mercredi 24 septembre 2014

Quelles leçons tirer du référendum en Ecosse ?


Il y a six jours, les Ecossais se prononçaient majoritairement pour le maintien au sein du Royaume Uni. Mais cette bataille gagnée par les unionistes ne doit pas faire oublier qu’il ne s’agissait que d’une bataille et qu’il y en aura sans doute bien d’autres, en Espagne, en Belgique… Qu’en penser ?


Du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes

Il est évident que, comme gaulliste, j’accorde le plus grand respect à la démocratie et au verdict des urnes, quel qu’il soit. En outre, le Général de Gaulle a défendu toute sa vie le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, fussent-ils des anciennes colonies françaises. Tout ceci devrait peut-être pousser à une certaine sympathie pour ce réveil du peuple écossais qui souhaiterait s’émanciper de la tutelle de Londres, d’autant plus qu’il semble porteur d’un projet de société plus progressiste et donc davantage en ligne avec les idéaux gaullistes, selon ma grille de lecture. Tout d’abord, il faut rappeler ici que ce qui s’est passé en Ecosse est une affaire intérieure britannique et que je rejette tout interventionnisme.

Mais, même s’il est bien évident que je rejette toute remise en question, même minime, de la souveraineté populaire, je n’ai pas pu cacher un certain manque de sympathie pour cette éventuelle sécession.  Il est bien évident que si la majorité de la population écossaise avait souhaité prendre son congé du Royaume Uni, il fallait l’accepter, à défaut de s’en réjouir. Mais ce n’est pas parce que l’on respecte la souveraineté populaire et la démocratie que l’on ne peut pas se poser des questions sur cette vague sécessionniste qui point en Europe et qui menace Madrid et Bruxelles, outre Londres et qui semble aller avec une certaine idée de l’Europe. Même si je crois qu’il faut partir du principe que la démocratie a toujours raison, cela n’exclut pas de s’interroger sur les raisons et les conséquences de ces mouvements.

Une aspiration libérale-libertaire ?

C’est ce que j’ai essayé de traiter dans le premier billet que j’ai consacré spécifiquement à l’Ecosse, et qui n’a pas été bien compris. Bien sûr, je reconnais l’existence d’un peuple écossais (même si je suis loin de bien connaître la question), mais les sécessionnistes devraient tout de même également reconnaître l’existence d’un peuple et d’une nation britannique, forgés par trois siècles de vie commune, d’innombrables guerres, de morts au combat sous l’Union Jack, de dirigeants communs (l’Ecosse ayant donné au Royaume Uni son avant-dernier Premier Ministre). Tout ce qui unit le peuple écossais à la Grande-Bretagne n’est pas négligeable et ne doit pas être oublié. Ce sont plus de dix générations qui ont vécu ensemble, tissé des liens, tout en laissant vivre une identité écossaise propre.

Je persiste à croire que, même si cela n’est pas pleinement conscient chez les sécessionnistes, une partie non négligeable de leurs aspirations ne sont pas sans lien avec les idées libérales-libertaires. Une partie du débat a porté sur l’argent des champs d’hydrocarbures : trois siècles de vie commune pesaient moins lourd que quelques milliards ! Et je persiste à penser que le néolibéralisme apprécie les régionalismes qui affaiblissent les Etats-nations, qui sont des interlocuteurs plus forts pour lui faire entrave. Ce n’est pas pour rien que communautarisme et néolibéralisme vont si souvent de pair.

Et le peuple écossais semble préserver son identité au sein de la grande famille britannique, qui le laisse toujours plus respirer. En quoi le peuple écossais irait mieux hors du Royaume Uni ? De manière plus profonde, je trouve effarant la logique consumériste qui réside derrière ce sécessionnisme. Appartenir à une nation, ce n’est pas un geste de consommation courante, où l’on peut du jour au lendemain changer de marque. C’est bien plus engageant et me fait me demander s’il est pertinent d’accorder l’indépendance à une majorité non qualifiée, surtout quand l’union a été aussi longue.

Dès lors, j’ai du mal à voir, dans ce cas précis, l’intérêt réel (au-delà d’un éventuel bénéfice financier, aléatoire et temporaire) de la sécession. J’ai l’impression que les partisans de l’indépendance cèdent aux esprits animaux du néolibéralisme et brûlent un passé qui ne le mérite pas, d’autant plus qu’il n’empêche pas d’écrire un nouvel avenir, où il ne serait pas nécessaire d’oublier ce qu’on a été.

33 commentaires:

  1. Malgré la sympathie pour cette vieille nation qu'est l'Ecosse je me réjouis de l'échec du référendum du 18 septembre parce que je suis hostile en général à la dissolution des Etats et des Nations qui sont des pierres angulaires de résistance à la domination du capitalisme financier apatride dont l'UE est une traduction. La multiplication de micro-états ne facilite pas cela! C'est pour cela qu'il faut être aussi hostile au séparatisme catalan, et flamand.

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    1. Le Royaume Uni est une nation ? L'Ecosse un micro-Etat ? Une micro-nation ? un micro-peuple ?

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    2. L'Ecosse fait 5 000 000 d'habitant donc c'est bien un "micro-Etat" qui n'aurait pas les moyens de sa souveraineté en cas d'indépendance... Le problème est bien là, en détruisant les grandes Nations historiques en Europe qui ont une taille permettant une souveraineté (avoir une 'vrai" armée, une politique étrangère indépendante, un certain contrôle sur les multinationales agissant sur son sol, la possibilité d'une recherche scientifique indépendante et autre...) pour créer des micro-nations aux ordres d’intérêt extérieur car trop petite et trop faible pour leur résister, l’Europe perd définitivement toute souveraineté et toute possibilité démocratique. Tout cela est fondamental et très important pour notre avenir. l'Union européenne voudrait nous faire croire que la taille des Nations n'a aucune importance, au vu de l'histoire c'est simplement faux.

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    3. @Red2

      "L'Ecosse fait 5 000 000 d'habitant donc c'est bien un "micro-Etat" qui n'aurait pas les moyens de sa souveraineté en cas d'indépendance..."

      Je ne comprends pas la notion de micro-Etat. Un Etat est moins un Etat du fait que le peuple et la nation qu'il permet d'organiser est en-deça d'un chiffre manifestement arbitrairement fixé par vos soins ?

      Pourriez-vous m'indiquer à partir de quel nombre exact, à l'unité près sinon cela n'a plus de sens, un Etat est un Micro-Etat, et éventuellement en visant des règles de droit international sur ce point.

      Soit c'est un Etat, soit ce n'est est pas un non ?

      Pas les moyens de sa souveraineté et de son indépendance ? Ces notions se définissent par le nombre ? De quel dictionnaire de philosophie politique sont issues ces étranges définitions. En deca de combien n'a t-on pas les moyens de sa liberté ? C'est une question de production de barils à l'heure l'indépendance et la souveraineté d'un peuple ?

      L'Islande est une république parlementaire disposant d'une population de 330 000 individus. Pas d'Etat, Micro-Etat, pas les moyens de son indépendance, dès lors interdiction de sa liberté de peuple ?

      L'Islande, vous supprimez, d'autorité, ou alors vous rattachez, d'autorité ? A quoi ? Au Royaume Uni ?

      Voyez la réaction de l'Islande après la crise de 2008. Faible l'Islande ? Il ne me semble pas.

      La force d'un peuple, contrairement à ce que propage la doxa habituelle, ce n'est pas d'abord son économie. C'est d'abord sa culture, son histoire, sa langue, son système d'éducation et de valeurs.

      Je vous laisse expliquer aux Ecossais et aux Islandais, qu'ils n'ont pas les moyens de leur indépendance, de leur souveraineté, de leur liberté de peuple, pour une histoire de zéro dans les colonnes informatiques d'un compte bancaire ou en vertu d'un nombre de baril jour trop faible.

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    4. Je ne rattache personne d'autorité, les peuples font ce qui bon leurs semblent, tant qu'il le peuvent et qu'aucune puissance ne le impose un chemin... Soyons réaliste, l'Islande comme l’Andorre ou le Luxembourg n'ont qu'une souveraineté factice et si ces pays existent c'est uniquement parce que les "vrais" puissances le veulent bien!

      "Je ne comprends pas la notion de micro-Etat. Un Etat est moins un Etat du fait que le peuple et la nation qu'il permet d'organiser est en-deça d'un chiffre manifestement arbitrairement fixé par vos soins ?"

      Un État est un "vrai" État quand il a les moyens de sa souveraineté. Je vais prendre des exemples pour essayer de vous faire comprendre:

      -la France dispose de l'expertise scientifique et technique suffisante pour juger de l'opportunité ou non de la mise sur la marché d'un produit, l’Islande NON.

      - La France dispose encore d'une 'vrai" armée et d'une industrie de défense pour faire respecter ses intérêts et se défendre si besoin, l’Islande NON

      - La France pourrait, comme l'argentine l'a fait, décider d'un moratoire sur sa dette et elle n'aurait pas besoin d'aller mendier l'autorisation à je ne sais qu'elle puissance supérieure, elle est souveraine! Islande NON. La France pourrait décider de mettre en place du protectionnisme, de reprendre le contrôle de ses multinationales...

      C'est le plus important: La France si elle le voulait pourrait sortir du cadre actuel de l'économie néolibérale mondialisée; le RU aussi car ils en ont les moyens militaires, économiques et culturels. L'Écosse ou l’Islande NON.

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    5. @Red2

      C'est donc pour vous la capacité technique, technicienne et technologique, voire économique, qui qualifie ou disqualifie un peuple, un Etat, une nation. Dans cette hypothèse, il n'y a pas seulement entre nous de différence de point de vu, mais tout simplement de vision du monde. Rien n'empêche l'Ecosse de s'abstraire du cadre néo-libérale, c'est là tout l'intérêt d'être un pays, un peuple, libre, souverain, indépendant. Les théories économiques et le système de prédation économique et financier ne sont rien à hauteur des volontés d'un peuple réellement libre. Ces contraintes économiques peuvent se briser sur les volontés législatives d'un peuple libre. Ne confondons pas le commerce, qui n'existe pas depuis hier matin, avec le système de prédation dont nous avons parlé. Dans une société à hauteur humaine, la volonté des peuples, par le droit, fait échec aux forces économiques et financières. Si ce n'est pas le cas, alors arrêtons tout de suite la politique et la démocratie, et prenons acte que nous ne pouvons rien contre le pouvoir de l'argent. Il nous est alors même inutile de converser ici.

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    6. "Dans cette hypothèse, il n'y a pas seulement entre nous de différence de point de vu, mais tout simplement de vision du monde. Rien n'empêche l'Ecosse de s'abstraire du cadre néo-libérale, c'est là tout l'intérêt d'être un pays, un peuple, libre, souverain, indépendant. Les théories économiques et le système de prédation économique et financier ne sont rien à hauteur des volontés d'un peuple réellement libre."

      la différence entre nous deux c'est que vous avez une vision bisounours du monde... OUI, bien sur qu'il y a plein de choses qui pourraient empêcher l’Écosse "de s'abstraire du cadre néo-libérale": des pressions voire des sanctions économiques et commerciales, la propagande ou l'action d'une cinquième colonne étrangère, des cyber-attaques XXL, voire simplement des tensions ou actions militaires... Votre monde est beau, mais il n'existe pas!

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    7. @Red2

      De Gaulle, c'est le "bisounoursisme" politique ?
      Rétablissement de la République, Sécurité sociale, vote des femmes, indépendance nationale, autorité de l'Etat réaffirmée, pouvoir financier remis à sa place, référendum... Vous êtes libre de ne pas croire à tout cela, et nous de nous réjouir que De Gaulle, et quelques autres, y ont cru !

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    8. Vous êtes hors sujet, De Gaulle c’était la France grande puissance historique, militaire, scientifique et culturelle de 65 000 000 d'habitant aujourd'hui (50 000 000 à l'époque) donc un pays avec les moyens de sa souveraineté. L’Islande fait 300 000 habitants, l'Ecosse 5 000 000, on ne parle pas de la même chose car ces pays n'ont pas les moyens d'une réelle indépendance! je croyais que c’était la base de cette discussion la différence entre de grands pays comme la France et le RU qui ont les moyens d'assumer leur souveraineté et petites régions ou pays comme l'Ecosse ou l’Islande qui ne les ont pas...

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    9. Donc les québecois 8.000.000 d'habitants pourquoi vive le Québec libre ?

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    10. @Red2

      Vous persistez à indiquer que la liberté vient du nombre, du chiffre, de la technique ou la technologie. C'est le grand mélange entre les principes premiers et les seconds. Ce n'est là même pas croire à la quantité sur la quantité, c'est tout simplement indiquer que plus on est nombreux plus on est libre, et qu'au surplus pour être un pays indépendant et maître de lui-même, il faut être une grande puissance économique et financière. N'est-ce pas là faire du cas américain la norme ? Et combien étaient-ils à Athènes ? Et l'or de la Perse, cela a suffit ? Le génie grecque, connait pas ? Je n'ai jamais cru à ce que l'époque moderne appelle économie. Et puis il ne s'agit pas de diriger le monde, les autres, mais de se guider soi-même, rien de plus. Je suis dans le sujet, vous en dehors et même un pied à mon sens dans l'aporie grandiloquente. Et je passe sur la position étonnante selon laquelle nous avons été et ne pouvons plus être, comme si l'histoire de ce pays n'était qu'une montée progressive vers la puissance, sans revers en 2000 ans, et dont le dernier acte serait l'hégémonie américaine. De Gaulle en 40 aurait dû rester chez lui, à attendre une hypothétique fin de la guerre, "contemplant" un pays à son terme ? La base de cette discussion, c'est la capacité à être libre et à promouvoir la liberté, les conditions de l'indépendance. En aucun cas ce ne peut être l'affaire d'un nombre de zéro sur une ligne de crédit, d'un chiffre inscrit sur le disque dur d'une banque. De long écrit ont été pris sur le discours de la servitude volontaire. Les Islandais sont libres, et après la crise de 2008 ce peuple nous a donné un certains nombre de leçons que nous ne sommes toujours pas capable d'assimiller et mettre en oeuvre.

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    11. J'arrête cette discussion sans fin, vous ne comprenez visiblement pas ce que veut dire être puissant nécessairement lié au concept de taille critique... La loi du plus fort régi malheureusement encore et pour longtemps les relations entre Nations. En attendant que cela éventuellement change les grandes puissances de ce monde qui ne pèsent pas 5 000 0000 d'habitant mais plutôt 20 à 200 fois plus, qui ont une armée et une industrie de défense, qui ont une culture et un fort soft power, qui sont capables d'être à la pointe dans tout les domaines scientifiques et techniques et qui ont toute les branches industrielle à haut niveau regardent avec plaisir cette Europe se détruire par émiettement... Bon courage à tous si cette Europe des Micro-Nations impuissantes arrive à détruire nos grande Nations historiques.

      @Fiorino

      Il me semble que quand de Gaule dit vive le Quebec libre il pense France et pense Canada Français! il ne parle pas d'en faire une grande Nation indépendante car à 8 000 000 d'habitant, il sait bien que ce n'est pas possible... Par contre il propose aux quebecois libres de rejoindre non pas la France bien sur mais le camp d'une France indépendante des USA et de l'URSS.

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    12. @Red2

      Vous confondez encore la puissance nécessaire à l'hégémonie, et la force de liberté nécessaire à la direction de soi-même. On peut être indépendant et autonome sans pour autant être conquérant et se lancer dans une guerre économique et culturelle vis-à-vis de ses voisins. Etre indépendant et autonome ce n'est pas se lancer dans la course impériale, et remplacer la "puissance" américaine. Par ailleurs, je maintiens que la puissance économique n'est pas ce qui détermine une culture. La puissance, vraie et authentique, c'est la langue, les mythes, la pensée d'une nation, son génie propre. Vous êtes fasciné par les jouets de la "puissance" américaine. Une nation, c'est aussi et peut-être d'abord un principe spirituel ; c'est sûrement une vision du monde. Vous semblez raisonner en américain. Les grecs ont façonné le monde occidental par leur langue et leur philosophie, bien plus que toutes les armées des puissances militaires les plus perfectionnés. C'est la tête, c'est l'âme qui" commande". Platon dit dans Alcibiade que l'Homme c'est l'âme. Pour quoi compte face à cela le soft power américain, l'économie, la finance, l'armée américaine ? Pour pas grand chose à mon avis. Qui de nous deux ne comprend pas ?

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    13. @Red2 sur le Québec : sur ce point, renseignez vous un tant soit peu sur la question avant de parler!!
      L'opinion du Général en faveur de l'indépendance du Québec est très claire, il suffit de lire ses mémoires et ses confidences rapportées par les ministres (Couve de Murville et Peyrefite).
      Le premier but de son voyage était de payer la dette de Louis XV : "il fallait que je parle au peuple de la Nouvelle-France, car nos rois l'avaient abandonné".
      Le second est d'inciter les Canadiens français à l'indépendance politique, de la façon qu'ils jugeront la meilleure.
      Au début de septembre 1963, il conseilla d’ « établir une coopération particulière avec le Canada français et ne pas laisser noyer ce que [la France fait] pour lui et avec lui dans une affaire concernant l’ensemble des deux Canada. D’ailleurs, le Canada français deviendra un État et c’est nécessairement dans cette perspective que [les français doivent] agir. »
      Selon Peyrefitte : "Ce n'est pas dans la nature des choses que les Français du Canada vivent sous la domination des Anglais."
      Toujours en 1963, le funambule André Malraux se paye une
      envolée un peu fumeuse avant l'exposition française de Montréal, sur quoi De Gaulle ajoute: "L'indépendance du Québec me paraît inéluctable..." Avant ce fameux été de 1967, de Gaulle soupèse sa décision: jamais il ne serait
      allé "fêter cette malheureuse date de notre Histoire" (la Confédération et la "subordination" aux Anglais), ni même se rendre à l'invitation du maire Drapeau. "Mais si j'y vais, ce sera pour faire de l'Histoire." Pour résumer l'affaire, le général de Gaulle était indéniablement un "indépendantiste" - ou à tout le moins un partisan radical de la "souveraineté" dans le cadre d'une véritable confédération de deux peuples.

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  2. @LP,

    "Je persiste à croire que, même si cela n’est pas pleinement conscient chez les sécessionnistes, une partie non négligeable de leurs aspirations ne sont pas sans lien avec les idées libérales-libertaires."

    Un détecteur d'idées libérales-libertaires par-delà la boite crannienne ? Je veux bien la marque et les références du modèle, ainsi que les taux d'efficacité en %.

    Si l'Ecosse est une nation, je ne vois pas de quel sécessionnisme il peut s'agir, ce d'autant que le Royaume Uni ne me semble pas un être un seul peuple et une seule nation par sa définition même.

    L'intérêt réelle de la liberté ? La liberté non ?

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    1. Tout à fait d'accord avec vous.
      De tout temps les nations sont devenues indépendantes ou se sont fait dominer par d'autres.
      Il est par ailleurs risible de constater que, si les indépendances acquises en Europe centrale et orientale depuis 1990 sont reconnues par tous (y compris le Kosovo qui est un Etat mafieux sous perfusion de l'UE), mais que les vieilles nations occidentales n'ont étrangement pas le droit à l'auto-détermination...

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    2. Le Kosovo n'est pas reconnu par tous, la Russie et l'Espagne ne le reconnaissent pas.

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  3. Les indépendantistes écossais savent pertinemment que la rente pétrolière n'est pas éternelle et c'est pour cette raison que leur programme économique comporte un volet transition énergétique qui est laissée en jachère par les gouvernement de Londres jusqu'à ce jour.

    L'une des raisons principales de ce souhait d'indépendance est le mécontentement depuis des décennies des écossais vis à vis des gouvernement de Londres successifs, qui eux n'ont plus à prouver leur néolibéralisme financiariste exacerbé, bien au contraire de l’Écosse ou de l'Islande qui est encore bien plus petite.

    Red 2 est cocasse, il ressort tous les arguments des européistes concernant la taille efficace, mais en l'appliquant à l'échelle de la GB.

    En fait, c'est un peu plus compliqué et rien n'empêcherait une Ecosse indépendante de signer des traités de coopération bilatéraux avec la GB :

    Mais si la grande taille n'offrait que des avantages, il n'y aurait qu'un seul Etat mondial, ce qui n'est manifestement pas le cas. Deux types de facteurs viennent contrebalancer ces avantages.

    - premièrement, la technologie. Les économies d'échelle ne sont pas indéfinies. Au bout d'un moment, des coûts bureaucratiques, ou d'organisation, vont réduire l'intérêt économique de la grande taille.

    - Mais surtout, les préférences hétérogènes de la population. Plus une population est réduite, plus il est probable que le gouvernement élu par celle-ci aura une politique approuvée par ses habitants. Au contraire, dans un Etat vaste, il y a plus de chances de ne pas appartenir au groupe majoritaire.

    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/09/19/lecosse-et-la-taille-des-nations.html

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  4. "Red 2 est cocasse, il ressort tous les arguments des européistes concernant la taille efficace, mais en l'appliquant à l'échelle de la GB."

    Sauf que l'Europe n'est pas une Nation, la GB, l’Espagne ou la France oui! Et ça change tout... Mais vous ne semblez pas vouloir comprendre.

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  5. red224 septembre 2014 12:30

    Et alors ? Les frontières ne sont pas éternelles, pas plus qu'autre chose.

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    1. Il ne s'agit pas de frontière mais de lien et de vivre ensemble et de solidarité. l'Allemagne et son peuple refusent de payer pour la Grèce et les pays du Sud mais ont accepté de payer pour la réunification avec l'Est. Si on perd cette solidarité nationale qui rend grands et puissants nos pays, c'est une catastrophe. Je suis occitan et pour une meilleure prise en compte de la culture et de l'histoire de ma région d'origine, région plus a gauche que le reste du pays par ailleurs, pour autant je suis capable de me rendre compte de ce que m'apporte l'appartenance à la Nation française et la possession d'un passeport français... Il semble d'ailleurs que les écossais aient aussi bien compris ce que leur apportaient leur appartenance au RU!

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    2. Par rapport au Royaume-Uni qui compte plus de 55 millions d'habitants, l' Ecosse est un micro-état de seulement 5 millions d'habitants même si c'est une nation qui aurait pu devenir indépendante par le vote du 18 septembre. En tant que démocrate j'aurais accepté le résultat sans m'en réjouir outre mesure.

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  6. Encore une fois, ce ne sont pas les indépendantistes Ecossais qui sont libéraux, mais bien les Anglais qui le sont, tout en se cachant derrière un nationalisme britannique factice. Ce Royaume-Uni est une illusion, une construction de l'Angleterre pour dominer les peuples celtes périphériques, mis à part l'épisode de la 2è guerre mondiale où elle a été véritablement unie contre l'ennemi commun.
    Si l'Irlande ne s'était pas libérée dans les années 1920, auriez vous encore une fois soutenu les Anglais si les Irlandais avaient voulu prendre leur indépendance cette année?
    Je doûte également que vous auriez soutenu les armées soviétiques dans les pays Baltes en 1990-1991...
    Savez vous que sous le trône du monarque britannique se trouve la Stone of Scone, la pierre de sacre des rois écossais, symbolisant par là-même la condition soumise des Ecossais? Imaginez à la place du trône une cuvette de WC et vous comprendez pourquoi les étudiants nationalistes qui ont repris la pierre dans les années 50' (avant que Wesminster ne la vole une nouvelle fois) ont voulu mettre fin à cette humiliation.
    Savez vous qu'à la suite de la Conquête de la Nouvelle-France, les Anglais se sont systématiquement appropriés les symboles Canadiens français (le nom du pays, l'hymne national, la feuille d'érable, le castor) afin de mieux pouvoir nier le caractère national des Canadiens français et leur interdire mentalement toute vélléité d'indépendance?
    Du côté de l'Espagne, c'est la même chose : la logique libérale nie tout caractère national aux Catalans, qui ont pourtant tout comme l'Ecosse été indépendants au Moyen-Âge.
    Chez les Anglais d'Angleterre comme du Canada, tout comme chez les Espagnols du PP, la logique est la même : le libéralisme absolu qui diabolise les indépendantistes. Il n'y a pas de nation, mais une pluralité d'individus, qui parlent des langues différentes ou ont une identité propre.
    La logique libérale est incapable de penser la nation. Je suis tout à fait d'accord avec votre parrallèle entre libéralisme et communautarisme, c'est justement l'arme des libéraux canadiens pour noyer les Québécois dans le grand tout des individualités et briser leur sentiment national. Mais de grâce, ne traitez pas d'honnêtes patriotes, qu'ils soient écossais ou catalans, de libéraux!! C'est un non-sens, l'inverse de la réalité.

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    1. Le libéralisme actuel s'accommode très bien de tout ce qui diminue les forces de résistante par la multiplication d'états plus faibles.

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    2. Ce que j'essaye d'expliquer, c'est que le libéralisme préfère justement de grands Etats artificiels ou hégémoniques (Royaume-Uni, Canada, Espagne, Chine) dans lesquels ils nient aux nations existantes le droit d'auto-détermination au nom des sacro-saints droits individuels. Le libéralisme préfère le statut-quo au nom de la stabilité économique et n'a aucun intérêt à la multiplication des Etats.

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  7. La GB est un peuple colonisateur qui a commencé par les proches peuplades, puis a étendu le principe, et maintenant tout le monde se débine :

    https://scontent-b.xx.fbcdn.net/hphotos-xpf1/t31.0-8/10431350_855870194423414_1862521292074472337_o.jpg

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    1. La GB est d'abord l'union de peuple anglais, gallois et écossais puis irlandais réduit à l'Irlande du nord. Elle n'est donc pas UN peuple.

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    2. Non l'Irlande du nord ne fait pas partie de la GB mais du Royaume UNI.

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  8. Sondage sortie des urnes en Écosse (à prendre avec des pincettes comme tout sondage, notamment ils n'interrogent que des gens qui ont voté et seulement 14 individus de 16-17 ans pour conclure qu'à 71%, les 16-17 ans ont voté oui...) : http://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2014/09/resultats-ecosse.jpg

    On peut voir que ceux qui ont voté "oui" sont 54% à donner comme une des 2 ou 3 principales raisons de leurs votes le système de santé public (NHS), 74% les politiques de Westminster et seulement 20% le pétrole.

    On voit que les + de 65 ans sont pour le non à 73%. Mais que les 16-24, 25-34, 35-44, 45-54 sont pour le oui en majorité.


    Et une autre donnée est que 500 000 anglais ont pu voter alors que les écossais résidant à l'étranger n'ont pas pu.

    Conclusion : on va pas attendre 1 siècle pour reparler d'indépendance écossaise.


    note : on sait pas dans quelle proportion mais il y a eu des fraudes, des preuves ici : http://stopmensonges.com/preuve-secoue-internet-sur-un-trucage-des-votes-pour-lindependance-de-lecosse/

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  9. Le général De Gaulle aurait toujours soutenu l'indépendance des peuples ? Sérieux ? Genre la Nouvelle Calédonie ? Il me semble que c'est bien Pierre Mesmer qui disait qu'il fallait envoyer un max de blancs en Nouvelle Calédonie pour éviter l'indépendance. Faut arrêter de voir le Général De Gaulle comme un prophète et le faire parler alors qu'il est mort.

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  10. Scottish First Minister Salmod has hinted at unilateral independence declaration, 2 days after the rejection result. Plus the 3 major UK parties are scrambling to talk about more devolution of powers, etc. There is of course one missing piece; devolution for England. All provinces have their own devolved legislature, except England.

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  11. red2

    Beaucoup de petits pays sont performants techniquement, bien plus que la France, comme la Suisse ou la Suède...

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  12. Merci Laurent d'avoir mis davantage de nuance dans vos propos. Il est agreable de voir que ce blog est aussi un lieu de debat, et que vos positions s'enrichissent de la contradiction.

    Personnellement, ce que je retiens du referendum ecossais, c'est une belle lecon de democratie :
    - 97% des residents inscrits sur la liste electorale
    - un taux de participation superieur à 85%
    - un peu de tension sur la fin de la campagne, mais aucun incident, alors que l'enjeu etait grand et le sujet particulierement emotif.

    Comme l'a dit la Reine, il faut desormais esperer qu'unionistes et independantistes sachent se rassembler au dela du resultat, afin que l'Ecosse puisse regarder sereinement vers l'avenir.

    Talisker.

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