dimanche 28 juillet 2013

Le Front National s’est il dédiabolisé ?


Atlantico : Dans une interview accordée au Point.fr, Jean-Marie Le Pen  revient sur les incidents de Brétigny et de Trappes. Selon lui, l'essentiel de la dédiabolisation du FN tient au fait que les gens se disent : "Le Pen avait raison alors qu'on nous a dit que c'était un fasciste, un extrémiste." Partagez-vous en partie son analyse ?

Pas du tout. La question de la dédiabolisation du FN est traitée de manière souvent un peu trop rapide, et, de manière plus étonnante, avec une grande complaisance pour l’histoire qu’essaie de vendre la famille Le Pen, y compris dans les médias de gauche. Certes, on constate que dans les élections partielles de la dernière année, le parti lepéniste a réussi des scores très importants au second tour qui indiquent a priori un affaiblissement du front républicain qui assurait auparavant un report des voix massif sur le candidat qui affrontait le candidat frontiste. Néanmoins, il ne s’agit pour l’instant que de quelques élections partielles et l’examen des tendances nationales ne permet absolument pas d’accréditer la dédiabolisation :
-        le baromètre du Monde sur l’adhésion des Français aux idées du Front National, qui existe depuis 1984, a atteint un pic de 32% en janvier 2013, mais ce score avait déjà été atteint en 1991 et approché en 1996 et en 2002. L’adhésion des Français aux idées du FN est revenu à son étiage le plus haut mais n’a pas réussi à le dépasser
-        lors de l’élection présidentielle de 2012, Marine Le Pen a atteint le score de 17,9%, soit moins que le score cumulé de son père et de Bruno Mégret en 2002 (16,9 + 2,3 = 19,2%). Aux élections législatives de 2012, le Front National a fait moins qu’en 1997
-        les sondages pour les élections européennes donnent le Front National entre 18 et 21%, à peine mieux qu’à l’élection présidentielle, et surtout, moins que le score qu’ils donnaient à Marine Le Pen à l’automne 2011, qu’ils voyaient entre 22 et 24%
Si j’insiste sur ces trois faits, c’est que le contexte actuel est pourtant extraordinairement porteur pour le FN. La France a traversé deux récessions en cinq ans, le taux de chômage est au plus haut, le pouvoir d’achat n’a jamais autant baissé, les impôts montent à un niveau inédit, d’innombrables affaires (Cahuzac, Tapie…etc) font la une des médias, les tensions dans notre société sont très fortes après le débat sur le mariage. En outre, les deux grands partis de gouvernement ont énormément déçu depuis un an (le PS au gouvernement, l’UMP avec son élection interne). Si le FN était un parti comme les autres, dans de telles circonstances, il devrait être au-delà de 30%.
Il y a encore un blocage, qui s’illustre par le fait que seulement 25% des Français pensent que le FN ferait mieux que le PS et l’UMP et 72% pensent le contraire, score très éclairant dans un tel contexte et alors que les deux grands partis sont très largement déconsidérés.
La chose qui a changé depuis un an, en revanche, c’est justement que l’image qu’ont les Français du PS et de l’UMP s’est détériorée au point que dans un second tour, en présence du FN, le réflexe du front républicain s’est fortement affaibli, mais je ne pense pas du tout qu’il y ait une dédiabolisation. L’image du FN ne s’est pas vraiment améliorée, c’est l’image du PS et de l’UMP qui s’est fortement dégradée (et encore, pas au point de permettre au FN de casser son plafond de verre).
Atlantico : Jean-Marie Le Pen a-t-il raison de penser que les Français ne croient plus à l’étiquette de fasciste qui lui est collée ?
Je ne suis pas persuadé que les Français pensaient que le FN était un parti fasciste. Si cela est sans doute vrai pour une partie de la gauche, je pense que la majorité des électeurs ne l’ont jamais pensé et ne pensent toujours pas qu’il soit fasciste.
Je crois qu’ici, il cherche à nouveau à vendre l’histoire de la dédiabolisation en noircissant l’image qu’avait son parti dans le passé pour la rendre moins sulfureuse aujourd’hui. Si les Français avaient cru en majorité que ce parti était fasciste, alors, il aurait été interdit.
Atlantico : Plus qu’à la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen, la banalisation du FN est-elle dû au fait que les Français ont ouvert les yeux sur certaines réalités ?
Là encore, je ne suis pas d’accord. Je crois que nous sommes dans des mouvements cycliques. Les Français se sont toujours préoccupés de la mondialisation, de la sécurité, de l’immigration et cela est encore plus vrai en période de crise économique. Ces débats, nous les avons déjà eu de nombreuses fois, dans les années 1980, au début des années 1990, au milieu des années 1990, à nouveau en 2002. Encore une fois, je ne crois pas qu’il y ait une banalisation du FN. Si tel était le cas, dans le contexte actuel, il devrait être à 30% dans les sondages.
Atlantico : Est-ce le Front national qui a changé ou la société qui s’est durcie après avoir été confronté à un certain nombre de choc : émeutes des banlieues en 2005, affaire Merah, nouvelles émeutes à Trappes ?
La société s’est en partie durcie depuis une dizaine d’années, pour des raisons objectives, avec la forte progression des violences aux personnes, la montée des communautarismes, les demandes des islamistes radicaux. Le contrat social qui lie notre pays s’est affaibli. La crise économique et l’affaiblissement de l’Etat, qui ne semble plus capable de répondre à tout cela, favorisent le repliement des personnes en difficulté dans des comportements anti-républicains. Mais il faut noter ici que cela ne le justifie en aucun cas puisque la grande majorité de ces personnes ne font pas ce choix.
Globalement, un sentiment d’impunité se développe : les délinquants mineurs qui ne sont pas condamnés, les innombrables mesures qui adoucissent les condamnations, quand la justice n’oublie pas de condamner des faits graves (le détroussage du RER D), les zones de non droit dans les banlieues, le développement de la consommation et du trafic de drogue. Pire, face à cette montée de la violence et des délits, une partie de la gauche tient un discours beaucoup trop indulgent. Dans un tel contexte, le débat sur la légalisation de la consommation du cannabis est hallucinant. Parce que l’on n’arrive pas à endiguer un fléau, il faudrait l’autoriser ! Ce genre de discours est dramatique. C’est une démission de l’Etat qui n’assure plus sa mission de respect de l’ordre public, ce qui contribue au durcissement de la société.
Atlantico : La diabolisation de certaines idées du FN concernant notamment la sécurité ou l’immigration n’a-t-elle fait que renforcer la détermination des électeurs du FN ?
En effet, je crois que le rejet épidermique du FN et de ses idées par une partie des élites agit au contraire comme une extraordinaire publicité. Quand Sophia Aram traite les électeurs du FN de « cons » ou quand Canal Plus les attaque, je crois que non seulement ils n’écoutent pas mais que cela les conforte dans leur choix car ils s’y prennent très mal. Ils se placent toujours comme ceux qui savent, s’adressant à des personnes qu’ils jugent moins intelligentes qu’eux. Ils ne savent pas dissocier leur antipathie pour le parti de celle qu’ils ont pour ses électeurs. Or comment convaincre des personnes que l’on méprise ? Il faut chercher à comprendre les motivations de ses électeurs, reconnaître quand ils ont raison, et pointer ensuite toutes les carences du Front National, que ce soit sur ses racines extrémistes (encore illustrée par l’épisode Dominique Venner), son manque de crédibilité ou ses mensonges répétés.
Atlantico : Le FN n’a jamais dépassé les 20 % lors d’une élection nationale. La stratégie du cordon sanitaire a-t-elle, malgré tout, réussi à instaurer un plafond de verre infranchissable pour le FN ? 

Je ne crois pas que ce soit la stratégie du cordon sanitaire qui explique le plafond de verre des 20%. D’ailleurs, il y a déjà eu des coups de canif importants : en 1988, quand l’UDF et le RPR avaient négocié des accords de désistement avec le parti lepéniste dans le Sud-Est, ou en 1998 quand plusieurs présidents de région UDF avaient été élus avec le concours des voix des élus FN.

Je crois que c’est plutôt la nature du FN et toutes ses limites qui explique qu’il ne parvienne pas à dépasser ce seuil. Il n’est pas évident que la rupture du cordon sanitaire lui permette d’aller plus loin. Quelle serait la réaction des électeurs à un rapprochement du FN avec l’UMP ? Il n’est pas évident que cela lui serait profitable. Beaucoup de ses électeurs votent pour lui parce que c’est le principal parti qui s’est toujours opposé au PS et à l’UMP et qu’il est ainsi totalement vierge du bilan de ces partis. On peut se demander si, en se rapprochant de l’UMP, le destin du Front National ne serait pas similaire à celui du PCF.

23 commentaires:

  1. Diabolisé ou pas, il n'empêche que c'est le plus important des mouvements politiques à s'opposer à ce qui constitue aujourd'hui le véritable danger, qui menace l'existence même de la France en tant qu'état souverain.
    Alors, revenir aux vieilles lunes de la guerre d'Algérie pour rappeler que le FN s'est construit avec les anciens de l'Algérie Française, antigaullistes par essence, pour continuer cette diabolisation, n'apporte rien.
    On peut discuter de pourcentages, de tendance, faire des comparaisons, supputer les futures élections, quel intérêt?
    Soit on considère que la situation actuelle de notre pays, engagé dans la mondialisation et donc voué à disparaître, est bonne et on combat le FN, soit on veut s'opposer à ce dessein et on considère le FN comme un allié objectif.

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    1. C'est une excellente position que je partage et je dirais que tous les anciens de l’Algérie Française n’étaient pas antigaullistes comme par exemple Hélie Denoix de Saint Marc mais aux historiens d'en dire plus !

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  2. [On peut se demander si, en se rapprochant de l’UMP, le destin du Front National ne serait pas similaire à celui du PCF.]

    @Laurent Pinsolle,
    Effectivement, votre comparaison se tient si on part du point de vue du FN: le PCF a été fonctionnellement remplacé par le FN, quoi qu'on pense des différences idéologiques. En revanche, la sociologie des électeurs de ces deux partis est la même, sauf qu'il y a une ou deux générations d'écart.
    Il ne faut pas oublier qu'avant le Programme commun PCF-PS, signé au milieu des années 70, le grand parti de masse de la gauche était celui de G.Marchais, et non l'ex-SFIO reprise en main par F.Mitterrand. Egalement, avant cet accord politique, le PS était violemment anti-communiste, atlantiste, girondin et pro-européen, ce qui ne l'a pas empêché de faire une alliance stratégique avec un PCF idéologiquement aux antipodes (anti-US, pro-URSS, patriote, jacobin).
    Mais on dit aussi que comparaison n'est pas raison: si l'alliance PS-PCF était vitale pour la gauche non-communiste, qui sortait d'une débâcle électorale rarement vue jusqu'alors (avec 5% des électeurs, la SFIO avait été éliminée du premier tour des présidentielles de 69, écrasée par le PCF de Jacques Duclos et ses 22,5%...), l'UMP ne part pas d'aussi bas que le parti mitterrandiste, et on peut imaginer que le FN ne fera guère plus que le PCF d'alors (autour des 25% des électeurs). En clair, le FN peut espérer au mieux faire jeu égal avec l'UMP, mais cela sera insuffisant pour arriver au pouvoir (du moins, au sommet de l'Etat). Or c'est le refus des alliances qui donne sa spécificité au parti de la dynastie Le Pen...


    CVT

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  3. @laurent pinsolle
    c'est trop facile : on l'a diabolisé ! mais qui peut me donner la raison pour laquelle, s'il est aussi "puant" que celà on ne l'a pas dissout ???? Pourquoi à l'époque ou le PCF tenait le haut du pavé on ne l'a pas dissout pour ses rapports avec l'URSS ?

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  4. Le FN nous protégerait de la mondialisation ? Je n'en suis pas sur. Si le discours patriotique/nationaliste est bien présent, les propositions conséquentes, elles, ne suivent pas : la sortie de l’Europe (UE), de l'Euro, de l'OTAN, c'est le grand flou sur ces sujets. Le FN est à la droite, ce que le FG est pour la Gauche. Un moyen de contenir les frustrations de chaque camp, tout en présentant des plans B bidons. Dans le meme temps, le FN n'a pas renoncé au projet totalitaire d'une dictature, pas contradictoire avec cette recherche de respectabilité mise en avant actuellement par Marine. Sortons du manichéisme et de la manipulation, en reconnaissant que l’immigration, la sécurité, le protectionnisme, l'islam sont des sujets sérieux, et non des thèmes du FN ... qui est un faux parti anti-systeme, comme Mélanchon est un faux révolutionnaire. Bien sur, jouer avec "le feu" peut parfois causer des surprises..

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    1. Pour ce que j'en sais, Marine Le Pen s'est exprimée sans ambiguité sur pour un départ de la zone euro et de l'UE si la chose était rendue nécessaire, notamment si cela s'avérait être la seule issue pour reprendre le contrôle de notre monnaie. Car c'est là que tout va se jouer.
      En ce qui concerne la sortie, non pas de l'OTAN (car la France n'en est jamais sortie)mais du Commandement Intégré de l'OTAN (c'est à dire la tutelle US), elle l'a également exprimée. C'est une position très "gaullienne" qui rompt avec le discours de nos gouvernants interchangeables qui pensent que leur "orthodoxie" européenne (et mondialiste) est rassurante pour le "bon peuple". Assurés ainsi d'être soutenus par les "bons médias", leurs chances d'élection (ou de réélection)sont trés grandes.
      Quant à la souveraineté nationale, ils s'en tapent, l'essentiel étant de jouir avant tout des attributs liés à l'apparence du pouvoir.

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    2. la sortie du commandement intégré est bien inscrit dans le programme du FN tandis que DLR parle de sortir de l'otan

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  5. Hélas, je ne partage pas votre point de vue.

    1 – La politique a horreur du vide. Or le discrédit dont souffrent le PS et l’UMP et la fatuité de leur pensée idéologique constituent en eux-mêmes des boulevards pour le FN. Le FN va attirer non pas pour ce qu’il propose mais parce qu’il propose « quelque chose ».
    2 – Le besoin d’alternance. Le carcan européen dans lequel nous sommes plongés a réduit le champ d’action des partis politiques traditionnels. En réalité, il n’existe plus qu’une alternance possible « être pour ou contre l’euro ». En se positionnant contre l’euro, le FN s’est placé comme parti d’alternance.
    3 – Le discours. La rhétorique de l’UMP, notamment sur la question musulmane, a décomplexé le discours du Front national. A contrario, l’usage et l’abus de postures moralisatrices de la gauche a rendu caduc cet argument. A force d’utiliser le diable pour désigner tout le monde et n’importe quoi, l’argument du diable ne devient plus crédible.
    4 – Le leadership. A la différence des autres partis, le FN dispose d’un leader charismatique et peut recourir à d’autres acteurs secondaires (ce qui manque à DLR ou au Front de gauche). Par ailleurs Marine Le Pen a pu s’inscrire dans la durée (filiation de son père) et dans la rupture. Ce qui est une position qui lui donne de la puissance car elle peut jouer sur les deux tableaux.

    A u fond, il existe pas mal d’arguments qui permettent de penser que le FN peut se poser comme la grande force d’alternance de l’avenir. Evidemment ce parti manque d’un programme économique crédible, s’inscrit davantage dans la protestation que dans la proposition et reste inquiétant sur la question musulmane (comment pourrait-il traiter cette question s’il arrivait au pouvoir ?). Pas sûr que tout cela lui permette d’emporter le pouvoir, mais peut-être de devenir une grande force de nuisance à l’avenir.

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    1. Les arguments, que vous exposez, traduisent la réalité politique française actuelle.

      Et il est certain, pour moi, que le Front national peut frapper un grand coup lors des prochaines élections car l'occasion va être belle - si l'on peut dire - avec la conjonction de deux faits :

      1. nous sommes dans une impasse politique non démocratique sans aucune possibilité de nous faire entendre

      2. il s'agira d'élections supra-nationales, soit l'occasion idéale de donner une leçon aux bénis oui-oui européistes arrogants de l'UMP et du PS et aux technocrates bruxellois qui s'accaparent de plus en plus le pouvoir politique

      Les résultats électoraux du FN seront fonction de la réponse que les électeurs français apporteront à la question : voulons-nous une autre politique* ou n'y a-t-il rien à attendre des politiques ? Pour ce qui me concerne, il n'y a aucun doute sur le choix qu'ils feront.

      (* convaincante ou pas n'est pas la question)

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  6. Une fois de plus vous prenez vos désirs pour la réalité et faites dire au chiffres ce que vous voulez qu'ils disent! Le Front national version Marine Le Pen n'a pas son dernier mot dans la mesure où il est clair qu'elle veut accéder au pouvoir en se servant du discrédit du pouvoir en place et de l'opposition : l'UMP est en crise profonde qui va servir de marche-pied à MLP pour une progression spectaculaire. Rendez-vous l'an prochain!

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  7. à Anonyme 11h45, c'est qui qui prend ses désirs pour la réalité... à venir ?

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  8. Le parallèle entre le FN et le PCF des années 60-70 n'est guère éclairant. Le PCF était surtout implanté dans les grandes entreprises, alors que le FN prospère sur une classe ouvrière dispersée. Le PC organisait la classe ouvrière, directement ou par l'intermédiaire de la CGT, le FN se limite à en capter 1/3 des suffrages. Ce n'est pas l'alliance avec le PS qui a entraîné le déclin du PC : tous les PC européens ont connu la même évolution, quelles que soient leurs stratégies d'alliance. Et en 1945, la participation du PCF au gouvernement l'avait plutôt renforcé. Si l'on veut comprendre le déclin du PC, il faut rechercher du côté de l'échec de l'Union Soviétique et surtout du bouleversement socioprofessionnel qui a détruit les grandes entreprises et les catégories ouvrières où il était implanté. Toutes ces caractéristiques interdisent de pousser trop loin la comparaison avec le FN.

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  9. Sur le site du FN il y a un programme et celui ci est clair comme celui de DLR d'ailleurs sauf a ne pas croire ce qui est écrit et de s'inventer des sous entendus ceux ci sont différents a la marge . Maintenant en France il y a deux grand partis l'UMPS et le FN je pense qu'il est temps de s'en apercevoir et d’arrêter de rêver

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  10. Tout d'abord, félicitations pour l'interview sur atlantico,qui est un média qui compte déjà ! C'est très positif pour DLR d'avoir une autre personnalité médiatisée.
    Je n'arrive toutefois décidément pas à être si optimiste quant aux limites à l'ascension du FN, en effet la phrase d'introduction me semble assez exacte : comment les électeurs pourraient-ils ne pas remarquer que les craintes relayées depuis longtemps par le FN et moquées par les partis de gouvernement ont bel et bien porté leurs fruits amers ? Comment le FN aurait-il besoin de campagnes de communication quand Bétigny, Trappes, Argenteuil, j'en passe et des pires ?
    Reste qu'il est tout à fait justiifé de s'interroger "Si le FN était un parti comme les autres, dans de telles circonstances, il devrait être au-delà de 30%." Le FN souffre bel et bien d'un déficit de "désirabilité", c'est évident. Va-t-il néanmoins réussir à passer en tête lors des prochains scrutins ? La logique le voudrait quand on mesure l'échec du gouvernement et le spectacle de cirque offert par l'UMP ! Mais il y a des obstacles importants sur sa route :
    - les municipales sont un scrutin local, les personnalités implantées avec des équipes qui le sont autant détiennent l'avantage
    - les européennes mobilisent peu, et on peut imaginer que ce constat l'emporte particulièrement auprès de l'électorat potentiel du FN
    On peut ajouter les handicaps propres à ce parti et qu'il appartient à DLR d'exploiter, non seulement dans son discours en les mettant en évidence, mais aussi dans ses actes en démontrant que lui n'en souffre pas :
    - le FN ne peut rassembler, ne peut s'associer avec d'autres mouvements, personnalités sauf exceptions
    - le FN est divisé entre la tendance Marine-Philippot très difficile à contrer (pour schématiser : ni gauche ni droite, sociale) et la tendance droite-droite autour de Marion, Collard, avec le grand-père en figure tutélaire

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  11. @ jp Halphen
    La comparaison avec le PC est toute simple, le PC était sous la tutelle de Moscou, le FN est pour la FRANCE tout simplement !!!

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  12. "On peut se demander si, en se rapprochant de l’UMP, le destin du Front National ne serait pas similaire à celui du PCF."

    Analyse juste mais qui souffre d'un léger défaut. C'est que c'est l'UMP qui se rapproche dans le discours du FN. La tactique Marion-Collard de droitisation du FN n'a pas pour objectif de satisfaire les caciques du parti ou l'extrême-droite traditionnelle mais bel et bien de siphonner les électeurs UMP. Pour s'en convaincre il suffit de voir l'accueil qu'ont réservé à Marion les soutiens à Nicolas (arrêter pour une affaire d'empreintes) par des manifestants sociologiquement plus proches d'une droite bourgeoise-catholique UMP que populaire FN et ce en plein Paris, ville la plus réticente au FN. Pourquoi est-ce important pour le FN ? Parce que si le FN n'a pas fait mieux en 2012 qu'en 2002 c'est que le parti a perdu des voix en Alsace, Franche-Comté, Côte-d'Azur, Ouest-Parisien, pourtour de l'Ile de France et zones balnéaires c'est-à-dire dans une France bourgeoise, catholique, de droite, ayant principalement votée JMLP en 2002 et attirée par Sarkozy car celui-ci ne propose pas la sortie de l'Euro (peur de la dévaluation donc de la dilapidation de l'épargne). La manif pour tous a bouleversé le rapport qu'à la base des électeurs UMP qui désormais veut en découdre avec la gauche quitte à soutenir le FN. Sans compter que la sortie de l'Euro ferait sauter la seule divergence principale qu'il y aurait entre FN et UMP.

    J'ai envie de dire "On peut se demander si, en se rapprochant du FN dans le discours, le destin de l'UMP ne serait pas similaire à celui du PCF."

    CanYouSee

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    1. C'est un point de vue intéressant , mais ne pas oublier que le FN c'est également la sortie de l'ue et de l'otan

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  13. EH bien pourquoi pas ? l'UE que nous rapporte t'elle ? et l'OTAN que n'aimait pas de GAULLE ?

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    1. En fait le FN dit sortir du commandement intégré tandis que DLR écrit sortir de l'otan et me semble t'il la sortie de l'ue est plus radicale au FN qu'a DLR c'est ce que je comprends en lisant les programmes respectifs

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  14. La comparaison PC/FN est totalement erronée parce que le premier fût en déclin avant l'ascension du second. L'évolution sociologique et culturelle a contribué au déclin du PC avant que Mitterrand ne l'associe dans une stratégie mortelle pour lui. Déjà il était à contre-emploi en mai 1968, sa structuration ouvriériste et son inféodation à l'URSS, les révélations sur les pays "socialistes" depuis Berlin en 1953, Budapest, Varsovie puis Prague en 1968 et enfin l'effet Soljenitsyne et la médiocrité de ses dirigeants ont contribué à sa perte. Encore maintenant il est à contretemps en s'accrochant à un système moribond nommé euro.
    Tout le contraire est le cas du FN, encore plus dans sa version Marine, la présidentielle de 2007 a été un accident permis par un gaulliste d'opérette nommé Guaino au service d'un agité et illusionniste. La désillusion de la présidence Hollande et le discrédit , la guerre interne à l'UMP peut ouvrir un boulevard à MLP en rassemblant les déçus de tous bords et parce qu'elle est la plus crédible (hélas pour NDA!) pour offrir une alternative politique. Même si le front "républicain" s'affaiblit sérieusement il lui reste cependant beaucoup à faire pour être aussi crédible qu'elle le prétend. Je continue à partir du principe qu'il vaut mieux surestimer ses adversaires que de les sous estimer.

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  15. @ Anonyme

    Merci.

    @ Cliquet

    Ce n’est pas parce que c’est aujourd’hui le plus important qu’il faut le suivre, s’il est moralement condamnable et dans une impasse électorale… Ce n’est pas ma faute si MLP fait des hommages à Dominique Venner.

    Et si au contraire, soutenir le FN revenait à garantir le maintien du PS et de l’UMP en France ? Cela fait 42 ans que ce parti existe sans rien avoir changé…

    Picorer des éléments de la pensée gaulliste ne fait pas de MLP une gaullienne, elle qui publie des hommages à une personne qui voulait sa mort et dont le compagnon publie des hommages à celui qui a organisé sa tentative d’assassinat.

    @ CVT

    Merci pour ces rappels.

    @ Gilco56

    Le FN est resté du bon côté de la barrière mais n’en reste pas moins un parti d’extrême-droite. Il ne défend pas la France, mais les Français d’origine occidentale.

    @ Patrice Albert

    Bien d’accord.

    @ Léonard

    Global- Mais pourquoi le FN n’est-il pas à plus de 30% aujourd’hui ? Cela montre que les Français ne veulent très majoritairement pas remplacer le vide par le FN
    3- juste
    4- pas d’accord : d’un leader pas crédible, ce qui limite sa progression
    Pas d’accord sur le programme de 2012, qui comportait beaucoup de propositions.

    @ Démos

    On verra bien. Je ne le crois pas.

    @ Anonyme

    On verra bien également. On me disait la même chose à l’automne 2011, qu’elle serait au second tour…

    @ Joël

    Merci pour ces précisions.

    @ Patrice

    L’histoire récente montre que le paysage politique est loin d’être figé.

    @ CCG

    Merci. On verra bien, mais je suis agréablement surpris de la résistance des Français à ce parti.

    @ Canyousee

    Analyse intéressante

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  16. J'étais à la recherche d'un organisme de crédit lorsque sur le net j'ai trouvé le prêt grâce ce Mr Carlos Duvrait. J'ai fait une simulation et j'ai reçu par chance un avis favorable. J'ai imprimé le dossier de crédit de suite afin de le renvoyer le plus rapidement possible, j'ai été rapidement contacté par email pour m'informer que j'avais omis de fournir une pièce justificative, que j'ai renvoyé le jour même par mail. J'ai ensuite été contacté par e-mail par une chargée de clientèle (très professionnelle et aimable) pour répondre à quelques questions. Mon dossier est passé en commission, 48 heures plus tard j'avais la réponse et il a fallut 48 heures de plus pour le versement. Carlos Duvrait, c'est mieux qu'une banque à tout points de vue. Je suis ravi ! Surtout n'hésitez pas ! Je vous conseil ce mr "Carlos Duvrait" Contactez-le par E-mail : Carlosduvrait@yahoo.fr

    Bonne chance à vous.
    PS : C'est pas de la l'arnaque , ni une plaisanterie c'est du sérieux .
    Donc, Merci de faire passer le message.

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