La
victoire de justesse du candidat socialiste dans le Doubs, face à une candidate
du Front National a de nouveau provoqué des réactions diverses, certains y
voyant une victoire du FN, d’autres,
comme moi, un résultat pas si extraordinaire. Mais que penser du choix des
électeurs ?
Un vote
socialement logique
Cela
fait depuis 2002 qu’il est devenu clair que le vote FN est d’abord social.
En effet, certains sondages avaient montré que Jean-Marie Le Pen avait obtenu
deux fois plus de voix dans les classes populaires que Lionel Jospin, décillant
durement une certaine gauche qui se croyait quasiment propriétaire des voix des
ouvriers. Dès
2011, avant même la présidentielle, et lors du premier succès électoral du FN
de Marine Le Pen, il était déjà clair que le succès du parti lepéniste auprès
des classes populaires, premières victimes de la crise, allait se
poursuivre, ce qui a été confirmé un an plus tard, avec
les 17,9% de la présidente du FN aux présidentielles et le très bon score
des élections européennes.
Leur
choix est logique : depuis 40 ans, UMP et PS se partagent le pouvoir, et
la situation ne cesse de se dégrader, malgré les alternances et les promesses. Il
n’est pas illogique que les premières victimes de la crise souhaitent changer
de dirigeants et votent pour le premier parti qui n’a pas été au pouvoir, les
Verts, les centristes et la gauche radicale étant teintés par leurs expériences
gouvernementales. Pour Hervé Le Bras et Emmanuel Todd « le
FN est devenu, économiquement et territorialement, le partis des dominées, de
ces faibles qui ont été éloignés, par l’éducation autant que par le métier, des
centres urbains de pouvoir et de privilèges, et rélégués dans les zones
périurbaines et rurales ».
Un vote
important mais marginal