Bien sûr, il
sera difficile de faire pleurer sur le sort des pilotes d'Air France, mais le
papier du Monde « La
grèves des pilotes d'Air France ne se justifie pas », par son
caractère sans nuance et même assez biaisé, en dit long sur l'état d'esprit qui
règne dans ce quotidien et sur l'évolution récente du débat public.
Une
présentation biaisée du débat
En outre, l'argumentation
du Monde est assez limite : il
n'est pas compliqué pour une compagnie de créer une petite filiale à bas coûts
qui paie ses salariés moins pour dire ensuite aux autres qu'il faut baisser
leur salaire ! Et même s'il est évident que les pilotes d'Air France
gagnent plus que 98% de la population, on peut se demander s'il ne s'agit pas
d'une des professions qui mérite le plus une forte rémunération étant donné leurs
responsabilités, la vie de leurs passagers, et que la formation pour devenir
pilote est, heureusement, très dure et complète. Et, plus que le niveau absolu,
il serait intéressant de mesurer l'évolution des salaires depuis 30 ans, qui
n'a sans doute rien à voir avec ce qui s'est passé dans le monde de la finance
ou du sport professionnel, qui ne me semblent pas mériter davantage que les
pilotes...
Une
course vers le moins disant qui ne peut être arrêtée ?