mardi 12 avril 2016

Deux analyses complémentaires des travers de notre époque




Entre apartheid social et tyrannie réglementaire


Dans « Nos enfants. Le rêve américain en crise », Robert Putman reprend les analyses de Paul Krugman ou de Joseph Stiglitz. Pour lui « les Etats-Unis ne se fracturent plus sur des bases raciales, mais principalement selon les classes sociales », notant un écart grandissant sur tous les critères, pas seulement financier, mais aussi dans l’éducation et la famille. Reprenant l’argument de Krugman de 2008 dans « l’Amérique que nous voulons », il rapporte que « les enfants aisés de faible niveau scolaire ont aujourd’hui les mêmes chances d’obtenir un diplôme universitaire que les enfants pauvres bons à l’école » et parle « d’apartheid social » en dénonçant « un pays stratifié rigidement en classes sociales de plus en plus étanches », une analyse que les amateurs du blog ont déjà pu lire à de nombreuses reprises.


Si je suis fondamentalement opposé à la loi travail, qui est un démantèlement de notre modèle social, toutes les lois et toutes les règles ne sont pas toujours justes. Passons sur celles qui produisent une concurrence déloyale dans un contexte de libre-échange, mais la démultiplication des règles ne sert pas toujours le bien commun, mais souvent une petite minorité. C’est ce que l’on voit dans le fourmillement de mesures fiscales au bilan antisocial du gouvernement britannique. La complexité est du pain béni pour les multinationales qui ont les moyens d’y trouver les niches qui les servent, quand elles ne sont pas à l’origine même de toutes ces règles qui peuvent les favoriser, comme on peut le voir dans la fixation des règles dites de Bâle 3, dont les détails permettent aux banques une grande lattitude d’action.


1 commentaire:

  1. Bonjour Laurent,

    A propos de l'excès de réglementations qui profitent à une minorité, il me semble que c'est lo'bjet du dernier Graber "Bureaucratie Totale", qui avait été chroniqué par Marianne... mais pas encore par vous ;)

    Olivier

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