mercredi 15 juillet 2015

Grèce : les créanciers se sont sauvés eux-mêmes

L’incroyable plan des dirigeants de la zone euro est souvent présenté comme permettant de sauver la Grèce et la zone euro. Et c’est bien plus cette dernière qui a été sauvée, et notamment les créanciers, qui se sont sauvés eux-mêmes avec un plan aussi illusoire, court-termiste, irresponsable qu’inhumain.



La troïka sauve… la troïka

Déjà, en 2010, le premier plan de sauvetage était bien plus destiné aux banques françaises et allemandes qu’aux pauvres Grecs. Bien sûr, certains noteront que les banques ont accepté de voir leurs créances à la baisse. Mais il est bien évident qu’en cas de défaut non accompagné de la Grèce avec une sortie de l’euro, l’addition aurait sans doute été bien plus lourde pour les banques. En revanche, difficile de soutenir que ces plans ont aidé d’une quelconque manière les Grecs, tant la facture a été lourde pour eux, bien plus que les créanciers d’alors ne les menaçaient s'ils sortaient de l’euroIdem pour le plan de 2012, un moyen pour la troïka d’éviter un défaut qu’elle n’aurait pas organisé, et donc probablement bien plus sévère que celui qu’elle s’est auto-infligée, au prix d’une saignée de la Grèce.

Trois ans après, ce nouveau plan permet surtout à la troïka d’éviter de reconnaître la moindre perte sur les prêts faits à la Grèce. Ainsi, Athènes va pouvoir régler le FMI, puis la BCE, et devrait pouvoir, dans les trois prochaines années, honorer les échéances prévues. Angela Merkel, qui avait promis que les Allemands ne perdraient pas d’argent, préserve ainsi sa promesse faite aux électeurs allemands. D’où la volonté pourtant a priori totalement ubuesque, de rajouter 80 milliards de dette à la Grèce, alors même qu’elle n’arrivait plus à payer ses plus de 300 milliards de dettes ! Il est d’ailleurs étonnant que cela ne soit pas davantage noté, tellement cela montre les limites de l’accord de la zone euro de lundi.

Un accord irresponsable et inhumain


Ce faisant, cet accord est totalement irresponsable. De même qu’il n’était pas compliqué de prévoir que les précédents accords seraient des échecs (comme je l’avais fait en 2010 et en 2012), il est bien évident que ce nouvel accord est encore plus intenable, même si le profilage de la dette devrait permettre de repousser l’échéance de la réalisation de cette impasse. Car cela est le véritable objectif des créanciers de la Grèce : se protéger le plus longtemps possible d’un éventuel défaut, si possible au-delà de la prochaine échéance électorale au minimum. Voilà pourquoi les trois ans réclamés par Alexis Tsipras convenaient bien à Merkel et Hollande. Mais on ne voit pas comment une Grèce qui ne parvenait pas à payer une dette de 180% du PIB aujourd’hui pourra en honorer une de 220% en 2018…

Et ce qui est humainement insupportable, c’est que, pour ne pas reconnaître leurs pertes, et parce que les dirigeants de la Grèce refusent d’envisager l’opportunité d’une sortie de l’euro, les dirigeants de la zone euro vont continuer à faire payer très cher les Grecs. Il faut rappeler ici que contrairement aux mythes véhiculés sur l’inefficacité du pays, il a été le plus efficace du continent pour réduire ses déficits de 2010 à 2014, selon les chiffres mêmes de la Commission, quatre fois plus que Londres ! Et aux horreurs consécutives aux plans des cinq dernières années, va s’ajouter une nouvelle couche, qui, même si elle est moins brutale, n’en viendra pas moins en addition des plans du passé, que Syriza promettait pourtant de corriger, notamment sur la question du salaire minimum, qui ne semble plus à l’ordre du jour…

Cet accord est bel et bien une horreur. Une horreur démocratique qui contredit les votes du 25 janvier et du 5 juillet et remet le pays sous une tutelle stricte. Une horreur humaine par les conséquences sociales qu’il aura. Et une horreur pour la raison tant il est évident qu’il échouera. En revanche, ce faisant, les créanciers se sont sauvés eux-mêmes, en faisant de la Grèce une colonie qu’ils dépècent.

38 commentaires:

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  2. "Mais l’erreur n’incombe pas seulement au gouvernement de Tsipras. Elle incombe aussi, et peut-être surtout, à l’inertie totale des mouvements sociaux européens devant le coup d’État financier qui vient de se produire et qui était assez prévisible. Le silence assourdissant des syndicats européens en dit long sur l’apathie quasi générale des pays dans lesquels, certes la crise est passée par là, mais qui continuent de bénéficier de leur position économique dominante ou semi-dominante."

    http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2015/07/14/1938-munich-%E2%80%93-2015-berlin/#more-446

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    1. En clair, Tsipras a tout perdu, Tsipras a tout renié.

      http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2015/07/14/1938-munich-%E2%80%93-2015-berlin/#more-446 :

      On commence à y voir clair : cet « accord » ne décide pas d’une aide, ni même du principe d’une aide. Il stipule (p. 2) : «Ce n’est qu’après – et immédiatement après – que les quatre premières mesures susmentionnées auront fait l’objet d’une mise en œuvre au plan juridique et que le Parlement grec aura approuvé tous les engagements figurant dans le présent document, avec vérification par les institutions et l’Eurogroupe, qu’une décision pourra être prise donnant mandat aux institutions de négocier un protocole d’accord.»

      Tout le monde comprendra que ceci n’est absolument pas politique (p. 5) : «Le gouvernement doit consulter les institutions et convenir avec elles de tout projet législatif dans les domaines concernés dans un délai approprié avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement.»

      «De sérieux doutes planent sur le caractère soutenable de la dette. Cela est dû au relâchement des politiques au cours des douze derniers mois.» (p. 6) On touche ici au règne d’Ubu. L’insoutenabilité de la dette est attribuée non pas aux politiques d’austérité qui ont fait baisser de plus d’un quart le PIB, mais au fait que l’austérité n’aurait pas été poursuivie. Mais alors, comment comprendre que l’excédent budgétaire primaire ait été atteint et que la balance commerciale se soit à peu près rééquilibrée par la baisse des importations ?


      Tsipras aura même signé un accord qui stipule entre autres choses que tout ce qui va mal en Grèce est de sa faute !

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    2. http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2015/07/14/1938-munich-%E2%80%93-2015-berlin/#more-446 :

      «Les autorités grecques réaffirment leur attachement sans équivoque au respect de leurs obligations financières vis-à-vis de l’ensemble de leurs créanciers, intégralement et en temps voulu.». Donc, Mesdames et Messieurs les Grecs, votre premier ministre a accepté cela.


      Cela va bien au-delà de l'humiliation cinglante totale...

      Par contre, je ne suis pas trop d'accord avec cette partie là :

      «Mais l’erreur n’incombe pas seulement au gouvernement de Tsipras. Elle incombe aussi, et peut-être surtout, à l’inertie totale des mouvements sociaux européens devant le coup d’État financier qui vient de se produire et qui était assez prévisible. Le silence assourdissant des syndicats européens en dit long sur l’apathie quasi générale des pays dans lesquels, certes la crise est passée par là, mais qui continuent de bénéficier de leur position économique dominante ou semi-dominante.»

      Les élus en place soutiennent de manière totale et absolue l'application des traités européens...
      Protester ? manifester ; mais pour quel résultat ?

      Le peuple grec est pour le coup l'exemple même d'une réaction -résultat du référendum- qui ne débouche sur strictement rien... car portée par des élus à la foi européistes !

      Si Tsipras face à la souffrance bien réelle de son peuple ne remet pas en cause son credo européiste ; ce ne sont pas les élus croyants de le religion €uro / Europe des autres pays qui vont davantage écouter les courants protestataires et incarner la volonté de changer les institutions européennes ! ou de les freiner.

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    3. Je ne suis pas du tout d'accord avec cette partie là par trop optimiste :

      «N’oublions pas que si Tsipras vient de perdre une bataille stratégique en juillet, parce qu’il n’avait pas de plan alternatif au fait que sortir de l’euro en janvier aurait été suicidaire au vu de l’état de l’économie grecque,»

      http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2015/07/14/1938-munich-%E2%80%93-2015-berlin/#more-446
      (Jean-Marie Harribey) :

      Tsipras a perdu la guerre, pas une bataille.
      Il est suicidaire pour la Grèce de rester dans l'euro.

      La Grèce sera encore plus pauvre dans un an, et encore et toujours plus pauvre dans 3 ans !
      Si la solution pour éviter la misère en sortant de l'euro -croyance des ultra-libéraux- est de sombrer dans la misère en restant dans l'euro...

      C'est que Harribey n'a aucun bon conseil à donner... à ce pauvre Tsipras.

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  3. Il n'est pas impossible que Tsipras finisse par gagner sur le point le plus important :

    "Le FMI réclame un allégement drastique de la dette grecque" (cette fois, il n'est plus question de "suggérer", mais de "réclamer") :

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/07/15/20002-20150715ARTFIG00062-le-fmi-reclame-un-allegement-drastique-de-la-dette-grecque.php

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    1. Ne pas confondre "gagner" et "obtenir gain de cause" (qui plus est MALGRE Tsipras) ;

      Reste à voir si l'U.E. ne va pas nous sortir une manoeuvre dont elle a le secret et qui consisterait à faire un geste purement symbolique pour les apparences et montrer que l'U.E. ne s'oppose pas au FMI.

      Et la remise sur la dette n'est pas le seul point important... cesser de torturer le peuple grec en prenant aux pauvres pour aider les riches ; c'est un point important aussi.

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    2. Varoufakis : «But I’m not going to betray my own view, that I honed back in 2010, that this country must stop extending and pretending,

      1) we must stop taking on new loans pretending that we’ve solved the problem, when we haven’t;

      2) when we have made our debt even less sustainable on condition of further austerity

      3) that even further shrinks the economy;

      4) and shifts the burden further onto the have nots, creating a humanitarian crisis.

      It’s something I’m not going to accept. I’m not going to be party to.» (cf. entretien paru dans "The New Statesman")

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  4. Le rapport du FMI sur la dette grecque publié le 14 juillet est téléchargeable ici : http://www.imf.org/external/pubs/ft/scr/2015/cr15186.pdf

    YPB

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  5. C'est marrant de voir les souverainistes anti-US, comme Sapir, dénoncer Hollande comme un suppôt de Satan-US, du fait que le FMI et le gouvernement US commencent à hausser le ton en faveur de la Grèce.

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  6. Moi je trouve marrant de voir Hollande fanfaronner le 13 au matin, puis le 14 juillet ... alors que rien mais alors rien n'est réglé...

    En passant on parle toujours des banques qui ont du faire un haircut... je vous rappelle quand même que pour que les assurances-vies de nos rentiers français puissent encore rapporter même en 2015 du 3% et plus sur des unités de comptes en euros, il faut un méchant dopage à l'EPO... y'a pas que dans le Tour De france que l'on prend des produits non conformes ...

    mais vaut mieux pas trop dire cela au petit peuple !

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  7. Vu la différence d'approche économique entre l'Allemagne avec ses satellites et l'Europe du sud, 2 monnaies communes en Europe pourrait être une solution. Un Euro-Mark monnaie unique ordo-libérale au nord et un Euro-Franc monnaie commune keynésienne au sud. On verrait qui se porterait le mieux au bout de quelques années, pas sûr que ce soit l'Euro-Mark...

    Je pense qu'on arrivera jamais à convaincre les allemands et leurs sympathisants de sortir de leur dogme monétaire et budgétaire psychorigide.

    Une monnaie commune Euro-Franc serait de taille suffisamment importante pour tenir la dragée haute aux marchés.

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  8. Super tout cela ...

    mais qui remet la balance dans tous les comptes TARGET de la BCE ...

    compte de chaque banque centrale qui matérialise peu ou prou les balances commerciales de chaque pays de la zone euro ... dont tout le monde se fiche comme de l'an quarante (enfin au journal de 20 heures suivi par Mme Michu), mais qui pour le coup pointent tous en positif vers les teutons du nord et plutôt dans le rouge chez les cigales du sud dont nous faisons partie ...

    Ah la monnaie unique avec des taux de change fixes sur des économies disparates qui ne peuvent pas dévaluer... l'heure du passage à la caisse se rapproche ... et effectivement elle va être douloureuse ... pour l'Allemagne

    Tsipras avait (a toujours) le révolver avec 6 balles... mais il n'a pas osé appuyer (n'ose toujours pas appuyer)... bizarre quand même

    mais celui qui appuie déclare effectivement la guerre à l'Allemagne... et si l'Allemagne continue sur cette austérité elle déclare aussi la guerre aux peuples ...

    ça va être chaud cet Euro ... et Hollandouille qui nous rabache que l'euro c'est la paix, la croissance et la prospérité ... que du bonheur de cette langue fourchue

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  9. Il faudra bien un jour arrêter de se plaindre et faire quelque chose. Brasser des idées et des analyses ne sert plus à rien, même quand elle sont très justes, si nous ne sommes plus en démocratie.
    Il est temps de réfléchir à des actions efficaces. En voici une qui est intéressante et qui a tout de suite été classée "complotisme" par les médias :
    http://www.conseilnational.fr/

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  10. "mais celui qui appuie déclare effectivement la guerre à l'Allemagne"

    Pas besoin de déclarer la guerre à l'Allemagne, il suffit de l'envoyer paître ailleurs. Elle n'a ni armée conséquente, ni force nucléaire et les US commencent aussi à en avoir ras la casquette de la connerie allemande.

    L'Allemagne est un tigre de papier peuplée de vieux qui s'isole de plus en plus. Même la Russie ou la Chine commencent à la considérer comme une emmerdeuse patentée en approuvant pas du tout ses diktats qui mènent la zone Euro et l'économie mondiale dans un trou sans fin.

    Il va venir un moment où inéluctablement l'Allemagne va se prendre un nouveau désastre car elle n'a toujours pas tiré des enseignements de l'histoire qui n'a pourtant pas été tendre avec elle. L'amnésie autiste allemande semble inguérissable...

    A ce stade de décomposition, je pense qu'il faut envoyer chier l'Allemagne et ses certitudes d'un autre temps.

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  11. je crois que nous avons à peu près tout dit sur cette entourloupe grotesque et de grande envergure, qui se terminera mal pour tout le monde et pas seulement pour les grecs...

    des démonstrations de plus en plus nombreuses font état de cet historique foireux de l'UE et de l'euro, et surtout à propos de la grèce , où sévissent des allumés mystiques dignes de porter la veste sans manches spéciale et de fréquenter les salles à carrelages après une bonne piqure...

    faut croire que les têtes pleines de flotte sont intouchables quand elles sont au sommet;, et c'est notre malheur d'humains, parce que ça arrive quand même régulièrement...

    il n'y a plus qu'à attendre le tour de l'italie, c'est un gros morceau, pas un pays minable de 10 millions d'âmes. Belle époque que celle où on se rend compte que pour 10 millions t'as plus rien....

    Stan




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    1. ma phrase est mal roulée je crois bien, c'est à bruxelles que sévissent......

      la fatigue....mes excuses

      Stan

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  12. C'est Varouflakis qui avait raison. Malheureusement le chef c'était pas lui, c'était Tsipras.

    Ivan

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  13. Il y a effectivement un côté "cavalerie" financière dans ce soit-disant accord (et vrai diktat). On a aussi évoqué le baron de Münchhausen qui prétendait sortir d'un marécage en tirant sur ses lacets. Il s'agit simplement pour Merkel et les autres de cacher leurs précédents mensonges (la Grèce paiera 300 milliards) par un nouveau (la Grèce paiera 380 milliards). Il reste à expliquer le côté punitif et humiliant de "l'accord". L'UE est le truc que les oligarchies de chaque nation, associées en une mafia supra-nationale, ont trouvé pour sanctuariser les politiques ultra-libérales et les mettre hors d'atteinte des peuples. L'organisation d'un référendum populaire est donc une attaque directe contre cette mafia. Sa riposte se doit d'être particulièrement cruelle et spectaculairement humiliante.
    Tout ceci ne fait que confirmer la priorité: arrêter l'euro, sortir de l'UE.

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  14. Comme le fait remarquer le Financial Times, c'est Merkel qui a fait le lus gros effort, dans cette négociation : elle a accepté, à l'encontre de son opinion publique, un nouveau plan d'aide à la Grèce, financé cette par les seuls Etats européens (sans le FMI ni la BCE ), de plus de 80 milliards - alors que les traités européens interdisent aux Etats-membres de venir en aide à l'un d'entre eux : la logique de Maastricht est que chacun fasse les efforts nécessaires chez lui et se débrouille seul, pour respecter les critères de stabilité ( déficit inférieur à 3 % du PIB, dette inférieure à 65 % du PIB.) ; la notion de "budget primaire" n'existe pas : il s'agit de dettes et déficits tout compris ..

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    1. oh la la ! toujours ce dégueulasse mensonge de l'aide à la Grèce...

      C'est de l'argent destiné à sauver les créanciers de la Grèce.
      Dés que ça parle de "sauvetage de la Grèce" ; c'est de la propagande.

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    2. Varoufakis :

      1) we must stop taking on new loans pretending that we’ve solved the problem, when we haven’t;

      2) when we have made our debt even less sustainable on condition of further austerity


      Des prêts à un Etat en quasi-faillite pour qu'il continue à rembourser ses emprunts ; c'est quoi ?
      Et ça nous directement de ceux qui nous font la leçon : faut pas trop emprunter, blabla.

      Arrêtons cet affreux mensonge qui consiste à appeler "aide" des prêts ! un prêt n'est pas un câdeau ! un prêt vient s'inscrire en plus des dettes/PIB !

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    3. Non : il n'y a plus de créanciers privés de la Grèce, les créanciers restants sont les Etats de la zone euro, ceux qui lui avancent 80 milliards.

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    4. 80 milliards qui n'existent pas... (merci la planche à billets fantômes).

      Comme le souligne Varoufakis seul un milliard d'euros existe (merci la planche à billets).
      Peu importe qui sont les créanciers, c'est et ça reste un grand mouvement de cavalerie.
      Tout cela reste de l'argent que la Grèce doit employer pour rembourser, pas pour investir.

      Concernant le MES (50 milliards) il est prévu qu'un quart servent à recapitaliser les banques privées grecques, un quart sert à rembourser les dettes... un quart ira PEUT-ÊTRE dans la poche de la Grèce pour son fonctionnement SI la Grèce est bien docile vis à vis de eurocrates.

      Et un prêt est un prêt ; c'est à rembourser. Tout cela s'ajoute à la dette grecque. La Grèce n'a pas le cul sorti des ronces.

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  15. Grèce : la version intégrale de l'accord annoté par Yanis Varoufakis (amusant) :

    http://www.huffingtonpost.fr/2015/07/15/grece-yanis-varoufakis-dette-fmi-bce-austerite-economie-grece_n_7803324.html?xtor=AL-32280680

    Extrait : « Afin de pouvoir servir de base à la conclusion positive du protocole d'accord, les mesures de réforme présentées par la Grèce doivent être sérieusement renforcées compte tenu de la profonde dégradation de la situation économique et budgétaire du pays au cours de l'année dernière [le gouvernement Syriza doit acquiescer au mensonge que c’est lui, et non les tactiques d’asphyxie des créanciers, qui a provoqué la forte détérioration de la situation économique au cours des six derniers mois – on demande à la victime de prendre sur elle la faute qui incombe au méchant].

    Cela dit il était prévisible que les créanciers allaient utiliser des techniques d’asphyxie. Je le savais dès que le gouvernement grec à commencer à négocier avec eux. Un plan B qui aurait consisté à réquisitionner la banque centrale grecque pour qu’elle finance les banques grecques en euros, etc, ne serait pas allé bien car dans ce cas les créanciers auraient sans doute organisé le blocus économique totale de la Grèce pour « euros non valides ». Éviter de sortir de l'euro ne pouvait qu'amener à l'humiliation d'une capitulation sous asphyxie économique.

    Saul

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    1. A savoir que les eurocrates feraient tout pour saboter une sortie de l'euro... et donc une économie grecque fonctionnant avec la (nouvelle) drachme.

      Les eurocrates sont condamnés à faire en sorte que toute alternative soit un échec...

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  16. Laurent,

    Tu écris que "les créanciers se sont sauvés eux-mêmes", mais tu n'es pas sans savoir que la décision prise par Merkel et ses adjoints n'assure qu'un répit de courte durée à un système en capilotade. Plus l'UE et ses dirigeants, aussi vils que lâches, usent d'expédients en refusant de travailler sur une alternative, plus le prix à payer sera élevé pour chacun d'entre nous d’autant que la plupart des économies européennes vont se fragiliser sous le coup de l'austérité et des "rustines" posées par des dirigeants comme Hollande.
    Sachant cela et le temps jouant contre nous, je répète que la question, qui doit nous occuper, est de savoir comment nous pouvons sortir de ce piège mortel. Le changement peut-t-il venir des élections alors que le système représentatif est grippé, figé, ou de mouvements de colère, qui pourraient s'exprimer ici ou là, alors que les populations sont aussi mécontentes que résignées ? Ou faudra-t-il, comme l'écrit Stan, qu'un pays plus grand, comme l'Italie, se trouve dans la même situation que la Grèce pour que le système, incapable de réagir, s'effondre ?
    Je suggère que chacun, en fonction de ses moyens et de ses talents, commence par combattre par le verbe et l’écrit, chaque jour et partout, la propagande européiste mensongère en gardant à l'esprit que les politicards de l'UE, aveugles, démagogues et imprévoyants nous font courir, non seulement aux Grecs, mais à nous tous, Européens, le risque d'un terrible désastre avec des effets que nul ne peut imaginer.

    DemOs

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    1. DEMOS

      Je suis d'accord avec toi sur le principe de révéler ou de répéter sans relâche l'ampleur du braquage légal que nous vivons.
      Si j'en juge par le tour d'horizon que je fais chaque semaine sur nombre de blogs, il y a de plus en plus de relais d'opinions qui ouvrent les yeux et sont outrés par ce qui se passe...

      CA fait son chemin, mais à l'échelle humaine, une masse critique de conscience peut prendre beaucoup de temps.

      Stan

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  17. Le Parlement grec vient d'adopter à une large majorité les réformes exigées de la Grèce par 229 "Oui", 64 "Non" et 6 abstentions ( la majorité requise pour l'adoption était de 151 voix.)

    Voyons comment vont réagir les différents commentateurs qui plaident ici pour "la démocratie".

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    1. Dans les 64 Non, il y a les nazis d' Aube Dorée et les communistes, soit au total 32 voix ; donc, sur les 149 députés de Syriza, seulement 38 ont voté Non ou se sont abstenus.

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    2. ARIE

      si on suit correctement l'histoire récente, la réaction de chacun doit être conforme à celle de l'année 2008 où le parlement français a craché sur la gueule des citoyens qui les ont mis en place en acceptant un traité européen quasi identique à celui qui avait été rejeté 3 ans plus tôt, en 2005 très exactement

      Par conséquent, la "démocratie" ne se pose pas spécifiquement dans la rue ou chez les commentateurs, mais également sous les ors de la république......

      Stan

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    3. Le choix du parlement est il plus démocratique que celui de la population ?

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    4. @ TeoNeo,

      Pour arié, le seul fait que le gouvernent / parlement est élu fonde que toutes -absolument toutes- les décisions des élus en question sont démocratiques.

      Piétiner le résultat d'un référendum est démocratique... surtout quand c'est un gouvernement qui fait ce que arié voudrait que ledit gouvernement fasse.

      arié rejoint juncker : il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités.

      Pour arié : il ne peut y avoir de choix démocratiques contre un gouvernement élu.

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  18. le problème est bien plus grave...dans la dune d"un cadre politique réellement fasciste et en l occurrence Nazi on ne se permet pas de s"exprimer comme il le fallait. L expression "thisisacoup" ne constitue qu" un "americanisme" pour ne pas proférer le mot qui fait mal et on sait bien a qui precisement...NAZI...seule l ONU a "osé" balbutier quelques phrases sur la violation des droits de l"homme..seuls les crimes Nazi (ou nippon) aient la qualité de laisser les autres perplexes comme l"ensemble de l"Europe...N"attendez plus que le nazi gagnent Paris....Ce qui vient de se passer en Grece n"a pas été un coup d"etat, c"a été un Casus Belli...La Grèce est la Checoslovaquie de 2015...Un Grec

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  19. ce qui est remarquable depuis quelques décennies, c'est ce durable transfert de responsabilité et de culpabilité entre ce qu'on pourrait appeler une "classe de dominants" (politiques et financiers, main dans la main), accompagné d'une formidable caisse de résonnance organisée des médias (dont la majorité capitalistique relève de l'oligopole)..

    les sensés risquophiles (banquiers, groupe internationaux, financiers de fonds de pension...etc) sont assurés in fine de retrouver leurs bielles, quelles que soient les conneries qu'ils peuvent faire...pas besoin de preuves, il suffit de suivre les manips issues de la crise et les transferts massifs de dette privée au public..

    ainsi au fil du temps :
    - un chômeur est coupable de son état

    - un employé ou un cadre est coupable des errements de son boss, qui lui touche des montagnes de fric pour avoir perdu

    - un grec est coupable des manips passées d'un draghi et de politiciens pourris et incompétents...

    - un budget national d'un groupement européen finit par être coupable des cadeaux fiscaux et autres niches et d'un juncker indélicat qui a fait de son pays d'1.5 millions d'habitants, un paradis fiscal..(juncker à qui on demande d'ailleurs de chasser l'optimisation dans la zone (c'est drôle non ?)

    - les citoyens nationaux sont devenus coupables du déséquilibre de leur budget en dépensant trop....même si toutes les études prouvent que les dépenses sont parfaitement tenues en France par exemple et qu'elles n'ont augmenté par que parce que le PIB a baissé ou stagné...

    les exemples abondent qui démontrent que les assistés ne sont pas ou plus ceux que l'on croit, et que la culpabilité est le sentiment le mieux partagé ici bas...

    ainsi donc le risquophile reconnu (PDG, financier etc...) prend largement appui sur le pékin de base pour faire ses conneries sans les assumer , et le risquophobe (le citoyen de base) prend tous les risques en acceptant le transfert de la création de richesses et en prenant en charge d'être viré pour beau de balle ou un avenir de précarité ...

    si quelques uns ne pouvaient pas profiter de la masse énorme des tondus en puissance, la terre ne serait plus la terre..

    Stan





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    1. "Les dépenses n'ont augmenté que parce que le PIB a baissé ou stagné", mais également parce que les recettes baissent à cause des cadeaux fiscaux faits par les gouvernements de "droite de droite" et de de "droite de gauche" aux plus riches, particuliers et entreprises (cf. la niche Coppé de 2005) et de la baisse des recettes due au chômage. Les médias, qui servent le brouet préparé par les pouvoirs, se gardent bien d'en parler aux citoyens, ce qui desservirait leur objectif qui est de les culpabiliser pour les faire payer.

      Source Wiki : la « niche Copé » est une exonération de l'impôt sur les sociétés (lequel a un taux de 33,3 % en France) concernant les plus-values encaissées par des personnes physiques ou morales, et spécialement les holdings, en cas de vente de leurs filiales ou titres de participation détenus depuis plus de deux ans.


      DemOs

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  20. Cette gabegie serait elle possible si les peuples votaient leurs lois et signaient leurs traités ?


    Mais même sans la démocratie vraie :


    Cette gabegie serait elle possible si le pouvoir régalien de battre monnaie n'avait pas été abandonné aux banques privées ?

    Cette gabegie serait elle possible si la BCE était autorisée à financer les états ?


    Cette gabegie serait elle possible si tout projet collectif ne se fondait pas sur un argent par nature emprunté ?

    Cette gabegie serait elle possible si l'espèce humaine n'était pas condamnée à payer un loyer pour l'usage de sa monnaie.

    Continuons à nous battre au sujet de la couleur des murs, mais si nous ne détruisons pas la prison, nous resterons prisonniers.

    Il n'existe pas assez de monnaie sur terre pour rembourser l'ensemble des dettes. Capito ?

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  21. @ Raphaël

    Il faut aussi trouver le bon véhicule pour remettre cela en cause. Syriza ne l’était pas…

    @ Abd_Salam, Saul & YPB

    Merci pour les liens

    @ Anonyme 18h27

    Non, car la France deviendrait l’Allemagne du Sud. Un pays, une monnaie. Quand même, en général, c’est comme cela que cela marche

    @ Stan

    L’UE et l’euro, c’est la loi du plus fort

    @ Jacques

    En effet

    @ Elie Arié

    Une goutte d’eau par rapport aux excédents allemands, dopés par l’euro… Même si politiquement, ce n’est pas simple. Et surtout, cela permet d’éviter de reconnaître les pertes maintenant…

    Bien sûr, je respecte le vote du Parlement Grec, mais cela n’empêche pas que je pense qu’ils se trompent, comme depuis plus de 5 ans

    @ Démos

    Bien d’accord. Mais il ne voit que leur petit horizon électoral

    @ Stan

    Aujourd’hui, les titres du Monde étaient ambigus

    Il faudra sans doute veiller à ne pas tomber dans la guerre civile pour obtenir le changement, même si vos commentaires sont justes

    @ Ana

    Bien sûr, la monnaie doit revenir dans le cadre démocratique, c’est ce que je défends depuis plus de 20 ans.

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