La semaine
dernière, le
Parlement a adopté le projet de loi santé défendu par Marisol Touraine. Derrière
la rhétorique habile de la ministre, se
cache un nouvel effort au service des lobbys, notamment des mutuelles,
quand le gouvernement oublie complètement la
question du prix des médicaments.
Les abus
des labos pharmaceutiques
C’est un
débat qui commence tout juste à apparaître dans notre pays, alors
qu’il se développe de manière beaucoup plus forte aux Etats-Unis, où Hillary
Clinton en fait un élément de sa campagne pour les primaires. Deux sujets
commencent à provoquer un véritable débat outre-Atlantique. D’abord, il
y a le développement de la pratique dite de l’inversion fiscale, où un
laboratoire yankee fusionne avec un laboratoire dont le siège est en Irlande
pour réduire sa facture fiscale. Le dernier exemple en date est celui
de Pfizer et Allergan, qui est déjà le produit de deux inversions.
Washington a déjà mis en place des retrictions à ces pratiques, mais que les
laboratoires n’ont pas eu grand mal à détourner. Et la
poursuite des opératoires nourrit un débat qui montre les conséquences de
l’abolition des frontières.
Mais un
second débat s’installe outre-Atlantique : celui
du prix des médicaments. Il y a deux mois, Turing,
une entreprise de biotechnologie avait déclenché une polémique en multipliant
par 55 le prix d’une molécule rachetée à GSK, en jouant sur le fait qu’il
s’agissait d’un médicament à relativement faible volume. D’ailleurs, le
fondateur de cette société vient d’être inculpé pour fraude et de détournement
de fonds : est-ce vraiment surprenant de la part d’un tel vautour
cupide ? Plus globalement, la
Ligue contre le cancer vient de dénoncer les prix « injustes et exorbitants » des nouveaux médicaments contre le
cancer, dont le marché est passé de 24 à 80 milliards de dollars en dix
ans, certains
traitements revenant à 100 000 euros par an, au point qu’ils représentent
aujourd’hui 10% des dépenses de la Sécu.
Un
gouvernement à la solde des lobbys