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jeudi 16 janvier 2014

L’Europe bloque l’information sur notre alimentation


Il y a un an, l’Europe découvrait de manière effarée la présence de viande de cheval dans des lasagnes au bœuf. Comme le rapporte RTL, François Hollande avait alors promis un étiquetage précisant l’origine des viandes. Las, ceci se heurte aux règles byzantines de l’Union Européenne.



Blocage sur l’information alimentaire

Dans sa chronique On n’est pas dupes sur RTL, Anne Le Hénaff expliquait lundi que le gouvernement essaie d’avancer sur l’étiquetage de l’origine des produits dans les plats cuisinés puisqu’il a inclus cette mesure dans le projet de loi sur la consommation. Mais ce projet est soumis à l’accord des autorités européennes, rien ne pouvant être fait à l’échelle franco-française puisque cela serait une entrave à la libre-circulation des biens. Or, les velléités d’il y a un an semblent s’être avoir été dissoutes par l’action des lobbys industriels, qui affirment que cela induirait un surcoût de 15 à 50%.

Comme le rapporte le Monde, dans un papier à la tonalité très critique à l’encontre de l’Union Européenne, le commissaire en charge du dossier a publié un rapport mi-décembre qui évoque trois scénarii possibles. Cela va d’un simple volontariat à une obligation de mention UE / non UE ou une obligation de mention du pays d’origine. Le rapport accrédite un surcoût allant jusqu’à 50%, ce qui semble totalement délirant, RTL avançant au plus 5%. Selon le Monde, l’UFC-Que Choisir indique que les produits des marques qui ont mis en place cette mention d’origine n’ont pas subi de hausse de prix notable.

Ce que cela nous dit de l’UE

dimanche 30 septembre 2012

Europe, Bilderberg, Trilatérale : la nouvelle aristocratie


Dans « Circus Politicus », Christophe Deloire et Christophe Dubois ne se contentent pas de décrire la remise en cause de la démocratie, ils décrivent dans le détail les cénacles souvent assez mal connus où gravitent les élites européennes et mondiales, sans verser dans l’hystérie complotiste.

Opération transparence sur les cénacles ocultes

« Circus Politicus » est sans doute un des meilleurs livres pour en savoir davantage sur le Bilderberg ou la Trilatérale, ces cénacles discrets où l’élite de l’élite se côtoie et sur lesquels certains projettent des fantasmes. Dans une enquête fouillée qui révèle les patrons, les journalistes ou les hauts fonctionnaires qui y participent, les auteurs affirment : « il semble clair que le Bilderberg a été créé pour que l’Europe ne s’éloigne pas des Etats-Unis et surtout pas de ses entreprises ».

Ils parlent également du American Committee on United Europe (ACUE), une organisation comparable qui a existé de 1948 à 1960, dont l’objectif était de promouvoir une organisation européenne unie, dissoute peu après la naissance de la CEE. Les auteurs lèvent le voile sur les programmes d’influence des grands pays, et notamment le International Visitor Leadership Program des Etats-Unis qui invite tous les ans des leaders internationaux (dont 40 Français) pour leur faire découvrir le pays. Ils soulignent également que la France dispose d’un programme équivalent.

On retrouve la même méfiance à l’égard de la démocratie. David Rockefeller (à l’origine de la Trilatérale), disait dans Newsweek en 1999 : « ces dernières années, il y a eu une tendance vers la démocratie et l’économie de marché dans de nombreuses parties du monde. Cela a réduit le rôle des gouvernements, ce à quoi les hommes d’affaires sont favorables ». Il rapporte l’intervention d’Elisabeth Guigou à la Trilatérale de 2008 : « Sauvez l’Europe de la tyrannie des référendums ». Ils notent également la forte présence d’anciens de Goldman Sachs : Rubin, Paulson, Monti, Prodi, Draghi.

Les auteurs dénoncent un système où « le rôle des électeurs consiste à entériner la politique choisie pour eux par d’autres et qui sera bientôt la seule possible ». Mais ils ne cèdent pas aux sirènes complotistes, citant Pascal Lamy : « si on passe du temps dans un milieu, on finit par en adopter les codes et les croyances, qu’il s’agissen d’ouvriers ou de patrons ». Ils reprennent une citation d’Henry Ford : « c’est une chance que les gens ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, parce que si tel était le cas, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin ».

La tour de Babel européenne

samedi 29 septembre 2012

Quand la politique n’est plus qu’un cirque


« Circus Politicus » est le complément idéal du dernier opus d’Emmanuel Todd, « Après la démocratie ». Il se lit comme un polar palpitant constitué de petits chapitres nerveux qui démontrent à quel point nos démocraties sont minées de l’intérieur. Un livre essentiel.

Une remise en cause de la démocratie

Le livre de Christophe Deloire et Christophe Dubois commence par une recension stupéfiante de faits et de déclarations venus d’une partie des élites qui remettent en cause les principes même de la démocratie. Ils évoquent naturellement l’idée d’une suspension des droits de vote pour les pays qui conteviennent aux règles européennes, évoqué en octobre 2010 par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Cet apéritif n’est rien par rapport aux remises en cause consciente, comme Alain Minc, qui voyait en avril 2005 le référendum comme une « vérole antidémocratique » !

Ainsi, en novembre 2010, DSK évoquait une mise sous tutelle technocratique des budgets européens : « la solution la plus ambitieuse, largement discutée dans la littérature académique, serait de créer une autorité budgétaire centralisée, aussi indépendante politiquement que la BCE (…) elle fixerait les orientations budgétaires de chaque pays membre et allouerait les ressources provenant du budget central ». Pour Mario Monti : « cette démocratie est certes moins en prise avec les aléas de l’humeur de l’électorat (sic), mais elle est bien réelle ». On se demande comment !

Jean-Paul Fitoussi voit dans l’importance croissante des règles (notamment européennes) une remise en cause du libre-arbitre démocratique. Le gouverneur de la Banque de France juge que les non techniciens ne peuvent rien apporter à la définition des règles financières et évoque un « risque très fort d’interférence politique ». Pour Philippe Auberger, l’indépendance des banques centrales les met « à l’abri des fluctuations politiques ». Pour Michel Rocard « les souverainetés nationales ont dépassé leur stade d’efficacité et elles entrent dans la période de la nuisance ».

La contestation existe