jeudi 14 février 2013

Les ayatollahs de l’euro cher


En quelques semaines, la montée de l’euro a totalement annulé les effets du plan de compétiitvité du gouvernement, poussant le président de la République à se plaindre de son appréciation pour la forme. Pourtant, quelques huluberlus soutiennent qu’il n’y a pas de problème !

Déni de réalité

Alors que tous les experts sont d’accord pour constater la surévaluation de l’euro, quelques eurobéats contestent ce fait avec une mauvaise foi délirante, qui en dit long sur le déni de réalité des partisans de cette Europe. Le papier de Jean Pisani-Ferry de l’institut Bruegel est stupéfiant. Tout d’abord, il commence par soutenir que l’euro a été plus cher dans le passé et que donc « Berlin a raison : il n’y a pas le feu ». On pourrait objecter que l’euro est tombé à 0,82 dollar…

Ensuite, il soutient que « la sous-évaluation (sic) reflétait des anticipations d’éclatement de l’union monétaire. Ne regrettons pas qu’elle se corrige ». L’auteur affirme aussi que « la BCE mène une politique de liquidité hétérodoxe mais sa politique monétaire reste plutôt orthodoxe ». En clair, la BCE n’aide que les banques et se fiche des conséquences d’un taux de change élevé pour l’emploi. De manière stupéfiante, il soutient que « la zone euro est relativement peu ouverte (elle exporte et importe de l’ordre d’un quart de son PIB) : l’impact des variations du change est donc limité ».

Jean Pisani-Ferry en est donc réduit à espérer que la BCE prenne en compte le change dans ses décisions et appelle à une coordination internationale bien illusoire vues les politiques menées aux Etats-Unis et au Japon. La même soupe est servie par Captaine Economics, qui soutient que l’euro n’est pas si cher, que notre problème est plus un problème de compétitivité, et que les dévaluations, c’est mal… Il s’appuie sur un papier de Patrick Artus, qui a été mieux inspiré, d’autant plus que son graphique montre que les périodes de croissance en Europe correspondent à un euro bon marché.



Une calamité économique

Bien sûr, François Hollande et Pierre Moscovici ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis de l’appréciation de la monnaie unique. Mais ce mécontentement est purement formel. Il ne débouchera sur rien, exactement comme quand Nicolas Sarkozy s’en plaignait en 2007. Car l’ancien président n’a pas utilisé la négociation du traité de Lisbonne pour changer quoique ce soit à la gestion de la monnaie unique et au final, c’est sous son mandat que l’euro a atteint la valeur délirante de 1,6 dollars.

Il faut rappeler ici que les économistes estiment que la juste valeur de l’euro se situe entre 1 et 1,15 dollars, et que la monnaie unique était tombée à 0,82 dollar peu après sa création, ce qui avait permis à l’Europe de connaître sa plus forte période de croissance depuis la fin des années 1980. Plus récemment, The Economist a de nouveau rappelé la surévaluation de la monnaie unique européenne à travers son indice Big Mac. Bref, l’euro est trop cher pour notre économie.

Car le problème est que l’appréciation de l’euro est désastreuse pour nos exportateurs qui perdent d’un coût tous leurs efforts pour contenir leurs prix. The Economist y voit un des deux dangers majeurs pour l’Europe. Jacques Sapir a estimé qu’une appréciation de l’euro coûtait 1 point de croissance. Pire, le problème est aussi que fondamentalement, les différents pays de la zone euro ont besoin de parités différentes, comme l’a souligné une récente étude de la Deutsche Bank.

Comme en 2008, où il a plongé l’Europe dans la récession avant même les Etats-Unis, l’euro cher est un danger mortel pour nos économies. Il est incroyable que certains refusent de l’admettre, d’autant plus que d’autres méthodes d’évaluation concluent à une surévaluation encore plus importante.

14 commentaires:

  1. La France a fait une croissance nulle en 2012 apres les revisions des chiffres de l' Insse.

    La France se retrouve au niveau de 2006, en resume , elle n' a pas bouge depuis 6 ans.

    Sans oublier que la population a augmente entre temps.

    Cela annonce rien de bon pour 2013 . Je pense que la France va connaitre une recession toute l' année

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/02/14/20002-20130214ARTFIG00413-la-france-a-connu-debut-2012-sa-deuxieme-recession-en-3-ans.php

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  2. Pour la forme, pour la forme, dites-vous.

    Je ne sais pas jusqu'à quel point l'imperméabilité à la réalité que vous prêtez aux socialistes pourra s'étendre.

    On peut toutefois relever quelques faits qui, dans les dernières semaines, remettent en question cette idée.

    D'abord, il y a l'intervention au Mali - même si je comprends très bien vos réticences à parler d'un sujet sensible, que vous pouvez juger ne pas maîtriser assez complètement, je crois que vous ne lui accorder pas assez d'importance - intervention qui permet à François Hollande d'expérimenter les avantages d'une action nationale autonome autant que la mauvaise volonté apparente de l'Allemagne.

    L'issue des dernières négociations avec cette dernière, aussi éloignée que possible de ce qu'Hollande attendait, ne sont pas de nature non plus à l'inciter à la recherche du consensus permanent avec notre voisine hégémonique.

    Le travail de sape intellectuel produit aussi quelques effets mesurables assez précisément avec le cas Joffrin, que la lecture de Krugman, Stiglietz, mais aussi de Ha-Joon Chang (entre parenthèses, n'avez-vous pas remarqué son petit livre, 2 ou 3 choses que l'on ne vous dit jamais sur le capitalisme, très intéressant et très utile dans son travail de vulgarisation intelligente?) a convaincu de l'inanité des politiques d'austérité simultanément menées, ainsi que des méfaits de l'expérience néo-libérale en cours depuis 30 ans. Reste encore, comme Daniel Cohen, à franchir le pas sur l'euro, mais l'évolution est à souligner.

    Ces deux personnages mainstream représentent sans doute bien plus le centre de gravité du parti que ne le fait son aile droitière, à qui le gouvernail économique a pourtant été donné en ce début de quinquennat.

    On peut d'ailleurs noter une légère inflexion de ce côté, avec par exemple la loi annoncée sur les licenciements, comme si le gouvernement avait compris qu'il fallait donner des gages à une base proche de la rébellion ouverte.

    Il y a d'autre part la prise en compte, certes scandaleusement tardive, de la réalité à travers les questions liées à la surévaluation de l'euro et, depuis ce début de semaine, la reconnaissance que les projections en termes de croissance ne tiendraient pas et qu'il fallait abandonner pour cette année l'objectif idiot des 3%.

    Et il faut désormais ajouter à cela le discours sur l'état de l'Union d'Obama. Dans une périphérie intellectuelle aussi dominée que celle représentée par les économistes orthodoxes français, la formulation d'objectif de relance très keynésiens venant du centre du système mondial paraît très susceptible de déstabiliser un peu plus un édifice dogmatique branlant de tous côtés.

    Vous le voyez, à mon habitude, j'essaie de pointer les éléments qui vont dans le sens de ma théorie d'une rupture probable de l'orientation économique du gouvernement durant ce quinquennat.

    Je ne vous convaincrai pas encore cette fois-ci, mais je crois important de ne pas clore les options à envisager trop tôt.

    Bonne journée,

    Emmanuel B.

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    1. Sur l'allemagne je suis assez d'accord avec Todd ce n'est pas une mauvaise volonté apparente c'est une volonté de nous nuire en Afrique , sur l'economie je ne suis pas loin de vous croire Hollande est peu être finalement un pragmatique j'attend avec impatience la gymnastique que ceux ci (les socialistes) vont devoir faire pour sortir de l'euro car sans cela rien ne tient une relance avec l'euro serait éventuellement contre productive

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    2. Emmanuel B.,
      l'énumération que vous réalisez ici a effectivement de quoi faire réfléchir, mais une partie des arguments peut être remise en cause.
      Surtout l'évolution des prescripteurs mainstream d'opinion, qui se convertiraient à une forme de néokeynésianisme bienvenu certes, mais insuffisant. Je n'ai pour ma part toujours pas compris ce que ces derniers avaient à dire sur le protectionnisme par exemple. Par ailleurs ce retournement prend du temps, celui recommandé par l'oubli de tout ce qu'ont pu dire de néolibéral des gens comme Joffrin dans un passé très récent.
      L'adhésion mécanique et messianique de tout ce gratin pseudo-intellectuel à la construction européenne ne me paraît guère entamé. L'ordo-libéralisme allemand a encore de beaux jours devant lui, même après une victoire potentielle du SPD dans quelques mois, dont le PS semble attendre bien trop de choses. Le travail de sape dont vous parlez paraît assez faible, même si on bien envie de croire avec vous qu'il existe.
      En revanche tout à fait d'accord avec vous pour espérer une probable remise en cause du "couple" franco-allemand du côté des hiérarques socialistes, car Merkel a probablement fait avaler une couleuvre non de trop mais trop visible lors du dernier Conseil européen. L'alliance des Allemands avec les Britanniques est effectivement un affront que le PS va probablement tenter d'effacer.
      De là à espérer un virage vers le hollandisme révolutionnaire...
      Francis Commarrieu.

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    3. 1) L'euro est surévalué, même Sarkozy le disait. ATTENDONS DES ACTES.
      2) Pour les 3%, c'est D'ABORD la COMMISSION (et le FMI) qui ont infléchi AVANT le gouvernement socialiste.

      Donc trouver qu'il y a là des motifs d'espoir d'un "hollandisme révolutionnaire" me paraît fort prématuré...

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    4. @ Emmanuel B.
      Etre optimiste est aussi respectable que d'être réaliste en s'appuyant sur des faits. La foi n'a pas besoin, en politique comme en religion, de preuves.

      Néanmoins, je ferai quelques remarques sur les exemples que vous prenez pour illustrer votre propos. Tout d'abord au sujet de Joffrin. Ce journaliste est l'exemple-type de l'éditocrate socio-libéral. Il passe son temps à diffuser avec morgue la pensée unique dans les journaux qu'il dirige ou a dirigés. Serait-il convaincu de l'inanité des politiques d'austérité qu'il ne le serait pas pour autant de la nécessité de mener une autre politique économique,monétaire,
      fiscale, sociale ... Vous allez un peu vite en besogne.

      Pour ce qui concerne la loi sur les licenciements,
      rien ne permet d'en dire quoi que ce soit de positif, alors que nous avons des certitudes sur la compétitivité et les accords rétrogrades, qui vont bientôt être transposés dans une loi avec force pressions du MEDEF de Madame Parisot.

      Enfin, vous qualifiez de "prise en compte de la réalité" le fait qu'Hollande reconnaisse que l'euro est surévalué et que la croissance ne sera pas au rendez-vous. Cela n'a pas de sens et réellement abusif. Dire n'est pas le prendre en compte. Il ne fait que exprimer avec retard, en plus, ce que tous les Français ont constaté depuis plusieurs semaines. Prendre en compte la réalité, ce serait agir, prendre des décisions, influencer nos partenaires pour défendre les intérêts de la France, de ses nationaux. Or, que fait Hollande ? Il se comporte comme un béni oui-oui, incapable de proposer la moindre alternative face au duo de circonstance Merkel-Cameron. Il n'est qu'une ombre pour ne pas dire une marionnette inconsistante.

      Madame Merkel, pour qui je n'ai pas de sympathie partciulière en raison de ses idées, est autrement plus coriace et déterminée.

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    5. @ Patrice Lamy et Francis Commarieu,

      Nous sommes d'accord.

      Je tiens à préciser que je ne suis à aucun égard un zélateur de Laurent Joffrin. Il m'intéresse en tant que "thermomètre" et permet de remarquer que la politique économique droitière du début du quinquennat est sans doute en décalage par rapport à la ligne moyenne des cadres du PS, elle-même de toute évidence assez décalée à droite par rapport à l'opinion de ses électeurs.

      Ce que vous dites, Francis, par rapport à l'Allemagne me paraît très juste. Il faut maintenant espérer que le dissensus produisent de bons effets.

      Selon moi, les vexations infligées par Merkel à Hollande au moment-même où celui accumule une certaine confiance en relation avec l'intervention au Mali a un potentiel très heureusement explosif. D'autant que Hollande se rendra vraisemblablement compte, à un moment ou à un autre, que chaque clash avec l'Allemagne lui apporte un regain de popularité.

      Mais évidemment tout ce qui se fera de ce côté (s'il se fait quelque chose) se fera à son corps défendant, en rupture avec ses idées primitives.

      @ Demos,

      Mon analyse n'est pas en décalage complet avec la vôtre. Je crois comme vous que le gouvernement souffre d'un problème de "dissonance cognitive" aggravée, pour reprendre la très juste analyse de Jacques Sapir.

      Mauvais instruments théoriques pour comprendre la réalité, prise en compte tardive de celles-ci, décisions de trop faible envergure et en retard en résultent.

      La différence entre nos analyses est que je ne crois pas qu'ils y soient condamnés pour l'éternité.

      Le grand avantage des solutions telles que nous les préconiserions (démontage de l'euro, protectionnisme, relance à l'échelle nationale - pourquoi pas coordonnée d'ailleurs avec nos partenaires européens? - régulation financière - nécessairement coordonnée avec eux, etc.), c'est qu'elles offriraient, croyons-nous, prise sur cette réalité.

      Il est tout de même tentant de penser qu'un gouvernement qui les expérimenterait, avec réussite, espérons-le, puisse se convaincre de leur validité. D'autant qu'encore une fois, il n'aura peut-être pas le choix. Le détonateur faisant exploser l'euro pouvant, par exemple, tout aussi bien être la Grèce, l'Italie, l'Espagne, etc.

      Cela impliquerait sans doute la mise au rancart d'une partie de l'équipe ministérielle actuelle (Moscovici, Bricq, etc.) et un changement de premier ministre. L'espèce de surplomb adopté par Hollande (assez horripilant à divers égards, je suis d'accord) lui ménage, me semble-t-il, la possibilité de ruptures de ce type sans apparaître se dédire ouvertement.

      Le précédent que j'ai en tête est bien sûr 1983. Je confesse que je suis assez attaché à cette idée, que j'avais évoqué, je crois bien, avant même que Todd ne le fasse (sur le blog de Yann, malheureusement inactif depuis quelques mois).

      Si le parallèle est pertinent, il faut s'attendre à ce que le gouvernement défende la ligne ancienne jusqu'au dernier moment avant la rupture.

      Emmanuel B

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  3. L'euro est présenté comme à sa bonne valeur pour l'ensemble des pays qui le constituent, mais ces pays ne forment pas un ensemble. De façon subliminale, les participants de l'Euro fort disent qu'il faut fédérer. Donc ça tourne en rond.

    Concernant le Mali, la France n'avait pas le choix, entre autres, le Niger proche est sa réserve d'Uranium à protéger d'une déstabilisation de cette zone. Enfin, c'est le résultat d'une politique africaine brouillonne, et y rajouter l'échec total du prohibitionnisme des drogues qui alimente en argent les djihadistes :

    En novembre 2009 c’est carrément un Boeing 727 plein de cocaïne qui se crashe en tentant de re-décoller du désert malien. Avec un équipage composé de nigérians, l’avion, enregistré en Guinée-Bissau, a effectué de fréquents vols entre l’Afrique de l’Ouest, le Mexique, la Colombie et le Venezuela [3]. Les narcotrafiquants latino-américains ont fait de l’Afrique de l’Ouest la plaque tournante du trafic de stupéfiants vers l’Europe.

    http://www.bastamag.net/article2921.html

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  4. @ Olaf
    Ils ont du équiper leur 727 de réservoirs supplémentaires car, même avec une escale aux Açores, ça passe pas....

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  5. @ Laurent
    Le bilan est plus nuancé car nous payons nos importations en euros mais elles sont souvent libellées en dollars (pétrole par exemple)
    Environ 80% du prix d'un Airbus vient d'équipements eux-mêmes achetés en dollars (moteurs, avionique, etc) et ce n'est qu'un exemple...

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  6. Jeudi 14 février 2013 :

    Zone euro/PIB : recul de 0,6% au quatrième trimestre, pire que prévu.

    La zone euro s'est enfoncée dans la récession au quatrième trimestre 2012, avec un Produit intérieur brut se repliant de 0,6%, a indiqué jeudi l'office européen des statistiques, Eurostat.

    C'est pire qu'attendu : la plupart des analystes tablaient sur un PIB se repliant de 0,4%, même si ce chiffre semblait trop optimiste au regard des chiffres de croissance allemand (-0,6%) et français (-0,3%) au 4e trimestre, publiés dans la matinée.

    En comparaison avec le quatrième trimestre de l'année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une baisse de 0,9% dans la zone euro, contre un repli de 0,6% au trimestre précédent.

    Aucun détail n'a été donné sur les composants du PIB, mais "sachant que la demande intérieure risque de rester faible dans la zone euro, toute reprise dépendra du commerce extérieur", souligne Peter Vanden Houte, de la banque ING.

    "D'où l'importance de ne pas avoir une devise trop forte", précise-t-il, alors qu'un débat sur l'"euro fort" parcourt la zone euro depuis plusieurs jours, à la demande de la France qui craint que le niveau de la monnaie commune ne pèse sur ses exportations et ne pénalise ses efforts en terme de compétitivité.

    La zone euro était entrée en récession au troisième trimestre pour la deuxième fois en trois ans, en enregistrant un PIB en recul de 0,1%, après s'être déjà replié de 0,2% au trimestre précédent. Une période de récession est constatée lorsque le PIB se contracte pendant deux trimestres consécutifs.

    Preuve que la zone euro est à la traîne, les Etats-Unis ont enregistré un PIB stable au quatrième trimestre (après une hausse de 0,8% au troisième trimestre).

    http://www.romandie.com/news/n/Zone_euroPIB_recul_de_06_au_T4_pire_que_prevu60140220131339.asp

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  7. Je ne veux pas etre l' oiseau de mauvaise augure mais il y a des signes qui ne trompent pas :

    " Signe in­quiétant, les sociétés qui chutent sont de plus en plus grosses. "

    http://www.lefigaro.fr/entrepreneur/2013/02/14/09007-20130214ARTFIG00646-les-defaillances-de-grosses-pme-explosent.php

    C' est le genre d' entreprises qui sera difficiles de reconstruire vu la taille atteinte :

    "Les entreprises intermédiaires françaises sont en fait de «grandes» PME. Elles réalisent en moyenne 200 millions d'euros de chiffre d'affaires"

    En resumé , elles font la banques pour les gros client, elles meurent , vu leurs tailles , cela doit etre une priorite nationale !

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  8. Bonjour,

    En effet, comme vous le notez il semble bien que l'essentiel pour la BCE et les "experts" c'est de soutenir les banques, l'euro, et veiller a l'inflation. L'impact sur l'activite economique et le chomage n'est clairement pas une priorite ! :-(

    D'ailleurs, je trouve assez enervant et scandaleux que les criteres de Maastricht ou equivalents surveilles par l'Europe et dont on nous rebat les oreilles soient la dette, l'inflation, les taux d'interet, mais pas le chomage !
    Il me semble (je suis naif) que ces aspects monetaires ne sont que des outils au service du bien-etre, c'est-a-dire l'emploi et le niveau de vie. Donc on devrait plutot choisir comme criteres le taux de chomage, le niveau de vie, ...
    Au minimum, on pourrait les ajouter.

    C'est comme l'euro (la monnaie) qui devrait etre un outil et pas une fin, alors que maintenant clairement l'economie et la politique sont au service de la monnaie (on marche sur la tete..)

    Je ne comprend pas pourquoi je n'ai jamais entendu d'homme politique important, meme a gauche, proposer que l'on rajoute le taux de chomage aux criteres. Peut-etre sous une forme differente, mais il devrait bien etre possible de l'introduire...
    Et pourquoi pas indexer les primes des hauts fonctionnaires (BCE, Bercy,..) sur le taux de chomage ? (Je suis naif et populiste probablement....).

    (Bien sur on ne maitrise pas facilement le taux de chomage, mais une incitation plus directe des dirigeants ne pourrait pas faire de mal.)


    Un autre aspect crispant c'est l'argument (deja entendu ailleurs) que "la guerre des monnaies c'est mal", donc surtout l'Europe ne doit pas s'y lancer (les autres n'ont pas l'air de se gener par contre).
    Conme pour le libre-echange, l'euro, et un tas de sujets, l'Europe semble completement dogmatique et d'abord preoccupee par le respect des principes theoriques, tandis que les autres regions (USA, Chine, Japon,...) sont bien plus pragmatiques.

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  9. @ Abdel

    La conséquence de l’euro cher et de l’anarchie financière.

    @ Emmanuel B

    Pour la forme en effet car Hollande a tout validé : Maastricht, TCE, Lisbonne. C’est un peu facile de critiquer le niveau de l’euro après avoir accepté des traités qui poussaient logiquement à cette surévaluation et qui ne donnaient aucune prise aux politiques pour faire quoi que ce soit. Il pourrait, au moins, exiger une renégociation des statuts de la BCE. Même pas. Il n’y a rien à espérer selon moi.

    Sur le Mali, je me range à l’avis de NDA (qui connaît bien le problème), qui a soutenu l’intervention.

    Certes, certaines personnes évoluent (Rocard, Joffrin), mais ce n’est pas nouveau. Depuis 20 ans, des tenants de l’orthodoxie néolibérale font parfois une forme de mea culpa mais rien ne change dans les grands partis…

    Je ne connais pas le livre de Ja-Joon Chang. Je vais me renseigner.

    Pour l’instant, même si le verrou de l’austérité se desserre, c’est alors que nous approchons les 3% de déficit et après une augmentation horrible du chômage et de la désindustrialisation. C’est un peu vain.

    Et on voit que sur la réforme de la finance, presque rien n’est fait. Ce n’est pas comme si beaucoup d’intellectuels n’avaient pas fait de nombreuses propositions…

    Bonne journée.

    @ Francis

    Très juste, le récent accord Merkel-Cameron, avalisé par Hollande, n’est pas un bon signe. Et qu’attendre de bon d’un parti dont la pensée économique est développée par Moscovici, Cahuzac, Berger et Rabaud ?

    @ Anonyme

    Bien d’accord

    @ Démos

    Bien d’accord également.

    @ Cliquet

    C’est juste, mais Gallois avait bien expliqué en 2008 qu’il avait augmenté la part des composants fabriqués aux USA pour se couvrir contre la cherté de l’euro.

    @ BA & Abdel

    Merci pour l’info.

    @ Anonyme

    Très juste. Quand on pense que la Fed a lié sa politique de soutien à l’activité au passage du taux chômage sous les 6,5%...

    Complètement d’accord : la gauche a trahi les chômeurs.

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