La
troisième fusée du dispositif
L’offensive
du gouvernement contre le droit du travail est particulièrement bien
chorégraphiée. Il y a trois mois, c’est
Robert Badinter, encore auréolé par son rôle dans la fin de la peine de mort,
qui a défriché le terrain en co-écrivant un livre sur le sujet. Puis, il y
a quelques jours, c’était le tour de Terra Nova, la boîte à idées du Parti
Socialiste, qui a publié un rapport « suggérant
de laisser aux accords d’entreprise la possibilité de fixer la quasi totalité
des règles du droit du travail ». Et maintenant, c’est en grandes
pompes, à Matignon, que
le rapport Combrexelle a été dévoilé par le Premier ministre et la nouvelle
ministre du travail, signe de l’importance du dossier pour une majorité qui
semble toujours autant confier une part prépondérante de son avenir à des
politiques de l’offre, favorables aux entreprises.
D’ailleurs, le Monde, jamais à la traine pour faire
la publicité de l’agenda néolibéral, souligne que « le
rapport Combrexelle satisfait les syndicats réformistes et le patronat »,
disant implicitement que seuls les archaïques pourraient ne pas accueillir
positivement les
propositions de ce rapport détonnant. Tout ceci démontre que la
communication autour de la réforme du droit du travail est extrêmement
travaillée. Non seulement, le chemin a été bien préparé entre l’annonce de la
réforme, le
livre de Badinter, le
rapport de Terra Nova, puis celui-ci. Mais de plus, le gouvernement a
adopté une ligne de défense assez habile, entre critique du poids du code
actuel et souci affiché de protéger les fondamentaux (temps de travail, SMIC). L’idée
d’un SMIC différent par région ne servant qu’à jouer le rôle utile d’épouvantail.
Hollande
dépasse Sarkozy par la droite