jeudi 26 novembre 2015

Valls fait toujours du Sarkozy

Depuis qu’il s’est installé place Beauvau, il n’est pas difficile de voir à quel point Manuel Valls s’inspire de celui qui l’a précédé de 2002 à 2007, étant donné que cela lui a servi de tremplin pour l’Elysée. Et même à Matignon, il continue à faire du Sarkozy, comme le révèle les derniers jours.



Bonnet blanc et blanc bonnet

Pour qui a regardé l’interview donnée par Manuel Valls au Petit Journal, il est difficile de ne pas imaginer le président des Républicains tenir peu ou prou les mêmes propos que le chef de la majorité. D’abord, il y a le ton, martial, sévère, même si on peut penser que c’est un peu surjoué et que les ficelles communiquantes ne sont pas toujours très discrètes. Puis, il y a le volontarisme affiché, les mesures annoncées et défendues, les promesses faites : toute une panoplie soigneusement étudiée, veillant à répondre aux horreurs d’il y a quelques jours et au besoin de réponses des Français. Ce faisant, le gouvernement a largement repris les propositions de l’opposition, dont la ligne de différenciation ne semble plus tenir qu’au reproche de ne pas avoir pris ces mesures après les attentats de janvier.


Le sens de cette convergence

Bien sûr, certains verront derrière ces déclarations essentiellement un exercice de communication destiné à donner le change sur la réaction du gouvernement et penser que les Français ne seront pas dupes. Mais il faut aussi reconnaître que, malgré toutes ses insuffisances (on peut penser au risque constitutionnel qui pèse sur l’extension de l’état d’urgence), la majorité a su véritablement infléchir sa politique sur plusieurs questions, que ce soit le contrôle aux frontières, ou la remise en cause du pacte de stabilité à la faveur d’un pacte de sécurité devenu prioritaire et pour lequel devraient être dégagés de vrais moyens. Ce faisant, cette équipe coupe largement l’herbe sous le pied de la majorité précédente, qui peine à proposer des réponses différentes à la menace terroriste qu’affronte notre pays.

Ce faisant, entre l’économie et la sécurité, aujourd’hui, le Parti dit Socialiste ne laisse plus un grand espace politique à son adversaire traditionnel. Le travail du dimanche, vanté par Sarkozy ? C’est Macron qui l’a fait. L’augmentation des moyens de la police, la remise en question de Schengen ? Là encore, c’est la gauche qui le fait à front renversé par rapport à des Républicains réduits aux extrêmes pour se distinguer de l’équipe au pouvoir, comme avec les camps d’enfermement des fiches S de Laurent Wauquiez ou la baisse de 130 milliards des dépenses publiques évoquée par Copé ou Fillon. Et si François Hollande, même si sa politique reste fondamentalement une erreur, était une sorte de synthèse toute cynique et machiavélique de Tony Blair et François Mitterrand, piégeant ses adversaires ?


18 commentaires:

  1. @LH

    Tous des communiquants. Les décisions politiques de haut niveau sont prises ailleurs (Bruxelles...). Ce sont tous, quoi qu'il en soit, des libéraux ; les notions de droite et de gauche n'ayant plus de sens dans le cadre de la partition politique de 2015. Un seul credo, le marché total et son idéologie. Bref, l'UE comme seule horizon !

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  2. tout à fait exact : mais faut pas oublier que ces factions politique , sont des factions caméléon !

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  3. Pauvre Valls, il a bien de la misère. Lui qui croyait qu'apres avoir été adoubé par le Bilderberg bien avant les autres le désignait comme successeur de Hollande sinon en 2017, au moins en 2022. seulement voilà, ils ont fait comme lui, les Juppé, Fillon et même Pellerin et Macron... Mais où allons nous si tout le monde va à la conférence annuelle de ce club chargé de faire la promo électorale des futurs dirigeants occidentaux? Sans compter que Hollande, qui n'hésite pas à utiliser les habits du FN quand ça peut le hisser dans les sondages, peut le transformer en repoussoir le moment venu. Ne pouvant plus faire du MLP, il n'a plus sur son étagère que du Sarko. Bonjour le "Socialisme Nouveau"

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  4. Je me suis tapé la vidéo de Valls au Petit Journal.
    Quelle hypocrisie, quel cynisme, quelle caricature, quels mensonges et quel vide intersidéral.
    L'art de toujours retourner et fuir les sujets qui pourraient être un peu sensibles
    Les quelques bonnes questions (oh, pas beaucoup, juste pour pouvoir dire qu'on les a posées) ont été balayées d'un revers de main.

    Son discours est essentiellement et uniquement adressé à ceux qui pourront le propulser une marche au dessus. Il envoie tous les signaux qu'il faut.

    Comment peut-on faire confiance à ce genre de personnes ? Impossible.


    ***Jacko***

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  5. Bref, il faut faire semblant d'être "extrémiste" pour se faire entendre, et le peuple l'a bien compris, lui qui pousse ses représentants a jouer les girouettes!

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  6. La fermeture des frontières ce n'est que de l'affichage, pour rassurer, comme Vigipirate : toutes les routes ne sont même pas contrôlées.

    L'ouverture des magasins le dimanche n'est vraiment pas un progrès.

    Aucune réflexion de fond dans ces deux partis.

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  7. Une nouvelle illustration de l'UMPS.

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  8. "Les bons a rien" d'hier et les "mauvais en tout" d'aujourd'hui ont la même source de servilité l'hégémonie US.
    "Comme si le but d’une politique française était de faire plaisir aux autres pays et de faire en sorte qu’il n’y ai plus de France! Surtout ne pas faire de peine aux étrangers! Il y a chez nous toute une bande de lascars qui ont la vocation de la servilité. Ils sont faits pour faire des courbettes aux autres. Et ils se croient capables, de ce seul fait, de diriger le pays."
    La justification essentielle des Etats, et par conséquent des gouvernements, c’est de défendre le pays dont ils ont la charge. Il ne faut donc à aucun prix qu’ils s’en dessaisissent. Nous sommes contre l’intégration [dans l’Otan], parce que c’est le découronnement, le dessaisissement de l’Etat.
    "Le critère des critères, c’est l’intérêt du pays. […] L’Etat en est le garant. Si la légalité est défaillante, la légitimité doit s’y substituer."
    C’était de Gaulle A. Peyrefitte

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    1. Bref ! Nous étions propriétaire de notre pays, maintenant nous ne sommes que locataire et, après la période hivernale, nous serons expulsable!

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  9. Commentaire : Thierry Theller

    Pour ce qui est de N. Sarkozy, son adhésion totale et entière au standard américain et ses va-t-en-guerre, ne l’a pas empêché, en 2009, de poser au « Capitaine du vaisseau France ». Aujourd’hui, visiblement, il récidive.

    En réalité, ce que propose cet éminent illusionniste -aux arrière-pensées aussi longues que les œuvres complètes de Maïmonide-, c’est de mener les Français en bateau. Une fois de plus !

    D’ailleurs, de ce point de vue, il y travaille d’arrache-pied.
    Sur un autre registre, celui de François Asselineau (voir le lien), son discours, c’est l’analyse lucide d’un homme aux antipodes des attouchements politiques obscènes sur le corps d’une réalité violentée. Une réalité sensiblement différente de celle présentée par l’ensemble des poulaillers politiques français et leurs auxiliaires médiatiques officiels.
    Notamment quant à leur vision d’une France « en guerre ». Mais aussi celle des attentats de Paris.
    Quoi qu’il en soit, et jusqu’à preuve du contraire, nos suffrages nous appartiennent…

    En attendant, pas plus que nous ne sommes « Charlie », nous ne sommes et ne serons gogolisés ou alzheimerisés par quiconque.
    En tout cas, sûrement pas par le gaulliste autoproclamé N. Sarkozy, ni par la propagande socialiste et paroxystique des fossoyeurs de la nation française.
    Et sûrement moins encore après consultation de cette vidéo ô combien édifiante :

    ://www.youtube.com/watch?v=AHiN-IjTI08

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    1. Merci pour la vidéo.

      L'homme ne manque pas de charisme ni de rigueur intellectuelle, je n'exclus pas de voter pour lui plutôt que de m'abstenir. Dommage qu'il n'arrive pas à s'entendre avec les autres vrais souverainistes, car il en fait partie. Dommage aussi qu'il soit si peu connu.

      Ivan

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  10. Chômage en octobre 2015 : record historique battu.

    Chômage : catégories A, B, C, D, E :

    France métropolitaine :

    6 127 200 inscrits à Pôle Emploi.

    France entière, y compris l'outre-mer :

    6 462 400 inscrits à Pôle Emploi.

    Variation sur un mois : + 0,2 %

    Variation sur un an : + 5,1 %

    http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/PI-Mensuelle-GS16RE.pdf

    Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?

    - « Quand on dit que l’Europe de Maastricht créera des emplois, ça reste vrai. Il se trouve que le traité de Maastricht n’est pas encore appliqué. Lorsqu’il le sera, il est évident qu’il y aura une très forte croissance qui en découlera, car nous aurons un grand espace économique avec une monnaie unique. » (Jacques Attali, sur France 2, débat télévisé « Polémiques » animé par Michèle Cotta)

    - « Si le traité de Maastricht était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

    - « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

    - « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

    - « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

    - « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

    - « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

    - « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

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  11. Mr Herblay

    http://www.boursorama.com/actualites/forte-hausse-du-chomage-en-france-au-mois-d-octobre-ec0e10a7036708ce09608a9638b2155b


    c'est juste pour le léger différend d'analyse à propos d'une reprise de l'économie française...

    et d'où je suis, je peux commencer à vous prévoir un premier semestre 2016 compliqué.....
    apparemment au gouvernement, ils espèrent un mieux en 2016.....si quelqu'un peut me dire si ces gens là ne détruisent leurs ministères en fumant la moquette des pièces.....


    on en reparle

    mes excuses mais je n'ai rien à dire sur valls...sauf peut être une psychose assez visible parfois dont l'effet visible sont ses colères compulsives et répétitives . un peu comme sarko d'ailleurs.

    pas sûr que ce ne soit que de la comm..


    Stan

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  12. ah mince, j'avais oublié BA qui parlait du chômage.....pardon pour le doublon

    Stan

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  13. Sarkozy est le mentor de Valls, c'est clair. Cependant, Valls part avec de sérieux handicaps par rapport à Sarkozy.
    1) Sarkozy a bénéficié de l'âge de Chirac, obligé de céder la place. Hollande est bien parti pour faire l'affront de se représenter. Que pourrait entreprendre Valls pour lui voler la vedette?

    2) Sarkozy avait davantage réussi à se poser en outsider. Valls en Premier Ministre aura du mal à se prétendre neuf.

    3)Sarkozy avait imposé son règne sur le parti. Concernant Valls, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il fait des remous. Dans l'hypothèse où béni des dieux, un malheur arrivant à Hollande, il aurait fort à faire pour gagner des soutiens puissants dans son propre camp.

    Autant dire, il a beau avoir les dents longues et la petite tête parfaite du gendre responsable, il va devoir ronger son frein.

    Ce n'est pas pour me déplaire, tellement il m'insupporte, avec son ambition personnelle qui déborde de son personnage de républicain sérieux et droit.

    Très vrai, l'allusion à son adoubement par le Bilderberg. Encore un valet du grand capital qui joue les Hommes d'Etat...

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  14. @ 1984 & Cliquet

    Tristement juste

    @ Jacko

    Cette émission est hallucinante. Il transpire le faux

    @ Anonyme 16h21

    Merci pour la citation

    @ Thierry

    Sur Asselineau :
    http://www.gaullistelibre.com/2013/04/de-larticle-50-de-leurope-et-de-lupr.html

    @ BA & Stan

    Triste nouvelle. En même temps, plus on part de haut, plus il est facile de descendre un peu ?

    @ Jauresist

    C’est juste

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    1. @Laurent,

      Le renvoi destiné à Thierry du papier que tu avais fait en 2013 sur l'UPR et sur DLR est très intéressant.

      ça m'intéresserait beaucoup de voir tes potentielles évolutions vis-à-vis de NDA et DLF, et de voir ce que tu pourrais écrire aujourd'hui, même si je sais que tu ne les publieras pas.
      Je constate néanmoins que tout un tas de noms et signatures qui suivaient ton blog à l'époque et qui semblaient beaucoup t'apprécier n'apparaissent plus depuis que tu t'es éloigné de NDA.
      Les vrais amis dans la vraie vie, c'est difficile.
      Dans la politique, n'en parlons pas...

      Juste une remarque, pour ces élections régionales, l'UPR se présente dans presque toutes les régions cette fois (à part DOM-TOM et Corse). Accordons leur quand même le bénéfice de la ténacité.

      Je tiens à rappeler encore une fois que je ne suis pas affilié à l'UPR, mais que je pense qu'ils ont parfois des analyses très interessantes et qu'il est dommage de s'en priver. Même si, je l'avoue, ils peuvent aussi avoir des torts (qui n'en a pas ?) et qu'Asselineau est parfois un peu gonflant (qui ne l'est pas ?).
      Je pourrais faire les mêmes reproches, et les mêmes éloges, à DLR et à NDA.
      Globalement, je suis plutôt content que ces deux partis existent actuellement, plutôt que non.

      Pour revenir à ton papier de l'époque, Asselineau n'est pas un bleu et a travaillé avec Pasqua (c'est vrai que tout de suíte, ça jette un petit doute), OK, tout comme NDA, qui a fricoté avec les pontes du RPR et est un ancien Young leader de la French American Foundation (tout comme Hollande, Juppé, Macron, Minc, Montebourg, Moscovici, Pécresse,Vallaud Belkacem...).

      Je trouve personnellement dommage que des petits partis partageant finalement l'essentiel (du moins je le crois a priori, peut-être suis-je bien naïf) n'arrivent pas à s'entendre...
      L'oligarchie dominante (pléonasme ?) peut sourire car elle a encore de beaux jours devant elle, soupirs...

      J'aimerais savoir pour qui tu vas voter en Ile de France pour ces élections régionales ?
      De mon côté, je suis du côté du parti majoritaire des abstentionnistes, et ce pour encore un long moment je le crains.

      En continuant à te remercier pour ce blog et en rappelant encore une fois que qui aime bien châtie bien :)

      ***Jacko***

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  15. @ Jacko

    Honnêtement, je ne suis pas trop ce que fait l'UPR, mais bien évidemment, il faut reconnaître une vraie persistance et tout parti a sa place en démocratie, même si je partage le point de la dispersion des idées alternatives. Pas encore fait mon choix. J'attends de lire les professions de foi.

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