mardi 4 juin 2013

Libération, le Monde : chronique d’une haine de la France ordinaire


Il y a deux ans, face à un journaliste du Monde qui ironisait sur « le protectionnisme dans un seul pays », Jacques Sapir lui avait répliqué que « la haine de la nation, c’est l’internationalisme des imbéciles ». Un propos malheureusement trop souvent applicable à certains journaux…

La passe de trois de Libération



A vrai dire, quand je l’avais entendu, j’avais trouvé qu’il y allait un peu fort, mais en prenant de recul, il faut bien constater à quel point il avait vu juste. On peut revenir à l’éditorial rageur de Serge July le lendemain du « non » au TCE, réduit à « des cris de douleur, de peur, d’angoisse et de colère que l’électorat de gauche a poussé dans les urnes », dénonçant la xénophobie contre le « malheureux plombier polonais ». Il assurait alors que « l’Europe est pourtant le seul espace social de la planète que la charte des droits sociaux devrait renforcer » : transmis à Athènes, Lisbonne et Madrid…

Libération s’était aussi illustré par un détestable appel publié peu après la victoire de François Hollande : « Jeunes de France, votre salut est ailleurs : barrez-vous ». Dans une resucée mal digérée de mai 1968, les « auteurs » appelaient la jeunesse à quitter un pays dirigé par « une gérontocratie, ultracentralisée et sclérosée », où la croissance est trop faible et le chômage trop haut, comme si cela n’était que le cas à Paris et pas à Londres, Tokyo ou Pékin. Ces analphabètes de la politique en venaient même à vanter Tbilissi, en oubliant toutes les limites de la démocratie géorgienne.

Bien évidemment, ces mercenaires mondialisés appellent à partir « pour améliorer votre niveau de vie ». Ce faisant, ils se ne rendent même pas compte de la vulgarité d’un tel appel, bien illusoire pour 90% des Français, qui n’ont pas les moyens d’aller tenter l’aventure en Chine ou au Brésil, contrairement à eux. Car leur appel n’est pas véritablement destiné à cette jeunesse des banlieues derrière laquelle ils s’abritent pour se donner bonne conscience, mais à leurs amis du show biz et du sport pour qui « ce n’est pas uniquement votre pays de naissance qui est vôtre mais le monde tout entier ».

Car il faut rappeler qu’un des signataires de l’appel, fondateur des dîners de l’Atlantique, dit ailleurs « se sentir américain en Europe et européen aux Etats-Unis ». Cette petite élite ne se sent plus aucun lien avec la nation qui a pourtant fait ce qu’ils sont. Pas étonnant que Libération ait pris une position aussi tranchée et caricaturale dans le débat sur la loi Fioraso, en faisant sa une en anglais. Tout le problème de Libération est qu’à force de détester la France, il n’y a plus beaucoup de français qui aiment le lire, comme le démontrent les chiffres de l’OJD sur sa diffusion.

Au Monde, la sainte Europe et la méchante France

Au Monde, la haine de notre pays est à peine moins violente. Il suffit de lire le papier de Françoise Fressoz qui évoque « la haine française à l’égard de Bruxelles », qui dénonce « la détestation de l’Europe bruxelloise de la droite et de la gauche ». Elle souligne justement l’hypocrisie qu’il y a à dénoncer les recommandations de la Commission tout en soutenant (PS comme UMP) le « pacte budgétaire européen » (le politiquement correct pour parler de la camisole budgétaire européenne). Néanmoins, elle oublie que la démocratie, c’est aussi la liberté de penser et choisir de ne pas être gouverné depuis Bruxelles.

Et elle est bien hypocrite en qualifiant cette « délégation de souveraineté » de « décision très politique, et non une revanche de technocrates ». Quel culot de qualifier les recommandations des eurocrates à des gouvernements démocratiques de « décision très politique » ! Où l’on voit que certains sont prêts à dire ou écrire n’importe quoi pour justifier la course folle de cette Europe monstrueuse dans la remise en cause de nos idéaux démocratiques et nos conquêtes sociales. Il faut lire également le papier de Georges Ugeux, qui dénonce « des réactions déplacées » mais aussi la hausse du SMIC !

En fait, il est difficile de ne pas voir dans ses journaux poindre une forme de haine de la France (et du peuple) qui les poussent dans les bras d’un « rêve fédéraliste européen » aux accents souvent post-démocratique (pour être gentil), néolibéral et étasunien. 

28 commentaires:

  1. Évidemment qu'ils haïssent la France. Libé ayant la franchise de le faire de manière directe alors que le Monde est beaucoup plus pervers en essayant de faire passer l'idéologie qu'il sert pour autre chose que de l'idéologie, une sorte d'aboutissement technique empirique, pragmatique et objectif: le fameux quotidien de référence.... Ne pas oublier non plus le Figaro qui, au-delà du sociétal où il se distingue à cause de son lectorat qui contient encore une frange de droite non financière, sert en réalité la même soupe mondialiste et atlantiste. Cela corrobore et illustre très bien ce qu'explique Michéa sur l'alliance indissoluble entre la droite de l'argent et la gauche libertaire.

    Le Gars Huzac

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  2. @Laurent Pinsolle,
    [En fait, il est difficile de ne pas voir dans ses journaux poindre une forme de haine de la France (et du peuple) qui les poussent dans les bras d’un « rêve fédéraliste européen » aux accents souvent post-démocratique (pour être gentil), néolibéral et étasunien.]
    En fait, c'est plutôt dans ce sens qu'il faut le lire: haine du peuple=>haine de la France. C'est ce que l'histoire des cinquante dernières années nous démontre.
    Il est de notoriété publique que la ligne éditoriale de Libé et du Monde (l'Immonde, comme l'appelait Mongénéral...) est issue de l'idéologie de mai 68, côté étudiant. On sait que cette événement a cristallisé un affrontement politique entre la triplette sociale-démocratie, chrétien-démocratie, et trotskisme, et les alliés objectifs gaullo-communistes.
    Les premiers nommés, qui se sont toujours proclamés internationalistes, ont été en fait atlantistes et partisans de la construction européenne à tout prix (à l'exception notable de Mendès-France), alors que les seconds ont été les défenseurs des intérêts des classes populaires (et oui, n'en déplaise à la gauche, le gaullisme était aussi un mouvement populaire...) et de ce fait, défenseurs de l'état-nation.
    Pour la gauche non communiste, dont Libération est l'étendard, l'échec de mai 68 a été le véritable ressort de la haine du peuple qui hante désormais une grande partie de la gauche moderne. En fait, c'est à partir de cette époque que la caricature des prolos français a fait florès: blanc, égoïste, raciste, machiste et depuis quelque temps, homophobe. Vous l'aurez reconnu, c'est le Beauf de Cabu, c'est Dupont La Joie, c'est Gros Dégueulasse ou plus en version soft, les Bidochon ou les Deschiens. Dès lors, cette gauche 68-arde, nouvelle aristocratie qui a toujours prétendu parler au nom du peuple, n'a eu de cesse de dénigrer le peuple réel pour lui préférer d'autres damnés de la terre. D'où l'explosion de combats sociétaux comme le féminisme, les LGBT, les associations anti-racistes plutôt que la poursuite de la lutte des classes, et surtout, une haine viscérale pour la France, pays largué, sur le déclin et habité par des arriérés... Attitude fréquente pour une frange de la population qui se croit toujours plus éclairée que les autres.
    C'est un grand malheur pour notre pays, qui a souvent eu au cours de son histoire, une aristocratie (nobiliaire ou républicaine) tellement jalouse de ses prérogatives qu'elle peut être prête à tout pour les sauvegarder, même sacrifier la souveraineté et l'indépendance de la nation.

    CVT

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    1. "C'est un grand malheur pour notre pays, qui a souvent eu au cours de son histoire, une aristocratie (nobiliaire ou républicaine) tellement jalouse de ses prérogatives qu'elle peut être prête à tout pour les sauvegarder, même sacrifier la souveraineté et l'indépendance de la nation."

      Ce n'est pas faux, mais en même temps la haine de la France se porte bien aussi ailleurs que dans les couches dirigeantes.

      Voyez les commentaires sous les articles de la presse de droite ou de gauche, lorsque le thème est la colonisation, la guerre d'Algérie ou la période de l'Occupation.

      Certes, des fautes ont parfois été commises, mais ces commentaires montrent un véritable plaisir à se rouler dans la boue (ou plutôt à y rouler les générations précédentes, pourtant considérablement moins favorisées).
      Et montrent aussi un regard largement déformée sur ces périodes.

      Tout finit par se payer, y compris ce type d'ingratitude et de prétention à mieux savoir ce qu'il aurait fallu faire...

      D'ailleurs, les documentaires diffusés par Arte après la victoire de Hollande ont été édifiants :

      - une nième diffusion du Chagrin et la pitié (cf http://www.amazon.fr/Le-chagrin-venin-lOccupation-m%C3%A9moire/dp/2227477350/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1370337097&sr=8-1&keywords=la+chagrin+et+le+venin ), censé une nième fois "briser les mythes"

      - un documentaire sur la Pologne, dans lequel un polonais installé en Grande-Bretagne fait grief aux français de s'être moins battus que les Britanniques (qui était le plus parti dans la politique précisément dite d'appeasement ? Les 65 000 à 85 000 morts français et 35 000 à 50 000 morts allemands des 6 semaines de mai juin 1940 ont-elles été moins violentes que les 55 000 morts américains en 8 ans au Vietnam ? Les Britanniques ont perdu 1,4 millions de civils et militaires au total entre 1914 et 1945, ce qui représente les seuls pertes militaires françaises de la seule première guerre mondiale).

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  3. Beaucoup partent sans avoir besoin de haine de la France pour ça, mais juste pour avoir un boulot, et avec une animosité contre l'oligarchie économico-politico-médiatique française qui va se retrouver dépourvue quand nombre de diplômés ou autres formés seront partis voir ailleurs pour simplement ne pas se retrouver au chômage.

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  4. Bonjour,

    Je ne suis que Le Monde et Fr. Culture mais en effet cette haine de la France ou ce denigrement permanent est assez exasperant. Je crois qu'il est independant de la construction europeenne (mais qu'il la renforce bien sur) et lie ausi a une fascination/complexe vis-a-vis du monde anglo-saxon.

    Quelques exemples qui m'avaient frappe:

    - il y a 3/4 ans, au debut d'un nouvel essai de negociations a l'OMC du cycle de Doha, Le Monde avait sorti un edito exhortant la France a la "souplesse" et a ne pas s'arcbouter sur la defense de son agriculture etc.., car en cas d'echec elle serait "responsable" de la montee de la faim dans le mode (je n'exagere pas ! c'etait ecrit tel quel, car la liberalisation augmente bien sur le niveau de vie...).
    3-4 jours apres, les negociations echouaient a cause des USA et de l'Inde. On n'a eu droit qu'a 10 lignes informant de la fin des negociations, sans aucune lecon de morale contre USA et Inde...

    - comme l'avait une fois remarque quelqu'un (J.-F, Khan ?), on entend sans cesse a la radio l'expression "franco-francais", au sujet de projets/habitudes nationaux, comme si cela etait forcement "moisi/ridicule", alors qu'on n'entendrait jamais des americains/anglais/all. dire la meme chose de leurs habitudes.

    - de meme, dire qu'une habitude/disposition n'existe qu'en France (ou presque) est un argument suffisant pour la disqualifier, alors que je soupconne qu'un anglais/americain en serait plutot fier, ou simplement y serait indifferent (meme si bien sur il est interessant de comparer et parfois cela signifie effectivement un retard/probleme).

    - au moment de la campagne d'attribution des derniers JO, comme je passais a Londres j'ai note dans le metro des affiches (officielles) "Proud of Britain".
    Je me suis dit avec une certaine tristesse que cela ne serait meme plus concevable en France... il y aurait aussitot des reactions negatives de la plupart des medias/intellectuels.

    On ne cesse de louer le multiculturalisme/ouverture des USA/GB, mais ils sont aussi tres patriotes et j'ai l'impression qu'on joue les imbeciles du village...
    A mon avis, on ne va gagner en retour que le mepris des USA/Chine/Inde,...

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    1. @Anonyme 10:28,

      ayant passé un certain nombre d'années à l'étranger, je ne peux que vous donner raison! Quand je parle à des amis étrangers de cette haine de soi qu'ont les élites françaises à l'égard de leur pays, ils en sont étonnés car ils ont gardé l'image chauvin et arrogant du Français citoyen de la Grande Nation.
      Pourtant cette image date de la Première Guerre Mondiale, et elle est périmée. Malgré la victoire en 1918, malgré le Tigre Clemenceau, une grande partie des classes dirigeantes a conçu depuis cette époque une véritable haine anti-française, dont l'apogée est la défaite de 1940, traumatisme qui n'a jamais vraiment été surmonté. Tout ceci est très bien décrit dans l'ouvrage de JP Chevènement "la France est-elle finie?".
      ll y a donc un vrai continuum entre les élites françaises d'hier, qui confondent allègrement universalisme et cosmopolitisme (gauche et droite n'échappant à ce reproche), et qui refusent la réalité des nations par idéalisme ou par intérêt.

      CVT

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    2. Et par paresse, CVT, de plus en plus par paresse.
      Il est tellement plus confortable de gérer une société en pilotage automatique puisqu'un droit extérieur et des normes sacralisées décident déjà de tout, que de conduire une nation en assumant des responsabilités pouvant aller jusqu'à des conflits (politiques et économiques aujourd'hui) qu'il faut anticiper, préparer, mener et conclure.
      Francis Commarrieu.

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    3. @Francis Commarrieu,
      merci d'avoir complété ma pensée!

      D'une certaine manière, les dirigeants d'aujourd'hui mettent en application de l'adage "jouir sans entraves": la liberté sans les contraintes, les droits sans les devoirs et et pour nos représentants, le pouvoir sans les responsabilités! On est président de la République, mais la responsabilité des décisions est à Bruxelles...

      CVT

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  5. OUI, bon, dans tout celà ?
    Ne se sont ils pas tous référés un jour ou l'autre à de Gaulle,
    Quelle malhonnêteté, par leur SUFFISANCE, leur EGO, ils ne peuvent pas se comparer à de Gaulle : ils n'aiment pas les FRANCE, ni les français !!!
    de Gaulle vivait pour la FRANCE et les français : il a voulu une république une et indisible : ILS DIVISENT
    de Gaulle voulait la LIBERTE, l'EGALITE, la FRATERNITE : ILS INSTITUENT et DEVELOPPENT le COMMUNAUTARISME ....
    et, la cerise sur le gateau, ILS REMPLACENT, l'égalité par la LAÏCITE développant ainsi encore davantage le communautarisme
    ILS CENSURENT la liberté d'expression...
    Quant à la FRATERNITE, il y a EUX et leurs "bénis oui-oui" et les AUTRES....
    Ils sont 20% nous sommes 80%
    mais, pour l'instant ce sont EUX qui nous "mènent par le bout du nez !!!!" la révolte se fait attendre
    Il y a de moins en moins de gaullistes, même parmi nos lecteurs....
    NDA, doit se préoccuper de ce qui précède et, en tenir compte dans son programme.
    Il a tout à gagner, car cette idée de la POLITIQUE progresse. C'est celle là qui sera gagnante, par la rue !!!!!!
    ALORS, il aura totalement l'attitude de GENERAL....

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    1. @gilco56,
      la laïcité, au sens de la 1905, est la séparation des églises et de l'Etat, et correspond plus généralement à la séparation des sphères privée et publique. Cette séparation est la condition nécessaire de l'égalité devant la loi.
      Contrairement à ce que vous affirmez, nos responsables politiques ont piétiné allègrement ce principe laïc, et c'est cela qui est à l'origine du développement du communautarisme religieux.
      Si on regarde encore plus loin, l'idéologie 68-arde, par hédonisme et par valorisation de l'individu-roi, a fait rentrer dans le débat public des considérations qui relèveraient normalement de la sphère privée (féminisme, islam, homosexualité, etc...).
      Ce faisant, elle a participé à la dilution de l'intérêt général.


      CVT

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    2. Le privé est politique.

      C'est politiquement que l'on a organisa l'infériorisation des femmes ; la réponse est forcément politique.
      C'est politiquement que l'on gère le privé en disant ce que les hommes et les femmes ont le droit et le devoir de faire dans l'espace privé de leur foyer.
      Les femmes veulent faire reconnaître leurs droits... c'est du politique.

      C'est politiquement que l'on organisé la condamnation de l'homosexualité ; la réponse est forcément politique.

      La vie en communauté que ce soit à l'échelle d'un couple ou d'un pays est politique.

      Respecter les femmes, respecter les homosexuels est une question d'intérêt général.

      Les homo ne veulent plus faire semblant de ne pas exister, comme l'exige les principes politiques et les usages.

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  6. Peut-être serait-il utile et instructif de savoir à qui ces deux médias appartiennent?

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  7. D'accord a 100% avec CVT sur le sujet mais soyons optimistes malgré le tir de barrage des merdias complices les opinions évolue et pas si lentement que cela et le lectorat de Liberation et du Monde s'effondre

    Liberation : Bruno Ledoux et Edouard de Rothchid actionnaires principaux nous trouvons également BHL ,Pierre Bergé André Rousselet entre autre

    Le Monde nous retrouvons Pierre Bergé M Pigasse X Niels

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    1. J'ai toujours trouvé amusant de voir Monsieur le Baron se faire de l'argent de poche avec de la révolution et de la libération sexuelle.
      Sancelrien

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  8. Donc tu veux nous faire croire que tu confonds l'Etat français et la Nation française ?

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    1. @Le Parisien Libéral,
      l'Etat (et non l'Etat français, nom officiel du régime de Vichy) a longtemps été incarné par le Royaume de France. Depuis la Révolution, il s'est incarné ensuite dans la nation, dont le souverain est le peuple français.
      Donc oui, historiquement parlant, Etat et Nation se confondent, en tout cas en France.
      C'est aussi le cas en Angleterre, autre état-nation remarquable. Ces deux pays se sont opposés en Europe à des empires pendant près de cinq siècles.
      A tout prendre, je préfère encore des états-nations à des empires. L'UE aspire à devenir un empire et non une démocratie, étant donné qu'il n'y a de peuple européen...

      CVT

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  9. Je signale cet intéressant article de B. Cassen : http://www.medelu.org/La-gauche-de-gauche-va-t-elle
    qui relève notamment plusieurs prises de position, manifestes et autres ouvrages favorables à une sortie de l'euro à travers le continent, qu'elle soit exprimé par Oskar Lafontaine, le parti communiste chypriote (ce qui me parait une première pour une formation politique de cette taille en Europe), ou par plusieurs rassemblements d'intellectuels espagnols ou portugais.

    De quoi ne pas désespérer.

    Emmanuel B

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  10. L'économiste Jean-Claude Werrebrouck a publié un livre très important : "Banques centrales : indépendance ou soumission ?", édité chez Yves Michel.

    Sur son blog, Jean-Claude Werrebrouck constate que les Etats européens sont aujourd'hui insolvables, et que les grandes banques européennes sont, elles-aussi, insolvables.

    Quel est le seul organisme qui empêche l'effondrement ?

    En Europe, le seul organisme qui fait encore tenir debout le château de cartes s'appelle ... la Banque Centrale Européenne.

    Lisez cet extrait de l'article de Jean-Claude Werrebrouck :

    La banque centrale française est bien évidemment plongée dans le système européen de banques centrales et, de ce point de vue, l’Etat qui lui correspond sera de plus en plus tenté de cesser l’aventure ordo libérale. Les rentiers ont massivement profité de ce qu’on a appelé la fin de la « répression financière », mais, parce que dans la tradition française la liberté ne se réduit pas à la propriété et au marché, c’est dans ce dernier pays que la rente financière prend les risques les plus importants, d’où l’attachement considérable des milieux qui en profitent à ce qu’on appelle le « couple franco-allemand ». La banque de France, devenue objet étranger dans son propre pays, sera de plus en plus soumise à de très fortes contraintes impulsées par la crise et la tradition culturelle française.

    Mais l’Allemagne elle-même sera contrariée dans sa tradition culturelle. Déjà le comportement de la BCE n’est plus en accord avec la grande tradition ordo-libérale. Alors que, naguère, la banque centrale, qu’elle soit européenne ou simplement allemande, se devait d’être l’équivalent d’une cour suprême ou un conseil constitutionnel veillant à la sanctuarisation de la monnaie - exactement comme le principe d’indépendance de la justice et de respect du droit - la BCE est devenue dépendante d’intérêts privés et publics : le système bancaire européen devenu massivement insolvable, qu’il faut aider, et les Etats européens eux-aussi insolvables et qu’il faut, au moins de manière détournée, aussi aider.

    http://www.lacrisedesannees2010.com/article-banques-centrales-la-fin-de-l-universalite-des-valeurs-germaniques-118080235.html

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  11. Mais...mais...les girondins et les libéraux font leur boulot. Le vrai problème est qu'en face, on a quasiment rien. Il faut avant tout interroger notre débilité mais cela est plus difficile.
    jard

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    1. @Jard,
      j'en parlais plus haut dans mon laïus sur mai 68: la triplette (sociale-démocrate,chrétien-démocrate et anarcho-troskiste) sont plutôt les descendants des girondins, alors que les gaullo-communistes étaient des jacobins (plus précisément des bonaparto-jacobins), donc centralisateurs.
      Je ne vous cacherais pas que les derniers nommés ont été rayé de l'échiquier politique depuis plus de 20 ans, en clair avec l'effondrement du Mur de Berlin, et le ralliement du RPR au traité de Maastricht...

      CVT

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  12. Ne quand même pas oublier les journaux dis de "droite". Il n'y a pire que Baverez, feu Marseille ou tout les autres néo-liberaux congénitaux pour conchier notre beau pays et les tentatives de résistance de son peuple à la vague néolibérale. Et ces mecs la c'est quand même plutôt dans le point avec ce cher Franz-Olivier Giesbert ou dans le figaro de Yves kerdrel qu'on les retrouve. (Dassault et Pinault par journalistes interposés...)

    Libération et le monde sont quand même un poil moins néolibéraux atlantistes. Le pb réside pour moi ailleurs et dans cette hypocrisies qu'on ces journaux de vouloir absolument faire croire que ces politiques ont pour but le bien du bas peuple, la vaste blague! Cela participe au brouillage des cartes et empêche la mise en place d'une alternative claire. (On pourrait mettre le PS dans le même sac...)

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  13. @anonyme, 11h25
    la loi 1905, c'est effectivement la séparation de l'église et de l'état.
    Votre raisonnement sur l'arrivée du communautarisme, du féminisme, de l'islamisme est ARCHI FAUX.
    Vous voudriez faire reposer celà sur le dos du catholicisme, et non de la laïcité ???
    Vous êtes un peu SIMPLISTE, en tenant de tels propos !
    C'est totalement l'inverse, n'oubliez pas en effet combien les laïcards, depuis 100 ans, créent des différences, bouffent du "curé" et du "patron",
    Au nom d'une solidarité d'intérêt, ils ont développé, le féminisme sur des mensonges, faisant fi de toutes les réalités, des hommes maltraités et, en faisant croire que seules les femmes étaient victimes : c'est faux il y a aussi des hommes maltraités MORALEMENT ? voyez SOS hommes battus !
    Quant au communautarisme, qui développent l'immigration clandestine, la protection (irresponsable) de cette population au détriment du peuple "travailleur français"
    QUI développe l'INJUSTICE, l'INEGALITE entre les fonctionnaires et le privé ?
    ANONYME, il faut revoir votre jugement.

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  14. Libération appartient principalement à un Rothschild. Le patron du Monde est dans le club de Bidelberg.
    A contrario j'étais un peu severe des fois avec Mediapart mais il faut avouer qu'ils sont parmis les rares à denoncer cette loi du fric (qu'on appelle souvent neoliberalisme) qui est entrain de detruire nos sociétés. Pour moi ce sont un des derniers représentants de presse indépendante tout comme Marianne.

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  15. @ Le Gars Huzac

    Très juste

    @ CVT

    Bonne précision : la haine du peuple (dont ils condamnent les opinions et qu’ils ne trouvent pas totalement légitimes pour voter) précède souvent la haine de la nation.

    @ Anonymes

    Cette haine de la nation existe aussi dans une partie des couches dirigeantes. D’où la fameuse repentance.

    Très juste, il y a aussi une fascination pour les Etats-Unis.

    @ Francis

    Très bonne précision sur la paresse…

    @ Cliquet & Patrice Lamy

    Pas sûr que ce soit la cause. Les Colombani et Demorand n’ont pas besoin de cela pour avoir l’opinion qu’ils ont…

    @ Emmanuel B

    C’est juste, lentement mais sûrement nos idées progressent. En revanche, au sein de ce gouvernement, je persiste à croire qu’il n’y a strictement aucun espoir à avoir.

    @ BA

    Les grands esprits se rencontrent ! ;-)
    Résumé du livre cette fin de semaine sur le blog.

    @ Jard

    Les circonstances historiques (chute du communisme, victoire des Etats-Unis, croissance de la fin des années 1990) ne permettaient pas à nos idées de gagner. Depuis 2008, cela change.

    @ Red2

    Très juste. Je ne manque pas non plus de le souligner.

    @ TeoNeo

    Bien d’accord sur Médiapart et Marianne.

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  16. Le problème avec cette « délégation de souveraineté » de la France à l'UE est que :

    - en principe, le délégataire reste subordonné au délégant, ce qui n'est pas le cas avec l'UE qui fait ce qu'elle veut, quand elle le veut et comme elle le veut par la grâce des divers textes adoptés par les pays européens

    - cette délégation semble, tout du moins dans l'esprit de nos dirigeants irrévocable

    Nous devrions donc, par un curieux renversement, obéir aux ordres de l'UE. D'autant que l'UE agit pour notre plus grand bien et le bénéfice de la collectivité nationale, comme elle le démontre jour après jour.
    Malheureusement, les bonnes choses (pour nos "élites") ayant une fin, il est à parier que cette tentation de fédéralisme finira par disparaître. Le plus tôt sera le mieux.


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  17. Libération est le journal de la gauche libérale-libertaire d'inspiration soixantehuitarde et sociétale qui court après une modernité qui consiste à copier les US. Je ne le lis guère parce qu'alors je me salis les mains physiquement et moralement.
    Quant au Monde depuis l'époque de la direction Minc-Plénel-Colombani est devenu un journal francophobe dont les 2 derniers cités ont des comptes à régler avec leur pays (je n'invente rien, ils l'ont écrit dans leurs livres). Le quotidien vespéral des marchés financiers est devenu l'ombre de ce qu'il fût sous la direction de Jacques Fauvet dont les journalistes avaient via la société des rédacteurs le contrôle de la ligne éditoriale. Le fameux trio a coulé ce journal devenu propriété de riches capitalistes notamment Pierre Bergé .

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  18. J'ai travaillé au journal le Monde à l'époque d'Edwy Plenel avant son éviction en 2004, il engueulait les journalistes parce qu'ils n'allaient jamais sur le terrain. Ils faisaient du copié collé sur la banlieue par exemple alors question de la mondialisation et de l’Europe, que de l'idéologie, un récit qu'ils se sont fabriqués en dehors de toutes réalités. Je pense que c'est aussi dû à une forme d’embourgeoisement, un confort, une paresse propre à cette génération. Car il fallait voir les salaires qu'ils avaient et ils habitaient tous dans les beaux quartiers. Je le sais je les ai fréquenté. L'idée de pauvreté due à la mondialisation et l'euro c'était une abstraction pour eux, un impensé dû à leurs conditions. Puis la crise est arrivée et avec elle, la question de leurs légitimités comme sources fiables d'informations et d'analyses. Mais ils sont incapables de se réformer, de penser autrement. Ils ont tous versés dans la pensée complexe pour mieux évacuer les questions qui fâchent comme le sacrifice de milliers d'emplois au nom de l'euro. La plupart ne sortaient jamais de leur bureau et ils avaient tous un problème d'investigation. Ce qui se passe pour le journalisme, se passe aussi pour la politique, le cinéma avec les acteurs, l'église, l'école laïque etc...C'est tout un pays qui c'est installé dans un confort et qui n’était pas préparé mentalement et intellectuellement et encore moins économiquement à se jeter dans l’eau froide de l’Europe et la mondialisation sans garde fou. Et pourtant, les élites ont réussi à imposer ce plongeon. Un vrai drame politico-démocratique que d'aller livrer une bataille sans armes avec des généraux absents sur le terrain. La déroute était prévisible. Sincèrement, ils aiment la France mais comme ils l'a rêve.

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  19. Marcel Gauchet sur la haine de la France en vogue dans les "élites":

    « À dire vrai, ces dégoûtés et ces furieux ne se recrutent pas au hasard dans la population Ils appartiennent de préférence à ce qu’il est convenu d’appeler les « élites ». Ils composent deux groupes assez distincts qui tiennent des discours différents, notamment par leur degré de radicalité. Il y a ceux qui sont chargés de diriger le pays, pour lesquels il s’agit d’en finir avec une exception française devenue insupportable à leurs yeux. Et puis il y a ceux qui sont chargés de penser pour lui. Chez ceux-là, c’est d’en finir avec la France tout court qu’il s’agit Les deux discours ont beau ne pas être tenus dans les mêmes quartiers, ils procèdent de la même source. Ils sont semblablement des produits de décomposition du vieil universalisme français, malmené par les circonstances, mais encore solidement ancré. Déréglé, devenu erratique, le voilà qui se retourne contre sa matrice. »

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