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samedi 18 avril 2015

Après Alstom, le gouvernement abandonne Alcatel



L’abandon de notre industrie

Il y a une vingtaine d’années, Alcatel-Alstom était un des fleurons industriels de notre pays, une des toutes premières capitalisations boursières de France, un groupe qui faisait notre fierté, le General Electric national. Après des erreurs de stratégie, l’ancien conglomérat a été débité en morceaux : Alcatel, Astom et Nexans. Alstom réunissait les activités de production de trains (notamment le TGV) et d’énergie. Mais l’année dernière, le petit poucet français a fait saliver les deux mastodontes Siemens et GE. Après une féroce bataille politique, le géant étasunien l’a emporté, et, contrairement aux belles promesses d’Arnaud Montebourg, a bien croqué Alstom et l’a découpé en morceaux.

Malheureusement, le même scénario se répête avec Alcatel-Lucent. Ici, le groupe français s’était rapproché d’un rival étasunien pour peser dans le marché des équipements de télécommunications. Mais il semble que l’ancien géant du téléphone portable finlandais veut faire subir à Alcatel ce que GE fait à Alstom. Bien sûr ce rachat est présentée comme une fusion et « Nokia s’engage à maintenir les emplois chez Alcatel en France durant deux ans », mais après ? Ces engagements ont toujours une durée de vie limitée, et nous sommes bien placés pour savoir que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, que ce soit pour Péchiney (dévoré par Alcan), Arcelor (digéré par Mittal), ou Alstom.

Nos dirigeants aux abonnés absents

samedi 20 décembre 2014

6 mois après, le dépeçage d’Alstom s’accomplit





Trois vautours et un cadavre

Le bilan est amer. Le vote de l’Assemblée Générale d’hier a entériné un dépeçage complet de l’entreprise. Pas moins de 70% du chiffre d’affaires de l’entreprise va être cédé à General Electric pour 12,35 milliards. Plus de 60 000 salariés changent d’employeurs. Toute la question est de savoir combient le seront encore dans quelques années. Pire, la fiction des co-entreprises tombe puisque GE détiendra « 50% plus une action en capital et en droits de vote » comme le rapporte le Monde. Et sur le nucléaire, GE disposera de « 80% du capital et 50% plus deux voix en droits de vote ». Bref, dans la réalité, comme je l’annonçais alors malheureusement Alstom est dépecé par GE, le vautour en chef.

Mais le géant étasunien n’est pas le seul vautour en chef. Habile, pour obtenir le soutien des autres partis-prenantes, il partage le cadavre avec les actionnaires et les dirigeants, s’assurant un vote positif lors de l’Assemblée Général. C’est ainsi que « le groupe a nnoncé qu’il compter reverser à ses actionnaires, sous la forme d’une offre publique de rachat d’actions, 3,5 à 4 milliards d’euros ». Cela aide à obtenir 99,2% de vote positif à l’Assemblée. Mais ce n’est pas tout : Patrick Kron, actuel PDG, va recevoir 150 000 actions, qui représentent plus de 4 millions d’euros. Le Figaro cite un délégué syndical CGT-Métallurgie pour qui « 2000 hauts dirigeants vont également se partager 60 millions d’euros ».

La victoire du capitalisme cannibale

mardi 24 juin 2014

Alstom : la grosse arnaque de Montebourg et Hollande


Comme beaucoup, en apprenant la prise de participation de l’Etat dans Alstom, je me suis réjoui, imaginant que l’entreprise échappait au dépeçage. Mais la création de co-entreprise avec GE m’a rendu suspicieux et la lecture du détail de l’accord laisse apparaître une véritable embrouille.


Les arbustes qui cachent la forêt

Il faut dire que le traitement de l’information par une partie des médias est parfois bien superficiel. Bien sûr, l’Etat doit reprendre la participation de Bouygues et GE propose la formation de coentreprise à 50-50 dans les turbines nucléaires et les énergies renouvelables. Du coup, étant donné le succès de l’association de l’entreprise étasunienne avec Safran dans les moteurs d’avion et sa présence de longue date en France, l’accord peut sembler être un immense progrès par rapport aux plans initiaux, d’autant plus qu’il cède son activité de signalisation. Mais les péripéties de l’accord à trouver entre l’Etat et Bouygues pour le rachat de sa participation dans Alstom et les questionnements ridicules sur les moyens de l’Etat détournent le débat des vraies questions.

En effet, quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai découvert le détail de l’accord ! D’abord, il faut remettre à sa juste place la cession des activités de signalisation de GE, qui ne réalisent que 370 millions d’euros de chiffre d’affaire, à peine 6% de l’activité transport d’Alstom (5,9 milliards de CA). Ensuite, il faut bien noter qu’Alstom cède 50% de ses turbines à vapeur nucléaires, des réseaux électriques, de l’éolien en mer et de l’hydroélectricité (qui deviendront des co-entreprises). Pire, GE reprend 100% des turbines à gaz, des turbines à vapeur hors nucléaire (sauf en France) et même 100% de certaines énergies renouvelables (éolien terrestre, solaire et géothermie). D’où le fait que l’entreprise étasunienne débourse quand même 6,7 milliards.

La synthèse à la Hollande

vendredi 30 mai 2014

Alstom : vers une solution nationale ?





Alstom échappe au dépeçage ?


Dès le début de l’affaire, j’avais plaidé, comme beaucoup d’autres, au premier rang desquels Jean-Pierre Chevènement dans le Figarovox, pour que l’Etat intervienne et ne laisse pas Alstom se faire dépecer par GE ou Siemens, tout en notant que l’offre allemande ressemblait à un marché de dupes. Après quatre semaines sans évoquer cette possibilité, et alors que GE et Siemens multiplient les promesses, il semblerait que le gouvernement se soit enfin résolu à étudier un plan C, comme l’a présenté Arnaud Montebourg, ajoutant que ce plan C pouvait comprendre une intervention de l’Etat ou pas. Finalement, François Hollande pourrait bien ne pas se résoudre à faire moins que Nicolas Sarkozy.

La prudence s’impose

dimanche 18 mai 2014

Alstom, Lafarge, Publicis, Peugeot : le scandaleux laisser-faire sur le rachat de nos entreprises


Quel paradoxe ! Comme le notait François Lenglet sur RTL, la très libérale Grande-Bretagne a imposé à Pfizer une audition au Parlement sur son projet d’OPA sur Astra-Zeneca. Malgré l’annonce d’un décret, le fait qu’il ne gène pas GE souligne la mollesse de notre gouvernement.

Courage, laissons-faire !

Arnaud Montebourg est très bavard et n’a pas hésité à poser en marinière pour défendre le fabriqué en France (tout en parlant trop souvent, bien maladroitement de « made in France »). Mais sur le fond qu’a t-il fait de concret depuis deux ans à la tête de son ministère ? Pas grand chose en réalité. Son action se limite à encourager telle ou telle entreprise dans le grand Monopoly capitaliste du rachat d’entreprise. C’est ainsi qu’une entreprise chinoise a pu mettre la main sur 14% de PSA en bas de cycle, et donc à bon compte, ce qui devrait lui permettre de réaliser une grosse plus-value, outre le fait d’être devenue le 1er co-actionnaire d’une des 10 premiers constructeurs automobiles mondiaux.

De même, sur Alstom, il est révoltant à voir Montebourg s’agiter pour pousser son démantèlement par Siemens plutôt que par GE, comme si la nationalité de l’acheteur allait améliorer quoi que ce soit pour les salariés de l’entreprise et notre pays. Cela est d’autant plus rageant que les résultats de l’entreprise montrent qu’elle n’a pas forcément besoin d’alliance, et que si tel était néanmoins le cas, il faudrait investiguer des solutions plus franco-françaises, sans doute avec Areva. De même, le gouvernement laisse faire le rachat de SFR par une entreprise luxembourgeoise. Il a également laissé faire la fusion Publicis-Omnicom, avant que celle-ci n’échoue pour d’autres raisons.

Une autre politique possible

mardi 13 mai 2014

Alstom : à quand une 3ème solution, autre que le démantèlement ?


Depuis quinze jours, la France assiste au bal des charognards du capitalisme au dessus d’Alstom. Pourtant, l’entreprise est bien vivante, comme le révèlent ses derniers résultats financiers. Contrairement à ce que disent certains, nous n’avons pas à nous résoudre au démantèlement de l’entreprise.



La peste et le choléra

Jusqu’à présent, le gouvernement, comme la majorité des médias, au premier rang desquels le Monde, présentent le futur d’Alstom comme une simple alternative entre General Electric et Siemens. Pourtant, cela revient à accepter de facto le démantèlement de l’entreprise, une chose paradoxale sachant qu’elle continue de gagner de l’argent. Car il y a un point commun dans les offres des deux entreprises évoquées, à savoir le fait de récupérer tous les actifs de l’entreprise dans l’énergie, soit 70% de son activité. Ce faisant, ce serait un Alstom considérablement réduit qui continuerait à opérer depuis la France, l’essentiel de ses actifs étant alors passés sous pavillon étranger, dans une filière pourtant stratégique.

Il est assez choquant de voir Arnaud Montebourg prendre ouvertement partie pour Siemens, en critiquant l’offre de GE, puis en allant en Allemagne pour soutenir Siemens. Bien sûr, si General Electric a une activité importante en France, il faut bien reconnaître que seul l’intérêt de ses actionnaires serait pris en compte si l’entreprise mettait la main sur Alstom et ce n’est pas la cession d’une partie de ses activités transports qui changerait grand chose car l’activité énergie pèse beaucoup plus lourd. L’option Siemens semble presque pire tant les échanges d’activité ressemble à un marché de dupe pour Alstom puisque la division transport de Siemens pèse plus de deux fois moins que l’activité énergie d’Alstom (6 milliards de chiffre d’affaires vs 14), et qu’elle perd de l’argent (448 millions d’euros sur le dernier exercice).

Une troisième voie existe

mardi 29 avril 2014

Ne faut-il pas protéger Alstom de GE, mais aussi de Siemens ?


Alors que la menace d’un rachat d’Alstom par GE se précise puisque le patron de l’entreprise a rencontré le président hier, le gouvernement semble vouloir faire de Siemens le chevalier blanc. Mais, il n’y a pas qu’un choix entre ces deux maux pour cette belle entreprise, contrairement à ce que beaucoup indiquent.


De la peste et du choléra

La perspective du rachat de 70% d’Alstom par General Electric, le colosse étasunien (au CA de plus de 100 milliards) n’est guère réjouissante. Cela reviendrait à entériner la vente par appartement d’un des fleurons de notre industrie. Jean-Pierre Chevènement a écrit à Manuel Valls pour s’y opposer, pointant notamment les conséquences désastreuses du rachat des turbines à gaz du groupe par le même GE en 1999. Nicolas Dupont-Aignan affirme que « l’objectif de GE est de reprendre les brevets et ensuite de les rapatrier aux Etats-Unis ». Un scénario que l’on ne peut pas exclure, surtout quand on se rappelle les précédents de Péchniney et Arcelor, comme le note Bruno Dive dans Sud-Ouest.

Du coup, Siemens peut apparaître comme une meilleure solution, pour bâtir un Airbus, de l’énergie et des transports. Mais cette vision des choses est totalement naïve. D’abord, ce ne serait pas un mariage d’égaux. De plus, comme le souligne le patron d’Alstom, toute fusion risquerait rapidement d’avoir de grosses conséquences sur les emplois du fait de la proximité des activités des deux groupes. Pire, la proposition de Siemens de céder ses actifs dans les transports à Alstom est un jeu de dupes, comme le révèle son rapport annuel, page 188 : c’est la branche la plus mal en point du groupe, qui a perdu 448 millions d’euros en 2013 pour un chiffre de 6,3 milliards ! Bref, il n’y aurait qu’un gagnant dans un tel montage, Siemens, qui serait plus gros et aurait fourgué sa branche la moins performante !

Une troisième voie, nationale