samedi 19 septembre 2020

Brexit : le coup de force légitime de Boris Johnson

Papier publié par le FigaroVox mercredi

 

Malgré quelques défections, le projet de loi de Boris Johnson sur le marché intérieur, qui contredit une partie de l’accord du Brexit de 2019, est largement passé au Parlement. Les média sont quasiment unanimes pour dénoncer ce qui est, à juste titre, un coup de force par rapport au droit international. Néanmoins, ne peut-on pas considérer que cette loi est en fait complètement légitime ?

 


Fétichisme juridique et légitimité démocratique

 

Le Général de Gaulle, rapportée par Alain Peyrefitte, au sujet d’une sortie de la CEE : « C’est de la rigolade ! Vous avez déjà vu un grand pays s’engager à rester couillonné, sous prétexte qu’un traité n’a rien prévu pour le cas où il serait couillonné ? Non. Quand on est couillonné, on dit ‘je suis couillonné. Eh bien, voilà, je fous le camp !’ Ce sont des histoires de juristes et de diplomates, tout ça ».

 

Bien sûr, la loi sur le marché intérieur de Boris Johnson contredit l’accord signé il y a seulement onze mois, qui comportait une clause visant à protéger la libre-circulation entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, sans créer une porte d’entrée trop ouverte vers l’UE pour le Royaume-Uni. Cette clause était prévue en cas d’absence d’accord entre Londres et Bruxelles sur les relations à la sortie de la phase de transition, en fin d’année. Elle pouvait amener à une forme de partition économique du Royaume-Uni, par la création d’une frontière entre l’Irlande du Nord et le reste du pays. Ce scénario n’était pas certain, mais était possible en cas d’absence d’accord. En somme, comme le souligne Boris Johnson, l’UE avait bien un pistolet à la table de négociation. Cette loi est un « filet de sécurité », qui pourrait ne pas servir.

 

Clairement, il aurait été plus respectueux de sa parole de ne pas renier l’accord d’octobre 2019, mais le coup de force de Boris Johnson, validé par presque toute sa majorité, n’est pas aussi illégitime que tous ses détracteurs le disent. L’UE, ayant cette arme à disposition, cherchait probablement à pousser son avantage plus que de raison dans la négociation, imaginant avoir la main la plus forte. Boris Johnson a renversé la table et bouleversé les données de la négociation en agissant de la sorte puisqu’il prive la partie adverse de son arme la plus forte. Même en absence d’accord, le Royaume-Uni est prêt pour protéger l’intégrité de son territoire, ce qui renforce encore la main britannique dans une négociation qui n’est pas tellement en faveur de l’UE, du fait de son excédent colossal avec Londres.

 

Ce faisant, Boris Johnson a bien rééquilibré la négociation en sa faveur. Mais cette manœuvre était-elle si illégitime ? Bien sûr, il avait signé un traité qui comportait cette clause. Mais il ne faut pas oublier le contexte de cet accord. Les négociations ont surtout été menées par Theresa May, Boris Johnson arrivant pour les derniers mois, trois longues années après le référendum. Voulant conclure tout en obtenant la majorité dans un parlement difficile, il n’a pas tout remis en question. La mauvaise tournure actuelle des négociations rendant cette clause plus probablee, il a pu s’aviser davantage de la remise en cause inacceptable de l’intégrité du pays dont il a la charge. N’était-il pas légitime de remettre en cause cette clause, même si elle avait été signée il y a peu, du fait de ses implications ?

 

Dans le FigaroVox, Renaud Girard y voit « le reniement, par un même gouvernement, de ses engagements les plus solennels ». S’il y a du vrai, il faut rappeler que ce n’est pas tout à fait le même gouvernement, ni la même majorité. C’est le parlement élu en 2017 qui a entériné cet accord, où les conservateurs, menés par Theresa May, n’avaient même pas la majorité absolue. Deux mois plus tard, il y avait une nouvelle majorité, qui n’a pas les mêmes positions à l’égard du Brexit. Il y a donc une légitimité démocratique supérieure à ce qui n’est, en plus, qu’un accord concernant les quelques mois de la période de transition et non l’accord définitif sur les relations futures de l’UE et la Grande-Bretagne. Parce qu’il y a eu un vote, clair, le 12 décembre, postérieur à l’accord, son coup de force est légitime.

 

Et tout ceci a le mérite de poser la question des rapports entre la démocratie et les traités internationaux. Pour quelles raisons seraient-ils forcément « les engagement les plus solennels » d’un gouvernement ? Bien sûr, il est préférable de respecter la parole donnée. C’est l’intérêt d’un pays de le faire. Et d’ailleurs, ceux qui ne respectent pas l’état de droit en paient le prix. Mais il faut d’abord remettre le débat concernant la loi sur le marché intérieur britannique à sa place. Il ne s’agit pas d’un changement de règle qui affecterait immédiatement des acteurs économiques. Ici, Boris Johnson a simplement biffé a posteriori une clause qui aurait pu porter atteinte à l’intégrité de son pays, en absence d’accord avec l’UE. Nous ne sommes pas dans une remise en cause fondamentale des règles régissant le pays. Le parallèle fait avec la Russie, la Chine ou l’Iran par Michael Howard est totalement outrancier.

 

Et de toutes les façons, l’UE est bien mal placée pour attaquer le non respect de la parole donnée par Boris Johnson. Non seulement il ne fait qu’empêcher un scenario futur inacceptable, mais l’UE et les Etats européens ont un peu trop souvent contredit leurs propres traités, alors en place, pour tenir un tel discours. Les critères de Maastricht ont été foulés au pays par des dirigeants trop pressés de construire la tour de babel monétaire qu’est l’euro, tout comme le Pacte de Stabilité de 1997 poussé par Berlin et Paris. L’espace Schengen est régulièrement mis entre parenthèses. Et, comme l’a souligné la Cour de Karlsruhe, on ne peut pas dire que l’action de la BCE soit pleinement respecteuse de la lettre et l’esprit des traités qui devraient pourtant présider à la gestion de la monnaie européenne

 

Parce que dans une démocratie, une majorité et son chef, notamment après une nouvelle élection, ont parfaitement le droit de changer la direction politique, le coup de force de Boris Johnson, largement validé par les députés britanniques, est parfaitement légitime. Sa majorité n’est pas celle d’il y a un an, et ce changement, aussi brutal soit-il, est extrêmement circonscrit dans les faits. Si les partisans du Bremain peuvent s’indigner, ils semblent surtout ne pas accepter leurs défaites.

43 commentaires:

  1. https://tv.marianne.net/focus/brexit-se-conformer-a-la-regle-ou-assumer-le-c?autoplay=true&startTime=4.178791

    RépondreSupprimer
  2. La comparaison avec les critères de Maastricht, le pacte de stabilité ou le QE de la BCE ne me semble pas très juste. En effet, les pays européens n'ont pas respecté les règles, mais ils ne sont pas allés jusqu'à faire voter des lois pour les annuler. Et ces infractions n'ont été possibles que parce que la Commission ne les a pas sanctionnées, tout comme la CJUE n'a pas condamné la politique monétaire de la BCE malgré les critiques de Karlsruhe. Or dans le cas présent, il est probable que l'UE va porter plainte contre le Royaume Uni.

    Vous avez raison de rappeler la phrase du général de Gaulle, mais enfin, si un pays a le droit de dénoncer un traité au nom de sa souveraineté, il est tout de même curieux qu'il le bafoue sans néanmoins en sortir.

    La question qui se pose concernant le Royaume Uni, qui est un état de droit, c'est de savoir comment va réagir la Cour Suprême.

    RépondreSupprimer
  3. Je ne suis pas d'accord avec votre analyse qui consiste à dire que Boris Johnson n'est pas responsable de cet accord qui a été négocié par May. Il en est responsable puisque, ayant gagné les élections législatives au mois de décembre 2019 (alors que l'accord n'était pas encore ratifié), il pouvait décider un hard Brexit sans accord dès le mois de janvier 2020.

    RépondreSupprimer
  4. "simplement biffé a posteriori une clause qui aurait pu porter atteinte à l’intégrité de son pays"

    Bah, c'est simplement que l'Ecosse et l'Irlande du Nord vont se barrer de la GB, une broutille. L'UE va finir par couper les ponts avec la GB tellement cette dernière fait des caprices sans fin. Allez Brexit dur, pas d'accord et qu'on en finisse avec cette mascarade grotesque, que la GB sorte de l'UE et assume ses choix sans sans arrêt tortiller du cul.

    RépondreSupprimer
  5. "c'est simplement que l'Ecosse et l'Irlande du Nord vont se barrer de la GB, une broutille"
    Petite leçon de géographie, le l'Irlande du Nord n'est pas sur l'île de Grande Bretagne. Et comment l'écosse pourrait-elle quitter l'île sur laquelle elle est? Ils vont creuser une mer entre l’Ecosse et l'Angleterre.
    Le RU est l'entité politique auxquels l'Irlande du Nord et l'Ecosse appartiennent.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous avez pas l'air d'être au courant qu'il y a déjà eu un vote concernant l'indépendance de l'Ecosse. Je vous signale aussi que de nombreux pays sont sur le même continent ou la même île sans mer pour les séparer, Haïti et St Domingue par exemple.

      La géographie n'a rien à voir avec la notion d'indépendance, vous êtes un débile. A ce compte là, le continent Euro-Asiatique ne formerait qu'un seul pays, idem pour le continent américain ou africain.

      Supprimer
    2. Merci pour votre réponse qui m'a bien fait rire, il parait que c'est bon pour la santé.

      Supprimer
  6. La reniement du choix des grecs (exprimé 8 petits jours avant!!!!!) le 13 juillet 2015 n'avait pas beaucoup ému les UEpéistes. Au regard de cet épisode, la remise en cause de l'accord par B Johnson n'a rien de choquant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Effectivement, d'un point de vue démocratique le non respect d'un référendum est choquant, mais ce n'est pas forcément inconstitutionnel ni contraire au droit international. Il faut bien distinguer ce qui relève de la moral et ce qui relève du droit.

      Supprimer
    2. Dans le droit international, les choses ne sont pas figées pour l'éternité et ce qu'un peuple a décidé peut-être remis en cause ultérieurement par ce même peuple (ou plutôt par ses représentants).

      Supprimer
    3. @ Anonyme19 septembre 2020 à 21:21

      Tout à fait, mais Boris Johnson aurait dû aller vers un Brexit sans accord, ce qui était sa ligne au départ. Il aurait pu faire campagne sur ce thème clair et gagner les élections. Or il a gagné sur un tout autre discours : celui d'un accord trouvé avec l'UE. Cet accord, il l'avoue aujourd'hui, recelait un piège dont il était normalement informé. Il n'aurait jamais dû le signer et le ratifier. Quelques mois après s'être engagé dans cet accord, il fait voter des mesures qui l'annulent en partie seulement. Ce n'est pas un acte de souveraineté, c'est juste de la duplicité, car la souveraineté lui aurait commandé de ne pas accepter cet accord. Or même aujourd'hui il ne le dénonce pas, il se contente de commettre des infractions à cet accord, de n'en prendre que ce qui l'arrange (reproche récurrent que l'on adresse au Royaume-Uni dans ses rapports avec l'UE.)

      Supprimer
  7. @ Moi

    Pas d’accord car au moins BoJo le fait dans les règles, en opposant une loi postérieure à un traité pour changer de direction, sachant que tout traité ne fige pas une direction pour l’éternité et que la démocratie doit permettre de changer. Pour les critères, le Pacte de Stabilité ou le QE, les traités ont été violés sans qu’un texte différent ne soit voté avant. Pour moi, BoJo est plus respectueux de l’état de droit que les eurobéats

    Je n’ai pas dit qu’il n’était pas responsable. J’ai seulement pointé que Theresa May a fait 90% de la négociation et qu’il est arrivé sur la fin, et qu’en plus, cet accord a été conclu alors que le parlement n’avait pas la même configuration.

    Sur le commentaire de 6h32, je me répète, l’accord ayant été trouvé en octobre 2019, dans un contexte très différent, il n’est pas illégitime de changer d’opinion aujourd’hui, au regard de tout ce qui s’est passé depuis (élections de décembre + comportement de l’UE dans les négociations qui ont suivi).

    @ Anonyme 18h16

    Je n’y crois pas du tout. Ils y perdraient beaucoup sans gagner accès à l’UE (l’Espagne bloquera leur entrée pour ne pas créer un précédent qui renforcerait les séparatistes catalans), UE dont l’avenir est loin d’être assuré

    @ Anonyme 21h21

    Bien d’accord

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Ils y perdraient beaucoup sans gagner accès à l’UE (l’Espagne bloquera leur entrée pour ne pas créer un précédent qui renforcerait les séparatistes catalans), UE dont l’avenir est loin d’être assuré"

      Vous n'en savez rien, le cas de l'Espagne qui ne sort pas de l'UE est tout à fait différent de celui de la GB qui veut en sortir. L'Espagne pourrait très bien accepter l'Ecosse dans l'UE dans la mesure où la GB en sort. La catalogne veut faire sécession et intégrer l'UE alors que l'Espagne n'a jamais voulu sortir de l'UE, vous mélangez tout.

      L'Irlande du Nord a tout intérêt à rejoindre celle du sud en cas de Brexit dur, même le pays de Galles pourrait demander un référendum de sortie du RU qui se retrouverait comme peau de chagrin.

      Supprimer
    2. "L'Irlande du Nord a tout intérêt à rejoindre celle du sud".

      Vous raisonnez comme si les catholiques et les protestants nord-irlandais avaient le même intérêt dans l'affaire, ce qui est évidemment faux. La perspective de se lier à l'Eire ne saurait être envisagée de la même manière selon que l'on appartient à l'une ou l'autre communauté et c'est bien pour ce motif que la perspective d'un Brexit avait été envisagée de longue date en Irlande du Nord comme susceptible de remettre en question la paix.

      Votre argumentation sur la Catalogne est du même niveau. L'Espagne ne sera pas rassurée par une sécession écossaise suivie d'une intégration du nouvel État dans l'UE du simple fait que la GB en sort. Ce dernier fait ne change rien au fond du problème. Accueillir une région sécessionniste dans l'UE, c'est créer le précédent dont rêvent tous les indépendantistes européens. Les Catalans ne dissimulaient pas, dès 2016, que la perspective d'un Brexit suivi d'une indépendance écossaise était pour eux une véritable aubaine, donc un cauchemar pour les partisans de l'unité espagnole (https://www.lesechos.fr/2016/06/la-catalogne-place-ses-espoirs-dans-le-brexit-207640).

      YPB

      Supprimer
    3. "Vous raisonnez comme si les catholiques et les protestants nord-irlandais avaient le même intérêt dans l'affaire"

      J'ai vécu en Irlande et ils s'en foutent d'être catholiques ou protestants, tout comme en Allemagne où il y a des catholiques et protestants. La religion n'est pas le problème, c'est juste de maintenir un niveau de vie correct pas une histoire de religion où la plupart des irlandais deviennent athées.

      L'affaire catalane a fait pschitt, personne n'en parle plus, parce que les catalans ont compris que l'Espagne persistant dans l'UE ils seraient pris pour des cons en sortant de l'Espagne, dans l'UE, dans laquelle les catalans veulent rester.

      Supprimer
    4. Votre opinion sur l'Irlande ne relève que de votre sensibilité subjective. Et l'Irlande du Nord n'est pas l'Irlande. Les habitants comme les observateurs redoutent que le Brexit ne mette le feu aux poudres d'un nouveau conflit : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/En-Irlande-Nord-Brexit-menace-paix-2019-12-11-1201065740

      Le fait que la plupart des Irlandais ne soient pas des fanatiques religieux n'y change rien. Les peurs collectives sont bien présentes et les activistes des deux bords suffisamment nombreux pour réactiver éventuellement le conflit.

      L'affaire catalane n'a fait pschitt que jusqu'à sa prochaine réactivation. Cela fait une décennie que les sondages d'opinion en Catalogne, certes fluctuants, ne donnent pas moins de 35 % d'opinions favorables à la sécession d'avec l'Espagne, parfois plus de 50 %, dans un contexte par ailleurs où la monarchie espagnole n'avait pas atteint le niveau de discrédit qui est aujourd'hui le sien. Je ne prédis pas du tout que la Catalogne sera indépendante un jour, mais le fait est que l'aspiration à l'indépendance y est plus qu'un phénomène de mode.

      Le fond de votre raisonnement est que les avantages à rester dans l'UE paraîtront toujours plus évidents que l'intérêt d'en sortir, quoi qu'il arrive. C'est le cas aujourd'hui pour la plupart des opinions publiques européennes, mais rien ne garantit que cela sera toujours le cas.

      YPB

      Supprimer
    5. Pour le moment, le brexit en est à sa quatrième année de négociations de procrastinations, rien de bien rassurant. Qui voudra dans un autre pays s'engager sur un tel souk. A rajouter des forts risques de sécession de régions, belle réussite des souverainistes...

      Supprimer
    6. Il n'y a pas si longtemps, on présentait le Brexit comme irréalisable, impossible, une pure lubie. Le définir comme un souk aujourd'hui n'a guère de quoi impressionner, comme si tout en Europe n'était, hors Brexit, qu'ordre, luxe, calme et volupté. Et quant à mettre ce résultat sur le dos des souverainistes... Bien des partisans de l'UE, dès lors qu'ils ne sont pas totalement aveuglés par l'idéologie comprennent que c'est aussi et peut-être d'abord un fiasco de l'Europe. Les souverainistes n'ont pas créé le malaise : ils l'ont simplement exploité, d'autant plus aisément que l'on ne leur opposait qu'un raidissement borné ("il faut que la sortie soit douloureuse pour dissuader les autres"), que les dogmes sadiques de la doxa punitive que les peuples d'Europe du Sud ont déjà expérimentée pour d'autres motifs.

      YPB

      Supprimer
    7. "Il n'y a pas si longtemps, on présentait le Brexit comme irréalisable"

      Il n'est toujours pas réalisé, ça vous a échappé. La GB fonctionne toujours 4 ans après le référendum avec les règles de l'UE. Vous êtes ridicule, mais surtout idiot.

      Supprimer
    8. Vous ressassez à chacune de vos interventions le thème de la durée du Brexit, comme un vieillard radoteur. Mais ce pseudo-argument est complètement creux.

      Quatre ans de négociations et tergiversations, ce n'est en définitive pas si long pour quelque chose d'aussi décisif et complexe que quitter une entité comme l'UE, compte-tenu de la complexité des liens noués, par ailleurs dans le cadre d'un processus forcément conflictuel (conflit entre Remainers et Brexiters ; conflit entre Britanniques et Européens) et réaménager les rapports entre la GB et le continent.

      Même en excluant la période des vetos successifs du général de Gaulle, le processus d'adhésion de la GB à la CEE s'est lui aussi déroulé sur plusieurs années. Rien qu'entre la reprise des négociations par le gouvernement Heath en 1970 et le vote à la chambre des Communes de la loi sur les Communautés européennes, deux années pleines se sont écoulées et l'adhésion officielle n'a été réalisée qu'en janvier 1973. Les négociations pourtant avaient commencé à déblayer le terrain dès le début des années soixante lors de la première demande d'adhésion, puis lors de la seconde tentative en en 1966-1967, tandis que l'opposition de la France avait disparu avec le départ de de Gaulle au printemps 1969 et que les adversaires résolus de l'adhésion étaient minoritaires en GB.

      L'idée d'un Brexit-Blitzkrieg n'a jamais été qu'un fantasme ou une escroquerie, qu'elle ait été mise en avant par des partisans de la sortie ("on peut sortir vite, c'est facile") ou qu'elle ait été soutenue par les défenseurs du maintien dans l'UE (si le Brexit traîne en longueur, c'est le signe de son échec"). Mais sans cet argument, vous n'avez plus rien.

      Supprimer
    9. C'est vous le vieillard radoteur qui parle d'un Brexit réalisé, alors qu'il ne l'est pas. Pour les gens durs de la comprenette et durs d'oreille, il faut répéter, c'est un des outils de la pédagogie, répéter ! Il n'y a pour le moment aucun Brexit dans les faits. Les faits, vous le cacochyme savez ce que ça veut dire ? Ou alors le Covid 19 vous définitivement déglingué les neurones.

      Supprimer
    10. Le Brexit n'est pas encore acté ? Qui a dit le contraire ? En quoi cela donne-t-il raison à vos fausses prophéties de Nostradamus européiste au petit pied ? Vous osez nommer "pédagogie" la répétition en boucle d'une niaiserie... Quel bouffon !

      COVID-19, c'est le nom que l'OMS a donné à la pandémie. Le virus a été nommé Sars-CoV-2. Pour un obsédé des faits, vous êtes un peu court, comme d'habitude. Merci tout de même de vous inquiéter que je puisse, à la suite d'une maladie, avoir le cerveau aussi grillé que vous l'aviez à la naissance.

      YPB

      Supprimer
    11. "Qui a dit le contraire ?" Vous en permanence, gros faux cul !

      "COVID-19, c'est le nom que l'OMS a donné à la pandémie. Le virus a été nommé Sars-CoV-2." Qu'est ce que ça peut foutre, tout le monde sait de quoi il s'agit, vous êtes d'un infantilisme sidérant à enculer les mouches.

      Supprimer
    12. Où ai-je dit que le Brexit était parachevé ? J'ai dit que la thèse qui le présentait comme irréalisable ne pouvait plus tenir et je le maintiens. Citez donc le passage où je soutiens autre chose. Ce n'est qu'une affabulation de plus, dont je me contrefiche évidemment, votre opinion sur ma personne étant le dernier de mes soucis, mais je tiens à ne pas la laisser sans réponse, car elle confirme aussi que vous n'êtes pas qu'un menteur compulsif ; vous êtes surtout un menteur ridicule.

      COVID-19, Sars-CoV-2, "tout le monde sait de quoi il s'agit" ? Oui, presque tout le monde. À l'exception des ilotes dans votre genre.

      YPB

      Supprimer
    13. "Où ai-je dit que le Brexit était parachevé ?"

      Vous le dites en permanence.

      Cov ou Sars tout le monde sait ce que c'est actuellement, sauf les cons de votre style minable enculeur de mouches, allez vous faire foutre, gros connard.

      Supprimer
    14. Où l'ai-je dit ? Où ? Une preuve, une citation ?

      Cov ou Sars tout le monde sait ce que c'est actuellement, sauf... les benêts de compétition de votre calibre !

      Vous m'attribuez avec une insistance comique des propos que vous êtes incapable de citer et refusez d'assumer avec une lâcheté non moins risible les confusions que vous étalez au grand jour... Il est bien évident que les débats terminologiques sur la dénomination exacte de la pandémie actuelle et du virus qui la cause m'indiffèrent. Mais c'est vous qui avez choisi de combattre sur ce terrain, au risque d'étaler publiquement votre sottise. Assumez-le donc au lieu de pleurnicher. "Les faits, vous le cacochyme savez ce que ça veut dire ?". À moi de vous poser la question.

      Je suis plié de rire.

      YPB

      Supprimer
    15. "Mais c'est vous qui avez choisi de combattre sur ce terrain, au risque d'étaler publiquement votre sottise."

      Où ça ? C'est vous qui avez commencé à sodomiser les mouches, pas moi. Vous êtes un sale crétin !

      Supprimer
    16. Arrêtez de fuir vos responsabilités.

      Ceci est bien de vous et adressé à moi : "le Covid 19 vous [a] définitivement déglingué les neurones". Vous avez voulu faire de l'humour sur l'épidémie dite COVID-19 ? Ok, alors assumez votre sottise. Je vous ai simplement répondu du tac au tac, en ridiculisant votre amour autoproclamé des faits, rien que les faits... Ravi de voir que ça vous défrise : ce n'est jamais que votre médiocrité autosatisfaite qui vous revient dans la figure. Vous êtes vraiment trop bête.

      Ne vous gênez pas pour citer le passage où j'aurais affirmé que le Brexit était parachevé et non un processus en cours encore à finaliser. J'attends toujours la preuve de vos allégations et ce n'est jamais que la troisième fois que je le demande... Vous m'aviez il y a des années accusé d'être obsédé de critiquer les multinationales d'origine américaine. L'accusation m'était indifférente, mais j'ai demandé peut-être dix fois depuis que vous en apportiez la preuve, citation à l'appui. Vous vous êtes toujours défilé, comme le petit couard que vous êtes. "Les faits, vous le cacochyme savez ce que ça veut dire ?" : je sens que je ne vais pas me lasser de vous renvoyer la formule.

      YPB

      Supprimer
    17. ""COVID-19, c'est le nom que l'OMS a donné à la pandémie. Le virus a été nommé Sars-CoV-2."

      Vous avez la mémoire d'un poisson rouge, c'est donc, je le répète, vous qui enculez les mouches, pas moi, pauvre taré !

      Supprimer
    18. Covid signifie les symptômes liés au Sars-CoV-2, où est la différence fondamentale ? Connard enculeur de mouches !

      Supprimer
    19. YPB

      Vous êtes une saloperie malhonnête et dégueulasse de bêtise, c'est écœurant, comme tous les connards de votre acabit, de Villiers, JMLP, NDA... vous me faites vomir.

      Supprimer
    20. Non, c'est vous le poisson rouge. La première allusion au COVID-19, c'est de vous, le 22 septembre 2020 à 13:01. Vous avez voulu jouer avec moi, ne vous plaignez pas que je joue aussi. De plus, mon cher troll, si vous avez le droit d'être fasciné par les diptères (chacun son truc), je vous prierais de ne pas m'attribuer vos fantasmes zoophiles. Vos répétitions tournent à l'obsession perverse.

      Sinon, encore une fois, où ai-je dit que le Brexit était achevé, réalisé, complété, une affaire réglée, finie, entendue, derrière nous, puisque vous m'attribuez ces propos ? Où ? Où l'ai-je dit ? Où donc ? Une citation ? Une référence ? Une preuve ? Vous prétendez que je l'affirme en permanence, trouver ne serait-ce qu'un court passage compromettant devrait vous être facile, alors. Non ? Il va falloir trouver pourtant. Sinon les gens qui savent déjà que vous êtes un troll vulgaire, odieux et malhonnête vont aussi s'imaginer que vous êtes stupide. Même pas capable d'inventer un mensonge crédible...

      YPB

      Supprimer
    21. "Il n'y a pas si longtemps, on présentait le Brexit comme irréalisable, impossible, une pure lubie."

      Vous êtes vraiment très con, cette phrase est de vous et il se trouve que le Brexit n'est toujours pas fait. Le Brexit est tellement fastoche qu'il n'est toujours pas fait depuis 4 ans. Vous êtes débile !

      Supprimer
    22. Le Brexit est un processus en voie de réalisation. Il n'est pas bouclé et les négociations de finalisation traînent effectivement. Personne n'a besoin de vous pour constater cette évidence. Mais le Royaume-Uni est devenu un État tiers par rapport à l'Union européenne, depuis le 1er février 2020. C'est l'essentiel. Il reste à sortir de la phase de transition durant laquelle le droit européen s'applique encore dans cet État tiers. Cela prendra un peu de temps, c'est tout, mais cela se fera.

      Donc, effectivement, l'idée consistant à présenter initialement le Brexit comme irréalisable s'est révélé fausse et mensongère, parce que le Brexit, même à pas comptés, est de fait en cours de réalisation et se réalisera. Je n'ai jamais rien dit d'autre que cela. Affirmer le contraire est un mensonge, complètement idiot de surcroît, puisque sans aucune crédibilité. Un mensonge à votre image, donc.

      YPB

      Supprimer
    23. "Mais le Royaume-Uni est devenu un État tiers par rapport à l'Union européenne, depuis le 1er février 2020. C'est l'essentiel."

      Non, la GB fonctionne toujours selon les règles de l'UE et c'est parti pour aucun accord, on ne signe pas des accords avec gens qui les déchirent le lendemain, comme on ne joue pas aux échecs avec un pigeon qui renverse les pièces et fait caca partout sur l'échiquier.

      "Donc, effectivement, l'idée consistant à présenter initialement le Brexit comme irréalisable s'est révélé fausse et mensongère, parce que le Brexit, même à pas comptés, est de fait en cours de réalisation et se réalisera."

      Toujours pas réalisé depuis 4 ans... à part ça, c'était une formalité selon les guignols de votre genre.

      Supprimer
    24. C'est vous le roi des guignols et c'est facile à prouver.

      "Avec la ratification de l'accord de retrait, le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne de façon ordonnée le 31 janvier 2020 à minuit.

      Une période de transition s’est mise en place : le Royaume-Uni, devenu État tiers, continue à respecter l’intégralité de l’ « acquis de l’Union » (ensemble des directives, normes et standards de l’UE notamment)" (https://brexit.gouv.fr/sites/brexit/accueil.html).

      Ce qui correspond exactement à ce que j'ai dit : "le Royaume-Uni est devenu un État tiers par rapport à l'Union européenne, depuis le 1er février 2020. C'est l'essentiel. Il reste à sortir de la phase de transition durant laquelle le droit européen s'applique encore dans cet État tiers".

      Merci de prouver une fois de plus que vous ne savez rien des sujets que vous traitez. Le Royaume-Uni a quitté l'Union européenne de manière ordonnée le 31 janvier 2020 à minuit. Cela ne signifie pas que le processus de séparation est parachevé, mais bien qu'il est largement entamé. Quatre an c'est long ? Au regard de quelle expérience similaire ? Il n'y en a jamais eu de comparable. Le Brexit est un événement inédit. Quels partisans du Brexit ont affirmé que ce serait une formalité de quelques mois ? Je vous mets au défi de citer de tels propos. Ils ont juste dit que c'était possible.

      Ce qu'on dit par contre les adversaires du Brexit, comme le juriste et expert médiatique sur le Brexit Tom Brooks, c'est que l'article 50 ne serait jamais invoqué. Raté. Ou que Boris Johnson, aventuré par pur opportunisme dans le camp du Brexit, ne tarderait pas, une fois au pouvoir, à convoquer un deuxième référendum pour ne pas avoir à honorer les promesses du premier. Raté aussi. Il lui reste un tiers de son argumentaire : l'ampleur de la tâche consistant à réviser la totalité des lois et règlements de l'UE pour déterminer lesquels devaient être conservés, amendés ou abandonnés est un frein à un Brexit rapide (https://www.independent.co.uk/voices/general-election-brexit-boris-johnson-eu-extension-no-deal-a9175851.html).

      Brooks a bien sûr raison sur la question du délai. Mais outre qu'il grossit démesurément la difficulté de l'ouvrage (il n'y a aucun motif de s'atteler à une tâche aussi absurde que celle consistant à réviser systématiquement, sans aucun ordre de priorité, la totalité d'un corpus juridique dont beaucoup de textes n'ont jamais posé problème au regard des intérêts et de la souveraineté du pays et ne marquaient pas une rupture significative avec la législation antérieure à l'entrée dans l'Europe), l'échec de ses autres prévisions jette un doute sérieux sur la crédibilité des ses anticipations. Au moins Brooks réfléchit-il et se montre capable d'argumenter son point de vue en juriste et politologue, ce qui n'est pas votre cas. Mais vous n'avez même pas entendu parler de lui, parce que vous documenter sur les sujets que vous abordez est le dernier de vos soucis.

      Oui, vous êtes bien le roi des guignols, définitivement.

      YPB

      Supprimer
    25. "Avec la ratification de l'accord de retrait, le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne de façon ordonnée le 31 janvier 2020 à minuit."

      Donc est toujours soumise aux règles de l'UE sans plus avoir d'influence sur les modifications de ces règles. Ce Brexit sera à coup sûr un fiasco complet pour la GB qui va se retrouver à poil, sans aucun accord intéressant avec d'autres pays de la planète. Les US, Canada... n'ont rien à foutre de connards qui signent des accords pour les déchirer le lendemain, perte complète de crédibilité. BoJo est un crétin qui mène la GB à une désagrégation, à la ruine.

      Supprimer
    26. "Donc est toujours soumise aux règles de l'UE sans plus avoir d'influence sur les modifications de ces règles". Qu'est-ce que vous en comprenez pas dans le mot Brexit ? La soumission aux règles de l'UE est le fait d'une phase transitoire. Si les Britanniques avaient eu l'illusion de pouvoir amender l'UE à leur profit, il seraient restés.

      Quant à vos prophéties cataclysmiques habituelles, elles sont grotesques. Personne ne veut garantir que le Royaume-Uni existera encore tel qu'il est aujourd'hui dans vingt ou trente ans. Mais c'est tout aussi vrai de l'UE. La prétendue perte de crédibilité du Royaume-Uni n'est qu'un argument a postériori de remainer frustré. Johnson n'a pas perdu en crédibilité en choisissant de satisfaire son électorat plutôt que la Commission européenne.

      "Les US, Canada... n'ont rien à foutre de connards qui signent des accords pour les déchirer le lendemain, perte complète de crédibilité". Bof. L'histoire des relations internationales est jonchée d'accords non respectés, qui n'ont en rien empêché les puissances qui déchiraient les papiers antérieurement signés d'en signer d'autres. Au contraire, à supposer que le Burkina Faso ou le Costa Rica respectent scrupuleusement leur parole, cela n'en ferait pas pour autant des puissances majeures. Et cela n'empêcherait pas des pays plus puissants de ne pas respecter des contrats conclus avec eux. La logique des relations internationales vous échappe totalement. On se fait bien davantage respecter des autres en refusant de mettre en œuvre un accord par lequel on se trouve lésé qu'en acceptant de se laisser couillonner sous prétexte de respect de la parole donnée.

      Pour ce qui est des malheurs qui attendant le Royaume-Uni, vous avez oublié les eaux des fleuves changées en sang, les invasions de sauterelles et la mort du bétail.

      YPB

      Supprimer
    27. Corrections :
      "Personne ne peut garantir"
      "malheurs qui attendent"

      YPB

      Supprimer
  8. A vous suivre, tout traité international serait caduc après chaque élection, car "ce n'est plus le même gouvernement, ni la même majorité". Le principe de continuité de l’État, ça ne vous dit rien?
    Et si l'accord était inacceptable, c'était très simple, il suffisait à BoJo de ne pas le signer. Il avait le choix d'accepter la version négociée par Theresa May, ou de faire face à un Brexit sans accord.

    RépondreSupprimer
  9. @ YPB

    Merci de prendre le relai. Le contraste entre vos commentaires et ceux du troll parle pour nous…

    @ Troll anonyme

    Il est bien évident que les séparatistes de toute l’Europe seraient encouragés si une Ecosse devenue indépendante était acceptée dans l’UE. Pour cette raison, tous les pays qui affrontent une forme de séparatisme (Espagne, Belgique au premier rang) refuseraient l’entrée de l’Ecosse pour ne pas encourager leurs séparatistes. Ce n’est pas bien difficile à comprendre.

    La réalisation du Brexit approche à grands pas…

    @ EPR

    Extrapolation totalement exagérée et ridicule de mon propos. Ici, on ne parle que d’un point de l’accord signé en octobre 2019 (et pas de tout l’accord), uniquement applicable si aucun accord n’était trouvé. Entre faire de la moindre ligne de tout traité un dogme inviolable ad vitam aeternam et dire que les traités sont caduques après chaque élection, le champ des possibles est assez grand. Ce que je dis, c’est qu’une remise en question d’un point spécifique (ou de quelques uns) dans un nouveau contexte me semble légitime.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonne mise au point de William Mitchell sur cette question : "British legislation must be able to override EU law – that is what independence means", http://bilbo.economicoutlook.net/blog/?p=45861

      YPB

      Supprimer
    2. Merci pour ce complément. Autre papier très intéressant sur les chambres de compensation pour les transactions financière en euro : Londres va garder ses 90% de part des compensations sur les dérivés en euros...
      https://www.lefigaro.fr/conjoncture/brexit-bruxelles-accorde-un-sursis-a-la-city-20200920

      Supprimer