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mardi 9 février 2021

Les oublis effarants des ayatallohs du désendettement

Comme en 2009, l’évolution des déficits et de la dette provoque une contre-offensive des idéologues dits néolibéraux. Après une première salve à la rentrée, menée par le Medef, l’institut Montaigne et l’ifrap, Agnès Verdier-Molinié sort un nouveau pensum alarmiste « La France peut-elle tenir encore longtemps » qui occulte bien des aspects du débat sur la dette pour défendre son agenda habituel.

 


Démonter une présentation superficielle et biaisée

 

samedi 24 décembre 2016

Quand Tokyo relativise la crise des dettes

Les ultralibéraux austéritaires, tout comme les politiciens qui se contentent de surfer sur les préjugés du moment. Avec une dette publique approchant 100% du PIB, et quelques dizaines de milliards d’euros de déficit, on pourrait penser, comme l’a soutenu un candidat à la présidence de la République quand il venait d’être nommé Premier ministre, que notre pays est au bord de la faillite. Sauf qu’un pays nous montre, de façon plus éclatante encore depuis l’arrivée de Shinzo Abe à sa tête il y a 4 ans, que cela est absolument ridicule. Le Japon, qui n’est pas le Vénézuela, avait une dette publique de plus de 200% du PIB quand Abe est arrivé à sa tête, et son déficit approchait alors 10% du PIB.




Alors que tout eurocrate aurait exigé un plan d’austérité bien sanglant, Shinzo Abe a commencé son mandat par un plan de relance budgétaire, soutenu par une dépréciation du yen. Et cela a été rendu possible par le fait que la Banque du Japon achète tous les ans 80 000 millilards de yens de dette publique, soit environ 650 milliards d’euros, 13% du PIB du pays ! La Banque Centrale du Japon possède aujourd’hui plus de 40% de la dette du pays, dette totalement virtuelle. Bref, merci au Japon de montrer que la monétisation, ce n’est pas forcément le Vénézuela ou le Mozambique et que cela permet de libérer les citoyens du fardeau d’une dette devenue trop lourde, sans pour autant léser qui que ce soit. Quel contraste avec les politiques menées en Grèce : voici où mène l’abdication de sa souveraineté monétaire.

lundi 30 novembre 2015

Du Japon et des politiques alternatives

Les nouvelles économiques venues du Japon depuis quelques jours peuvent sembler mauvaises, entre une baisse du PIB de 0,2% au 3ème trimestre, et un nouveau recul mensuel des prix de 0,1% en octobre. Faut-il y voir l’échec des Abenomics ou seulement l’écume de la vague ?



Verre à moitié vide, ou à moitié plein ?

Bien sûr, pour les détracteurs des Abenomics, le recul du PIB et la baisse des prix montrent que la politique du Premier ministre, Shinzo Abe, est un échec. Après tout, le pays reste loin de l’objectif de 2% d’inflation affiché par la banque centrale et la conjonction de ces deux indicateurs complique la tâche d’une majorité qui s’est fixé comme objectif une croissance du PIB nominal. Mais, comme souvent, les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît. D’abord, si les prix affichent un recul de 0,1% sur un an, ils sont en hausse de 0,7% sur un an hors prix de l’alimentaire et de l’énergie, qui affichent un fort recul conjoncturel. Ensuite, il faut se souvenir que le PIB du Japon avait bien progressé au premier trimestre et surtout que la population du pays baisse, ce qui relativise les chiffres du PIB.

En effet, The Economist avait publié un papier très intéressant sur les « années perdues » du Japon, qui montrait que quand on raisonne en PIB par habitant, la performance économique du pays est finalement assez peu éloignée de celle des Etats-Unis ou des pays européens. En outre, les variations trimestrielles du PIB ne sont pas toujours très signicatives : il vaut mieux considérer les variations sur un an, qui ont plus de sens. En outre, point crucial, certes fortement influencé par la démographie déclinante du pays (mais qui ne suffit pas à certains pays européens), le taux de chômage est tombé à son plus bas depuis 20 ans : à peine 3,1% de la population active. Mieux, pour relancer l’économie, le salaire minimum devrait progresser de 3% par an, qui devrait passer de 780 à 1000 yens par heure.

De la pertinence des Abenomics

mardi 2 décembre 2014

La récession japonaise illustre t-elle l'échec des Abenomics ? (billet invité)

Billet invité de Thibault Laurentjoye


Les chiffres de la croissance japonaise, tombés il y a quelques jours, font état d'une variation du PIB nippon au troisième trimestre de -0,4% (soit -1,6% en rythme annuel) sont une mauvaise nouvelle à double titre. D'une part, ils sont inférieurs aux attentes des conjoncturistes qui prévoyaient une croissance trimestrielle autour de 2,1%. D'autre part, dans la mesure où la croissance au second était déjà négative, cela signifie que le Japon est rentré en récession.


Les Abenomics – jeu de mots entre le nom du premier ministre japonais Shinzo Abe et le terme economics qui signifie l'économie au sens de discipline intellectuelle; en référence également aux Reaganomics du président étatsunien Ronald Reagan – sont officiellement fondées sur trois piliers : 1) une politique monétaire accomodante, avec un taux d'intérêt directeur proche de zéro et des achats d'actifs massifs, 2) une politique budgétaire expansionniste, 3) l'implémentation de réformes structurelles – notamment sur le marché du travail, qui est l'un des moins fluides au monde.