a annoncé hier soir qu’il soutenait Nicolas Sarkozy pour la présidentielle. S’il n’est pas évident que ce soutien apporte beaucoup de voix au président sortant, cela amène à se poser à nouveau la question des rapports troubles entre les deux hommes.

Un peu d’histoire

En juillet 1990, l’homme d’affaire et président de l’Olympique de Marseille rachète Adidas avec le soutien du Crédit Lyonnais. L’entreprise est alors en crise, malmenée par Nike et Reebok. Courant 1992, celui qui est devenu ministre de Pierre Bérégovoy décide de vendre l’entreprise car il n’est plus capable de rembourser les sommes qu’il a empruntées à sa banque, chargée de trouver un acheteur. Un mois avant la défaite des législatives de 1993, un consortium rachète Adidas.

L’opération est blanche pour Tapie, mais en décembre 1994, ce consortium vend 700 millions Adidas au lieu des 315 auquel il l’a racheté en février 1993. En juillet 1995, Bernard Tapie demande à récupérer une partie des bénéfices fait par le Crédit Lyonnais lors de cette vente. L’affaire connaît de multiples rebondissements avec des avis contradictoires jusqu’au résultat de la cour arbitrale de la République en 2008, qui conclut largement en faveur de l’homme d’affaire.

Une histoire pas claire