mercredi 30 novembre 2011

Le mauvais feuilleton de l’interdiction des OGM Monsanto



Une interdiction doublement légitime

L’interdiction systématique de tout ce que peuvent nous apporter les thérapies géniques est sans doute une erreur. Leur apport sera nécessaire pour permettre de nourrir la planète et même de l’économiser. En revanche, leur emploi doit être extrêmement précautionneux, de manière à ne pas risquer la santé des hommes. C’est pourquoi je ne pense pas qu’il faille démontrer leur dangerosité pour les interdire mais bien plus démontrer leur innocuité à long terme pour les autoriser.

mardi 29 novembre 2011

Eva Joly, la meilleure candidate des Verts, pour le meilleur et pour le pire


La candidate des Verts a beaucoup fait parler d’elle. Après une pause bruyante dans sa campagne en protestation de l’accord avec le PS, elle est revenue plus offensive que jamais, au point de déclencher la polémique et la démission de son porte-parole. Est-elle la bonne candidate ?

Une candidate de principes…

Même si beaucoup de commentateurs ont présenté les polémiques récentes autour d’Eva Joly de manière assez négative, parlant souvent d’amateurisme, je ne suis pas sûr que ce soit l’image que cela ait vraiment donnée. Après tout, on peut penser qu’il y a un certain panache de sa part à protester contre l’accord que le parti qui l’a choisi comme candidate a passé avec le PS, en renonçant à certaines exigences, même s’il était plus que maladroit de les avoir formulées de la sorte.

lundi 28 novembre 2011

Zone euro : l’impasse de l’austérité

La zone euro est aujourd’hui à deux doigts de retomber dans la récession. Les Etats ont de plus en plus de difficulté à se refinancer. Et la seule solution que les dirigeants européens actuels envisagent est toujours plus d’austérité, comme l’illustre le nouveau pacte de stabilité.

Le suicide économique de la zone euro

Bien sûr, les soubresauts des marchés dictent l’actualité depuis deux ans. Bien sûr, on ne cesse de nous seriner que les Etats ont trop dépensé. Pourtant, un pays comme l’Espagne avait un excédent budgétaire avant la crise, et une dette de moins de 40% du PIB. En outre, c’est bien la crise financière qui a largement contribué aux déséquilibres actuels. Enfin, la privatisation de la création monétaire joue un rôle considérable dans le niveau de la dette, comme le rappelle André-Jacques Holbecq.


dimanche 27 novembre 2011

Le roman de la fin de l’euro, partie 5 : le président élu


Après la qualification surprise de Charles Delacroix face à François Hollande dans la partie 1, le Parti Socialiste contre-attaque dans la partie 2, provoquant une réponse du candidat gaulliste dans la partie 3. La dernière droite voit une intense activité diplomatique dans la partie 4.

6 mai 2012 18H30 : Angela Merkel appelle Delacroix pour le féliciter de sa victoire, les premiers dépouillements confirmant une victoire nette et sans bavure avec une participation exceptionnelle. La chancelière n’appréciait guère les idées supranationales de Hollande et sa volonté de mettre en place des euro obligations dont elle devait être caution. Elle confie donc au futur président qu’elle est heureuse de l’avoir comme futur partenaire. Ils conviennent de se voir rapidement. Le 8 mai semble une occasion idéale. La décision est prise de ne pas fermer les marchés financiers.

6 mai 2012 20H30 : Delacroix  fait son premier discours de président élu. Il remercie les Français d’avoir osé choisir un président en dehors des grands partis d’antan. Il affirme que cela souligne la vivacité démocratique de notre pays, qu’il y a toujours le choix et qu’il ne faut écouter ceux qui disent qu’il n’y a qu’une politique possible. Il promet de remettre l’économie au service de tous, et plus au service d’une petite minorité. Il proclame l’emploi la priorité N°1 de son mandat, pour redonner une dignité à tous. Après un assez long discours, il quitte son siège de campagne, l’air grave, pour une nouvelle réunion de travail afin de finaliser les modalités de l’annonce qui doit être faite rapidement, avant l’ouverture des marchés financiers. Il annonce qu’un référendum sur la sortie de la monnaie unique se tiendra en même temps que le premier tour des élections législatives.

samedi 26 novembre 2011

Le grand désarroi de Jacques Attali

Hier, le président de la Commission pour la libération de la croissance (sic) était interviewé par 20 Minutes. Un entretien qui révèle toutes les contradictions des discours de certains partisans de l’euro mais aussi leur désarroi grandissant, qui l’amène à envisager la fin de la monnaie unique.

La dette européenne, c’est bien, la dette nationale, c’est mal

Pour Jacques Attali, la solution à la crise actuelle est simple. Monétisation massive par la Banque Centrale Européenne, mise sous tutelle des budgets nationaux, création d’un budget fédéral et lancement d’euro obligations. Il souligne que les Etats-Unis ont une dette de quinze mille milliards de dollars et l’Europe pas un centime dans un drôle de raisonnement où la solution à une crise de la dette serait de créer une dette supplémentaire à l’échelle européenne.


vendredi 25 novembre 2011

L’euro, cible de plus en plus courante des économistes

RTL offre un bon raccourci des débats actuels sur l’euro. D’un côté, Alain Duhamel qualifie tous ceux qui osent le remettre en question de démagogue sans le moindre argument. De l’autre, Eric Zemmour fait une tribune aussi incisive que bien argumentée qui signe son arrêt de mort.

Le chant du cygne

Un jour peut-être Alain Duhamel se rendra compte de son ridicule sur cette question. Comment mangera-t-il son chapeau quand cette construction baroque et artificielle qu’est la monnaie unique s’effondrera ? Il excommuniera sans doute les politiques qui auront présidé à une telle issue. En fait, son comportement est indécent. Il pourrait être compréhensible si la critique de l’euro ne venait que de franges obscures du débat d’idées. Mais ce n’est vraiment pas le cas.

jeudi 24 novembre 2011

Affaire Agnès : fait divers, communication et politique



Une séquence habituelle

Cela fait bientôt dix ans que cela dure. Quand un fait divers fait la une de l’actualité, Nicolas Sarkozy a l’habitude de dégainer une nouvelle loi. Comme ministre de l’intérieur, puis comme président de la République, l’ancien premier flic de France semble conserver cette habitude comme un mode de fonctionnement normal. La machine est tellement bien huilée qu’il n’a fallu que quelques jours pour passer une nouvelle loi destinée à éviter une telle récidive.

mercredi 23 novembre 2011

Euro : incompréhensions allemandes

C’est peu de dire que l’incompréhension grandit entre les pays européens. Entre des Grecs qui évoquent un 4ème Reich, une France qui capitule à chaque négociation européenne devant les positions de Berlin et des analystes qui critiquent l’attitude d’Angela Merkel, l’Allemagne est au centre de toutes les discussions.

Feu sur l’Allemagne

The Economist a consacré cette semaine sa rubrique Charlemagne à la chancelière allemande. Le magazine libéral n’y va pas de main morte en dénonçant ses « discours vides et détachés de la réalité ». Il dénonce l’obstruction de Berlin aux euro obligations, au rachat des dettes souveraines par la Banque Centrale Européenne ou à la fusion des réserves européennes au sein du Fonds Monétaire International. Il souligne l’opposition de l’Allemagne à toute intégration fiscale.

mardi 22 novembre 2011

Les contradictions fédérales d'une partie de la gauche

Dans les débats actuels sur la zone euro, une grande partie de la gauche (NPA, PG, PC, PS) voit dans une évolution fédérale la solution à la crise. Mais outre l’incompréhension totale du débat allemand, la victoire du PP espagnol démontre l’incohérence d’une telle position.

L’Allemagne paiera !

Bien sûr, ce n’est pas la manière dont Jean-Luc Mélenchon ou François Hollande présentent les choses, mais c’est exactement cela à quoi reviendrait la politique qu’ils recommandent. Quand ils parlent d’euro obligations, cela revient à demander à l’Allemagne une immense caution sur l’ensemble des dettes européennes. Soit dit en passant la France se retrouverait également caution solidaire des dettes italiennes et grecques, ce qui ne semble guère les émouvoir...


lundi 21 novembre 2011

Espagne : l’alternance, pas l’alternative


Hier, les Espagnols ont décidé de congédier le PSOE pour confier le pouvoir au Parti Populaire de Mariano Rajoy, pour qui la troisième candidature aura été la bonne. L’orthodoxie européenne signe une troisième victoire après celles déjà gagnées en Grèce et en Italie.

Relecture de l’histoire économique espagnole récente

Si le parti de Zapatero, qui avait renoncé à se représenter, a été balayé, c’est à cause de la très grave crise économique que traverse le pays. Le taux de chômage dépasse 22% et pire, les 40% pour les jeunes. Après des années de croissance et de rattrapage, l’Espagne va mal, même si elle n’est pas dans la situation de la Grèce. Mais cette campagne a malheureusement été extrêmement mal couverte en France, où les responsabilités de la crise sont très mal établies.