lundi 4 mars 2013

Les critiques de l’euro continuent à gagner du terrain


Malgré le calme des marchés financiers, le débat sur l’euro continue. Arnaud Le Parmentier dans le Monde vient de se demander « s’il fallait signer le traité de Maastricht qui tourne au désastre. Après l’avoir tant défendu, on finirait par en douter ». Les rangs des euro-sceptiques ne cessent de grandir.

Quand les faits confirment nos dires

Bien sûr, Charles Gave est le président de l’institut des Libertés, un cercle de réflexion volontiers néolibéral. Néanmoins, la critique de la monnaie unique vient de droite comme de gauche (Sapir, Lordon, Nikonoff). Et il faut reconnaître que ses arguments en la matière sont plus que pertinents. Tout d’abord, il rappelle qu’en 2000, il avait écrit dans un livre que « l’euro allait amener à trop de maisons en Espagne, trop de fonctionnaires en France et trop d’usines en Allemagne ».



Ensuite, il souligne dans un graphique que, faits à l’appui, la mise en place de la monnaie unique a provoqué une grande divergence industrielle en Europe. Alors qu’avant, la croissance de la production industrielle était de 2,5% par an, non seulement elle s’est mise à stagner depuis, mais plus encore, à diverger, avec une Allemagne où elle a cru de 20% de 2000 à 2012, quand elle a baissé de 10% en France et 20% en Italie et en Espagne. Pour lui, la raison est simple : « c’étaient les variations de taux de change (…) qui permettaient aux différents systèmes de s’adapter au travers du temps ».

Un ami m’a fait parvenir un papier passionnant de l’INSEE de 2008 qui étudie en détails « les effets de l’appréciation de l’euro sur l’économie française ». Ce papier souligne que les exportations françaises sont beaucoup plus sensibles aux mouvements de prix que les exportations allemandes (elles baissent de 0,7% en volume pour une perte d’un point de compétitivité contre 0,3% outre-Rhin). Mais surtout, elle confirme les dires de Jacques Sapir en chiffrant à 1,7 points de PIB perdus sur 4 ans pour une appréciation de l’euro de 10% (0,5 point en année 1, 1,1 point au bout de l’année 2).

Deux nouveaux opposants

Les rangs des opposants à la monnaie unique se sont enrichis de deux nouvelles personnes. Tout d’abord, un banquier danois, le patron de la banque Saxo, Lars Seier Christensen, qui a dit que « la monnaie unique est condamnée à l’échec », en dépit du calme relatif des marchés depuis quelques mois et de la récente appréciation de l’euro. Depuis, le cours de la monnaie unique, qui avait approché les 1,4 dollars, est retombé à peine au-dessus de 1,3 dollars, mais toujours surévalué.

Et ce n’est pas tout puisque Claude Pierre-Brossolette, directeur honoraire du Trésor, ancien secrétaire général de la Présidence de la République a signé une tribune dans le Monde appelant à une « réforme de l’union monétaire européenne ». Si le ton est modéré et s’il rend un hommage (suprenant) à Mario Draghi, sur le fond, il rejoint clairement les alternatifs. Pour lui, « la conclusion, c’est qu’une monnaie unique pratiquant un taux d’intérêt uniforme pour le refinancement des banques commerciales de dix-sept pays parfaitement hétérogènes est une utopie ».

Il dénonce la déflation brutale infligée à la Grèce, qu’il juge inacceptable, inhumaine et stupide. Puis, il propose que chaque pays ait une monnaie qui lui soit propre : euro-franc, euro-lire, etc… Il propose très justement que les titres de dette publique ne puissent être émis que libellés dans la monnaie nationale et que chaque nation puisse, après consultation de la BCE, ajuster son taux de change par rapport aux autres monnaies, soit à la hausse (Allemagne) ou à la baisse.

Plus le temps passe, plus les lignes de défense intellectuelles de la monnaie unique cèdent. Il ne reste plus que la peur du changement pour la protéger. Mais, comme je l’ai expliqué plusieurs fois, le cas de la Tchécoslovaquie et des autres fins d’union monétaire du 20ème siècle, démontrent que c’est une illusion.

34 commentaires:

  1. C'est une telle réussite que l'Espagne est proche du coup d'état. Bravo !

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    1. Euh... depuis quand ? Il faudrait peut-être pas exagérer non plus...

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    2. Faut se renseigner :

      http://www.forex.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=5967&catid=13&Itemid=106

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    3. Le risque de soulèvement de l'armée est devenu minime, en réalité. Je ne dis pas qu'il est égal à 0 (il ne l'est dans aucun pays et pour aucune armée... et même dans aucun domaine) mais l'armée a largement été épurée depuis la fin du franquisme et les années 80. L'armée n'est pas intervenue dans des circonstances très difficiles des années 90, avec des taux de chômage presqu'aussi élevés, beaucoup plus d'attentats de l'ETA, etc.
      Que l'Espagne soit ou non sur la voie de la stabilisation, je n'en sais rien. Mais c'est très loin d'être la première situation de graves difficultés économiques, de menace séparatiste, etc.
      De la même façon, beaucoup pariaient sur un soulèvement de l'armée en Grèce. La situation y est bien plus complexe, le pays a eu une dictature militaire jusque dans les années 70... et l'armée n'est toujours pas intervenue. Le risque n'y est pas égal à 0, mais ça pousse à relativiser sérieusement.
      Quant au régime politique en Espagne, la monarchie constitutionnelle a toujours subi des critiques mais reste largement populaire encore aujourd'hui, notamment en la personne du prince des Asturies.
      Et pour ce qui est de la Catalogne, à moins de proclamer la guerre au reste de l'Espagne, elle n'a pas les moyens légaux (ni les moyens tout court) de prendre son indépendance contre le souhait du gouvernement central, qui a déjà dit que sa déclaration de souveraineté serait rejetée et que tout référendum n'aurait aucune validité. Je doute qu'Artur Mas soit prêt à une guerre civile y compris en Catalogne, où le sentiment de la population est loin d'être unanime.
      Lire des articles, même intéressants, c'est bien, mais il faut aussi connaître un peu les pays dont on parle pour avoir un recul critique à ce sujet.

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  2. Malheureusement cela reste tres minoritaire et il est possible que l'euro tienne encore des annees, grace au soutien de la BCE en cas de coup dur.
    Par ex., le FdG et les gens d'"alternative economique" (revue centre gauche) sont encore tres pro-euro et pro-UE. Quand a Le Parmentier, il se contente peut-etre de "prendre date" pour le cas ou, mais continuera surement a proner l'austerite et le libre-echange a tout crin.

    On s'approchera de la fin lorsque des politiques ou des experts "mainstream" defendront la sortie de l'euro, mais je crois que l'impulsion ne viendra pas de la France...

    S'il y a vraiment un referendum en UK, cela pourra aussi remettre le debat sur la table.
    D'ailleurs, je viens de voir que M. Le Pen demande aussi un referendum, c'est un peu dommage que ce soit elle qui le fasse car cela sera tourne en ridicule par la presse...

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    1. La fin de l'euro arrivera par en bas, comme le montre l'évolution de la Grèce. A mesure que le système de prix en euro deviendra insupportable, les gens devront quitter l'euro pour le troc, comme le fait remarquer Jacques Sapir. Au bout d'un certain temps, l'État n'aura plus d'autre choix que d'entériner une sortie déjà effective en réalité, ou assister à sa propre destruction par l'écroulement de l'ordre monétaire et donc du système fiscal. Les politiques seront tout simplement mis devant le fait accompli d'économies qui ont cessé d'utiliser l'euro sans leur demander leur avis.

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  3. On pourrait ajouter Max Gallo depuis deux semaines. Dans son cas, il s'agit plutôt d'un retour au bercail, mais du coup l'émission du dimanche matin sur France Culture, L'Esprit public, est redevenu un lieu de débat pluraliste.

    Emmanuel B.

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    1. Presque pluraliste.
      Le plus saisissant dans cette émission fut quand le directeur d'Alternatives Economiques osa dire que le risque de sombrer à plusieurs (c'est à dire avec l'UE) était bien réel, mais qu'il serait pire d'essayer d'en sortir tout seul.
      On admirera la logique. Si on sombre avec les autres, il ne faut pas tenter de réagir tout seul. Que faut-il faire alors ?
      La semaine prochaine, il aura peut-être enfin compris le côté absolument paralysant de l'UE pour tous ses membres.
      Francis Commarrieu.

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  4. La tendance générale est clairement engagée, et cela ira très vite. Il faudrait maintenant insister sur le projet. Comment faire de l'égalité des chances et de départ dans la société actuelle? Nous risquons de simplement reconstruire un monde dans lequel, seuls, les jeunes très diplômés retrouveraient une situation confortable.

    En France, l'effet répulsif de Marine Le Pen devrait laisser les Européistes au pouvoir assez longtemps. Même si nous avons des manifestations monstres, même si l'Italie, l'Espagne, la Grêce et le Portugal s'en vont, les Européistes pourraient réussir à n'appliquer qu'un minimum de réformes.
    jard

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    1. Antonymes de répulsif
      alléchant
      attirant
      attractif
      enchanteur
      estimable

      c'est exactement ce qui se passe et ce n'est pas un effet glapion

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  5. L'article d'Atlantico sur Charles Gave est intéressant, notamment quand il prend l'exemple des Français et Italiens payés en DM et des effets sur les économies concernées.

    Pour le reste, si l'euro devait disparaître, il est probable que cela ne se ferait pas dans la douceur, tant les dirigeants et technocrates de l'UE sont prêts à "défendre chèrement leur peau" et leurs avantages. Difficile d'être optimiste dans un tel environnement.

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  6. Bonjour,

    Sur un autre sujet mais que vous commentez regulierement (la finance et les hauts revenus), on dirait que les Suisses viennent de prendre un vote interessant sur les parachutes dores. Je suppose que tout n'est pas positif en Suisse (paradis fiscal, blanchiment, etc...), mais c'est un exemple interessant, qui pourrait etre utilise pour:
    - montrer la nullite de nos gouvernants de gauche et droite qui n'ont pas ose prendre de telles mesures (a verifier ?)
    - qu'un petit pays peut prendre des mesures lui-meme sans attendre le feu vert de Bruxelles ou du G20 (comme on nous le dit a chaque proposition de reforme du systeme financier)
    - plus generalement, qu'un petit pays hors UE et zone Euro peut tres bien survivre.. Il me semble que la Suisse ce n'est pas que les banques, il y a aussi une industrie performante (chimie, pharmacie, je crois) et des bonnes universites.

    De tels exemples seraient utiles dans les debats publics (comme l'Islande sur d'autres points).

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  7. L' histoire nous enseigne qu' on ne peut pas maintenir dans un taux de change fixe un ensemble de pays ayant une productivité différente, sauf à faire des transferts fiscaux massifs. Cela suppose l’augmentation des impôts sur ceux qui sont productifs, de façon à transférer de l’argent à ceux qui le sont moins.

    Les pays du Club Med ( + France ) auraient pu bénéficier de l' avantage conféré par l' Euro, en empruntant à taux faibles dans une monnaie chère, pour investir à moindre coût.

    Au lieu de ça, ils ont distribué des cadeaux sociaux non gagnés et démultiplié les postes dans la fonction publique dont on connait le faible rendement, voir carrément nuisible à l' image des 24 880 gardes forestiers de la Sicile. ( http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2012/07/23/la-sicile-est-la-grece-de-l-italie_1737110_3208.html )

    Les PIIGS et la France vivent au dessus de leurs moyens et s y sont accommodés. Cela permet d' avoir la belle vie pendant un certain temps jusqu' au jour où les créanciers arrivent avec l' addition.





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    1. @Angel Xp,
      je ne considère pas la France au même niveau que les PIGS pour la bonne et simple raison que nous sommes encore la cinquième puissance économique mondiale! D'autant que les taux d'endettement des ménages et des entreprises sont raisonnables, contrairement à ceux de l'Allemagne (les entreprises y sont très endettées...). Enfin, il ne faut pas oublier non plus qu'avant la crise, les PIGS étaient montrés en exemple pour leurs déficits publics dans toute la zone euro, surtout pour nous culpabiliser pauvres Français...
      Tous les pays sans exception ont vécu au-dessus de leur moyens, même les Allemands dont l'endettement est proche de celui des Français (85% vs 90% chez nous). Donc je comprends pas pourquoi il nous faudrait battre notre coulpe, d'autant que la croissance française a été amputée en moyenne d'1% par an depuis 2002 à cause de l'euro (chiffre de J.Sapir)...

      CVT

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  8. @Angel XP

    Il y a un problème d'utilisation la plus cohérente de nos capacités technologiques et humaines, mais à part celà, un pays souverain (et donc son administration) n'a pas à avoir de créanciers : nous avons une dette publique (en monnaie nationale) parce que nous l'avons bien voulu et qu'une grande partie du stock de dette est due à l'accumulation d'intérêts indus, et nous avons une dette extérieure (en devises) due en grande partie à l'absence de droits de douanes et d'un minimum de protectionnisme.
    Un Etat (souverain) n'a aucun besoin d'emprunter, et s'il veut absolument séparer comptablement le Trésor de la Banque Centrale, il peut emprunter à taux zéro.

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  9. 1/ J'entends toujours qu'il y a "trop de fonctionnaires" en France ! Pourtant, tout le monde constate que, dans les hôpitaux, nous manquons de personnel. Dans la police aussi, pour assurer la Sécurité Publique (et pas seulement celle liée à la Sécurité Routière) les effectifs semblent manquer. Plus que le nombre, c'est probablement l'organisation de l'administration et l'usage de ses moyens humains qui est à revoir.
    2/Nous pouvons contester le fait d'avoir une monnaie unique pour des pays aux économies différentes, ce que je fais depuis Maastricht, cela fait plus de vingt ans, mais plus que la monnaie c'est à mon sens la politique monétaire qui conduit à la perte de compétitivité de la plupart des économies européennes. Si la parité euro-dollar se situait à 0,90/1/1,10 au lieu de 1,30 ; la croissance de notre PIB ne serait certainement pas la même, notre niveau de chômage non plus, la répartition des échanges serait elle aussi plus équilibrée et les fruits de cette croissance nous permettraient de mieux rembourser nos dettes. Nous, peuples d'Europe, n'avons même pas la main pour agir sur les politiques monétaires et budgétaires puisqu'elles ne dépendent même plus de nos élus !
    3/Avec la mondialisation, la "spécialisation" des économies est elle aussi un danger. Une économie ne peut pas durablement être mono-sectorielle ou bien elle se retrouve dépendante des effets conjoncturels du secteur dominant. Comme quoi, la théorie des économies d'échelle a, elle aussi, ses limites.
    4/Bien qu'opposant farouche à cette Europe et à la politique monétaire, je ne voudrais pas pour autant que nous résumions l'absence de croissance et le déclin de nos industries à la seule monnaie. Nos politiques d'investissement et d'innovation portent elles aussi leur part respective de responsabilité. Pour moi, l'Etat ne dépense pas trop, il dépense mal. L'Etat pourrait porter les investissements de long terme au lieu de faire du clientélisme politique pour servir les intérêts électoraux de l'oligarchie en place, et nous pourrions alors bénéficier de retours sur investissements. Par exemple, la privatisation des autoroutes coûte aux usagers et aux contribuables mais elle a permis de dégager du "cash" à un moment pour faire plaisir des électeurs qui n'ont qu'une vision court terme.
    Nous, peuples de l'Europe de l'Ouest, allons voir notre niveau de vie chuter mais nous sommes, collectivement, les premiers responsables de cette situation, en effet, nous avons voté majoritairement pour des candidats pro-mondialisation, pro-européen, pro-monnaie unique, pro-politique de rigueur, pro-casse sociale. Ils nous demandent de limiter les dépenses mais aucun essaye d'évoquer un plan de création de richesses nouvelles. Le degré de nullité de nos dirigeants est sans limite, Louis Mexandeau a défendu en son temps le minitel contre internet, tous les ministres défendent l'ampoule traditionnelle avec du mercure alors que la diode prend de plus en plus de parts de marché, pas plus tard qu'hier Montebourg défendait les moteurs diesel alors que notre industrie doit se diriger vers d'autres technologies.
    Le déclin démocratique, intellectuel et moral abouti nécessairement au déclin économique et social. N'oubliez jamais, que nous sommes davantage dans un système de cooptation que dans un système purement démocratique, l'heure n'est plus à la levée des boucliers pour nous défendre face aux forces mondialisées, elle est à la prise du pouvoir par les peuples pour rétablir l'ordre juste au service du plus grand nombre. Tout le monde attend l'homme providentiel, le nouveau Charles de GAULLE, mais s'il n'arrive pas, je crains le pire pour mon pays et son peuple. Laurent GUIBERT.

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    1. Nous ne sommes pas en démocratie, c'est un fait dont nous en apportons la preuve tous les jours ici.
      Pour ce qui concerne la privatisation des autoroutes pour "faire plaisir aux électeurs", l'analyse est erronée. Dans ce cas comme dans de nombreux autres, il s'est agi pour nos dirigeants de faire des cadeaux aux amis (Frère, Desmarais
      ...) et aux multinationales qui plus est à des prix cassés. Que l'argent ait servi à des fins clientélistes est une conséquence de cette politique au service des riches et non une cause des privatisations. Ceux qui ont gagné dans cette affaire, ce sont les milliardaires et les mutinationales, c'est extrêmement clair.

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    2. @Laurent GUIBERT

      "Si la parité euro-dollar se situait à 0,90/1/1,10 au lieu de 1,30 ; la croissance de notre PIB ne serait certainement pas la même, notre niveau de chômage non plus"

      C'est tout le pb de l'euro monnaie unique, l'Allemagne a déjà un excédent commercial dément (188 milliard d'euro en 2012!!!!!!!!) car la valeur actuelle de l'euro est pour ce pays sous-évaluées. Si on baisse l'euro pour sauver les économies des pays du Sud de l'Europe et de la France, cet excédent allemand il va monter jusqu’à combien? L'Euro n'est plus viable les économies sont trop différentes et l’Allemagne avec sa dévaluation interne n'a pas joué le jeux du collectif, maintenant c'est trop tard plus vite on sortira de cette horreur et mieux ça sera.

      http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202555006329-l-excedent-commercial-allemand-au-plus-haut-depuis-cinq-ans-536691.php

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  10. La dégradation de la balance commerciale française est d'autant plus inquiétante que nous sommes vraiment parmi les plus mauvais en Europe dans le domaine. Si je ne compte pas la Grèce, dont la situation est plus que particulière, on est dans la même situation en termes d'évolution de la balance commerciale que le Royaume-Uni.
    Parce qu'euro ou pas, on se fait largement bouffer en la matière non seulement par l'Allemagne, mais aussi par un grand nombre d'autres pays, y compris l'Espagne ou l'Italie.
    Sortir de l'euro est nécessaire mais ça ne sera pas la solution miracle, pour le coup.

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    1. ce ne sera même pas la solution du tout puisque nos exportations se font en majorité dans la zone euro

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  11. si ces peuples ( et leurs dirigeants ) avaient été " responsables " ,les Espagnols n'auraient pas du construire autant d'immeubles , les Français créer autant de postes fonctionnarisés etc .... quant aux Allemands qui pourrait bien , sinon les ... envieux ( de " droite " comme de " gauche " ) leur reprocher leur dynamisme économique ... et leur sens des ... responsabilités
    les économistes et les politiques français sont vraiment de drôles de gens !

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    1. Personnellement, je ne leur envie absolument pas leur modèle général. Ils peuvent tout à fait continuer à pratiquer cette politique si ça leur chante. Ce qui m'intéresse, c'est la France et surtout le bien-être des Français.
      Et j'ai toujours tendance à me méfier des considérations générales sur les peuples, quelles qu'elles soient, car ça peut très vite basculer.

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    2. @Anonyme,
      votre remarque fleure bon la haine du peuple: croyez-vous que ce sont les peuples qui ont réclamé l'UE ou l'euro? Aux dernières nouvelles, ce sont nos représentants qui ont mis en place l'UE pour contourner les volontés populaires, et surtout se dessaisir de leur responsabilités, tout en conservant les apparats du pouvoir...
      Concernant votre haine des fonctionnaires, la France a bien diminué leur nombre depuis dix ans (rappelez-vous le fameux mot d'ordre du gouvernement: non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux...), et pourtant la part de la dette publique est passée de 44 à 56%! Ce résultat paradoxal est justement le prix à payer pour la libéralisation de l'économie...
      Enfin le dynamisme allemand s'est fait sur le dos des autres états européens: en clair, les Allemands se conduisent en passager clandestins de l'euro: si tout le monde dans l'UE avait dévalué les salaires en même que l'Allemagne, nous aurions été en récession dès 2003!

      CVT

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    3. "si ces peuples ( et leurs dirigeants ) avaient été " responsables " ,les Espagnols n'auraient pas du construire autant d'immeubles ..."
      C'est ce qui s'appelle ne rien comprendre du tout à l'Union européenne, à sa politique et aux buts que ses dirigeants poursuivent. Pour la remarque sur ceux qui sont envieux envers les Allemands, elle est hors sujet.

      La question n'est pas de savoir si les Allemands, les Italiens, les Grecs ou d'autres sont gentils, méchants ou des modèles de vertu, elle est de mettre fin à cette union européenne délirante, qui entraîne vers le fond une grande partie de ses pays membres.
      L'union européenne actuelle est une machine à perdre, qui exacerbe les rivalités et oppose les citoyens européens entre eux. C'est tout de même un comble alors qu'il existe des alternatives de nature à sortir de cette impasse.

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    4. @CVT

      Le Peuple Français a voté en septembre 1992 majoritairement en faveur du traité de Maastricht. Après Mitterrand, il a voté pour Chirac, puis pour Sarkozy et enfin pour François HOLLANDE, tous pro-UE. Sans évacuer la responsabilité des dirigeants, les électeurs ont eux aussi une part de responsabilité, c'est de mettre au pouvoir des oligarques au service au la haute finance internationale, non ?
      Quant à la victoire du référendum de 2005, elle a été abusivement annulée par le traité de Lisbonne voté par le Parlement à l'initiative du Président... élus par le Peuple.
      Les parlementaires du PS, de l'UDI et de l'UMP, pro-UE, représentent plus de 90% des députés et sénateurs, donc nous avons l'UE et ses erreurs sur le dos, votez autrement, vous aurez d'autres politiques et d'autres résultats. Laurent GUIBERT.

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    5. @Anonyme

      les bulles spéculatives Espagnole et irlandaise sont surtout dues à l'euro et au taux trop laxistes de la BCE pour ces économies en plein boom au début des année 2000. Seulement à la même époque l’économie allemande était alors au ralenti, comment faire du coup pour avoir des taux adaptés à ces 2 situations antinomiques? Ce n'est simplement pas possible et l'euro n'est pas viable sous la forme d'une monnaie unique, il n’amènera que des crises et des catastrophes...

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    6. Assez d'accord avec L Guibert ce sont bien les Français qui ont voté pour des européistes les citoyens ont leur libre arbitre et même si il y a un pilonnage médiatique nous ne pouvons réfuter une part de responsabilité a ceux ci ; ils ont fait avec les données qui leurs ont été présentés les données changent les votes changerons c'est inéluctable mais pour que cela change vite il faut éviter le charabia des économistes dont les débats sont aussi clairs que le fameux tableau de Paul Bilhaud "Combat de nègres dans une cave, la nuit " qui est bien plus répulsif que MLP

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    7. je vois que le dogme du " l'enfer c'est les autres " est toujours bien vivace en France ... personnellement je préfère adopter ce proverbe :
      " voir la paille qui est dans l'oeil de mon voisin , pour ne pas voir la poutre qui est dans le mien "

      et je remercie @ anonyme pour sa réponse à @ CVT ... OUI le Peuple Français ( et ses dirigeants par lui élus ) a une lourde part de responsabilités

      mais ma réponse la plus personnelle sera pour @ Anonyme 04/03 18 H 31 ... OUI le nombre de fonctionnaires a explosé ... dans les Mairies , les Communautés de Communes , d'Agglomérations , dans les Conseils Généraux ( maintenant départementaux ) , les Conseils Régionaux

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  12. Un parti anti-euro en DE :

    Dans cet essai qui lui permis d'être l'invité de nombreux talk-shows, cet ancien administrateur d'Orange prônait la création d'un euro pour l'Europe du Nord et un euro pour l'Europe du Sud (dans laquelle il incluait la France).

    http://allemagne.blog.lemonde.fr/2013/03/04/creation-dun-parti-anti-euro/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#xtor=RSS-3208001

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  13. CVT

    Le problème c'est que les dirigeants français cherchent à imiter ce qu'il ne faut pas en Allemagne et ne pas s'inspirer de ce qui y est valable. Lire le livre de G Duval "Made in Germany" pour comprendre comment fonctionne ce pays qui d'ailleurs devrait desserrer ses salaires car de toutes façons il a peu de chances d'échapper aux problèmes qui touchent l'UE.

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  14. @Anonyme 4 mars 2013 20:35 , votre réponse à CVT

    La donne a changée:
    -les français ne savaient pas bien ce qu'il y avait dans ce traité (aviez-vous repéré l'article 104 ?)
    - la majorité fut très courte (1%)
    - il s'agissait de réunir 12 pays, pas 28 !

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  15. en 2015 la Lettonie rejoindra l'Europe de l'Euro
    on ( c'est à dire ses dirigeants politiques ou banquiers ) lui promettent des lendemains enchanteurs
    les Lettons ( les citoyens ) sont eux beaucoup plus circonspectes ; ils ne souhaiteraient pas abandonner leur monnaie nationale ( le latte je crois ) symbole de leur ... libertés retrouvées après le joug communiste russe
    il sera intéressant de voir dans quelques années qui des deux avait raison

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  16. Quand on pense que Platon a planté trois fois son agreg d'éco... ça explique des trucs quand même... rapport aux bouquins qu'il a rédigé dans la foulée j'veux dire... non ?

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  17. @ Anonyme

    Cela peut tenir encore quelques années, mais pas beaucoup plus à mon sens. Les derniers scrutins montrent une volonté de changement forte. Et il suffit qu’un pays sorte de cette machine infernale pour probablement la casser. Les fronts sont multiples, l’euro (et l’UE dans sa forme actuelle) n’y résistera pas. C’est une question de temps.

    @ Emmanuel B

    Merci pour l’information. Les digues mentales tombent.

    @ Jard

    Sauf que tout peut aller très vite contre MLP. En Autriche, le parti de Jorg Haider s’est effondré. Les peuples sont en attente d’une solution et comme les Français ne voient pas dans le FN une alternative crédible, celui qui émergera pourrait bien signer l’arrêt de mort de la PME familiale des Le Pen.

    @ Démos

    Très juste. Mais je crois que l’effondrement sera rapide et que, comme fin 2008, des personnes se lèveront pour reprendre la main.

    @ Anonyme

    Il faut que je fasse un papier sur la Suisse.

    @ AngelXP

    C’est une vision en bonne partie inexact. L’Espagne a essayé de mener des politiques réalistes, mais c’est le comportement exubérant des acteurs privés qui l’a plombée.

    @ CVT & A-J H

    Bien d’accord

    @ Laurent Guibert

    Très juste. Dans l’éducation nationale, nous sommes à la dernière place pour l’encadrement dans le primaire par exemple. Dans les hôpitaux, il y a une vraie tension (qui fait que l’on fait venir du personnel médical d’ailleurs). Il faudrait une vraie étude pour déterminer là où il y a trop de monde, et là où il n’y en a pas assez.

    C’est pour cela que le peuple français a intérêts de se débarrasser du PS, de l’UMP et de l’UDI.

    @ Démos

    Pour les autoroutes, il y avait aussi la croyance à la pseudo nécessité de faire reculer le périmètre public et c’était aussi une logique comptable à court terme (puisque l’Etat n’est perdant qu’à moyen terme).

    @ Red2

    C’est juste, mais la situation serait un peu moins pire pour nous. Cependant, il est vrai que la monnaie unique ne peut pas fonctionner.

    @ Anonymes (sur la dévaluation)

    Cela aidera (d’autant plus que la France dévaluerait par rapport à la Chine et à l’Allemagne, nos deux premiers déficits, et de loin, de mémoire 2/3 du déficit) mais cela ne sera pas suffisant. Il faut du protectionnisme, réformer notre système fiscal, revoir totalement notre système monétaire et financier… etc

    Sur les espagnols, ils ont fait aussi ce qu’ils pouvaient (budget en excédent de 2005 à 2007, normes bancaires nationales plus strictes et contracycliques). Le problème est que toutes les banques de la zone euro ont nourri la bulle immobilière. Ce sont les acteurs privés qui ont fauté ici. Plus les taux de la BCE, moyenne inadaptée à l’Espagne, comme le note Red2.

    @ Olaf

    Merci pour les informations.

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