Il
y a quelques jours, l’ancien ministre de l’économie, promu
commissaire européen malgré des résultats désastreux, a été honoré d’un
prix qui lui va bien, celui
de « la carpette anglaise », pour avoir envoyé une lettre anglaise à
son successeur, Michel Sapin. Plus qu’une anecdote.
Pourquoi une telle évolution ?
Bien
sûr, l’envoi
d’une missive en anglais par Pierre Moscovici à Michel Sapin est totalement
ridicule. En outre, rien ne le justifie, le français faisant en plus partie des
langues de travail de la commission. Rien ne justifiait l’emploi de la langue
de Shakespeare entre deux français, à moins qu’il ne soit décrété que l’anglais
soit la seule langue de travail de l’UE, ce qui n’est pas le cas. Et cela est
d’autant plus absurde que Londres devrait organiser un référendum sur la sortie
de l’UE. Il est donc encore plus affligeant que deux français correspondent
officiellement dans la langue d’un pays qui pourrait quitter l’UE. Un ami
indique souvent que la Banque de France publie de plus en plus en anglais sans même
traduire.
Il
faut bien reconnaître que l’anglais a fini par s’imposer comme la nouvelle
lingua franca du monde, portée par de multiples vents : la place
économique des Etats-Unis, le relais de la culture populaire anglo-saxonne mais
aussi la mondialisation, qui pousse les multinationales à adopter cette lingua
franca pour travailler par-delà les frontières. L’immense majorité de ceux qui
cèdent à l’utilisation de l’anglais le font bien plus par commodité que par un
quelconque dessein funeste, influencés que nous sommes par les différents
facteurs vus plus hauts. Mais
comme le note Alain Borer dans une interview passionnante, « nous collaborons à la disparition du
français », un asservissement et un appauvrissement.
Une invasion au ralenti, mais à repousser
Pourtant,
il
ne serait pas compliqué de suivre l’exemple du Québec et de bannir sans la
moindre restriction l’emploi de l’anglais dans l’espace public. Il est très
irritant de voir le
nombre de campagnes publicitaires ou de noms d’enseignes en anglais. Le
problème est que cette invasion au ralenti est trop lente pour sembler
dangereuse ou même véritablement s’en rendre compte. Il y a également une forme
de fatalité liée à cette mondialisation, contre laquelle on ne pourrait rien
faire, révélant au passage son caractère assez totalitaire. Et en attendant que
nos dirigeants ne se réveillent, nous pouvons tous résister, en refusant les
anglicismes comme celui
qui est utilisé pour parler de l’épuisement professionnel.
Cet usage intempestif de l'anglais est ridicule. Par ce raccourci, Pierre Moscovici nous montre bien au service de qui il est : Les interets anglo-américains et oligarchiques européens.
RépondreSupprimerLe français n'est sûrement pas en train de disparaitre puisqu'il est aussi une langue transnationale, tout comme l'anglais, l'espagnol, l'arabe ou le portugais.
RépondreSupprimerPour Alexandre Wolff, le français, pour l'instant la quatrième langue internationale, se classera certainement au deuxième ou au troisième rang en 2050.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/non-le-francais-ne-sera-pas-la-langue-la-plus-parlee-en-2050_1503412.html
Ce qui caractérise surtout ces "élites", c'est leur incompétence.
RépondreSupprimerVous vouliez des dirigeants politiques visionnaires et courageux et qu'avez-vous à leur place ? Des petits télégraphistes de Merkel et Obama, des grouillots de Goldman Sachs ....
DemOs
Que l'anglais soit devenu la première langue de communication mondiale, personne ne peut le nier. Est-ce un raison pour aurant pour marginaliser notre propre langue qui est une des langues de travail de l'Union européenne? C'est inacceptable. Au demeurant il serait intéressant de savoir si cette initiative est dû à Moscovici lui-même , ce qui est pas impensable ou sinon au fait que les équipes qui sont auprès de lui ne travaillent qu'en anglais et qu'il n'a pas su ou plus probablement pas voulu imposer la parité linguistique. Au final c'est lamentable
RépondreSupprimer@ Patrice
RépondreSupprimerLe pire (???) est que c’est probablement inconscient
@ Anonyme
Je ne pense pas qu’il disparaît, mais il est tout de même rogné petit à petit. Merci néanmoins pour cet utile rappel
@ Rinocero
Dans les deux cas, c’est révoltant
L'anglais est tellement internationale qu'il a fallut une loi fédérale aux Étazunis pour interdire l'emploi de l'espagnol sur les territoires volés au Mexique. Et une autre au Royaume-Unis pour limiter les dérives comme nous avons eu la loi Toubon.
RépondreSupprimerUne langue internationale possible c'est l'espéranto dont la grammaire, le vocabulaire et la prononciation sont normalisés au niveau mondial. L'anglais lui n'est pas normalisé et est différent en chaque place, dans chaque entreprise. Il n'est pas toujours inter-compréhensible entre locuteurs notamment à cause des accents et des situations locales diverses.
C. Guilleminot
http://annuaire-des-communes-francophones.org/