dimanche 3 juillet 2016

L’Europe voulue par l’UE : Turquie, TAFTA et Roundup

Voilà qui en dit long sur l’autisme, la coupure et même le mépris de l’élite européenne vis-à-vis des peuples européens : quelques jours seulement après le référendum britannique sur le Brexit, les eurocrates ont coup sur coup annoncé la poursuite des négociations sur le TAFTA, ouvert de nouveaux chapitres de négociation pour l’entrée de la Turquie, et prolongé l’autorisation du glyphosate



Extrême arrogance et suicide inconscient

Cette semaine a sans doute battu tous les records dans l’intensité du processus de distanciation de tous les peuples européens avec ce projet devenu complètement fou. Les commentaires snobs et méprisants contre ceux qui ont osé exprimé leur volonté de quitter le machin européen s’ajoutent, en France, à un discours des médias quasiment uniformément eurobéat, et là dessus, ce zombie qu’est l’UE trouve le moyen de prendre pas moins de trois décisions en une semaine qui vont complètement à l’encontre de l’opinion publique. Une nouvelle fois, l’UE montre ce qu’elle pense de la démocratie et du peuple : elle n’a que faire de son opinion et continue à construire le projet qu’elle souhaite, malgré l’expression démocratique, sans jamais se remettre en question, sur des sujets pourtant tous assez fondamentaux.

Premier casus belli : après des mois sans être parvenus à obtenir le soutien des pays européens pour ses propositions, la commission a purement et simplement prolongé l’autorisation de la commercialisation du glyphosate. En clair, ceux qui ne sont pas dans l’UE pourront choisir s’ils veulent au non que ce probable cancérogène, selon l’OMS, soit utilisé dans leur pays, mais pas les membres de l’UE, qui doivent suivre le choix de la commission. Dans la même veine, malgré les très fortes réticences des opinions publiques, la même commission vient d’indiquer qu’elle poursuivrait les négociations sur le traité transatlantique, qui pourrait permettre l’arrivée du bœuf aux hormones ou du poulet chloré étasuniens… Une autre raison de s’opposer à cette UE qui veut toujours imposer un choix unique.

Et pour couronner le tout, malgré bien des raisons d’y mettre enfin fin, jeudi, l’UE et Ankara ont ouvert un nouveau chapitre de négociations en vue de l’adhésion de la Turquie ! Il est quand même effarant que les négociations continuent d’avancer, outre de simples raisons géographiques, alors que les Français ou les Allemands sont vent debout contre une telle perspective. Encore une fois, les eurocrates continuent à faire ce qu’ils veulent sans jamais se soucier une seconde de ce que pensent les citoyens des pays de l’UE. Ils ne parviennent même pas à se rendre compte que l’éventuelle adhésion de la Turquie à l’UE est justement une des raisons fortes qui peut pousser à souhaiter quitter cet ensemble trop disparate, déséquilibré pour vouloir assurer une libre-circulation totale en son sein.


Merci donc aux eurocrates de montrer, en ces jours, où ils devraient au contraire se montrer plus attentifs aux préoccupations des citoyens des pays qui composent l’UE, à quel point ils méprisent leurs opinions, sur des sujets aussi sensibles. Le divorce des peuples avec l’UE, déjà bien consommé, devrait y trouver une bonne matière pour s’accélérer enfin, et signer la fin de ce monstre institutionnel.

4 commentaires:

  1. Je trouve que le CTA sans passer par le parlement etait un beau morceau de la semaine derniere.

    http://www.cncd.be/La-Commission-europeenne-veut

    Sachant que le CETA officialise avant le TAFTA les ISDS ouvert a toutes les boites US ayant une succursale au Canada !!! et le plus delirant est que meme si cela devait aller au parlement ( et les peuples sont contres) l'UE va en authoriser 90% de facon "provisoire" comme avec le traite avec la Coree.

    Des Dingues

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  2. Pas de surprise quand on connaît l’origine de la construction de cette "union"! Toute les initiatives partent des USA! L'UE et l'OTAN sont les deux faces d'une même pièce!

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  3. En plus de confirmer le mépris flagrant des dirigeants et technocrates européistes vis-à-vis des citoyens que nous sommes, la teneur de ces mesures prouvent que celles-ci ne sont que la mise en oeuvre d'une idéologie. Elles ne s'appuient sur aucune argumentation, ni analyse sérieuse et c'est la raison pour laquelle elles ne sont ni expliquées, ni débattues, mais construites dans le plus grand secret. Certains économistes l'ont écrit et il nous faut appeler les choses par leur nom : nous ne sommes plus dans une démocratie institutionnelle. J'ajouterais que nos régimes politiques sont devenus des quasi-dictatures (ex. de l'état d'urgence), alors que les dirigeants ne cessent de dénoncer le risque que feraient courir certains mouvements politiques à nos démocraties. Il va falloir
    "renverser la table" à un moment ou à un autre. Les événements nous en offriront l'opportunité.

    DemOs

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  4. « Le peuple, par sa faute, a perdu
    La confiance du gouvernement
    Et ce n’est qu’en travaillant doublement
    Qu’il pourra la regagner.
    Ne serait-il pas plus simple
    Pour le gouvernement
    De dissoudre le peuple
    Et d’en élire un autre ? » (
    La solution de Bertolt Brecht).

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