dimanche 15 décembre 2013

Euro : le changement d’avis d’un prix Nobel* d’économie


Il y a six mois, j’avais fait un papier pour recenser les prix Nobel* d’économie critiques de la monnaie unique. J’en avais recensé huit et un commentateur avait ajouté Hayek, lauréat en 1974. Christopher Pissarides, qui a été distingué en 2010, revient sur les raisons de son changement d’opinion.



L’Europe, victime de l’euro

C’est le message qu’a délivré jeudi Christopher Pissarides, professeur à la prestigieuse London School of Economics. De manière intéressante, contrairement à Paul Krugman et Joseph Stiglitz, sceptiques de la première heure, l’économiste a affirmé que « à l’époque, l’euro semblait être une bonne idée. Mais cela s’est retourné (contre ses créateurs). Cela pénalise la croissance et la création d’emplois et divise l’Europe. La situation actuelle est intenable ». Il a appelé à un démontage ordonné de la monnaie unique ou à des mesures destinées à promouvoir la croissance et l’emploi.

L’économiste a dénoncé « une génération perdue de jeunes gens éduqués » du fait de la monnaie unique. Il avait déjà soutenu en juin dernier que « si l’Espagne veut se sauver, elle doit revenir à la peseta ». Dans Atlantico, Nicolas Goetzmann revient sur la prise de parole de Christopher Pissarides et souligne également que les années de crise éloignent de plus en plus les peuples de cette mauvaise européenne. Aujourd’hui, il n’y a plus que 45% des peuples européens qui sont favorables à l’Union Européenne (contre 60% en 2012), ce qui promet de très bons résultats pour les partis qui lui sont opposés.

Le démontage de l’euro : la seule politique raisonnable

Mais ce qui est encore plus intéressant ici, c’est de rappeler à quel point le débat est biaisé dans la plupart des médias. S’opposer à la monnaie unique est souvent caricaturé comme un réflexe nationaliste, d’arrière-garde, du passé, qui serait totalement déraisonnable. Les bataillons de moins en moins fournis de ses défenseurs promettent toutes sortes de malheurs qui ressemblent aux sept plaies d’Egypte, comme ils le faisaient en 2010 quand nous évoquions cette issue pour la Grèce. Mais le temps a parlé : c’est le fait de maintenir la monnaie unique qui provoque une catastrophe.

Car toutes les horreurs qu’ils annonçaient se sont passées en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Irlande, ou à Chypre. Comment imaginer décemment aujourd’hui que ces pays se porteraient plus mal s’ils étaient sortis de l’euro ? Et plus le temps passe, plus les preuves s’accumulent, plus les économistes renommés deviennent critiques à l’égard de cette expérience hasardeuse et artificielle de l’unification monétaire de la zone euro. Mais plus nos dirigeants européens refusent de regarder la réalité en face, préférant torturer les peuples pour essayer de sauver le veau d’or auquel ils ont lié leur destin.

Aujourd’hui, il n’y a qu’une politique raisonnable : démonter la monnaie unique, revenir à des monnaies nationales et, si possible, garder l’euro comme monnaie commune, de réserve et éventuellement d’échange. Ce sont les défenseurs de la monnaie unique qui sont déraisonnables, comme le montre la réalité.

* : prix de la banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, seul « prix Nobel » qui ne vient pas du testament de ce dernier, mais qui est décerné selon les mêmes règles

35 commentaires:

  1. Comme quoi nos analyses et idées progressent!
    Il est fort probable que l'opposition à l'euro et au système eurocratique profitera bien plus au FN version Marine Le Pen qu'à DLR de Nicolas Dupont-Aignan.
    Lors de sa prestation à l'émission "Mots Croisés" du 9 décembre Emmanuel Todd a eu et aura toujours beaucoup de mal à convaincre ses "amis" socialistes de procéder à la dissolution concerté de la zone euro comme le propose Jacques Sapir parce que pour eux l'Europe n'est un acte de raison mais de foi, de croyance aveugle en la bienfaisance de l'Europe qui ne souffre de discussion. Il préfère, pour les européennes de mai 2014, une position incohérente de s'abstenir de voter plutôt que même de voter pour NDA. Il est craindre que si nous voulons vraiment casser le système eurocratique nous soyons obligé de voter pour Marine Le Pen. N'en déplaise à Todd, l'alternative politique ne viendra que de gens de droite ou réputés tels.

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    1. @Anonyme 10:05,
      je suis d'accord avec Todd pour l'abstention aux Européennes. Ce parlement n'est qu'un théâtre d'ombres: à ce jour, il n'a empêché aucunes des directives les plus libérales, et même anti-démocratiques, d'être mises en place (je songe à son attitude lors du refus de l'Irlande de ratifier le Traité de Lisbonne).
      Si DLR se présente à cette élection, il se rend donc complice de cette forfaiture et déni de démocratie...
      Pourquoi croyez-vous qu'un parti comme le PCF a longtemps milité contre l'élection du parlement européen au suffrage universel? Tout simplement parce que cette assemblée est un pur alibi, c'est la seule caution démocratique pour faire avaler une dictature européiste. Dans quel pays au monde une assemblée parlementaire n'a aucun pouvoir de faire le droit (c'est le rôle de la Commission) ni de censurer un exécutif pour sa politique? Cette assemblée est un théâtre d'ombre, et franchement, cautionner ce déni de démocratie est indigne de DLR...
      La seule raison valable pour se présenter est pécuniaire : le mandat de parlementaire européen est le plus rémunérateur des mandats électifs de la planète! Dites que vous avez besoin de remplir les caisses de DLR, mais arrêtez de parler du rôle de ce parlement-croupion. D'ailleurs, paradoxe savoureux, le vrai bailleur de fonds du FN est l'UE: en effet, c'est la seule instance où le FN a suffisamment d'élus pour pouvoir être subventionné... N'allez pas chercher plus loin la raison de ses tergiversations à l'égard d'une éventuelle sortie de l'UE ou de l'Euro: on ne mord pas la main qui vous nourrit...

      CVT

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    2. Je reste en désaccord avec Todd, l'abstention favorise le système, parce qu'il est d'abord de gauche il n'aura pas l'audace de voter pour les listes de NDA. Il est incohérent: voter non à Maastricht, oui au "TCE" et s'abstenir en mai prochain

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    3. @Anonyme: j'ai donné mes arguments contre la participation à l'élection européenne, vous n'en êtes qu'à des slogans: participer à cette élection, c'est jouer le jeu du système en le légitimant! En quoi l'abstention favorise-t-elle le système? Et surtout en quoi la participation à ce déni de démocratie permettra de lutter contre le système?
      Todd n'est pas le seul à avoir changé d'avis: c'est mon cas, car en 13 ans, le monde a eu le temps de changer, et surtout, les programmes européens ont été appliqués! C'est d'ailleurs pourquoi j'ai fait le choix inverse de Todd (oui à Maastricht, non au TCE), quoique si Todd avait été suivi en 92, on aurait gagné énormément de temps...


      CVT

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    4. Je ne suis pas d'accord avec cette idée d'abstention aux européennes. Justement, si le parlement européen devient majoritairement anti-UE, la commission ne pourra plus s'en servir comme d'une caution démocratique. Et comme le parlement ne suivra plus leur politique, ils perdront encore en légitimité. Les peuples verront encore mieux qu'ils ne voient et donc s'en détacheront plus facilement. Donc la participation de DLR aux européennes est capitale.

      Levelche

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    5. D'accord avec Levelche.

      D'autant plus qu'on a déjà tenté l'abstention.

      Taux de participation aux élections européennes en France en 1989 : 48.8, 1994 : 52.7, 1999 : 46.8, 2004 : 42.8, 2009 : 42.5 (http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_du_Parlement_europ%C3%A9en#Taux_de_participation)

      Sans grand succès.

      Une majorité d'élus défavorables à l'UE et à l'euro par contre, il n'y en a jamais eu.

      Et je pense que le message serait bien plus clair que celui de l'abstention qui pourrait être analysé n'importe comment ou dans le sens qui va bien par nos grands médias favoris...

      Donc pour moi, il faut voter et exprimer clairement qu'on ne veut plus de leur construction moisie.

      Après, on est d'accord qu'ils n'ont pas tenu compte de 2005... Mais c'était un référendum sur une constitution et donc ils ont gardé toutes les manettes. Le parlement européen ne sert à rien, ok, mais l'image d'un parlement européen anti-UE, anti-euro aurait un sacré impact je pense.

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    6. Erreur!! Lire : 2009, 40.5% de participation et pas 42.5...

      soit 59.5% d'abstention!!!

      Difficile de faire mieux...

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    7. @Levelche,
      franchement, je me fiche que le parlement européen devienne majoritairement anti UE, car il n'a STRICTEMENT AUCUN POUVOIR de décision!!!
      Participer à l'élection d'un parlement ILLEGITIME est en soi une forfaiture, car ce parlement ne représente absolument pas un quelconque peuple européen! C'est une imposture, et tout partisan de la démocratie doit le considérer comme tel.
      Au passage, vous n'avez réfuté aucun de mes arguments: pourquoi voter pour une assemblée sans pouvoir et irresponsable?


      CVT

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    8. « pourquoi voter pour une assemblée sans pouvoir et irresponsable? »
      Irresponsable ? Et bien votons pour les listes DLResponsables !
      Pour le « sans pouvoir » : Le parlement européen peut s'opposer à l'élection du président de la commission ! Si les anti-UE sont majoritaire au parlement cela bloquera la nomination d'un pro-UE. On serait dans un blocage si le parlement et le conseil européen s'opposent. Mais je sais, qu'une majorité anti-UE issu d'une quelconque élection est malheureusement encore improbable (quoique ?!). CVT vote aux européennes ! Si ils n'ont plus la soumission du parlement, on les aura dépossédé d'une parti de leur construction! Ne te fiches pas de ça car ce serait un grand pas vers la fin de l'UE.

      Levelche

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  2. J'ai peur que nous ne soyons au-delà de cette constatation de bon sens. La création de l'euro est, à mon avis, surtout due au fait qu'il fallait justifier une banque centrale qui allait prendre le contrôle de cette monnaie. Il n'y a qu'à lire le JDD d'aujourd'hui qui présente Mario Draghi comme "l'homme le plus puissant d'Europe" Pour arriver à s'extirper de ce piège, il va effectivement falloir que tous les peuples s'y mettent...

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  3. J'ai lancé sur des moteurs de recherche, l'interrogation « pourquoi a t-on créé l'euro », voici quelques résultats que j'ai trouvés :

    Commission européenne : Affaires économiques et financières : L'euro : Pourquoi l’euro ?

    http://ec.europa.eu/economy_finance/euro/why/index_fr.htm

    L’euro a 10 ans, mais pourquoi l’a-t-on créé ?

    http://quoi.info/actualite-economie/2012/01/02/pourquoi-a-t-on-cree-leuro-1115696/

    Pourquoi l'Union européenne a-t-elle instauré une monnaie unique

    http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-europeenne/action/euro/pourquoi-union-europeenne-t-elle-instaure-monnaie-unique.html

    Je cite le premier des trois liens cités qui émane de la commission européenne :

    « Les avantages de l’euro sont divers et perceptibles à des échelles différentes, des individus aux économies entières, en passant par les entreprises. Ils incluent:

    Un choix accru et des prix stables pour les consommateurs et les citoyens
    Plus de sécurité et d’opportunités pour les entreprises et les marchés
    Un renforcement de la stabilité et de la croissance économiques
    Des marchés financiers mieux intégrés
    Une présence plus forte de l’UE dans l’économie mondiale
    Un signe tangible d’une identité européenne

    Bon nombre de ces avantages sont liés. Par exemple, la stabilité est bonne pour l’économie d’un État membre car elle permet au gouvernement de dresser des plans pour l’avenir. Mais la stabilité économique bénéficie aussi aux entreprises car elle réduit les incertitudes et encourage les investissements. Ce dont les citoyens profitent à leur tour grâce à des emplois plus nombreux et de meilleure qualité. »

    Si tout ceci était vrai! La réalité des chiffres (Eurostat publie régulièrement les données pour trois chiffres clé de l'économie : l'évolution du PIB, l'évolution du ratio dettes publiques sur PIB, le taux de chômage) et on voit que sur ces trois chiffres clé les résultats sont plus mauvais en moyenne en zone euro qu'ailleurs. C'est signalé dans l'article du "telegraph" reportant les propos de Christopher Pissarides : « The eurozone economy grew by just 0.1 per cent in the third quarter of the year compared with 0.8 per cent in Britain and 0.9 per cent in the US. Unemployment within the single currency area now stands at 12.1 per cent, meaning more than 19million people are out of work... »

    On sait maintenant pourquoi ça marche moins bien en zone euro qu'ailleurs, je ne vais pas les rappeler. Compte tenu des enjeux économiques et sociaux, ont peut s'étonner que ceux qui ont promu l'euro ne semblent toujours pas se rendre compte qu'ils ont fait une connerie et que le mieux serait de le reconnaître comme le reconnaît le prix Nobel d'économie 2010 qui lui aussi était initialement favorable à la monnaie unique. Mais bon allez demander à des institutions, avec tous les avantages acquis qu'elles comportent, de se saborder. On maintiendra le malade en vie aussi longtemps qu'on le pourra.

    Saul








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  4. Il n'y a que les sots qui ne changent jamais d'avis. Trop égoistes et imbus de leur personne dans la défenses de leurs avantages et privilèges, ils préfèrent insister dans leur erreur, dans les erreurs et "NE PAS renverser le système"
    NOUS PATRIOTES, nous voulons REMETTRE la FRANCE en ORDRE de MARCHE et rétablir l'égalité et la justice.

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  5. @Laurent Pinsolle,
    c'est bien gentil de venir constater que l'euro ne marche pas, alors que dès 1992, vous et bien des adversaires du traité de Maastricht avez prévu ses manques et surtout ces méfaits (à titre personnel, j'avoue benoîtement avoir été séduit à l'époque par cette monnaie, mais j'avais voté oui sans grand enthousiasme, juste pour éviter de le retrouver dans le "camp du mal". Faut dire que c'était la première fois de ma vie que je votais...). Mais le plus grave, c'est de croire que ceux qui ont mis en place ce système dysfonctionnel seront les mêmes qui négocieront son démontage.
    Il faut partir alors d'un scénario probable, à savoir le scénario catastrophe et non un quelconque scénario raisonnable. Jacques Sapir, et désormais JP Chevenement appellent à un démontage organisé de l'euro, mais ce n'est pas raisonnable car c'est le cas le moins probable, puisqu'en face, les tentants de l'euro sont dans le dogme et iront jusqu'au bout de leur logique, à savoir l'explosion de la devise par le retrait d'un ou plusieurs pays de l'eurozone. Il faut faire un sort à la chimère de la fin de l'euro monnaie unique en bon ordre car elle ressemble d'assez près à celle du mythe de l'Europe sociale: sa probabilité d'advenir est proche de zéro. Et surtout, même en tant que monnaie commune, l'euro conservera à jamais la souillure de l'époque où les dirigeants régentaient la vie des citoyens des pays européens en fonction de sa destinée.
    Je vais être très violent: arrêtez donc de parler de ce qui n'arrivera jamais, et préparer l'avenir en fonction des pires hypothèses. Votre rôle à DLR, et aux hommes politiques français est de faire ce travail. Il faut donc défendre l'idée d'un retour du franc dans un contexte des monnaies flottantes, sans monnaie pivot. Tant que n'aura pas été instituer un pacte politico-économique façon charte de la Havane, toute tentative de sauver l'euro sous quelque avatar que ce soit n'aura pas mon aval.


    CVT

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    1. @CVT

      Il me semble raisonnable de préconiser la solution la plus souhaitable à savoir le passage concerté à une monnaie commune après restauration des monnaies nationales - en étant bien clair sur le fait que le refus par nos partenaires nous obligerait à faire cavalier seuls. Il n'y a rien à gagner à passer pour les hystériques de service en claironnant "sortie complète de l'Union Européenne" avant même de savoir dans quelles circonstances cela se fera, et en négligeant les éventuelles appuis que nous pourrions trouver en Allemagne ou en Italie. En revanche il faut insister sur ce qui sera le principal obstacle auquel nous nous heurterons : la liberté des mouvements de capitaux. Si celle-ci n'était pas radicalement bridée, nous serions rapidement victimes de tourbillons spéculatifs ravageurs.

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    2. @J.Halpern,
      désolé, mais je ne suis pas hystérique, juste réaliste: il faut préparer les Français à sortir de l'UE, de l'OTAN et, de fait, de l'euro. Je pars du principe que si on considère le camp d'en face, aucune concertation ne sera possible car nous sorti de la politique pour être dans le champs quasi-religieux! Il faut voir ce qu'ils sont en train de faire en Grèce, en Espagne, en Irlande et au Portugal pour sauver l'euro: pensez-vous sincèrement que la Troïka va changer d'avis, et négocier un retrait ordonné de l'euro? Non, vous induisez les gens en erreur en laissant penser que c'est possible!
      En plus, sortir de l'euro induit forcément un contrôle des changes et des capitaux, donc de violer tous les traités existants. Au passage, tout ceci a déjà a été fait à Chypre lors de son "sauvetage", ce qui signifie qu'une suspension de la liberté de circulation des capitaux est VITALE. Vous en convenez vous-même, et pourtant vous me reprochez d'être hystérique?
      Désolé, mais ma religion est faite sur l'euro: nous, Français, devons nous débrouiller tout seuls. C'est aussi cela qui a fait la grandeur de la France dans son histoire...

      CVT

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    3. Je ne vous ai pas reproché d'être hystérique, relisez-moi bien...

      Concernant ma religion sur l'euro, elle est faite depuis 1992 ! Seulement je ne confonds pas la situation actuelle avec celle qu'ouvrira la crise finale de l'euro. Parmi les dirigeants allemands et même français, l'idée fait son chemin - mais il ne faut pas imaginer qu'elle puisse s'exprimer ouvertement sauf sous la plume de quelques poissons pilotes.

      Cela dit, je pourrai vous rejoindre dans le pronostic que le fanatisme l’emportera sur la realpolitik et que l'euro s'écroulera dans les larmes (mais pas le sang, j'espère). Mais mon propos est qu'il serait contre-productif d'apparaître comme les apôtres de la politique du pire. Nous avons une proposition réaliste et constructive, qui ne trouvera peut-être pas encore les partenaires que nous souhaiterions, mais qui fera son chemin par la suite. Si les choses tournent mal, ce sera de la responsabilité des oligarques qui auront sacrifié leur pays sur l'autel de la finance.

      Pour finir : pour organiser le contrôle des capitaux, nous avons tout intérêt à trouver des partenaires. certes nous devrons peut-être l'organiser seuls, mais ce sera plus coûteux que si nous pouvions poser les bases d'une coopération dans ce domaine.

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    4. @J.Halpern,
      pour ce qui est de l'Allemagne, vous pouvez l'oublier, au moins pour ces quatre prochaines années: il ne vous a pas échappé que nous allons célébrer le centenaire de la Grande Guerre, et que les Allemands ne feront ABSOLUMENT rien pour casser la construction européenne! Pourtant, l'heure est proche pour qu'en d'autres circonstances, l'Allemagne quitte la zone euro: en effet, pour que celle-ci fonctionne, il faudrait des transferts entre elle et les pays les plus pauvres qui sont de l'ordre de 10 points de PIB (chiffre donné par votre confrère J.Sapir). C'est irréaliste! Normalement, l'Allemagne aurait dû quitter l'euro sous peu, mais elle ne peut le faire, car au regard de l'histoire, elle aurait à nouveau le mauvais rôle, alors que c'est dans son intérêt! Mais avec le centenaire de la première guerre mondiale, c'est cuit: les Allemands refuseront d'être pris à témoins comme les fossoyeurs de l'euro cent ans après avoir déclenché la Grande Guerre...
      Je déteste la politique du pire, car longtemps adepte d'une gauche radicale, j'ai fini par comprendre que c'est la pire des politiques. Je réitère mes propos, il faut se préparer au pire, donc sortir de l'UE seuls, car il est impossible de discuter avec des fanatiques!
      Car oui, il faut être fanatique pour assommer les Grecs, les Espagnols, les Chypriotes, les Irlandais et les Portugais pour sauver une monnaie dysfonctionnelle.
      Je suis parfaitement conscient des limites de mon discours, notamment le risque de fuite des capitaux qui pourrait mettre notre pays à genoux durablement, mais rester dans le contexte de l'Eurozone est mortifère, et pire, tue tout espoir. Ma conviction est que ce qui ne nous tuera pas nous rendra plus fort, surtout que notre pays en a déjà vu d'autres en matière de fuite de capitaux...


      CVT

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  6. Pourquoi continuer à qualifier l'€uro de "monnaie unique ", alors que c'est (déjà) une monnaie commune ???

    http://www.upr.fr/vos-questions-nos-reponses/l_euro/euro-monnaie-commune-ou-unique

    pimo74

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    1. @pimo74,
      c'est un débat de mormon!
      En fait, quand on y pense, ça ne change pas grand chose. Quand bien même Asselineau aurait raison, qu'est-ce que cela apporte? Si la monnaie est commune, les taux de changes sont fixes, et le fait de les rendre révisables, même si c'est techniquement séduisant, ne changera pas l'image de l'euro: elle sera mauvaise, et durablement. Donc je préfère repasser par la case des monnaies flottantes, le temps de calmer tout le monde. Par la suite, on pourrait imaginer une retour à des parités révisables, mais à l'échelle mondiale, comme l'avaient proposé la Chine et la Russie lors d'un sommet G20 en 2011.


      CVT

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    2. L'euro n'est que la monnaie commune à 18 pays sur une union de 27 membres.

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    3. @anonyme,
      certes, mais les traités étant ce qu'ils sont, tous les pays membres sont contraints, sauf dérogation pour le Danemark et le Royaume-Uni, d'adopter l'euro dans les années qui viennent.
      Donc oui, la monnaie UNIQUE est au programme des 26 autres états membres à terme.

      CVT

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  7. En phase, à ceci près :

    pourquoi dire encore qu'il faut essayer de garder l'euro comme monnaie commune. Toujours cette forme de demi-mesure, de peur d'effrayer l'électorat.
    Il faut TOUT dire, TOUT de suite.

    Certains le font comme par exemple, M. Asselineau ...

    L'euro c'est non !
    Point.
    Et vous-même en exposez très bien les raisons. Donc allez au bout du raisonnement.

    mais , bon dieu ! parlez-vous, parlez d'une seule voix, travaillez ensemble ... !

    vous devisez en ordre dispersé ...
    vous serez, nous serons, laminés ...

    regardez, écoutez ce qu'il se passe autour de vous (autour de nous) :
    1-la radio 'europe 1' a embauché depuis quelque temps un nouvel éditorialiste : KohnBendit ! (vers 07h45 , je crois) .
    En somme le cinquantenaire de '68' a déjà commencé !
    Le même coup du Centenaire 14-18 en nov 2013 !

    2-le rapport sur 'l'intégration inclusive' ?
    C'est ' l'agit-prop' soixante-huitarde érigée en mode de gouvernement !


    Et les partisans de la souveraineté du Peuple Français et de l'indépendance de la France en sont à se snober ...

    Echec assuré.
    CASTELIN Michel

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    1. Et si moi je crée un parti et que j'obtiens plus de 189 voix à une élection, vous croyez qu'Asselineau acceptera de me suivre??


      Sinon sérieusement, vous croyez vraiment que la meilleure solution, c'est de tout faire péter (UE, euro) sans même chercher à se mettre d'accord avec les pays voisins de la France?

      Parce qu'autant je suis totalement opposé à la possibilité qu'un autre pays décide à notre place en quelque matière que ce soit, autant ça reste quand même des pays avec lesquels il parait nécessaire de garder des relations normales.

      Parce que négocier d'abord et en cas d'échec (il parait pourtant clair que l'on aurait des alliés dans cette négociation), sortir de manière concertée avec nos voisins me semble plus sain pour l'avenir des relations diplomatiques en Europe que d'envoyer tout le monde promener dans le désordre le plus complet...

      Surtout que la France (avec des gouvernements néfastes on est d'accord) a été à l'origine de cette construction monétaire. Ça donne un minimum de responsabilités en cas de sortie. Au moins proposer une alternative et un minimum de concertation et pas seulement tout laisser tomber et chacun se débrouiller comme il peut...

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    2. @bip,
      vous nous parlez du monde des Bisounours! Il est très probable que la sortie de l'euro, et de fait, de l'UE se fera dans le cadre d'une crise qui sera pire qu'en 2008! Je n'appelle pas à la politique du pire, mais songez que dans l'histoire de notre pays, nous n'avons pas attendu de savoir ce que les autres feront pour prendre notre destin en main!
      Je pars du principe qu'aucune négociation n'aura lieu, non du fait de la France, mais des conditions de sortie. C'est la logique folle de l'euro qui m'incite à penser que nous ne sommes plus dans un cadre de négociation politique, mais dans une lutte contre le fanatisme européiste. Et comme toute idée de dialogue avec des fanatiques est vaine, cela signifie qu'il faut en tirer les conséquences, et agir souverainement.
      Je ne dis pas que vos propositions sont mauvaises (au contraire), mais elles sont irréalistes...
      En fait, je me prépare surtout au pire!


      CVT

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    3. @ CVT

      "je me prépare surtout au pire!"

      Et vous avez raison, hélas ! Mais la vocation d'un parti politique n'est pas seulement de prévoir le pire, c'est d'essayer de l'éviter, même avec un espoir limité de réussite.

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    4. @CVT

      Je suis d'accord. Il y a peu de chances que ça se passe comme ça.

      Mais là je répondais surtout sur le programme d'Asselineau. Dans la tempête que serait un éclatement de l'euro suite à une crise, on peut comprendre la position de faire au mieux pour la France sans trop se soucier des autres. Mais pas dans le cas d'une sortie prévue dans un programme politique. Il n'est pas responsable de proposer de dire merde à tout le monde, peu importent les conséquences pour les autres.
      Le but c'est quand même pas de mettre à dos tous les pays frontaliers de la France...

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    5. "de SE mettre à dos"

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  8. @ Anonyme

    Non, car la plupart du temps, Marine Le Pen est incapable de défendre correctement ces idées.

    @ CVT

    Grosse erreur de Todd. Au contraire, il faut un maximum de voix d’opposants à cette UE. Et par-delà le rôle des députés, un vote à un moment donné a un sens politique. Faisons en sorte qu’un maximum de Français votent pour des partis opposés à cette construction européenne. La légitimité des institutions européennes ne baisse pas vraiment en fonction de l’abstention. Cela permet aux partis en place de faire ce qu’ils veulent. Des vigiles au Parlement nous aideront à progresser.

    Bien d’accord sur le fait que ceux qui seront en place ne feront pas son démontage. Il faudra de nouveaux dirigeants pour lancer le processus, mais après, ils suivront.

    Pour moi, la priorité est d’en sortir. Si on peut le faire de manière concertée, tant mieux. Sinon tant pis. Je n’ai jamais tenu un autre discours. En 1992, c’était aussi la 1ère fois que je votais (mais j’ai voté non)

    @ Levelche

    Merci.

    @ Cliquet

    Pas uniquement. Je pense qu’il y avait la volonté de ligoter l’Allemagne à la France et à l’Europe

    @ Saul

    Merci

    @ J Halpern

    Bien d’accord

    @ Pimo74

    L’euro est une monnaie unique (il n’y a plus de monnaies nationales), gérée par une banque centrale commune (il y a encore des banques centrales nationales). FA est pathétique sur cette question.

    @ M Castelin

    Il faut dire ce que l’on pense le plus souhaitable et se préparer au pire.

    @ Bip

    Bien dit !

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    1. @Laurent Pinsolle,
      désolé, mais ce parlement européen est une fumisterie: comment croire qu'une petite partie des 78 députés français au total puisse influer sur 725 autres de leur collègues?
      Vous induisez les gens en erreur avec vos propos, d'autant que vous savez parfaitement à quoi sert cette assemblée. Je l'ai dit à plusieurs reprises dans mes commentaires, et c'est un véritable déni de démocratie!
      Avouez que DLR participe à cette élection pour des raisons tactiques et/ou financières, mais pas pour des questions de principes, car vous savez ce qu'il en retourne.

      CVT

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    2. @CVT

      Tu penses que les grecs, portugais, espagnols, italiens vont voter massivement pour les partis pro-UE?

      J'en suis pas sûr.

      Et à mon avis en Italie, le mouvement 5 étoiles aura un bon nombre de députés.
      En Grande Bretagne aussi avec le parti de Farage.

      Et je suis pas spécialiste mais les Pays Bas et la Finlande me semblent avoir de vrais partis d'opposition à l'UE.

      Cette assemblée ne sert à rien? D'accord. Mais ses membres peuvent avoir de l'influence. Par exemple, les vidéos de Farage ont de l'écho.

      Et l'image ça compte. Si la majorité des populations européennes prennent conscience que personne (en tout cas pas de peuples) n'en veut de leur UE, ça peut payer dans les élections qui suivront.

      T'imagines l'argument : "les italiens, les français, les portugais, les espagnols, ... ont voté pour des partis qui veulent arrêter ces machines folles (euro, UE)".

      Ça va être difficile pour nos grands esprits médiatiques de parler d'anti-européanisme, de repli sur soi, de rejet de l'autre, ...
      Si les peuples d'Europe vote contre, ce seront eux qu'on appellera "les anti-européens".


      Sinon je comprends pas l'opposition que tu fais entre "raisons tactiques" et "questions de principes". La tactique est clairement nécessaire pour pouvoir appliquer ses principes. Surtout si la tactique vient en appui des principes.

      Et même les raisons financières (bien que j'imagine pas les montants être énormes...) ne sont pas mauvaises. A ton avis, c'est quoi les résultats électoraux des partis les plus riches de France depuis 40 ans??
      Payer des affiches, des tracts, des clips, des meetings ... bien que j'y connaisse pas grand chose, ça doit pas être gratuit. Donc c'est nécessaire.

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    3. J'ajouterai qu'au niveau de la visibilité, c'est essentiel pour DLR de faire les campagnes électorales.

      Pour simplement se faire connaître. Vu le peu de possibilités offertes par le système médiatique aux non UMPS de s'exprimer, une occasion de pouvoir expliquer son programme politique sur les enjeux essentiels (UE, euro) ne se rate pas.
      D'autant plus qu'il est quasiment impossible d'avoir de vrais débats sur l'euro et l'UE en dehors de la présidentielle (et encore quand on voit les sujets de la campagne de 2012...) et des européennes. Parce que le référendum, c'est un mode d'expression démocratique qu'ils ont enterré en 2005...

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    4. @Laurent PINSOLLE
      Pourquoi Asselineau pathétique ???
      Un billet en €uro est bien une créance sur la banque centrale de CHAQUE état adhérent, non ? De même, la BCE n'est présente sur ces mêmes billets ue par copyright, non ? Comme une marque, en somme (sans jeu de mots)...
      Et pourquoi des taux d'intérêts différents pour les dettes publiques si les marchés n'avaient pas bien intégrés cela ???
      pimo74

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    5. Meme s'il est intéressant que DLR présente des députés ue et même s'il se dégageait une majorité souverainiste a ce parlement nous savons tous que cette assemblée n'a pas l'initiative législative ; eh oui cela a été bien pensé en un certain sens ; donc pas de miracle il nous faudra bien reprendre notre territoire m2 par m2 et aller extraire cette pourriture jusque dans les chiottes .

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  9. @ CVT

    En même temps, dans une démocratie, le moyen d’action des partis, c’est de se présenter aux élections en défendant leurs idées pour que les citoyens tranchent. Ce n’est pas en restant confortablement au chaud chez soi que l’on change quoique ce soit. Mais ce n’est sans doute pas la logique des conférenciers.

    Ensuite, on peut toujours arriver à un parlement sans majorité et bloqué si les partis opposés à cette UE font un score suffisant car il sera difficile à tous les autres de voter ensemble.

    Après, il est évident que l’on ne pourra pas tout changer de la sorte, bien évidemment, mais le changement, on l’aura en allant aux élections.

    @ Bip

    Merci.

    @ Pimo74

    Il n’y a qu’une monnaie dans les pays de la zone euro que je sache. Il n’y a pas des monnaies nationales dans chaque pays et une monnaie commune qui serait l’euro. A la limite, si on suivait ce raisonnement (un peu malade), on en conclurait qu’il y a encore 17 monnaies nationales mais je ne vois vraiment pas par quel miracle on pourrait dire que l’euro est une monnaie commune (ce qui suppose qu’il y aurait encore en plus des monnaies nationales distinctes).

    Les taux d’intérêts différents ne font que refléter la situation financière des différents pays.

    Quand les militants de l’UPR disent cela, j’ai l’impression qu’ils viennent d’une secte où le grand gourou leur a appris à dire que le soleil est vert…

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  10. Mais comment une personne avec un minimum d'intelligence pouvait elle être pour la création d'une monnaie unique sans mise en place préalable d'une union fédérale, afin de poser un cadre, des règles communes, bref tout les outils préalables à l'effacement des Etats-Nations ? A fortiori quand on est économiste. Cela démontre une fois de plus que les prix Nobel sont décernés la plupart du temps à des incapables (ou des vendus, c'est suivant le bonhomme apparemment).
    Cela est d'autant plus frappant lorsque l'on veut intégrer une monnaie commune à des pays ayant des modèles économiques divergents.
    Sans oublier qu'il eut fallu qu'il existe un peuple européen...
    Bref,... rien de neuf sous le soleil, la gouvernance des nuls, des incapables et des vendus, conseillés par, des nuls, des incapables et des vendus..

    Noname

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