La peste
et le choléra
Jusqu’à
présent, le gouvernement, comme la majorité des médias, au
premier rang desquels le Monde,
présentent le futur d’Alstom comme une simple alternative entre General
Electric et Siemens. Pourtant, cela revient à accepter de facto le démantèlement
de l’entreprise, une
chose paradoxale sachant qu’elle continue de gagner de l’argent. Car il y a
un point commun dans les offres des deux entreprises évoquées, à
savoir le fait de récupérer tous les actifs de l’entreprise dans l’énergie,
soit 70% de son activité. Ce faisant, ce serait un Alstom considérablement
réduit qui continuerait à opérer depuis la France, l’essentiel de ses actifs
étant alors passés sous pavillon étranger, dans une filière pourtant
stratégique.
Il est assez
choquant de voir Arnaud Montebourg prendre ouvertement partie pour Siemens, en
critiquant l’offre de GE, puis en
allant en Allemagne pour soutenir Siemens. Bien sûr, si General Electric a
une activité importante en France, il faut bien reconnaître que seul l’intérêt
de ses actionnaires serait pris en compte si l’entreprise mettait la main sur
Alstom et ce n’est pas la cession d’une partie de ses activités transports qui
changerait grand chose car l’activité énergie pèse beaucoup plus lourd. L’option
Siemens semble presque pire tant les échanges d’activité ressemble à un marché
de dupe pour Alstom puisque la division transport de Siemens pèse plus de
deux fois moins que l’activité énergie d’Alstom (6 milliards de chiffre d’affaires
vs 14), et qu’elle perd de l’argent (448 millions d’euros sur le dernier
exercice).
Une troisième
voie existe