dimanche 7 octobre 2018

De Zemmour, de Moix, de Campion et de la liberté d’expression



Beaucoup de bruits et sanctions pour ça ?

Bien sûr, ces propos n’honorent pas forcément leurs auteurs. Ils sont outrageux et caricaturaux. S’il n’est pas absurde de se poser des questions sur les prénoms que donnent les immigrés à leurs enfants, la déclaration de Zemmour, qui sert probablement la promotion de son livre, l’enferme une nouvelle fois dans une position caricaturale et offensante, alors qu’une étude des statistiques des prénoms donnés aux enfants d’immigrés aurait été intéressante. Yann Moix, tout comme Marcel Campion, tombent eux aussi dans une caricature offensante. Mais après tout, de telles déclarations, aussi choquantes qu’elles soient pour beaucoup, méritent-elles l’importance qu’on leur a donnée ?

Si je ne pense pas que l’on puisse dire absolument tout, cela est un marqueur démocratique fort. Comme le note les Décodeurs du Monde, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen précise que « la libre communication des pensées et des opinions est un droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ». Les limites légales sont le respect de la vie privée et de l’image, pour certains, le secret professionnel, des affaires ou le devoir de réserve, l’incitation à la haine raciale, à la discrimination, au terrorisme, à l’usage de la drogue, l’injure ou la diffamation.

Le papier du Monde révèle que le caractère raciste ou discriminatoire semble placé en haut de la hiérarchie des sanctions, avec jusqu’à 45 000 euros d’amende et un an de prison. Mais la liste des raisons pour lesquelles une personne peut être poursuivie est-elle parfaitement légitime ? Le niveau des sanctions est-il vraiment légitime par rapport à l’ensemble des sanctions de notre système légal ? Notre société ne met-elle pas des limites trop fortes à la liberté d’expression, au point que des choses, certes désagréables et choquantes, encombrent notre système judiciaire, au détriment de choses qui sont finalement plus graves et qui ne sont pas toujours sanctionnées aussi durement ?


Plus globalement, on peut se demander si l’imposition de telles sanctions n’est pas parfois une expression extrême du politiquement correct qui règne médiatiquement. Un politiquement correct qui semble définir des limites différentes selon que l’on soit du bon côté ou pas, comme le note David Desgouilles au sujet d’une séquence de l’humoriste de France Inter, Daniel Morin.

24 commentaires:

  1. C'est beaucoup une question d'époque et d'"air du temps" : des propos qui seraient passés inaperçus il y a 40 ans font scandale de nos jours. Et inversement, des choses qui auraient choqué autrefois sont devenues banales. Mais la justice ne devrait pas s'aligner aussi vite sur les préjugés d'une époque.

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  2. Herblay, il ne faut pas rédiger vos billets en revenant des soirées arrosées du samedi soir.

    Outrageux : vieilli
    http://www.cnrtl.fr/definition/outrageant

    "Cela sert (et pas serre) probablement la promotion de son livre."

    Je pense par ailleurs qu'en effet les contraintes actuelles sont trop fortes, et la hiérarchie des punitions irrationnelle.

    Avez-vous vu que les Tartuffes cherchent des noises à Mourou ?

    https://francais.rt.com/france/54421-vainqueur-prix-nobel-physique-critique-clip-juge-sexiste-video

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  3. Ne pensez-vous pas que vous reprenez une propagande médiatique sur Zemmour ?

    Dire que sa phrase sert la vente de son livre est en effet ce que certains nous en disent pour le discréditer, mais est-ce plausible ?

    Zemmour fait le tour des plateaux télévisés pour faire la promotion de son livre, comme tous les gens qui y vont. Il veut donc sans doute en faire parler.

    Mais ce n'est pas lui qui a composé le plateau télé, ni lui qui a mis le sujet des prénoms sur la table (c'est la dame qui se dit offensée qui l'a fait), ni lui qui a utilisé le premier le terme d'insulte à la France (puisque c'est aussi la dame qui se dit offensée qui l'a fait).

    Il est donc peu probable qu'une réponse du tac au tac soit une provocation calculée.

    Par contre, ce que cela montre, c'est que les débats à la télévision sont de mauvaise qualité.
    Il faudrait au minimum que les intervenants essaient d'être plus précis (l'expression "insulte à la France" est bien vague).
    Pour cela, il faudrait d'une part qu'ils soient de meilleure qualité (la dame, par exemple, est notoirement là parce qu'elle est "issue de" ; qu'apporte-t-elle réellement à une discussion ?) ; d'autre part que les animateurs de débats les organisent mieux, comme Taddéi essaie parfois de le faire ; enfin que les intervenants ne cherchent pas un effet d'émotion, ce qui dans le cas présent était le fait non de Zemmour mais de la dame qui se dit offensée.
    Ardisson en a d'ailleurs clairement expliqué les raisons, elle a des problèmes de fin de mois, ce qui signifie qu'elle-même et son compagnon (intervenu par la suite) voulaient faire parler d'eux.

    Le principal problème, c'est que la télé est médiocre et utilisée pour la propagande plutôt que pour la réflexion, Arte compris. Ce n'est pas autant le cas dans d'autres pays.

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  4. Sur le coup du prénom, E.Zemmour c'est pas mal planté (à mon sens).
    Qu'il vienne dans certaines écoles de catégorie CSP +, dans des quartiers calmes, tranquilles et là il croiserait pléthore d'enfants avec des prénoms sortis de nulle part accompagnés de nom de famille très français voire typiquement régionaux (et là je ne parle pas de la mode des prénoms issus des séries américaines qui font toujours recette !) . Dans l'école de ma progéniture ces prénoms totalement inventés dont certains sont des plantages royaux ça pousse comme des champignons (Lanélie, Keowen, Mylan, Elea, Gabanel etc...). Heuuuu....je ne trouve cela pas mieux. Je ne suis pas sûre que les parents aient un amour sacré de la patrie ! Et même quand tu as un prénom bien français s'il est accompagné d'un nom de famille étranger, ça tique. C'est le cas de ma progéniture : vieux prénom d'étymologie latine accompagné d'un double nom de famille dont le 2ème est bien reconnaissable comme étranger !
    Bonne journée ensoleillée
    Sylvie

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    1. Ben non, même pas vrai.

      1) ce n'est pas parce que les friqués donnent des prénoms bizarres que les "issus de" n'ont pas tort de donner des prénoms de leur culture d'origine. D'ailleurs il me semble que pour les friqués, Zemmour et Polony le critiquent.

      2) un Philippe (plus nom "issu de") ou une Stéphanie (deuxième prénom Aicha, et un joli petit imperméable) sont mieux perçus, à raison, que ceux qui font bande à part dès le prénom.

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    2. Cas vécus, pour le 2), naturellement.

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    3. N'importe quoi ! Moi je suis issu de et je porte un prénom et un nom de famille étranger et je ne fais pas bande à part. bien au contraire car je ne me considère pas, je ne me sens pas Français, JE SUIS FRANCAIS. Quand je vois dans l'école de mes enfants les parents "friqués" qui ont donné des prénoms ridiculement inventés (et il n'y a pas que les friqués d'ailleurs, les autres aussi !)qui ont des consciences de mollusques quant à la citoyenneté et la nationalité françaises, votre post me fait rigoler.

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    4. Seriez-vous Kamim Ouchikh, par hasard ?

      http://www.valeursactuelles.com/politique/info-va-renaud-camus-et-karim-ouchikh-presenteront-une-liste-aux-elections-europeennes-99700

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  5. En mai 1974, les électeurs français votent pour Valéry Giscard d'Estaing. C'est le début d'une nouvelle période de l'histoire de France : « les Cinquante Décadentes ».

    Depuis mai 1974, tous les présidents de la République et tous les premiers ministres détruisent la France. Leur politique est fondée sur trois priorités :

    1- la construction européenne
    2- la destruction des frontières nationales
    3- le regroupement familial.

    44 ans plus tard, Valéry Giscard d'Estaing commence à comprendre.

    Regroupement familial : le plus grand regret de Valéry Giscard d'Estaing.

    L'ancien président de la République s'est confié au biographe Éric Roussel sur sa vie d'homme politique. On y découvre ce qu'il considère comme étant sa plus grande erreur de président.

    600 pages consacrées à la vie politique de Valéry Giscard d'Estaing seront publiées dès mercredi 10 octobre dans les librairies de France. À la tête de cet ouvrage publié aux éditions de l’Observatoire, le journaliste Éric Roussel. Il a passé près de 20 heures à écouter l'ancien président lui parler de ses années à la tête du pays. Entre deux joyeux souvenirs, il a abordé son plus grand regret. D'après Le Point qui a consulté les bonnes pages de la biographie, il s'agirait du regroupement familial. Il a été décidé en 1976 par Jacques Chirac par un simple décret.


    À ce moment-là, l'idée de réunir les membres d'une famille d'immigrés paraissait naturelle. Mais à l'heure où l'immigration explose dans le pays, elle pose question. Avec le recul, Valéry Giscard d’Estaing lui-même regrette cette initiative.

    « L’idée en soi était juste et généreuse […] Mais elle a été mal appliquée, et j’ai eu le tort de ne pas plus surveiller l’application ; j’en ai donc la responsabilité […] Nous visions le noyau familial tel que nous le connaissons et nous avons vu arriver des noyaux familiaux totalement différents », a-t-il ainsi déclaré.

    http://www.valeursactuelles.com/politique/regroupement-familial-le-plus-grand-regret-de-valery-giscard-destaing-99651

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  6. Herblay, je reviens à l'occasion de cet article :

    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/10/10/31001-20181010ARTFIG00267-celine-pina-une-note-pointe-le-communautarisme-a-l-ecole-quel-scoop.php

    sur le problème de définition de ce qui se passe.

    L'article cite en effet le rapport Obin, et plus particulièrement le passage suivant :

    "«Un grand nombre d'élèves d'origine maghrébine, Français voire de parents français, la majorité sans doute dans certains établissements, se vivent comme étrangers à la communauté nationale, opposant à tout propos deux catégories: «les Français» et «nous». […] L'identité collective, qui se référait souvent hier chez les élèves à une communauté d'origine, réelle ou imaginaire, et qui avait fait parler à certains sociologues de «l'ethnicisation» des rapports entre les jeunes, semble se transformer de nos jours en un sentiment d'appartenance assez partagé à une «nation musulmane», universelle, distincte et opposée à la nation française. Ses héros sont à la fois les adolescents palestiniens qui affrontent à mains nues les blindés israéliens, et dont les images des corps ensanglantés passent en boucle sur les chaînes satellitaires des pays arabes, et les chefs djihadistes responsables des attentats de New York et de Madrid»."

    Le problème qui se pose n'est donc pas un problème religieux, mais selon les mots du rapport un problème national.

    Qu'est-ce que le fait national ? C'est de faire référence à la même histoire et aux mêmes héros.

    Et il n'est pas nécessaire d'être un musulman convaincu pour se reconnaître plutôt dans Saladin que dans Charles Martel.

    De plus, dans la récente émission de France 2 sur l'immigration, un "comique" "issu de" regrettait qu'on lui parle plus du vase de Soissons que de ses ancêtres à lui, et notamment de la colonisation.

    Donc, votre ligne dite (abusivement) républicaine est actuellement aveugle à deux questions qui se posent :
    - faut-il enseigner nos ancêtres les Gaulois ou nos ancêtres autre chose ? Et on ne peut pas s'en tirer en disant qu'il faut faire les deux.
    - faut-il plus parler de la colonisation ? Mais, dans ce cas, il faut être bien conscient que vu l'état d'esprit actuel, ce sera pour dire (outrageusement à tort) que la majorité est pour toujours débitrice envers les minorités. Est-il plausible qu'une communauté nationale puisse exister avec un tel état d'esprit ?

    Dès lors, c'est bien une question de flux selon leur origine qui se pose, et pas seulement une question économique comme vous le voudriez.

    Le récent livre de Zemmour rappelle d'ailleurs que c'est la position qu'avait prise de Gaulle en 1945 (il s'agit d'un courrier, pas de dérobade derrière une question d'authenticité de citations...), avant que Cassin ne fasse l'exact inverse au conseil d'Etat (déjà...).

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  7. En lisant le débat de la Fondation res publica sur les fake news (indubitablement lié au thème de la liberté d'expression), je tombe sur ce passage de l'intervention de Nathalie Polony :

    https://www.fondation-res-publica.org/Comment-la-societe-mediatique-encourage-le-peuple-a-se-dessaisir-du-pouvoir_a1152.html
    "De quels chiffres les fact checking des différents journaux traitent-ils exactement ? Par exemple, on nous présente l’élection de partis dits « populistes » en Italie comme résultant de l’excès et de l’hystérisation du débat. L’Italie a accueilli 16 000 personnes depuis le 1er janvier 2018… il est donc absolument excessif de focaliser sur cette affaire de migrants ! Mais on peut, en face de ce nombre parfaitement exact, poser un autre nombre : l’Italie a vu passer 700 000 personnes depuis 2013, dont 150 000 personnes recueillies par l’opération Mare Nostrum, quand l’armée italienne allait recueillir des naufragés abandonnés en mer par des passeurs. Sur ce genre de sujet, on voit bien à quel point les chiffres peuvent être en permanence sortis de leur contexte, voire modifiés. J’ai entendu hier encore ce genre d’argument sur un plateau de télévision : le solde migratoire n’a pas augmenté depuis 1945, pourquoi donc s’affoler en mettant en avant la question migratoire en Europe ? D’abord, le solde migratoire a augmenté depuis 1945. Et surtout qu’est-ce qu’un solde migratoire ? A quel moment définit-on les réalités très diverses que cache ce simple chiffre ? "

    Cela me fait penser à l'argumentaire de je ne sais plus quel blogueur gaulliste (ou supposé tel) qui essayait, lui aussi, de noyer le poisson avec le solde migratoire.

    Si je retrouve qui c'était, je lui ferai savoir que les polono-chevenementistes se gondolent quand on leur sort ce type d'argument, et que ce n'est donc pas là dessus qu'il fera l'union des souverainistes humanistes, universalistes et républicains (tm).

    Avec un peu de chance, cela le conduira à arrêter l'enfumage, et on pourra enfin parler sérieusement du sujet.

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  8. @ Anonyme 3h15

    Zemmour fait de l’exagération et des excès un commerce

    @ Sylvie

    On peut aussi y voir un symptôme de l’ultra-individualisme triomphant, qui pousse à des choix originaux

    @ Troll identitaire

    Le fait que vous continuiez à tenir un débat imaginaire sur une position que je tiendrais qui n’est pas la mienne est assez incroyable après tant d’échanges. Je me demande bien en quoi je pourrais bien réduire les problèmes à « une question économique », moi qui parle de communautarisme depuis 2007, en rendant compte de plusieurs livres sur le sujet, moi dont un des seuls soutiens faits à un choix de Sarkozy était justement sur l’interdiction du port de la burka, ou moi qui ait déjà parlé plusieurs fois de Madame Pina…

    Cela en dit long sur vous.

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    1. Non, Zemmour a largement raison, notamment sur Vichy.

      Votre position sur l'immigration, répétée à de nombreuse reprise, est qu'il faudrait limiter les arrivées à un solde migratoire nul pour des raisons économiques. Je vous objecte à cela :
      - que la notion de solde migratoire fait rire jusqu'au chevénementistes (intervention de Polony)
      - que vos arguments économiques ne tiennent pas compte du fait que les problèmes posés par l'immigration ne sont pas économiques.

      Ce n'est certes pas Mme Pina qui vous contredira, et ce n'est pas elle que je cite, mais le rapport Obin.

      Une nouvelle fois, vous étalez votre incompréhension de la nécessité pour un pays de préserver son identité, comme le montre son utilisation en forme de dénigrement (identitaire).

      Cela en dit long sur vous.

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    2. "moi qui parle de communautarisme depuis 2007, en rendant compte de plusieurs livres sur le sujet, moi dont un des seuls soutiens faits à un choix de Sarkozy était justement sur l’interdiction du port de la burka"

      Lors de sa cavale, Redoine Faid se déplaçait en burka, ce qui tend à indiquer qu'il ne craignait pas d'être contrôlé sous cette tenue.

      La loi sur la burka que vous avez soutenue est-elle appliquée ? Pourquoi ne l'est-elle pas, le cas échéant ?

      Ne serait-ce pas parce que votre position sur l'immigration conduit à la rendre inapplicable (comme prochainement pas mal d'autres dispositions auxquelles vous affirmez être attaché) ?

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    3. Posez la question aux policiers qui ne font que suivre les instructions de la hiérarchie, et ils vous répondront que la priorité, c'est le trafic de stupéfiants.

      Quant au rapport Obin, il ne fait que confirmer que ce ne sont pas les immigrés, arrivés dans les années 1960-70, qui ont été jetés en pâture aux prédicateurs islamistes par la République, mais bel et bien leurs enfants et petits-enfants dans les décennies suivantes.

      http://www.laicite-republique.org/rapport-obin-les-signes-et-manifestations-d-appartenance-religieuse-dans-les.html

      Ce n'est pas la politique d'immigration des années 1960-70 qu'il faut accuser, encore moins celle d'aujourd'hui, mais bel et bien la politique sociale et éducative menée depuis les années 1980.

      Ivan

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    4. Je vous conseille aussi le petit livre de Bernard RAVET, très instructif :

      https://livre.fnac.com/a10679474/Bernard-Ravet-Principal-de-college-ou-imam-de-la-republique

      Les islamistes sont arrivés comme la gangrène sur une plaie ouverte. Les habitants de ces quartiers, affaiblis et épuisés par des décennies de chômage, de misère et d'abandon, ne pouvaient plus opposer aucune résistance efficace à cette entreprise de lavage de cerveau sur leurs enfants.

      Ils ne pouvaient même pas s'enfuir, car pour cela il faudrait qu'on trouve des logements en ville à prix abordables pour les classes les plus démunies, ce qui est impossible du fait des normes d'urbanisme malthusiennes qui interdisent leur construction.

      Ivan

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    5. L'immigration ne date pas des années 1960, comme le montre les effectifs au début des années 1970.

      Jusqu'à la fin des années 1970, il s'agissait d'une immigration de travail censée rentrer au pays (en dépit du décret de regroupement familial, que Giscard a essayé d'annuler en fin de mandat) comme le montre le projet de Barre de retour au pays.

      Les habitants de ces quartiers n'ont nullement à se plaindre matériellement, ils ont un niveau de vie très nettement supérieur à celui de nos grands-parents et habitent des logements que les Français des années 1960 considéraient comme tout à fait décent.

      Il faut bien vous faire une raison (ou, plus exactement, qu'Herblay se fasse une raison) : le problème, c'est bien d'avoir des gens venus d'une culture externe, très différente de la nôtre.

      Si on y ajoute la repentance voulue par la gauche, cela n'arrange pas les choses. Mais le fond de l'affaire, c'est bien l'hétérogénéité créée par ces populations.

      Ce qu'il faut donc faire, c'est en tenir compte dans la conception de la politique migratoire, comme le souhaitait le général de Gaulle dans un courrier de 1945 à la haute autorité chargée de réfléchir au sujet (qui s'est finalement fait contrer par Cassin après le départ du général) comme le rappelle Zemmour dans son dernier livre.

      C'est sur ce point qu'Herblay doit faire évoluer sa réflexion, semble-t-il, pour ne pas être largué par l'évolution des événements.

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    6. Soyons sérieux, même si mes grand-parents étaient très modestes, ils n'ont jamais connu le chômage et leur niveau de vie était assez décent pour présenter un modèle honorable à leurs enfants, ce qui n'est pas le cas des chômeurs d’aujourd’hui.

      Quand aux français qui considéraient les immeubles des cités HLM construites dans les années 1960 comme tout à fait décents, ils se sont fait avoir, et ils en ont tiré les conséquences depuis longtemps :

      1) On leur avait dit que c'était pas grave d'habiter loin de son lieu de travail et d'être esclave de l'automobile parce que demain tout le monde aura une voiture, ce n'est absolument pas un problème, et de majestueuses autoroutes conduiront chacun en un temps raisonnable au parking de sa boîte.

      Il n'y avait aucune raison de craindre que cette promesse serait trahie, tout le monde savait que ce programme était techniquement possible.

      2) On leur avait dit que pour les plus jeunes il y aurait un réseau de transports en commun suffisant pour qu'ils ne soient pas systématiquement dépendant des plus âgés, une promesse qui n'a pas été tenue non plus.

      3) Et le plus gros mensonge, celui qui a convaincu tout ceux qui le pouvaient de se sauver, c'était que tout cela était provisoire et que les bâtiments qui étaient prévus pour tenir une vingtaine d'années seraient dûment remplacés à l'échéance par de nouveaux plus grands, pour tenir compte de l'accroissement démographique, et de bien meilleure qualité, puisque définitifs.

      Au lieu de cela tous les nouveaux programmes ont été annulés et les listes d'attente pour les logements se sont allongées au fur et à mesure que les familles s'agrandissaient.

      Ivan

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    7. Au fait sur la repentance je suis d'accord avec vous.

      Ivan

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    8. Non, les HLM étaient considérés comme de bonne qualité, et à raison (eau courante, etc). Cf par exemple Yves Lacoste, le géographe ex coco et habitant d'un de ces quartiers, dans La question post coloniale.

      La question des transports est tout aussi fallacieuse, les gens du 93 sont aux portes de Paris, en prise directe sur le métro pour certains, ce qui ne les empêche pas de mettre la ***. De même pour la majorité des ZUS.

      Mes grands parents maternels, qui travaillaient dans une petite ville industrielle, étaient logés dans des cités ouvrières que j'ai vues, où les logements étaient très petits et sans eau courante. Même un type au RSA actuel avait un niveau de vie hors logement plus élevé qu'eux, sans avoir à se taper une semaine de travail bien plus longue et plus physique qu'aujourd'hui.

      Je trouve donc franchement scandaleux de venir excuser le comportement hostile de types qui n'ont rien à faire en Europe par de prétendues difficultés matérielles.

      Il faut un peu sortir des refrains préfabriqués par les idéologues qui adorent les immigrés pour mieux pouvoir détester et casser les pieds aux non immigrés...

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    9. "Anonyme13 octobre 2018 à 23:25

      Au fait sur la repentance je suis d'accord avec vous.

      Ivan"


      Si vous êtes d'accord avec moi sur ce point, ne pensez-vous pas que la repentance serait plus difficile à utiliser s'il n'y avait pas une clientèle électorale (les "issus de" principalement) ?

      En présence d'une clientèle électorale importante, il y aura toujours un politicien pour dire ce que cette clientèle attend, même si c'est inexact en réalité.

      De plus, dans l'état d'esprit actuel, la repentance ou les accusations de racisme sont faciles à agiter, mais difficile à contrer (appel à l'émotion vs nécessité de raisonner) donc les politiciens ne s'en privent pas.

      Donc, la seule manière efficace de limiter la repentance est de limiter la clientèle électorale concernée, c'est à dire l'immigration depuis les pays ex colonisés.

      Et c'est souhaitable, car la repentance est utilisée à la fois pour des mesures injustes de discrimination "positive" mais aussi pour affaiblir l'Etat, et son pouvoir de contrôle sur l'économie, dans le cadre de la fuite en avant vers l'UE.

      Pour toutes ces raisons, il aurait été préférable et il est encore préférable de limiter les arrivées depuis les pays non européens.

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    10. Mon propos n'était pas d'excuser le comportement de ceux qui sont restés, mais d'expliquer le départ des autres. Aujourd'hui encore, dès qu'un habitant de ces quartiers parvient à trouver un bon boulot avec un vrai salaire, il déménage dans un autre quartier.

      Je crois que vous faites erreur sur la fonction politique de la repentance.

      Il ne s'agit pas de légitimer des revendications communautaristes ou discriminatoires dans les quartiers dits sensibles, mais de délégitimer les revendications des français qui réclament de meilleurs salaires, de meilleures indemnités chômage, de meilleures retraites.

      Les français doivent absolument cesser de se plaindre de vivre trop mal, ils doivent se laisser traiter de privilégiés réfractaires au changement, se culpabiliser, et se repentir de vivre trop bien.

      Ce n'est pas un hasard si les élites qui prêchent la repentance au peuple ne la pratiquent pas pour elles-mêmes.

      C’est comme cela que je comprend la repentance depuis le début, la raison pour laquelle j’ai toujours été contre.

      Ivan

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    11. Non, je ne crois pas que cela soit le cas.

      Il y a déjà la rengaine sur la compétitivité, et l'instrumentalisation du changement climatique, pour cela.

      Les revendications de repentance sont d'origine communautariste, elles ont donc initialement un rôle de clientélisme électoral. Ce clientélisme électoral se prolonge naturellement par les mesures de discrimination "positive", et la repentance peut servir aux amateurs de ces mesures à fournir une justification.

      Enfin, les demandes de repentance et déclarations en ce sens sont faites pour dégoûter les Français du cadre national, qui est le cadre dans lequel l'économie est / était contrôlée.

      Les revendications de repentance ne tiendraient pas la route s'il n'y avait pas des clientèles électorales derrière.

      Pour les rafles de la 2e guerre, la clientèle principale était la génération du baby-boom, qui pensait par là discréditer la génération de ses parents, comme avec les autres aspects de la guerre.

      Pour la repentance sur l'esclavage, sur les colonisations, ce facteur ne joue pas. Il y a les anciens porteurs de valise, mais il y a surtout les "issus de" dans la clientèle qui soutient ces demandes.

      C'est une raison supplémentaire de condamner la politique migratoire à la Herblay, qui se veut indifférente à l'origine, et qui nous emmène vers une société où tout Etat fort sera impossible.

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