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lundi 8 juin 2015

Congrès PS : combat de postures dérisoires

Après le dérisoire congrès des Républicains, qui ont tout de l’UMP, sauf le nom, signe de la superficialité de notre époque politique, c’était le tour du PS de se réunir samedi et dimanche. Là encore, pas de véritables surprises, si ce n’est un combat de postures où les différends idéologiques sont dérisoires.



Des frondeurs en carton

Déjà, le vote des motions montrait que le PS n’était pas prêt à un véritable débat. Martine Aubry avait choisi de rejoindre la motion du premier secrétaire, Montebourg et Hamon étaient aux abonnés absents, laissant un Christian Paul guère incisif porter une voix alternative. La ligne eurolibérale a reçu 70% des voix, si l’on compte les près de 10% de la motion de Karine Berger. Le débat, ce n’était pas pour maintenant. On en vient à questionner la sincérité de ces frondeurs, dont la rébellion dérisoire se calme toujours à l’approche des échéances électorales, préférant la cohésion pourvoyeuse de places plutôt que le débat sur une ligne politique qui n’a pourtant rien à voir avec ce qu’ils disent défendre.


Un grand cirque politique

samedi 23 mai 2015

Avis de mascarade démocratique au PS

Jeudi, les militants socialistes, pour beaucoup des élus, se sont exprimés en vue du Congrès à venir. Les résultats sont conformes à ce qui était attendu et satisfont presque tout le monde. Le débat a été inexistant, ce Congrès étant principalement un balet gouverné par les egos et les intérêts personnels.



Un faux débat idéologique

Les résultats de ce Congrès ne sont pas surprenants. La motion A, du premier secrétaire, qui soutient le gouvernement, est arrivée largement en tête, ce qui n’est pas une surprise étant donné le relatif anonymat des trois autres porteurs de motions concurrentes. Le vote aurait eu une autre portée si Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon avaient porté la motion B. Et que dire si Martine Aubry avait décidé de ne pas se ranger derrière Jean-Christophe Cambadélis ? Ce faisant, tous ces éléphants préfèrent privilégier les intérêts de leur parti et les places qu’il peut procurer aux idées… En outre, la concurrence des deux autres listes permettait de diviser l’opposition à la ligne gouvernementale.

Et cela est d’autant plus habile que la motion Christian Paul était prise en sandwich entre la motion C, de Florence Augier, marquée à gauche, et la fausse motion d’opposition de Karine Berger, dont on se demande bien ce qui peut la séparer de la motion A. En fait, on pourrait ajouter le score des motions A et D pour bien mesurer le poids de la ligne eurolibérale au PS. On peut aussi questionner la sincérité des frondeurs tant ils n’ont aucun poids sur la ligne de leur parti depuis plus de 30 ans. Ne se complaisent-ils pas dans une opposition tellement improductive qu’on peut se demander s’ils sont véritablement sincères pour rester dans un parti qui ne mène pas la politique à laquelle ils disent croire ?

Une vraie quête de places

lundi 20 avril 2015

Wolfgang Schäuble, petit soldat austéritaire




Arrogance totalitaire et antisociale

Les propos de Wolfgang Schäuble sont graves à plus d’un titre. D’abord, ils sont bien peu diplomatiques et assez inadmissibles dans le cadre traditionnel de l’amitié franco-allemande. Comment travailler avec une personne qui tient de tels propos publics ? Ensuite, il est tout assez effarant qu’il vante les réformes « très réussies » de l’Espagne. Comme ne pas y voir, au mieux, une déconnexion totale du réel, au pire, un mépris tout aristocratique vis-à-vis d’une population espagnole qui vit avec un quart de la population au chômage et qui offre à ses jeunes pour avenir immédiat l’absence d’emploi pour près de la moitié d’entre eux. Bien sûr, cela baisse maintenant, mais en 2007, le taux de chômage était à 8%.

Mais outre le fait d’être anti-social, le propos du ministre allemand est aussi profondément antidémocratique. En effet, il parle tout de même de « forcer le Parlement » et pointe, semble-t-il avec une forme de regret, que « la démocratie est difficile », comme s’il pensait qu’une bonne autocratie était finalement plus efficace que le fait de laisser au peuple et à ses élus un mot à dire dans la marche du pays. Ce n’est peut-être pas totalement étonnant de la part d’un pays qui a sorti sa politique monétaire du cadre démocratique, mais en est d’autant inquiétant et révoltant qu’il s’agit de facto de ce que pense une partie des élites, comme le notait bien Emmanuel Todd dans son livre « Après la démocratie ».

La double face du Parti Socialiste

jeudi 31 juillet 2014

Pourquoi le droit de vote des étrangers va-t-il à l'encontre de la tradition républicaine française ? (billet invité)


Billet invité de Cochin

L'éternel retour

Dans une récente interview publiée sur le site de l'hebdomadaire Marianne, Jean-Christophe Cambadélis revient sur une des promesses de campagne de François Hollande qui, malgé sa forte impopularité auprès des Français, est régulièrement mise en avant par le parti socialiste : l'octroi du droit de vote aux étrangers non communautaires lors des élections locales.


Comme trop souvent, à défaut de véritable réflexion sur un sujet qui n'est pas aussi anecdotique que certains le pensent, Jean-Christophe Cambadélis préfère s'en tenir à des formules creuses reposant sur des raisonnements abstraits pour justifier une telle mesure. Ce faisant – et le procédé, qui ne fait pas honneur à ceux qui l'emploient, est un classique de l'argumentation socialiste –, il s'attache à renvoyer à l'extrême-droite les opposants au projet, présenté comme allant  « contre la tendance à la fermeture et à la stigmatisation de tout ce qui n’est pas de souche et qui, aujourd’hui, a le vent en poupe ».

La question est pourtant loin d'être aussi simple que ne le laisse penser le premier secrétaire du parti socialiste et remet en cause les fondements même du modèle républicain français, ce qu'a bien compris Jean-Luc Laurent, le président du MRC, qui s'est détaché de ses alliés socialistes sur cette question, comme sur bien d'autres. On notera d'ailleurs que le fait que le MRC, c'est-à-dire l'un des principaux héritiers de la tradition républicaine jacobine, se prononce clairement contre un tel projet alors même que les Verts, qui représentent l'avant-garde de la dérive libérale-libertaire d'une partie de la gauche française, en sont les plus grands défenseurs, est tout à fait révélateur de ce qui s'y joue.

Une question qui touche au cœur de notre conception de la République