lundi 14 mars 2016

Loi travail : Raphaël Enthoven vire vieux réac autoritaire, snob et dogmatique




Le double ultralibéral d’Eric Zemmour ?

Le chroniqueur d’Europe 1 n’y va pas avec le dos de la cuillère. Pour lui, « rien ne change. L’histoire bégaye, mêmes causes, mêmes craintes. Comme si les jeunes n’étaient pas chargés de changer le monde, mais d’assurer son éternelle répétition et de faire en sorte que l’avenir ressemble au présent. (…) Dans la vie, la jeunesse, c’est le passé ». Passons sur l’amalgame entre des mouvements fondamentalement différents, le CPE, une dégradation ciblée des conditions d’entrée sur le marché du travail pour les jeunes, les différentes réformes scolaires, et le projet actuel, bien plus global, et contre lequel la protestation ne s’arrête pas aux rangs de la jeunesse, même si elle y semble plus fortement opposée, puisque les syndicats s’y opposent aussi fortement. Approximation involontaire ou malhonnête ?

En outre, il faut bien noter que, si la jeunesse n’en est pas à son premier mouvement, bien des réformes sont passées sans qu’elle s’y oppose. Peindre les jeunes comme des gardiens passéistes et conservateurs des traditions du passé est tout de même un sacré abus ! La jeunesse n’a-t-elle pas, en grande majorité, soutenu le projet de loi du mariage pour tous, au début du quinquennat de François Hollande ? Raphaël Enthoven semble prêt à tous les raccourcis et toutes les approximations pour défendre ce projet de loi. Ce faisant, on peut voir en lui un symbole des MAZ, théorisés par Emmanuel Todd, qui voit dans les classes Moyennes, Agées et les catholique Zombies, l’alliance qui pousse le PS vers des politiques de plus en plus inégalitaire entre laisser-faire économique et ordre autoritaire.

Ainsi, Raphaël Enthoven révèle plusieurs aspects de la pensée d’une certaine gauche. Non seulement, elle est snob et autoritaire, en se pensant forcément supérieure aux autres (les jeunes ne réfléchissant pas, mais réagissant sous l’effet de la nostalgie de leurs parents !) et en refusant de facto le nécessaire débat démocratique, comme si la loi El Khomri ne pouvait être contestée. Todd avait bien raison de souligner le caractère fondamentalement antidémocratique de cette pensée dans son livre « Après la démocratie ». Les tenants de l’idéologie ultralibérale se comportent comme des ayatollahs en refusant tout débat, quand un véritable démocrate devrait accepter de débattre de manière pondérée et factuelle de cette réforme. Ce faisant, les ultralibéraux révèlent leur caractère autoritaire.


Au final, par son caractère dogmatique, caricatural et très méprisant à l’égard de la jeunesse, Enthoven se transforme en une sorte de double d’Eric Zemmour. Bien sûr, il ne défend pas les mêmes idées, mais il le fait exactement de la même manière que l’essayiste polémique.

16 commentaires:

  1. Raphaël Enthoven, combien de divisions ?

    RépondreSupprimer
  2. Raphaël Enthoven, un fils à papa qui n'aurait pas eu de chronique sans Jean Enthoven, un grand ami du "philosophe" et milliardaire germano-pration dit BHL. Comme eux c'est un bobo parisien au service de la bourgeoise compradore à l'UE et aux US. Sur Europe1 il y a mieux c'est la revue de presse de Natacha Polony.

    RépondreSupprimer
  3. Peut-être ne faut-il pas trop donner d'importance à des gens qui ne représentent que la gauche caviar et dont la motivation profonde est la défende de leurs intérêts financiers.
    Je pense que beaucoup de gens qui ne sont pas nés avec une cuiller d'argent dans la bouche sont de moins en moins dupe.
    Maintenant, se pose un problème de déontologie pour les médias. Y a t-il suffisamment de place pour les personnes qui ont d'autres points de vue dans les médias?

    RépondreSupprimer
  4. Désolé de me répéter mais voici mon commentaire (que je ne change pas d'une virgule) du 18 janvier sur ce blog sur Raphaël, "4 consonnes et 3 voyelles", avec le "ë" tréma parce que définitivement c'est plus chic.

    "Encore un pur produit du petit monde parisiano-parisien. Fils d'éditeur-romancier-journaliste-écrivain... Lycée Montaigne, Henri-IV, rue d'Ulm, ex de la fille de BHL, ex de la Carla de Sarko. Belle gueule, "belle âme", intello style mèche rebelle et engagée, n'en jetez plus, il est trop beau, il est trop intelligent, c'est trop pour un seul homme, un demi-dieu !
    Pistonné, garant de l'ordre établi, pseudo-philosophe nous balançant ses fables et autres gloubi-boulga pour tout relativiser et retourner les cerveaux, et pour se garder une place à la table où décidément les plats sont si bons.
    Il continuera à se taper les petites bourges délurées de la rive gauche en mal de beau révolutionnaire...
    Tant mieux pour lui, tant pis pour nous."

    Pourquoi perdre son temps à penser que ces mecs là peuvent apporter un minimum de chose au débat, en toute honnêteté ?
    Je ne comprends pas...

    ***Jacko***

    RépondreSupprimer
  5. Des Enthoven, il y en a plein dans les merdias. Il y en a 4 ou 5 chaque soir sur le plateau de "C dans l'air", sans parler des autres émissions, et en plus sur le service public !

    RépondreSupprimer
  6. Monsieur Herblay,

    On ne peut pas provoquer de "servitude volontaire" en admettant que l'opinion dominante que l'on veut imposer... est justement qu'une opinion et une opinion parmi d'autres.

    Il faut toujours présenter son opinion comme la réalité elle-même... pour que les dominés voient le monde à travers le regard des dominants... grâce aux normes établis par les nantis, et parce que les exploités voient le monde selon la perspective des profiteurs, cela rend toute contestation de l'ordre de l'impensable.

    On ne peut être contre le libéralisme de la même manière que l'on ne saurait être en désaccord avec la gravité terrestre !

    RépondreSupprimer
  7. Zemmour est un critique de l'U.E, de la perte de souveraineté de la France. Ses aspects conservateurs réacs sur les moeurs ne sont qu'une composante de ses positions. Son sens de l'alerte de l'islamisation n'a rien de caricatural non plus. Il croit à l'État colbertiste.

    C'est un libéral patriote, on en prend on en laisse avec lui. Sa sensibilité sociale est moyenne et discutable mais ce n'est pas un ultra libéral comme Enthovenn qui n'est qu'un soldat de la pensée la plus conforme qui soit aujourd'hui.

    RépondreSupprimer
  8. Fichez donc la paix à Zemmour, qui vaut mieux que vous.

    C'est vous le dogmatique, et le lécheur de babouches que vous êtes, y compris ici même, contribue à nous emmener dans le mur.

    RépondreSupprimer
  9. Je n'ai pas la même lecture de cette chronique. Il me semble que ce qui est critiqué ce n'est pas la jeunesse, mais l'attitude d'une minorité qui prétend la représenter et cautionner ainsi ses idées, au plus grand mépris de ceux qui ne les partagent pas. Le torpillage en règle de cette attitude arrogante me fait beaucoup de bien, et je trouve qu'Enthoven le fait avec habileté.

    Xavier

    RépondreSupprimer
  10. @ Moi, Jacko & André

    Malheureusement, beaucoup d’auditeurs. D’où l’importance de combattre ses excès

    Il faut noter qu’Europe 1 accueille Natacha Polony, même si elle est un peu seule

    @ Abd_Salam

    Pas faux, mais les phénomènes sont complexes car notre société produit cette évolution

    @ Anonyme

    Outre ses excès (sur les femmes), il y a beaucoup d’arrangements avec la vérité, une vision trop romancée de l’histoire. Social, pas vraiment non plus

    @ Xavier

    Pas d’accord : je l’ai écouté plusieurs fois et la conclusion est limpide tout de même

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @ Monsieur Herblay,

      vous tenez trop à l'explication des conséquences sont causes...

      Supprimer
    2. Hanouna a beaucoup d'auditeurs ou de téléspectateurs sur D8 tous les soirs (dont moi parfois), et pourtant il fait de la merde entouré d'une bande de suce-boules et de frustrés de première.
      Connaissant le personnage et ses motivations et le système médiatique, faut-il y accorder la moindre importance ? non bien sûr, plutôt regarder cela à la manière d'un sociologue.
      Même chose pour Rafou, malgré ses airs d'intello bon teint.
      Si tu as encore la moindre illusion (en présumant de la bonne foi) en lui accordant le moindre crédit, tu perds ton temps et tu te transformes en l'idiot utile du village.

      ***Jacko***

      Supprimer
  11. Je déclare publiquement que, si je deviens un réac ou un néocon de ce genre, je donne le droit à mon fils et à mes élèves de me tuer.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Rodolphe, ne soyons jamais si dramatiques. Premièrement car ça les fait hurler de rire et deuxio car ils s'en serviront toujours à tes dépens.

      Supprimer
  12. @ Laurent Herblay

    "Pas d’accord : je l’ai écouté plusieurs fois et la conclusion est limpide tout de même"

    En êtes-vous si sûr ?

    Prenons le mot jeunesse non pas dans sa définition première, mais au sens des valeurs qu’elle est censée incarner, et dont certains revendiquent le monopole. La conclusion prend alors un tout autre sens, plus en accord avec l’introduction, que je trouve tout aussi limpide, quand il dit parle des jeunes « entre guillemets comme ils s’appellent eux-mêmes ».

    Alors bien sûr cette caricature dans la conclusion n’est pas innocente. Sans doûte l’auteur a-t-il volontairement simplifié son raisonnement, pour provoquer. Pourquoi ? Pour augmenter son audience. Et il faut croire que ça marche puisque je n’aurais jamais eu connaissance de cette chronique sans votre réaction.

    Alors d’accord, la provocation, c’est mal. Ca ne contribue pas à faire avancer les débats. Ca a même plutôt tendance à faire du bruit, à les pourrir. Et ce n’est pas le seul reproche qu’on puisse faire à Enthoven sur cette chronique. J’en vois un deuxième : son discours est tendancieux. En effet son idée pourrait être développée quelle que soit la cause des manifestants. Reprenez son argumentaire, il ne parle pas de la loi El Khomri. N’empêche que c’est aujourd’hui qu’il nous explique cela, et pas quand des étudiants ont défendu une cause à laquelle il adhérait sans équivoque. Bof ... S’il a un point de vue à faire valoir au sujet de la loi, qu’il le dise au lieu de tenter de décrédibiliser la partie adverse.

    Cela dit, en réduisant les propos d’Enthoven aux viles pratiques de communiquant auquelle aucune star de l’information ne semble pouvoir échapper (hélas !), on jette le bébé avec l’eau du bain.
    Le bébé que je vois, c’est la critique de cet idéal de jeunesse (l’idéal, hein, pas les jeunes). Avec plusieurs angles d’attaque intéressants, comme celui de la mise en évidence du paradoxe qu’il y a à revendiquer cette idéal de progrès, d’espoir, de monde meilleur, et la réalité d’une attitude consistant à ressasser encore et encore les mêmes vieilles formules de nos parents : « Duchmol, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue ».

    Xavier

    RépondreSupprimer