jeudi 31 octobre 2013

Espagne : sortie illusoire de la récession


Les premières estimations de l’évolution du PIB espagnol au 3ème trimestre ont été publiées. Le pays serait enfin sorti d’une récession qui aura duré pas moins de 9 trimestres, avec une minuscule croissance de 0,1%. Mais on sous-estime souvent les conséquences monstrueuses de la crise.



La fin de la descente aux enfers ?

Malgré tout, il faut sans doute reconnaître que l’effondrement de l’économie du pays est sans doute terminé à moyen terme. En effet, l’effondrement de la demande intérieure provoqué par la crise a permis d’équilibrer les échanges extérieurs. Les exportations progressent (3,8% en août, contre une baisse de 3,6% des importations). Le tourisme est dynamisé par les troubles autour de la Méditerranée. Mais du coup, une croissance de 0,1% n’en apparaît que plus modeste. Il faut dire que la consommation intérieure continue de baisser, pénalisée qu’elle est par le chômage et les baisses de salaire.

Quelques facteurs de risques subsistent. Tout d’abord, la chute du marché immobilier n’est pas terminée : les prix baissent encore. Le montant des créances douteuses continue encore d’augmenter, à 12,1% en août. Et enfin, la dette publique est passée de moins de 40% à 100% du PIB : son poids va se faire sentir dans les années à venir. Certes, comme l’écrit The Economist, le PIB n’a baissé que de 7% depuis 2007, mais la baisse a été grandement réduite par le rééquilibrage des comptes extérieurs, passés d’un déficit de 10% du PIB en 2007 à l’équilibre aujourd’hui. En clair, la consommation intérieure espagnole a baissé de de près de 20% depuis 2007, expliquant le niveau effarant du chômage.

Quel avenir pour Madrid ?

The Economist, même s’il ne sous-estime pas toutes les difficultés de l’économie espagnole, en conclue un peu vite que le pays est sorti d’affaire. En effet, le chômage reste à un niveau monstrueux, les prix de l’immobilier continuent de baisser, le taux de défaut progresse toujours et la dette va atteindre 100% du PIB. Bref, même si le taux de chômage a légèrement baissé, la vie quotidienne des espagnols continue à se détériorer. En outre, même si le pays est devenu plus compétitif, la concurrence de l’Afrique du Nord ou de l’Europe de l’Est (où les salaires sont 3 à 5 fois plus bas) relativise cela.

Tout ceci pose un double problème. Tout d’abord, le modèle de sortie de crise par les exportations va vite trouver des limites car il y a moins cher que l’Espagne. Ensuite, quand on prend du recul, on est saisi de vertige par la violence de la crise que traverse le pays. Les bulles immobilières ne sont pas nouvelles et leur explosion fait toujours des victimes. Mais ici, le phénomène atteint des proportions inédites. Deux raisons : n’ayant pas sa monnaie, l’Espagne a été doublement une victime de l’euro : des taux trop bas qui ne lui ont pas permis de limiter la bulle et l’impossibilité de dévaluer et monétiser pour s’en sortir, au contraire des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, comme le soutient Paul Krugman.

Les Espagnols n’avaient pas besoin d’en passer par là et d’être doublement ranconnés par un système financier qu’ils ont du aider et auquel ils paient des intérêts rubis sur ongle. Il faut espérer que tout cela pousse le peuple espagnol à une profonde remise en cause politique, dont les premiers signes sont là.

36 commentaires:

  1. On a beau souligner à loisir les conséquences catastrophiques des politiques d'austérité mises en œuvre en Europe du Sud, je suis très pessimiste sur les perspectives de changement à court ou moyen terme en France et en Europe, du fait de l’incapacité du microcosme journalistique et politique à abandonner le paradigme dans lequel sa lecture de la crise s’est enfermée. Il y a une semaine, Jacques Sapir s’est dit consterné durant l’émission « Ça vous regarde », face au ronronnement des autres participants, aussi stupéfaits que mal à l’aise qu’un économiste renommé ose leur parler des taux de change et de la responsabilité de l’euro dans les difficultés actuelles (http://www.lcp.fr/emissions/ca-vous-regarde-le-debat/vod/152382-chomage-la-courbe-qui-defie-le-president). Quelques jours plus tard, Jean-Pierre Raffarin venait vanter à la télévision la réduction des dépenses publiques comme l’alpha et l’oméga du redressement économique du pays, comme si les difficultés françaises relevaient essentiellement d’une crise des déficits publics et de la dette…

    Une nouvelle étude très approfondie publiée par la London School of Economics vient de souligner une fois de plus que la crise actuelle dans l’eurozone n’a pas essentiellement pour origine une politique irresponsable de prodigalité fiscale de la part de certains États. Il faut incriminer davantage le rôle des divergences de compétitivité favorisées par les politiques de modération ou même de déflation salariale que les pays du cœur (Allemagne, Pays-bas…) ont pu pratiquer, et que des rigidités institutionnelles, liées à la faiblesse de la gouvernance économique et à l’existence d’un secteur public protégé, ont empêché de mettre en place ailleurs (Espagne, Italie…).

    Les auteurs notent également que l’impact négatif sur le commerce extérieur d’une médiocre gouvernance salariale est plus marqué lorsque les pays concernés sont membres d’une union monétaire. Ils se montrent sceptiques dans leurs conclusions sur la capacité des gouvernants allemands actuels à prendre la mesure des problèmes que crée, au sein de l’eurozone, la politique de « beggar-thy-neighbour » de leur pays (rappelons que l’ancien chancelier Helmut Schmidt l’avait pourtant signalé en 2011 : « […] alle unsere Überschüsse sind in Wirklichkeit die Defizite der anderen »). Il semble d’autant plus improbable que la République fédérale se convertisse à l’idée d’un ajustement symétrique des compétitivités par le biais d’une politique salariale inflationniste chez elle, qu’un tel choix irait à l’évidence à l’encontre des objectifs de modération de l’inflation qu’elle a imposés autrefois comme devant être au cœur du mandat de la BCE.

    Alison Johnston, Bob Hancké & Suman Pant, Comparative Institutional Advantage in the European Sovereign Debt Crisis, LEQS paper No. 66/2013, September 2013 ([http://www.lse.ac.uk/europeanInstitute/LEQS/LEQSPaper66.pdf).

    YPB

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis moins pessimiste les défections au système arrivent peut être pas pour le court mais le moyen terme
      http://www.les-crises.fr/finance-les-repentis-balancent/#!prettyPhoto

      Supprimer
  2. Curieux Mr Pinsolle que vous ne parliez pas du risque de déflation dans la zone euro et particulièrement en Espagne...
    http://t.co/UPDI4vJrdt

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'UE est une arme et l'euro la gâchette où les allemands sont entrain d'appuyer.
      Et on les regarde nous suicider...

      Supprimer
  3. On peut ajouter au tableau de l'Espagne, des banques en situation de quasi-faillite et le risque de dislocation de son territoire avec en pointe la Catalogne.

    Le truc que j'ai du mal à comprendre, c'est le résultat de leurs élections. Avec près de 3/4 des suffrages exprimés pour les partis de gouvernement traditionnels. Avec quand même près de 30% d'abstention...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ... Chiffres provenant de : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_g%C3%A9n%C3%A9rales_espagnoles_de_2011

      Supprimer
    2. Pour compléter, y a eu une excellente émission sur france culture : http://www.franceculture.fr/emission-du-grain-a-moudre-l-austerite-a-t-elle-favorise-ou-freine-la-reprise-economique-2013-10-29

      Avec la présence de Guillaume Duval.

      Pour ceux qui ont pas le temps d'écouter, y a un commentateur du blog les-crises.fr qui s'est donné la peine de retranscrire l'essentiel : https://docs.zoho.com/writer/published.do?rid=o319t9967dac0bde94ccb9ebd1cfa7b8304b7

      Quelques trucs à noter :
      "le chômage en Espagne est de 25% et pour que le chômage revienne à un niveau acceptable, au rythme actuel de croissance (0,1%/trimestre) il faudra plus d'un demi siècle, pour revenir à un niveau "normal"..." X.Timbeau

      "ces politiques sont irrationnelles, ce qui tient à la politique allemande et aux réformes Schroeder, ils le pensent, ça a été très douloureux pour eux, ils ne peuvent pas accepter d'aider les autres s'ils ne souffrent pas au moins autant qu'eux, et c'est donc pour ça qu'on s'est engagé dans les politiques d'austérité au Sud, mais sur le plan strictement économique c'est parfaitement stupide, bref on ne peut faire du dumping social partout en même temps
      (Schroeder)..." G.Duval

      "Sur le cas de l'Espagne je voudrais dire un mot, non seulement il y a 25% de chômeurs, mais la survie de l'Espagne est en jeu, je ne sais pas comment on va régler le cas de la catalogne, mais la politique qu'on a mené va casser l'Espagne en tant que nation et en tant qu'Etat." G.Duval

      "Et sur le plan politique il ne faut pas croire que le fait que l'on soit juste un peu en train de sortir de la récession, c'est bon signe, c'est le contraire, c'est pas en récession qu'il y a des risques politiques, chacun essaie de sauver sa peau, c'est quand on pense qu'il y a peut-être une lumière au bout du tunnel que ça va mal." G.Duval

      Supprimer
  4. YPB

    Vous oubliez que si il y a eu compression salariale entrainant celle du pouvoir d'achat en Allemagne, de façon différente via la montée de l'immobilier français on arrive au même résultat, une compression du pouvoir d'achat des français.

    C'est ce qui est ahurissant, c'est que les gouvernements français depuis 10 ans et maintenant Montebourg ne voient pas et ne traitent pas ce problème, et la pauvre Duflot met en place des mesures qui vont creuser le trou. L'étude de la London School of Economics que vous citez ne cite même pas cet aspect du dysfonctionnement :

    Ainsi, ces politiques publiques d’aide à l’accession à la propriété qui encouragent les acquisitions immobilières, réduisent d’autant le pouvoir d’achat des ménages et découragent indirectement le développement de nouveaux talents, ces derniers se retrouvant privés de liquidités placées dans la pierre. Ce faisant, l’Etat créé une distorsion majeure dans l’allocation du capital, favorise les lobbies liés au marché immobilier et nuit aux transferts équitables des richesses.

    http://www.gestionsuisse.com/pierre-contribue-appauvrir-loccident/

    Loin d'avantager les locataires, l'encadrement des loyers a le plus souvent pour effet de créer des pénuries de logement, de dégrader le parc de logements existants, réduire la mobilité des personnes et augmenter le chômage.

    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2013/10/25/comment-faire-vraiment-baisser-les-loyers.html

    Il serait peut être un jour de sérieusement revoir sa copie sur cet énorme problème.


    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @olaf

      Ce que vous notez sur l'immobilier en France est exact mais sans rapport avec le sujet traité par l'article que j'ai cité, qui n'était pas du tout centré sur la question du pouvoir d'achat et de l'allocation du capital. Les auteurs ont voulu étudier l'impact des politiques de modération salariale sur la compétitivité comparée en Europe et, par contrecoup, sur le commerce extérieur. Leur analyse vise à mettre en évidence les causes des déficits commerciaux excessifs de certains pays.

      Vous avez tendance, me semble-t-il, à surréagir à chaque fois que l'on semble critiquer l’Allemagne, en rétorquant aussitôt que le modèle français n’est pas brillant non plus. Je ne l’ai jamais contesté, mais comparer les deux modèles n’était ni ma problématique, ni celle des économistes auxquels j’ai fait référence. Il ne faut pas voir dans toute critique des conséquences de la politique non-coopérative allemande une manifestation de germanophobie. Johnston, Hancké et Pant ne font que dire, sous une autre forme, ce que notamment Heiner Flassbeck n'a cessé de répéter dans divers articles dont j’ai cité certains ici. Et il n’était certainement pas motivé par le souci de dédouaner les dirigeants français de leurs propres responsabilités.

      Les erreurs de gouvernance économique commises par la France ne changent rien à la vérité de fond de la formule de Schmidt : les excédents colossaux de l'Allemagne, aussi légitimes qu'ils puissent paraître, doivent être compris comme résultant largement des déficits de ses partenaires. Et c'est incompatible à terme avec le bon fonctionnement de l'union monétaire. Comme il est impensable que tout le monde, pour y mettre bon ordre, se mette en même temps à pratiquer une politique de déflation salariale qui déboucherait sur une ruine collective, que la pseudo-solution de l'austérité a été inspirée initialement par une panique irrationelle, ainsi que par une sous-estimation grossière du multiplicateur fiscal, il va bien falloir trouver une solution.

      Bref, rien de totalement nouveau dans cet article, mais une confirmation bienvenue. Il n'est pas mauvais qu'une vérité soit énoncée deux fois, comme disait Nietzsche.

      YPB

      Supprimer
    2. @olaf

      "c'est que les gouvernements français depuis 10 ans et maintenant Montebourg ne voient pas et ne traitent pas ce problème"

      Il vient faire quoi Montebourg dans le problème de la bulle immo??


      Et sinon, la responsabilité de la bulle est aussi à chercher dans la politique de bas taux pratiquée par la BCE.


      ps : Olaf, essaye de cliquer sur "répondre" et d'ensuite saisir ton commentaire. C'est pas un bug!! Y a que toi qui arrivent pas à répondre au bon endroit...

      Supprimer
    3. @ bip

      Pour la bulle immobilière espagnole : des taux nominaux faibles dans un contexte inflationniste. Le résultat est que les taux réels ont été très faibles, parfois même négatifs. La tentation d'investir prioritairement dans l'immobilier a été d'autant plus forte que les gains de productivité étaient faibles par ailleurs, ce qui ne jouait pas en faveur de la compétitivité de l'industrie espagnole (voir par exemple le tableau 4 sur l'évolution en Europe des coûts réels comparés du travail dans l'article de J. Sapir : http://horizons.typepad.fr/accueil/2010/10/lallemagne-un-problme-pour-leurope-par-jacques-sapir.html). Il faudrait aussi prendre en compte les effets pervers sur la productivité espagnole de l'immigration de masse d'une main-d'œuvre peu exigeante, mais aussi peu formée et largement précarisée.

      YPB

      Supprimer
  5. D'ailleurs, l'Espagne a coulé par le béton, comme les USA, l'Irlande, les Pays Bas...la France attend son tour qui semble bien préparé :

    l’Etat créé une distorsion majeure dans l’allocation du capital, favorise les lobbies liés au marché immobilier et nuit aux transferts équitables des richesses.

    Pire, en consentant une fiscalité avantageuse aux propriétaires et à toute la chaîne qui gravite autour du marché de la pierre, il participe activement de cette raréfaction immobilière et des flambées de ses prix, et donc contribue à la formation de bulles spéculatives aux effets dévastateurs pour l’ensemble de l’économie. Je rappelle que la récession économique mondiale que nous vivons depuis 2007 fait suite à la crise immobilière dite des subprimes aux Etats-Unis (ndlr: crise provoquée par l’incapacité de nombreux ménages étasuniens à rembourser ce type de prêt hypothécaire, dont le taux d’intérêt était particulièrement élevé) . Et l’histoire de ces trente dernières années nous a montré que toutes les crises qui ont été initiées par l’immobilier ont été les plus longues et les plus difficiles à résorber. Loin de contribuer à la prospérité de nos pays, les flambées immobilières de ces dernières années pourraient bien avoir fondamentalement contribué à l’incontestable appauvrissement de notre Occident.

    http://www.gestionsuisse.com/pierre-contribue-appauvrir-loccident/

    La France de même a détourné le capital vers la pierre tout en concédant des rentes diverses comme la privatisation des autoroutes, prélèvement de l'écotaxe récemment...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'Angleterre fait encore pire.

      Chez nous les prix commencent à baisser tout doucement mais eux, ils sont en train de créer une nouvelle bulle!! Ils sont dingues...

      Supprimer
  6. Chômage en septembre 2013 :

    Grèce : 27,6 % de chômage.
    57,3 % de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans.

    Espagne : 26,6 % de chômage.
    56,5 % de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans.

    Croatie : 17,2 % de chômage.
    52,8 % chez les jeunes.

    Chypre : 17,1 % de chômage.
    43,9 % chez les jeunes.

    Portugal : 16,3 % de chômage.
    36,9 % chez les jeunes.

    Slovaquie : 14 % de chômage.
    31,1 % chez les jeunes.

    Irlande : 13,6 % de chômage.
    28 % chez les jeunes.

    Italie : 12,5 % de chômage.
    40,4 % chez les jeunes.

    Un article à pleurer de rire :

    http://www.liberation.fr/economie/2012/12/10/hollande-la-crise-de-la-zone-euro-est-derriere-nous_866519

    RépondreSupprimer
  7. et en FRANCE qu'il ne faudrait tout de même pas oublier ????

    RépondreSupprimer
  8. Concernant l'écotaxe ou comment l'état se fait spolier :

    Alors que le coût de la collecte, au prétexte d'une
    technologie onéreuse, est estimé à 25 % du montant de la taxe par an, il n'y a
    certainement de quoi fanfaronner, car cela signifie que l'Etat (et les collectivités locales) devront faire ceinture d'un an de TPL tous les 5 ans ! En ces périodes de disette budgétaire, chapeau l’artiste ! Rappelons quand même que selon l'OCDE, le coût moyen de recouvrement de l’impôt par l'Etat français, rapporté au montant de l'impôt collecté par an, avoisine les 1 %. Voici la preuve, si certains osaient encore en douter, que faire récolter l’impôt par une structure privée est beaucoup moins rentable que par une structure publique !
    Aussi pour accéder à une telle manne, on imagine que la bataille fut féroce et nous serions d'ailleurs d'avis de connaître les suites données à l'enquête préliminaire diligentée dans ce dossier par le Parquet de Paris pour tentative de corruption suite à plainte déposée par le candidat arrivé deuxième à l'appel d'offre.

    http://solidaires-douanes.org/wp-content/uploads/2012/04/GTTPLDP1004.pdf

    RépondreSupprimer
  9. Zone euro : inflation et chômage atteignent des niveaux record

    Extraits :

    « Preuve que la crise économique continue de fragiliser le marché du travail en Europe, le chômage a atteint un niveau record en septembre dans la zone euro, touchant 12,2 % de la population active, a annoncé, jeudi 31 octobre, l'office statistique de l'Union européenne. Ainsi, 19,44 millions de personnes étaient au chômage dans les 17 pays de la zone euro le mois dernier, soit 996 000 de plus que l'année précédente, et 60 000 comparé à août ».

    « Par ailleurs, les chiffres du chômage de juillet et d'août ont été révisés à la hausse (à 12,1 % et 12,2 % respectivement), annulant ainsi le recul du chômage qui avait été évoqué précédemment et constituait une première depuis février 2011. ». L'article complet ici:

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/10/31/plus-de-19-millions-de-chomeurs-dans-la-zone-euro_3506392_3214.html

    Mediobanca hints at Italian euro exit unless Germany shifts on EMU policy. « The recession has flattened, that is all," says Antonio Guglielmi from Mediobanca. "The debt-to-GDP ratio has risen by 15 percentage points [to 133pc] over the past 15 months because there is no growth. It is all because of the effects of austerity and the fiscal multiiplier. We are making the same mistake they made in Greece." (Mediobanca fait allusion à la sortie italienne de l'euro, sauf si l'Allemagne change sur la politique de l'UEM. «La récession s'est aplatie, c'est tout», explique Antonio Guglielmi de Mediobanca. "Le ratio dette sur PIB a augmenté de 15 points de pourcentage au cours des 15 derniers mois, parce qu'il n'y a pas de croissance. C'est en raison des effets de l'austérité et du multiplicateur fiscal. Nous faisons la même erreur que la Grèce). L'article complet ici :

    http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/ambroseevans_pritchard/10416038/Mediobanca-hints-at-Italian-euro-exit-unless-Germany-shifts-on-EMU-policy.html

    Effectivement les légers mieux de L’Espagne, de l'Italie et des autres pays de la zone euro sont illusoires. Malheureusement les pays en crise dans la zone euro ont des dirigeants qui vont s'entêter dans l'erreur.

    Saul

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Jeudi 31 octobre 2013 :

      Italie : nouveau record de chômage en septembre à 12,5%.

      Le taux de chômage en Italie a atteint un nouveau record en septembre à 12,5% de la population active, en hausse de 0,1 point par rapport à août (chiffre révisé), selon une estimation provisoire publiée jeudi par l'Institut national des statistiques italien (Istat).

      Sur une base annuelle, le taux de chômage de septembre est en hausse de 1,6 point, précise le communiqué. Le taux de chômage de septembre atteint ainsi le plus haut niveau enregistré depuis la création des statistiques mensuelles (en 2004) et trimestrielles (en 1977).

      Selon des données corrigées des variations saisonnières, le nombre de personnes à la recherche d'un emploi s'est élevé à 3,194 millions en septembre dans le pays, soit 0,9% de plus qu'en août (+29.000), et en hausse de 14% sur un an (+391.000 personnes), indique Istat.

      Chez les jeunes actifs de 15-24 ans, le taux de chômage a également atteint un nouveau record à 40,4% en septembre (654.000 personnes concernées), soit 0,2 point de pourcentage de plus qu'en août et 4,4 points de plus qu'il y a un an.

      Plus d'un jeune sur dix (10,9%) de cette tranche d'âge est ainsi en quête d'emploi, souligne Istat.

      L'Italie vient d'enchaîner deux années de forte récession et le chômage y est en constante hausse depuis des mois. Le gouvernement espère un début de reprise économique à la fin de l'année.

      http://www.romandie.com/news/n/_Italie_nouveau_record_de_chomage_en_septembre_a_12560311020131035.asp

      Supprimer
  10. Ce qui est quand même ahurissant, c'est de constater que, malgré les catastrophes humaines en cours, pour les politiques, les classes dirigeantes et les médias, la vie semble couler comme un long fleuve tranquille.

    Or, il n'y pas à ce jour, ici comme ailleurs en Europe - et c'est même le contraire - le début du commencement d'une ébauche de solution pertinente, sérieuse. Avons-nous conscience que le calme actuel précède la tempête ?
    Ou peut-être s'agit-il pour moi, bien que n'étant pas d'une nature mélancolique, d'un accès de pessimisme provoqué par le changement de saison ? J'en serais très heureux, mais j'en doute ....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les marchés financiers sont restés globalement tranquilles cet été et comme c'est la seule chose qui fait bouger les classes politiques européennes...

      Supprimer
  11. C'est du Guainot
    http://www.la-croix.com/Actualite/France/Henri-Guaino-prone-un-retour-des-frontieres-au-sein-de-l-Europe-2013-10-31-1054137

    RépondreSupprimer
  12. bip

    Je suis pas informaticien, quand je clique sur répondre ça marche pas, c'est tout et je vais pas m'emmerder des heures à trouver pourquoi...

    YPB

    Si vous ne comprenez pas la relation entre un marché immobilier détraqué et ses conséquences sur la compétitivité, sur la balance commerciale, sur la modernisation de l'outil productif, sur le pouvoir d'achat, sur les salaires... Alors je ne peux rien pour vous. J'ai donné les liens qui expliquent, lisez et relisez les. L'économie forme un système, si vous séparez tout dans des petites cases séparées, alors vous êtes myope et ne comprenez pas les flux.

    Je ne surréagis pas aux critiques contre l'Allemagne, je surréagis à la borgnitude qui consiste à voir tous les problèmes venant de l'Allemagne en oubliant tout ce qui déconne gravement en France, c'est si facile c'est forme de nationalisme défensif... C'est un peu simplet de dire ben voilà, c'est l'Euro et les bas salaires allemands, sans faire la liste des déconnades de haut vol françaises.

    olaf

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce qui est affligeant, c'est qu'ici aucun politicien ne soit capable de faire cette analyse pour porter un vrai projet politique. Je dis "capable", car, même si défendre leurs intérêts propres peut leur suffire, je pense qu'ils ne sont pas en mesure de concevoir autre chose, enfermés dans leurs principes, leurs dogmes et leur éducation. Ceci ne les empêche pas d'ailleurs, eux qui sont conservateurs et suivistes, de vilipender ceux qui proposent autre chose.

      Supprimer
    2. @olaf

      Ouais 'fin je t'ai pas demandé de pirater le site du FBI non plus hein^^

      C'est juste que ça permet de gagner un peu en clarté, surtout qu'en il y a beaucoup de messages. Après si tu juges que cliquer sur "répondre" puis d'écrire c'est trop compliqué, c'est pas très grave. ;)

      Supprimer
    3. @olaf

      Faites l'effort de lire vous-même et de comprendre ce qu'on vous dit. « Les auteurs ont voulu étudier l'impact des politiques de modération salariale sur la compétitivité comparée en Europe et, par contrecoup, sur le commerce extérieur » : cela ne veut en aucun cas dire que l'on méconnaît tous les autres facteurs explicatifs, mais simplement que l'on a choisi d'en étudier un dont l'impact semble avoir été essentiel.

      Le pari espagnol sur l'immobilier était un mauvais choix, il ne s'agit pas de le nier. Mais la question est de savoir si l'engagement dans l'euro et la politique allemande en laissaient beaucoup d'autres à l'Espagne. Quelqu'un qui prétend avoir compris à quel point l'économie fait système ne devrait pas se dispenser de cette réflexion.

      Parler de nationalisme défensif à propos de diagnostics techniques qui ne visent nullement à critiquer l'Allemagne mais seulement à signaler ses responsabilités et l'impact de ses choix est par ailleurs grotesque. Vous pouvez souligner les déconnades françaises tant que cela vous chante, cela ne change rien au problème qu'a posé et continue à poser la politique de cavalier seul de l'Allemagne, problème que des observateurs aussi compétents et aussi peu soupçonnables de germanophobie que Heiner Flassbeck ou Jörg Bibow ont analysé dans des études rigoureuses.

      Je ne le dis pas par mépris pour vos sources : j'ai lu d'excellentes choses sous la plume de M. Santi, que vous citez sur le sujet de l'immobilier. Notamment que la zone euro est devenue une fabrique à crises Made in Germany (http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130403trib000757365/la-zone-euro-une-fabrique-a-crises-made-in-germany.html)… Je suis aussi d'accord avec Santi lorsqu'il s'exprime sur ces points, que lorsqu'il dénonce la tendance à canaliser l'épargne en direction du marché immobilier comme un frein au progrès économique et social. C'est tout.

      YPB

      Supprimer
    4. Pour compléter le deuxième paragraphe de mon post précédent, Richard Koo, Chief Economist chez Nomura, a mis en évidence dans une note de 2012 la responsabilité allemande (et un peu française), via la BCE, dans la constitution des bulles spéculatives en Irlande et en Espagne. Voir le résumé qu’en fait Business Insider :

      « A careful examination of the facts shows a key cause of the housing bubbles in Ireland and southern Europe was the ECB’s decision to lower short-term interest rates to 2% to boost a moribund German economy. (Germany had fallen into a balance sheet recession after the IT bubble collapsed in 2000.)
      Circumstances at the time were the opposite of what they are today: Ireland and southern Europe had sidestepped the IT bubble and were posting strong economic performances. The ECB policy rate of 2% was too low for them, leading to housing bubbles that were further exacerbated by capital inflows from German and French banks seeking higher yields.
      Not only were short-term interest rates in these countries too low, but long-term rates dropped as funds flowed in from Germany and France, adding more air to the bubble.
      If Germany had addressed its balance sheet recession with greater fiscal stimulus, the ECB would not have had to lower interest rates as much as it did, and the housing bubbles in Spain and Portugal would not have expanded to the extent they did.
      In the event, however, Germany chose to observe the Maastricht Treaty’s 3% cap on fiscal deficits. That prevented the government from administering needed fiscal stimulus and shifted the burden onto the shoulders of ECB’s monetary policy. The ECB then lowered short-term interest rates, triggering bubbles in Ireland and southern Europe. »

      http://www.businessinsider.com/richard-koo-explains-how-in-the-end-it-really-is-all-germanys-fault-2012-5

      Bref, les Espagnols ont fini par payer le prix fort pour l’éclatement de leur bulle immobilière. Mais ils n’avaient pas décidé de se lancer dans cette entreprise par caprice. Ils y ont été poussés avec une force irrésistible parce que les taux d’intérêts étaient faibles. Et ceux-ci étaient faibles parce qu’ils avaient été fixés à un niveau compatible avec les besoins de l’Allemagne, dont l’économie était alors atone. L’afflux de capitaux issus des banques françaises ou allemandes a ensuite contribué à gonfler la bulle. Quant à la possibilité d’investir plutôt dans l’industrie, elle s’est évanouie aussitôt que l’Allemagne s’est lancée dans une course à la compétitivité que ses partenaires-concurrents n’étaient pas en mesure de disputer avec les mêmes armes.

      YPB

      Supprimer
  13. bip

    T'es dur d'oreille ou quoi ? Je t'ai dit que ça ne fonctionne pas, techniquement, j'ai cliqué et ça ne marche pas !!! Je suis pas idiot.

    Si tu comprends pas même ça, je me demande si tu peux comprendre un peu plus. Putain de bordel de merde, j'ai cliqué sur ce lien et CA NE MARCHE PAS, tu comprends ça espèce de bachibouzouk ahuri ?

    Non mais bip t'es vraiment grave.

    olaf

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une blonde est au volant lorsque son portable sonne. Elle répond et entend la voix de son mari paniqué.

      - 'Simone, fais très attention. J'ai entendu à la radio qu'il y a une voiture qui roule à contresens sur l'autoroute A4 !'
      - 'Philippe, je peux te dire que la radio se trompe. Il n'y en a pas une, mais des centaines !'

      Supprimer
  14. Je suis d' accord avec Olaf

    Beaucoups de jeunes francais , ingenieurs, viennent travailler en Allemagne et s' étonne des prix de l' immobilier

    Le soucis est qu' ils commencent à rencontrer une copine et s' installer. Là où ils peuvent trouver du travail en France est complétement sidérant :

    Moins payer qu' en France tout en dépensant plus pour se loger.

    Je pense qu' on augmente le prix de l' immobilier pour compenser la perte de l' industrie. Des prix éleves dans l' immobilier permettent de compenser nos dettes et deficit

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Je pense qu' on augmente le prix de l' immobilier pour compenser la perte de l' industrie. Des prix éleves dans l' immobilier permettent de compenser nos dettes et deficit"

      L'immobilier cher participe à la perte de compétitivité des entreprises et donc de l'industrie en particulier.

      Parce qu'un ménage si on lui dit "on baisse votre salaire de 100", mais que dans le même temps le prix pour se loger baisse de 200, il va être plutôt d'accord.

      L'immobilier à bas prix est un des facteurs de la compétitivité allemande.

      Une petite vidéo de 5min qui explique un peu ça : http://www.xerficanal.com/emission/L%27immobilier-cher-:-atout-ou-boulet-pour-l%27%C3%A9conomie_317.html

      Supprimer
  15. bip

    Effectivement, tu as le cerveau d'une "blonde", d'où ta vanne qui tombe complètement dans une flaque de stupidité crasse. Ca ne te fatigue pas des fois ta bêtise à 2 balles qui ne comprend rien de rien ?

    Franchement, ça fait plusieurs fois que je lis tes coms idiots, et que je me donne la peine inutile d'y répondre tellement ils sont affligeants.

    olaf

    RépondreSupprimer
  16. @Bip
    "ps : Olaf, essaye de cliquer sur "répondre" et d'ensuite saisir ton commentaire. C'est pas un bug!! Y a que toi qui arrivent pas à répondre au bon endroit.."

    .Chez moi non plus ca ne fonctionne pas (Mozilla Firefox)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En plus de quoter mon énorme faute, tu m'empêches de me moquer d'olaf...

      sniff...

      Nan je rigole. En fait c'est pas grave y a plein d'autres trucs qui le permettent. ;)

      Supprimer
  17. A-J Holbecq

    J'ai essayé avec divers navigateurs et deux ordis différents, un coup ça marche, un coup pas.

    olaf

    RépondreSupprimer
  18. @ YPB

    C’est pour cela que j’anticipais qu’il faudrait une autre crise comparable à celle de 2008-9 pour permettre un véritable changement…

    Malheureusement, j’ai peur que ce ne soit pas que l’Espagne qui ait fait un pari sur l’immobilier mais aussi toutes les banques européennes ou les fonds de pension qui y ont investi… Et l’euro a permis le financement de cette bulle.

    Très juste sur la politique de taux européenne, qui était trop basse, pour l’Allemagne.

    @ Anonyme

    Très juste, il y a un risque de déflation dans une partie de la zone euro, et notamment en Espagne.

    @ Bip

    Très juste sur la Catalogne. Le résultat de l’élection est assez ancien maintenant. Il ne prenait pas en compte pleinement la crise de la zone euro.

    Merci pour toutes ces citations. Très juste sur la Grande-Bretagne

    @ Olaf

    C’est juste, notamment par rapport à l’Allemagne, mais il faut modérer par le fait que les taux ont beaucoup baissé, ce qui réduit la hausse du coût.

    L’écotaxe reste un projet aberrant.

    @ BA

    Merci pour ce rappel

    @ Saul

    Merci pour ces extraits.

    @ Démos

    Totalement d’accord. C’est pour cela qu’il faudra un nouveau choc pour changer les choses.

    @ Patrice

    Il a raison. Que n’a-t-il fait pendant 5 ans ?

    @ Abdel

    La différence de prix dans l’immobilier vient aussi de la différence démographique.

    RépondreSupprimer
  19. Le scandale de l'année 2013 : le nouveau siège de la BCE.

    Selon l'ancien président de la BCE, Jean-Claude Trichet, ce nouveau bâtiment devait coûter aux contribuables 500 millions d'euros.

    En réalité, les contribuables devront payer ... 1,15 milliard d'euros.

    C'est une confirmation : les dirigeants de la BCE sont des incapables et des incompétents.

    Mais ça, on le savait depuis dix ans déjà.

    Lisez cet article :

    Les coûts de construction du nouveau siège de la BCE explosent : de 500 millions d'euros à 1,15 milliard d'euros.

    Le 19 mai 2010, Jean-Claude Trichet, qui présidait alors la Banque Centrale Européenne (BCE), avait organisé une cérémonie à Francfort pour célébrer la pose de la première pierre de l’immeuble de 45 étages qui allait devenir le futur siège de la BCE. « Nous devons nous assurer que les coûts de construction ne dépassent pas le budget estimé », avait-il alors déclaré.

    Mais Der Spiegel rapporte que 3 ans ½ plus tard, les coûts de ce projet ont explosé, passant d’une estimation de 500 millions euros à 1,15 milliard, voire même jusqu’à 1,3 milliard d’euros.

    Chaque espace de travail aura coûté environ 600.000 euros, soit l’équivalent d’une maison familiale très confortable, alors qu’en matière d’immobilier professionnel, à partir de 30.000 euros par bureau, on parle de haut de gamme.

    Le site de la BCE propose des photos et une visite guidée virtuelle de l’immeuble visibles ici :

    http://www.express.be/business/fr/economy/les-couts-de-construction-du-nouveau-siege-de-la-bce-explosent-de-500-millions-deuros-a-115-milliard-deuros/197926.htm

    RépondreSupprimer