dimanche 19 mai 2024

Rachat de Société Générale : la haute trahison verbale de Macron

Papier publié en avant-première sur Front Populaire

 

Interrogé par un journaliste de Bloomberg sur sa position si Santander voulait racheter Société Générale, Macron a répondu « oui bien sûr, c’est possible. Cela fait partie du marché. Agir en européens signifie avoir besoin de consolidation en tant qu’européens ». Une réponse hallucinante et irresponsable qui en dit long sur ce président post-national qui se désintéresse à ce point du pays qui l’a élu.

 


Le parti de l’oligarchie étrangère

 

Même le Figaro, pas le journal le plus hostile aux intérêts du monde des affaires, semble s’être étranglé à la nouvelle, titrant son papier sur le sujet par une citation guère indulgente pour le président : « c’est un peu irresponsable », rapportant aussi que « c’est comme si le président avait mis un panneau ‘à vendre’ sur la Société Générale ». Après les innombrables rachats de nos champions (Péchiney, Lafarge, Alstom, Alcatel, Technip…), et le bilan assez calamiteux de ces opérations en matière d’emplois, de désindustrialisation ou de transferts de technologie, souvent à mille lieux des promesses des acheteurs, les Français sont de plus en plus hostiles au rachat de nos champions par des entreprises étrangères, ce qui avait même poussé l’exécutif à s’opposer au rachat de Carrefour par un distributeur canadien.

 

Il faut dire que les conséquences sont claires aujourd’hui. Un rachat, ce sont des suppressions massives de postes en France. D’abord, le déplacement probable de nombreux emplois du siège dans le pays de la proie. Ensuite, des programmes d’économie encore renforcés (les « synergies » affichées aux marchés par les dirigeants), de manière à « créer de la valeur » pour les actionnaires, et également payer une partie du rachat. Cela signifierait une accélération des suppressions de poste dans la banque, et donc une destruction massive d’emplois et une fermeture accélérée des agences de la banque. Jamais ou presque un pays qui a laissé vendre une de ses entreprises à un groupe étranger n’y a gagné, surtout quand il s’agit d’un pays occidental comme le nôtre, où le niveau des salaires reste supérieur à la moyenne, malgré la baisse du pouvoir d’achat. La France n’a strictement rien à gagner à une telle opération.

 

Voilà pourquoi il est révoltant que Macron tienne un tel discours. Il est plus qu’irresponsable que notre pseudo chef de l’Etat donne un feu vert public au rachat d’une banque française : cela s’approche de la haute trahison à l’encontre de notre pays et de tous les employés de la banque qui savent désormais que notre président ne se soucie pas de leur avenir, tel un empereur romain qui baisse le pouce dans l’arêne impitoyable de la globalisation. Même en restant le partisan du laisser faire qu’il avait été sous Hollande, laissant vendre de nouveaux fleurons comme Alstom, au pire, il aurait dû répondre au journaliste qu’il étudierait la question, sans fermer la porte, et en mettant quelques conditions verbales un peu vagues sur la préservation des intérêts de la France. C’est le minimum que l’on devrait attendre d’un président de la République Français, fût-il partisan du laisser-faire et du laisser-passer de la globalisation.

 

Mais en allant aussi loin, Macron révèle une nouvelle fois le fond de sa pensée : une France quantité négligeable par rapport à une idée européenne fantasmée et confondue avec les intérêts de l’oligarchie globalisée, européenne ou non. Comme il l’a indiqué avec la dissuasion nucléaire récemment, Macron est toujours prêt à solder nos intérêts au nom de cet idéal européen fumeux. C’est ce qui le pousse encore à défendre le ridicule plan de relance européen, chétif et tardif par rapport aux efforts états-uniens, alors qu’il nous coûtera environ deux fois plus cher que ce qu’il nous rapportera, et que, de manière vexante pour Paris, il nous impose des conditions pour toucher environ la moitié de notre contribution… Cette déclaration est d’autant plus choquante aujourd’hui, alors que les annonces du rachat des turbines Arabelle ne se sont toujours pas concrétisées, montrant les dangers de ces rachats.

 

Ce faisant, Macron montre à nouveau à quel point il est nuisible pour notre pays. Non seulement il détruit nos services publics et notre modèle social, mais il soutient la vente à la découpe d’actifs clés de notre pays. Jamais un président n’avait montré un tel dédain pour les intérêts de notre pays. En cela, plus que jamais, il est bien le parti de l’étranger, et plus encore, de l’oligarchie étrangère.

12 commentaires:

  1. N'importe quoi, les entreprises n'ont pas de nationalité. Il faut arrêter une fois pour toutes avec ces bêtises. Il y a beaucoup de grandes entreprises "françaises" qui ont une majorité de d'actionnaires, de salariés et de clients qui ne sont pas du tout français... En plus, le plus grand actionnaire de la SG est Blackrock et c'est aux actionnaires de décider et non pas aux pouvoirs publics.

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    1. "la patrie d'un cochon se trouve là ou il y a du gland " François de Salignac de La Mothe-Fénelon

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    2. "Sa patrie est là où bat son coeur" comme l'écrit ce chanteur azéri à la fin de sa chanson... Mais ces porcs n'ont pas de coeur.
      https://www.youtube.com/watch?v=UEWbcH1Xwz8&t=252s

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    3. Les entreprises n'ont pas de nationalité. D'ailleurs, on l'a bien vu avec le covid : c'est pas parce que plus aucune entreprise française ne fabriquait de masque qu'on a eu des pénuries. Idem pour les antibiotiques et autres médicaments, ou pour les munitions de l'armée etc... On vit dans un monde merveilleux où les entreprises ne servent pas d'abord leur pays d'origine et n'ont aucun lien avec le pouvoir politique.
      Mwouhahaha!
      Bon les gars, ya reunion de service demain à Bruxelles salle B12 et je me suis laissé dire que votre patron est pas super content. Pourrir les blogs souverainistes, oui, mais avec des commentaires intelligents, pas des débilités.

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  2. Un pays n'a pas a autoriser ou a interdire l'achat d'une enterprise privee...

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    1. Laurent Herblay20 mai 2024 à 09:20

      « Les entreprises n’ont pas de nationalité » ! Le niveau des trolls macroniens est assorti au niveau de la minorité présidentielle… Le siège social n’est-il pas une indication intéressante ? Le lieu où le comité de direction vit et se réunit a une forte influence sur une entreprise, qui y prend généralement une grande part de ses dirigeants. De même, son histoire, nationale, forcément nationale, infuse dans tout ce qu’elle est.

      Et bien sûr qu’un pays peut accepter ou non un rachat. Il y a une loi en France pour cela.

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  3. Le siège social d’une entreprise peut facilement changer pour tenir compte des opportunités de croissance à l’avenir. Garder son siège social en France n’est pas très intelligent si on veut croître avant tout en Asie ou en Afrique alors que la France stagne!

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  4. Garder un comité de direction franco-francais et basé en France est la chose la plus stupide qu’on puisse faire dans une économie mondialisée !

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    1. La mondialisation est morte mais certains n'ont pas reçu le faire-part.
      Faudrait ptet les prevenir que les USA sont revenus au protectionnisme, que la majorité de l"Asie n'en est en fait jamais sortie, et qu'il y a une guerre de blocs en cours, avec sanctions economiques et retorsions tout azimuth.

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  5. Laurent Herblay20 mai 2024 à 17:56

    En quoi le siège social français de LVMH, L'Oréal, Airbus ou Dassault les a pénalisés dans leur croissance ou dans leur conquête des marchés étrangers ?

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  6. Il me semble que BNP et l'Agricole ont bel et bien acheté des banques italiennes ou autres.
    Alors pourquoi une grande banque italienne ne pourrait pas acheter la SGen ?
    Si vous vous faites inviter par pleins d'amis, mais vous même n'invitez jamais personne, qu'on va donc penser de vous ?
    Cela s'appelle du savoir vivre, M. Herblay, dans la vie d'un homme comme dans celle d'un pays, qui n'est qu'une collection d'hommes.

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