samedi 6 juillet 2013

Euro, protectionnisme : les gros mensonges de Laurent Fabius


La semaine dernière, Laurent Fabius était invité par Jean-Jacques Bourdin dans sa matinale. Il y a proféré d’énormes mensonges sur le retour aux monnaies nationales et le protectionnisme. L’occasion de démonter ce qu’il a avancé et de montrer que la dernière ligne de défense du système est la peur.



Le démontage de l’euro, menace pour les Français ?

Le ministre des affaires étrangères est un roublard. En 2007, sa passe d’arme avec Jean-Louis Borloo sur la TVA sociale entre les deux tours de l’élection législative aurait coûté des dizaines de sièges à la majorité d’alors. Mais ce faisant, Laurent Fabius ne recule devant aucun mensonge pour faire de l’effet. Au micro de Jean-Jacques Bourdin, il a affirmé que le retour aux monnaies nationales provoquerait un renchérissement de 25% des emprunts des français. Une affirmation doublement fausse.

Elle est fausse car absolument aucune étude ne valide le fait que le franc baisserait de 25% par rapport à l’euro. Il existe aujourd’hui trois études réalisées par des banques de scénarii de retour aux monnaies nationales : ING, Nomura et Natixis. Ces trois banques sont favorables à la monnaie unique et ne sont guère suspectes de présenter le retour aux monnaies nationales sous un jour favorable. Et leur conclusion est que le franc resterait stable par rapport à l’euro car la position de notre pays est intermédiaire entre l’Allemagne d’une part et l’Italie et l’Espagne d’autres parts.

 Mais Laurent Fabius ment également sur la manière dont le retour aux monnaies nationales se passe. Il est bien évident que quand nous reviendrons aux monnaies nationales, l’ensemble des actifs et des passifs de l’économie nationale seront convertis en franc à une parité de 1 pour 1. Une personne qui gagne 1500 euros gagnera 1500 nouveaux francs. Son emprunt de 20 000 euros deviendra un emprunt de 20 000 nouveaux francs. La baguette qu’il achetait à 1 euro vaudra 1 nouveau franc. Seul le prix de certains produits importés montera. Pour plus de détail, vous pouvez lire ce papier détaillé.

Le mensonge et la peur

Mais Laurent Fabius ne s’est pas arrêté là en matière de mensonges. Il a avancé doctement que comme 20 à 25% de nos ouvriers travaillent pour l’exportation, ils se trouveraient au chômage si nous mettions en place des mesures protectionnistes. Ridicule ! Comme si nous avions le choix entre soit une ouverture totale de nos frontières ou une fermeture complète. La réalité est bien complexe puisque presque tous les pays font du protectionnisme : nous pour la culture, l’Allemagne avec ses normes, les Etats-Unis sur les pneus ou la sidérurgie, l’Asie et l’Amérique du Sud pour leur industrie.

Cela ne signifie pas que ces pays sont fermés. On peut parfaitement protéger certains secteurs tout en restant globalement ouvert. Le Japon n’a pas sanctionné la Corée du Sud pour la fermeture de son marché automobile, tout comme la Chine n’a pas sanctionné l’Argentine pour rapatrier la production de jouets ou de téléphones portables. En outre, comment la France a un déficit commercial de plus de 65 milliards, nous n’avons pas grand chose à perdre. Une baisse de notre déficit créera immanquablement de l’activité pour les secteurs que nous protégerons de la concurrence déloyale.

Enfin, le ministre a défendu les mesures prises à l’échelle européenne pour soutenir la croissance. Passons sur le fait qu’elles sont prises avec notre argent. Ensuite, les 6 milliards pour lutter contre le chômage des jeunes sont une goutte d’eau : 0,03% du PIB par an pendant 2 ans ! Il a ensuite demandé la mise en place du plan de croissance de juin dernier, ce qui révèle en creux que ce n’était que de l’affichage et que rien n’a été fait depuis un an, sachant que de toutes les façons, ce n’est qu’un « pistolet à eau contre un rhinocéros qui charge » pour reprendre l’expression de Paul Krugman.

Déidémment, Laurent Fabius ne fait pas honneur à la politique. Comme Pierre Moscovici, son seul moyen de répondre à ceux qui proposent une alternative consiste à mentir sciemment pour faire peur aux Français. Le système économique actuel ne tient plus qu’à cela : le mensonge et la peur.

25 commentaires:

  1. @Laurent Pinsolle,
    les Français sont parfaitement conscients des méfaits du libre-échange, et ils sont protectionnistes et anti-libéraux par principe. Tous les sondages et les programmes électoraux le démontrent depuis des décennies.
    L'ennui, c'est que cela fait 30 ans que le libre-échange et le libéralisme sont mis en pratique avec des masques beaucoup plus avenants que sont l'ouverture (c'est positif, coco!) et surtout l'Europe (ah, l'idéal européen...).
    Donc oui, en France, pour faire un sort au libre-échange, voire au libéralisme, il faut sortir de l'UE. Mais ce n'est pas simple car il faut se débarrasser de soixante années de propagande européiste car malgré le constat de l'impéritie et l'inefficacité des institutions européennes, et malgré l'eutrophisation de l'économie française causée par les politiques ordo-libérales européennes, les Français ne sont toujours pas convaincus par un retour à l'indépendance et à la souveraineté de la nation. Du moins, il n'y a pas de parti politique ayant un poids important qui puisse crédibiliser un projet de retour au franc (et donc à la souveraineté monétaire...), d'autant que la roue de secours (l'attrape-nigauds, en fait...) des européistes se nomme protectionnisme européen. C'est d'ailleurs ce besoin de protection à l'échelle européenne qui légitime un peu l'UE aux yeux des Français.
    Ma pire crainte, c'est que ce soit une crise terminale de l'euro qui contraigne les Français à reprendre les choses en main, mais dans un impréparation totale: c'est exactement la menace souvent brandie par J.Sapir, et elle est d'autant plus crédible que nous avons un gouvernement qui pratique la politique du chien crevé au fil de l'eau!
    Franchement, je ne suis pas optimiste....


    CVT

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  2. Sapir évoque 20 à 30% de dévaluation pour retrouver notre compétitivité, qui se traduirait par environ 5% d'inflation la première année. Ces 25% ne me paraissent donc pas aberrants.
    Sur les dettes, il indique que 15% de la dette fait l'objet d'un contrat en euro "dur" non dévaluable, le reste étant effectivement relibellé en nouveaux francs.
    Sur le protectionnisme, vous sous-estimez gravement les risques de rétorsion, comme on l'a vu avec la Chine sur les panneaux solaires. Ce n'est pas parce que nous avons des accords léonins avec certains pays que ceux ci vont accepter de bon cœur de les voir supprimés.
    Enfin, l'€ est encore massivement défendu en France pas seulement par la peur, mais par les rentiers qui sont majoritaires en France:
    - Épargnants qui ne veulent pas voir leur compte fondre de 25%
    - retraités et fonctionnaires qui ont un revenu garanti et ne se posent pas de question sur le niveau de chômage
    - socialos utopiques qui croient encore à l'UE protectrice et à l'unification du continent par la monnaie.
    Regardez la Grèce: on peut aller très loin dans la déflation avant que les peuples ne se révoltent et ce n'est pas nécessairement la voie de la raison qui l'emporte a la fin...

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    1. Faut arreter d'avoir peur des retorsions. La Chine va proposer de plafonner ses exportations de panneaux solaires depuis qu'elle a senti la menace de protectionnisme ce qui contredit les discours de peur.
      On a aucune crainte a avoir, nous ne sommes dependants ni de l'Allemagne ni de la Chine pour les produits de premiere necessité c'est ca qu'il faut retenir.
      Nous sommes autsuffisants sur les biens de premiere necessité et les pays exportateurs de nos matieres premieres ne nous concurrencent pas, c'est une chance dont nous ne profitons pas.

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    2. "- retraités et fonctionnaires qui ont un revenu garanti" tenez-vous au courant de la situation ! celà fait au moins une dizaine d'années que le point d'indice de la fonction publique ne suit pas l'inflation, et cinq ans qu'il est complètement bloqué. Avec en plus l'augmentation des cotisations de retraites et des impôts, l'appauvrissement des fonctionnaires e"st déjà une réalité. Quant aux retraités, les réformes successives des retraites dégradent leur situation également. Ces catégories rêvent peut-être d'être préservées par la bienveillance des politiciens - il y a quelque chose de pathétique à voire les fonctionnaires s'accrocher au vote socialiste comme des noyés à un requin ! Mais tôt ou tard le principe de réalité les mènera eux-aussi à la révolte.L'alliance de classe qui permettait l'hégémonie de l'UMPS s'érode inexorablement, et ne tient encore que faute d'alternative.

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  3. Je suis quand même optimiste car la dernière consultation des français (référendum de 2005) montrait clairement que la mode "europhile" était passée.Je crois que Roosevelt disait:
    "On peut mentir longtemps à peu de gens, peu de temps à beaucoup de gens, mais jamais à tout le monde tout le temps..."
    La frénésie qui s'empare des défenseurs à tout prix de l'euro témoigne de leur malaise actuel. Plus personne n'y croit dans le long terme et leur seul espoir est de pouvoir le transformer en dollar avant qu'il explose.

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  4. Voir aussi de Jacques Sapir « Quand la mauvaise foi remplace l’économie: le PCF et le mythe de “l’autre euro” :

    http://russeurope.hypotheses.org/1381

    Je le cite : « En réalité, 85% des montants de la dette française est émise dans des contrats de droit français. Ces contrats stipulent que la dette sera remboursée dans la monnaie ayant cours dans notre pays. Cela signifie qu’en cas de sortie de l’Euro cette dette sera re-libellée en Francs pour les mêmes montants qu’en euro. L’effet de réévaluation de la dette ne portera que sur les 15% restant. Ici encore 15% augmenté de 25% ne représentent que 3,75% du total et non de 25% comme il est affirmé »

    La principale mesure protectionniste en cas de sortie de l'euro sera de retrouver une monnaie dont le taux de change serait adapté à la réalité de l'économie française. Le protectionnisme devrait logiquement être limité à quelques cas particuliers. En aucun cas, la France après être sortie de l'euro, ne devrait mettre de mesure protectionniste vis à vis des pays qui resteraient dans la zone euro. Ce serait une erreur car ceux-ci pourraient en faire autant.

    Une chose que semble avoir oublié Laurent Fabius est que même si les pays en crise de la zone euro persistent à vouloir y demeurer, ce qui est le cas aujourd'hui, ce n'est pas pour autant qu'ils éviteront de faire défaut partiel ou total sur leurs dettes, à l'instar de l'Argentine à la fin de l'année 2001. Ce pays à la fin des années 80 traversaient des problèmes économiques graves caractérisées par des crises d'hyperinflation, sans doute dues aux bêtises de ses dirigeants politiques. Pour y remédier on est passé à un système monétaire extrêmement «vertueux» dont l'une des caractéristiques était de coller le taux de change de la monnaie nationale de l'argentine au taux de change du dollar. Au début, dans le cadre de ce système «vertueux», tout allait bien, l'argentine attirait des investisseurs étrangers, y compris des entreprises françaises. Le problème est apparu lorsque le dollar s'est mis à s'apprécier considérablement. Ça s'est terminé par une faillite de l'argentine dont le taux de change de la monnaie était collé à celui du dollar. Extrait du lien ci-dessous : « La dévaluation soudaine du real brésilien et la montée constante du dollar provoquent rapidement un blocage des exportations. L'Argentine est entraînée dans une déflation sévère. »

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_%C3%A9conomique_argentine

    Et les pays en crise de la zone euro ont aussi les problèmes d'un taux de change monétaire inadapté à leur économie et d'un déficit de croissance. Comme l’Argentine ils devraient faire inévitablement défaut sur leurs dettes. Enfin je rappellerais qu'en retrouvant une monnaie nationale la France retrouverait aussi une banque centrale ayant un statut de prêteur en dernier ressort pour l'Etat, à l'instar de la Banque d'Angleterre, par exemple, (voir le lien ci-dessous) et à la différence de la BCE dont le statut de prêteur en dernier ressort ne concerne que les banques.

    http://www.capital.fr/bourse/actualites/l-assouplissement-quantitatif-dans-les-attributions-de-la-boe-821168

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    1. Et j'ajouterais en complément que la France est sans doute le seul pays en difficulté de la zone euro à pouvoir encore la quitter, en pouvant encore respecter ses obligations sur la dette. Il ne faut pas espérer de la Grèce ou du Portugal et probablement même de l'Italie et de l'Espagne qu'ils pourraient quitter l'euro, aujourd'hui, en respectant leurs obligations sur la dette. Mais si elle attend trop longtemps pour sortir de l'euro la poursuite de la dégradation de son économie contraindra aussi la France à faire un défaut, au moins partiel, sur sa dette en sortant de l'euro. L’affirmation de Laurent Fabius sur l’augmentation des emprunts de particuliers relève sans doute plus de l’incompétence que du mensonge. Toutefois il faudrait voir le cas de particuliers ou d’entreprises qui ont fait des emprunts à des banques allemandes par exemple, qu’elles peuvent être les obligations de l’emprunteur.

      Saul

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    2. Selon Patrick Artus la perte serait pour l'Allemagne, il dit : « l'Allemagne a prêté 3 000 milliards d'euros aux autres pays de la zone euro, d'où une énorme perte en capital si l'euro éclatait et si le "mark" se réévaluait » (je suppose qu'il s'agit surtout de prêts du secteur privé car les prêts auxquels l'Allemagne participe via les fonds de secours européens sont loin d'atteindre la somme de 3 000 milliards d'euros ):

      http://www.lepoint.fr/invites-du-point/patrick-artus/pourquoi-l-allemagne-a-peur-de-la-france-04-06-2013-1676089_1448.php

      Saul

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    3. "l ne faut pas espérer de la Grèce ou du Portugal et probablement même de l'Italie et de l'Espagne qu'ils pourraient quitter l'euro, aujourd'hui, en respectant leurs obligations sur la dette." --> c'est d'autant plus vrai pour un pays comme l'Espagne, par exemple, commence à bénéficier du principe de la zone euro et de la déflation au niveau de ses exportations.

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    4. La production industrielle de l’Espagne était encore en baisse au mois de mai dernier :

      http://www.france24.com/fr/20130705-espagne-production-industrielle-poursuit-chute-mai

      Il n’a rien d’autre à espérer pour ce pays dans la zone euro qu’une longue période d'agonie entrecoupée de périodes de rémissions où on a l’impression que le malade se porte mieux.

      Saul

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    5. Le but n'est plus de vendre au marché local, l'Allemagne a très bien montré la voie de ce côté-là (c'est précisément sur la baisse de la consommation interne qu'elle a fondé son modèle, outre évidemment le système européen tel qu'il est en place), mais bien de vendre à l'extérieur. Les grands patrons l'ont bien compris partout, donc que la production baisse suite à une baisse de la consommation interne, ça, c'est pas une surprise, ça fait un petit moment que ça dure. Une fois que la consommation interne aura suffisamment baissé (comprenez : que les salaires et le pouvoir d'achat aura suffisamment baissé à l'intérieur), ça sera parfait. C'est le modèle allemand... et c'est précisément comme ça qu'un pays (quand je dis "pays" ici, j'entends bien sûr oligarchie à la tête de ce pays) profite de la zone euro et n'en sort pas.

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  5. Pour moi, le problème ne réside pas dans dans la conversion Euro/euro francs ?
    Si 1500 euros deviennent 1500 francs ou est le problème ?
    Ou est le problème, si les prix à la consommation baissent aussi de 99% ?
    Celui qui économise X euros à la fin du mois, économisera X Francs ???
    Les économies deviennent Economies en Francs !!!
    Si tout celà est couvert par le protectionnisme ALORS, nous fabriquerons français....
    Celà, pour autant ne régule pas les différences de privilèges et de niches fiscales qu'il faudra quand même toujours combattre !!!
    SANS CELA, les profiteurs resterons les profiteurs !!!!
    Quels sont ceux qui s'inquiètent le plus : les investisseurs à l'étranger et, les NANTIS ? car en France le pouvoir d'achat ne changera pas, si les charges publiques baissent et, que les impots n'augmentent pas !!!!

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  6. Fabius il y'a quelques jours tentait aussi de ne nous faire croire qu'ils ne savaient pas qu'Evo Morales était dans l'avion qui a été forcé d'atterir a Vienne.
    Ca voudrait dire alors qu'on arrêterait tous les avions provenant de Moscou tant que Snowden n'a pas été retrouvé et livré aux americains.
    Le mensonge fait partie de leur profession.

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  7. Comme le dit Todd dans son entretien croisé avec Lordon dans Marianne du 29 juin l'Europe est devenue une machine à déresponsabiliser les politiques, la liberté de la nation les obligerait à gouverner, à travailler : comprendre la monnaie, définir une politique industrielle, des protections tarifaires..... bref tout le contraire de ce brillant homme politique mais lâche qu'est Laurent Fabius!

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  8. Quand je vois ce genre d’odieux personnage j'en viens a rêver aux montagnard de 1793 et de la bascule a charlots

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  9. Hollande : Moi Président Voilà Ce Qui Vous Attend (Humour)
    Il y a un an, François Hollande marquait le débat de l'entre-deux tours de son volontarisme affiché grâce a la célèbre formule "moi Président", volonté de changement bien reniée depuis.
    http://www.youtube.com/watch?v=CevYZhHFw6A

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  10. Économie Noyer: annuler la dette souveraine, «extraordinairement dangereux»

    http://www.liberation.fr/economie/2013/07/06/noyer-annuler-la-dette-souveraine-extraordinairement-dangereux_916443

    « Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a estimé samedi que l’idée d’une annulation totale de la dette souveraine d’un pays était «simple» mais «extraordinairement dangereuse», lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. «Cette idée simple est quand même une idée extraordinairement dangereuse», a-t-il déclaré en réponse à une question sur cette possibilité, à l’issue d’une table ronde qu’il avait introduite. «Ca ne marche que si on fait de la fausse monnaie, sinon tout le monde est en faillite en cascade», a-t-il ajouté, citant les titulaires d’assurance-vie, de Sicav ou d’obligations. «Organiser la faillite généralisée a des effets de bords», a-t-il encore argumenté, rappelant qu'«à supposer que ceux qui ont prêté survivent, ils ne sont pas prêts de re-prêter ou alors à des taux extraordinairement supérieurs». Il a ainsi évoqué «l’influence quand un état comme la Grèce décide de ne pas rembourser, (ça pâtit à) d’autres Etats sur lesquels se lève la suspicion et qui du coup voient leur coût (d’emprunt) se surenchérir durablement».

    Selon l’ex-Premier ministre socialiste portugais Mário Soares « « Le Portugal ne pourra jamais payer ses dettes »:

    http://www.express.be/business/fr/economy/si-le-portugal-ne-peut-plus-payer-ses-dettes-il-doit-faire-defaut/189000.htm

    Autre article L'Espagne est officiellement insolvable: sortez votre argent tant que vous le pouvez encore :

    http://www.melvineenaction.com/Europe/l-espagne-est-officiellement-insolvable-sortez-votre-argent-tant-que-vous-le-pouvez-encore.html

    Pour l’Italie « Quand les intérêts atteignent 100 milliards d'euros par an, on est mort. Il n'y a pas d'alternative" à une renégociation de la dette, a affirmé Beppe Grillo. Il a comparé les obligations émises par les Etats avec des actions d'entreprises: "quand j'achète une action d'une société, et qu'elle fait faillite, c'est pas de chance. J'ai pris un risque - et j'ai perdu", a-t-il ajouté »

    http://tempsreel.nouvelobs.com/la-crise-de-l-euro/20130302.OBS0581/beppe-grillo-veut-renegocier-la-dette-italienne.html


    Je répondrais à Christian Noyer qu’il fallait y réfléchir à deux fois avant de faire la connerie de l’euro, car il va falloir assumer les défauts souverains, d’une manière ou d’une autre, pour plusieurs pays de la zone euro. Ca a déjà commencé avec un défaut partiel de la Grèce et ce n’était que le début.

    Saul



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    1. Il y a le problème de Target 2 dont presque personne ne parle et qui confirme Noyer :

      La désintégration de la zone euro ne déclencherait
      probablement pas de bombe atomique, même virtuelle, contrairement à ce que craint le Bund der
      Steuerzahler. Mais il n’est pas impossible qu’elle sème la désolation. Le pire n’est pas sûr, mais il
      ne peut pas être exclu. Target2 est bien une roulette russe dans les mains des peuples et des
      décideurs de la zone euro.

      http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130520trib000765438/target2-la-roulette-russe-de-la-zone-euro.html

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    2. Entre nous, Noyer n'a aucune crédibilité. Il ne vaut pas mieux que les Trichet, de Larosière et autres, qui n'ont été que de vils et intéressés serviteurs des ultra-libéraux. Ainsi en est-il de Delarosière, payé par la BNP qui a travaillé sans relâche auprès de l'UE pour le lobby bancaire dans le but d'empêcher la mise en oeuvre des mesures encadrant leurs activités !

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  11. Laurent Fabius devrait retourner vendre des pots de chambre d'époque, c'est son vrai métier.

    Sancelrien

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    1. La présence de cet individu prouve que les politiques sont insubmersibles, quels que soient leurs états de service. Ils finissent toujours par revenir, ce qui doit nous amener à nous poser quelques questions sur notre système représentatif, non ?

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  12. A lire paul krugman, prix nobel d’économie : « Rationality and the Euro (article du 6 juillet 2013) :

    http://krugman.blogs.nytimes.com/

    LP devrait évoquer ce texte pour un prochain blog.

    Saul

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  13. @Démos
    « La présence de cet individu [Fabius] prouve que les politiques sont insubmersibles, quels que soient leurs états de service. Ils finissent toujours par revenir, ce qui doit nous amener à nous poser quelques questions sur notre système représentatif, non ? ».

    Ce n'est pas nouveau. Chateaubriand disait : « Quand on a été ministre, on finit toujours par le redevenir. On traîne derrière soi une odeur de portefeuille ».

    YPB

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  14. @ CVT

    L’enjeu, c’est de convaincre les Français que l’alternative est possible car les euro-béats ont comme dernière ligne de défense TINA et la peur. En outre, le fait que le FN soit le principal parti d’opposition au système bloque tout car une grande majorité des Français ne pensent pas que ce parti pourrait nous sortir de la crise.

    Je suis assez d’accord sur le fait qu’il faudra une grande crise pour en sortir, mais nous ne serons pas dans un état d’impréparation. Tout existe pour s’en sortir. Tout a été écrit. Quand le système s’effondrera, alors PS et UMP seront nus et les Français passeront à autre chose comme en 1958. Et la situation est tellement mauvaise que nous nous rétablirons assez vite.

    @ Anonyme

    20% à 30% de dévaluation, c’est un scénario euro monnaie commune vs autres monnaies du monde. Cela n’enlève rien au fait que la lire et la peseta baisseraient plus que le franc, qui resterait à un niveau d’équilibre par rapport aux monnaies de la zone euro. Je connais bien le chiffre de 85%. C’est Jonathan Tepper qui l’avait déniché début 2012, mais cela ne pose pas de problème car le franc serait stable par rapport à un euro monnaie commune / panier, qui baisserait d’environ 20%.

    Pas de risque de rétorsions pour un pays qui a 65 Mds de déficit commercial, du moins, avec les pays avec lesquels nous sommes en fort déficit. La Chine peut faire ce qu’elle veut, elle a beaucoup plus à perdre que nous. Et c’est un discours qu’ils comprennent (cf Argentine ou Brésil).

    Les épargnants ne perdraient rien (sauf quand ils voudraient acheter en Allemagne, aux Etats-Unis ou en Asie). Pour les retraités, mieux vaut sortir de ce système qui va laminer les pensions. Sur les internationalistes utopiques bisounours, rien à attendre. Juste sur la Grèce, mais le contexte géopol. du pays explique beaucoup (Turquie, Europe).

    @ TeoNeo & J Halpern

    Bien d’accord.

    @ Cliquet

    Je suis d’accord. Très bonne citation

    @ Anonyme

    Merci pour ce rappel

    @ Saul

    Très juste. Ce sera différent pour les pays du Sud. Je crois plus au mensonge qu’à l’incompétence pour Fabius

    Juste sur l’Allemagne, mais ces actifs sont condamnés quelque soit l’issue (cf Grèce).

    Totalement d’accord sur votre jugement sur l’Espagne.

    Merci pour le document sur Noyer. Votre réponse est totalement juste.

    Merci pour le document de Krugman. Je vais lire cela.

    @ Anonyme 2:07

    L’Allemagne réalisant plus de 70% de son excédent hors UE, elle a moins besoin de l’euro et de la zone euro

    @ Gilco56

    Juste.

    @ Anonyme

    Très bon entretien Lordon / Todd dans Marianne.

    @ Olaf

    Pour en avoir discuter avec plusieurs personnes, il semblerait que les soldes Target 2 ne posent pas tant de problème. C’est la thèse d’Olivier Berruyer ou d’A-J Holbecq. Les BC peuvent monétiser pour rééquilibrer les comptes.

    @ Démos

    Bien d’accord.

    @ YPB

    Tristement vrai.

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  15. Une technique de gouvernance par la peur qui fonctionne bien malheureusement.

    On entend effectivement beaucoup de français se montrer inquiets face à la situation de crise.
    Mais parlez-leur de sortie de l'euro, voire de l'Europe, et ils vous regarderont d'un air bizarre, pensant que vous êtes un malade.

    Les partis institutionnels que sont le PS et l'UMP, sont vilipendés, mais conservent néanmoins leur image de "compétence", de "crédibilité" et de "respectabilité", malgré 30 ans de foutage de gueule intense...

    De plus, il ne faut pas sous-estimer la force du discours "droit de l'hommiste".
    Les éducateurs gauchistes (la fausse gauche hein, pas l'authentique gauche qui était encore incarnée par le PCF avant le programme commun) ont bien fait leur travail de sape pour le capital, et parler de concepts tels que la Nation ou le protectionnisme provoque chez bon nombre de citoyens la peur du "retour des heures les plus sombres de notre histoire"...

    Bref, le peuple français (à l'instar de ses homologues occidentaux) a été trop mondialisé, abruti par la consommation de masse et des années de mensonges sur le "progrès" et les "droits de l'homme", pour espérer un retour en arrière par la voie démocratique à court ou moyen terme.

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