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jeudi 23 août 2018

Japon : la réussite incomprise des Abenomics

Bien sûr, les politiques économiques de Tokyo sont à l’opposé des nôtres, mais le traitement des nouvelles venues du pays du soleil levant est proprement effarant de parti-pris négatif. Le moindre ralentissement de la croissance est dramatisé, sans prendre en compte la démographie du pays. Et aujourd’hui, Gabrielle Thin, de la Tribune, s’en prend à sa politique monétaire, sans grand recul.


Un vrai succès, maquillé en échec

jeudi 23 février 2017

samedi 24 décembre 2016

Quand Tokyo relativise la crise des dettes

Les ultralibéraux austéritaires, tout comme les politiciens qui se contentent de surfer sur les préjugés du moment. Avec une dette publique approchant 100% du PIB, et quelques dizaines de milliards d’euros de déficit, on pourrait penser, comme l’a soutenu un candidat à la présidence de la République quand il venait d’être nommé Premier ministre, que notre pays est au bord de la faillite. Sauf qu’un pays nous montre, de façon plus éclatante encore depuis l’arrivée de Shinzo Abe à sa tête il y a 4 ans, que cela est absolument ridicule. Le Japon, qui n’est pas le Vénézuela, avait une dette publique de plus de 200% du PIB quand Abe est arrivé à sa tête, et son déficit approchait alors 10% du PIB.




Alors que tout eurocrate aurait exigé un plan d’austérité bien sanglant, Shinzo Abe a commencé son mandat par un plan de relance budgétaire, soutenu par une dépréciation du yen. Et cela a été rendu possible par le fait que la Banque du Japon achète tous les ans 80 000 millilards de yens de dette publique, soit environ 650 milliards d’euros, 13% du PIB du pays ! La Banque Centrale du Japon possède aujourd’hui plus de 40% de la dette du pays, dette totalement virtuelle. Bref, merci au Japon de montrer que la monétisation, ce n’est pas forcément le Vénézuela ou le Mozambique et que cela permet de libérer les citoyens du fardeau d’une dette devenue trop lourde, sans pour autant léser qui que ce soit. Quel contraste avec les politiques menées en Grèce : voici où mène l’abdication de sa souveraineté monétaire.

jeudi 24 novembre 2016

Le succès incompris du Japon


Les statistiques de croissance du Japon animent le débat, tant le pays est engagé avec sa politique de relance budgétair financée par la planche à billets, à hauteur 10% du PIB par an. Même le très fin Romaric Godin, de la Tribune, un des journalistes les plus intéressants à lire, se fait un peu piégé dans la lecture des statistiques nippones. En effet, il y a quelques jours, il a écrit que « la croissance japonaise a accéléré fortement au troisième trimestre, mais les défis restent les mêmes pour Shinzo Abe, car la demande intérieure reste sans élan », notant que si le PIB a progressé de 2,2% en rythme annuel, cela vient des exportations, en hausse de 8,1%, quand la consommation n’a progressé que de 0,1%.


Mais quand on étudie les statistiques du Japon, il faut prendre en compte sa démographie, et sa population en baisse d’environ 0,2% tous les ans, contre une hausse de 0,5% en France. Du coup, toute hausse est plus élevée mesurée par habitant, alors qu’en France, sous les 0,5%, la croissance par habitant est en réalité une récession. C’est une analyse dont The Economist avait parlée il y a cinq ans, notant que les chiffres de croissance par habitant du Japon étaient plus importants que ceux des Etats-Unis et de l’Europe de 2001 à 2010, alors  que le pays était dernier en croissance absolue du PIB… D’ailleurs, The Economist et Joseph Stiglitz tombent pour une fois d’accord sur le sujet de ce pays

lundi 30 novembre 2015

Du Japon et des politiques alternatives

Les nouvelles économiques venues du Japon depuis quelques jours peuvent sembler mauvaises, entre une baisse du PIB de 0,2% au 3ème trimestre, et un nouveau recul mensuel des prix de 0,1% en octobre. Faut-il y voir l’échec des Abenomics ou seulement l’écume de la vague ?



Verre à moitié vide, ou à moitié plein ?

Bien sûr, pour les détracteurs des Abenomics, le recul du PIB et la baisse des prix montrent que la politique du Premier ministre, Shinzo Abe, est un échec. Après tout, le pays reste loin de l’objectif de 2% d’inflation affiché par la banque centrale et la conjonction de ces deux indicateurs complique la tâche d’une majorité qui s’est fixé comme objectif une croissance du PIB nominal. Mais, comme souvent, les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît. D’abord, si les prix affichent un recul de 0,1% sur un an, ils sont en hausse de 0,7% sur un an hors prix de l’alimentaire et de l’énergie, qui affichent un fort recul conjoncturel. Ensuite, il faut se souvenir que le PIB du Japon avait bien progressé au premier trimestre et surtout que la population du pays baisse, ce qui relativise les chiffres du PIB.

En effet, The Economist avait publié un papier très intéressant sur les « années perdues » du Japon, qui montrait que quand on raisonne en PIB par habitant, la performance économique du pays est finalement assez peu éloignée de celle des Etats-Unis ou des pays européens. En outre, les variations trimestrielles du PIB ne sont pas toujours très signicatives : il vaut mieux considérer les variations sur un an, qui ont plus de sens. En outre, point crucial, certes fortement influencé par la démographie déclinante du pays (mais qui ne suffit pas à certains pays européens), le taux de chômage est tombé à son plus bas depuis 20 ans : à peine 3,1% de la population active. Mieux, pour relancer l’économie, le salaire minimum devrait progresser de 3% par an, qui devrait passer de 780 à 1000 yens par heure.

De la pertinence des Abenomics

samedi 12 septembre 2015

Quel bilan pour les Abenomics ?

Il y a plus de deux ans, le nouveau premier ministre du Japon mettait en place une politique économique assez radicale. Surfant sur quelques statistiques trimestrielles négatives, bien des média font son procès, cachant le fait que le bilan global est largement positif sur la distance.



Un succès incontestable

Bien sûr, une statistique trimestrielle peut donner l’impression d’un échec des Abenomics, comme cela est expliqué à la moindre baisse de la croissance. Les statistiques du second trimestre, avec un recul de 1,6% du PIB, ont donné une nouvelle occasion aux pourfendeurs de Shinzo Abe de dénoncer ses politiques, qui montreraient ici leurs limites. Mais cette analyse est superficielle car il suffit d’y ajouter les chiffres du premier trimestre, très positifs (un PIB en croissance de 3,9%) pour relativiser cette contre-performance. De même, certains soulignent que l’inflation ne parvient à rester en territoire fermement positif. Mais, comme le rapporte The Economist, il ne faut pas oublier que le Japon vient tout juste de publier des statistiques d’inflation hors matières premières, qui se situe à 0,7% sur un an au lieu de 0.


Bien sûr, l’objectif de 2% d’inflation n’est pas encore atteint, mais le graphique de The Economist, qui ne montre pas le chiffre hors matières premières, souligne à quel point les Abenomics ont permis de sortir le pays de la déflation dans laquelle il s’était enfermé depuis des années. Un autre graphique montre aussi à quel point les Abenomics ont redynamisé la croissance, le PIB du pays étant sorti d’une phase de baisse. Bien sûr, la croissance est tombée mi-2014 du fait de la hausse de la TVA, mais la croissance globale est positive en 2014, d’autant plus méritoire avec une population en baisse, menant Shinzo Abe à une victoire électorale. Bref, ici, il il ne faut pas se laisser intoxiquer par les titres dramatisants à chaque oscillation négative quand les bonnes nouvelles tendent à être oubliées.

Ce débat nécessaire qui est oublié

mardi 26 mai 2015

Quand les Echos maquillent la bonne performance du Japon

Au premier trimestre, la croissance a atteint 0,4% dans la zone euro, et le PIB a seulement été stable aux Etats-Unis. Au Japon, la croissance a atteint 0,6%, mais les Echos la juge « molle » dans un premier papier puis « fragile et portée par les invendus » dans un second. Sacrée mystification !



Nouveau succès des Abenomics

Bien sûr, la croissance du Japon est assez erratique. La perspective de la hausse de la TVA a boosté la croissance fin 2013 / début 2014, avant qu’elle ne retombe aux second et troisième trimestres. Et, passé l’effet de la hausse des taxes, l’économie a rebondi, avec une croissance de 1,1% en rythme annuel au quatrième trimestre 2014, et 2,4% au premier trimestre 2015. Et avec une croissance supérieure à celle des Etats-Unis ou de la zone euro, comment dire que la croissance du Japon est molle ou fragile ? Bien sûr, les Echos pointent l’effet de la hausse des stocks au dernier trimestre, mais malgré tout, la croissance reste positive sans cela et les investissements ont progressé.

Mais en plus, les Echos oublient une précision de taille : le différentiel d’évolution démographique entre le Japon et les autres pays. Quand la population augmente de 0,5% par an en France, ou 0,7% aux Etats-Unis, elle recule de 0,2% au Japon. Bref, les chiffres d’évolution du PIB doivent être évalués en fonction de l’évolution du PIB par habitant, comme l’avait expliqué The Economist fin 2011, dans un papier qui montrait que les deux dernières décennies n’avaient pas été si mauvaises que cela pour l’archipel. La croissance du PIB par habitant est largement supérieure au Japon que dans la zone euro, et pas si éloignée des chiffres des Etats-Unis, tempérés par la croissance démographique.

Pourquoi les Echos sont de mauvaise foi ?

vendredi 24 avril 2015

Excédent commercial du Japon : nouveau succès des Abenomics !




Un produit des Abenomics

Historiquement, le Japon était un pays en excédent commercial puisqu’il avait basé sa croissance sur les exportations, tout en protégeant très fortement son marché intérieur, ce que les néolibéraux myopes tendent toujours à oublier. Mais Fukushima a provoqué une remise en cause complète de la politique énergétique, la fermeture des centrales nucléaires, remplacées par des centrales thermiques nécessitant l’importation d’hydrocarbures, qui ont plongé le pays en déficit. Bien sûr, le retour à un solde positif s’explique en bonne partie par la baisse de 51% de la facture de pétrole et de 12% de celle de gaz, provoquant un recul global de 14,5% des importations, sans quoi le pays serait resté en déficit.

Mais ce résultat n’est pas seulement le fait de la (forte) baisse des importations d’hydrocarbures consécutive au recul de leurs prix. En effet, les exportations ont également progressé de 8,5%, soit une hausse de plus de 540 milliards de yens, plus que les 230 milliards de yens d’excédent. Si les exportations étaient restées stables, le pays aurait encore affiché un déficit de 310 milliards de yens. Or, il est clair que les exportations ont beaucoup progressé du fait de la baisse du yen et des choix radicaux de politiques monétaires du pays. D’ailleurs, en Europe et en France, la très forte baisse de l’euro soutient fortement les exportations, ce qui contrebalance fortement le discours des masochistes de l’euro cher.

La monnaie : un outil politique

mardi 16 décembre 2014

Les électeurs japonais plébiscitent les Abenomics





Plébiscite démocratique

Bien sûr, l’opposition ne semblait pas vraiment à même d’affronter les urnes face aux élections anticipées et le taux de participation est très faible, à 52%. Mais l’ampleur du succès du Premier Ministre japonais et de son parti, le PLD, représente un vrai triomphe démocratique. Le PLD ne passe tout simplement pas loin de son record du nombre de députés élus depuis sa création en 1955 ! Avec près de 290 élus sur 475 sièges, il conserve avec son allié la majorité des deux tiers qui lui permet de passer des lois malgré le désaccord du Sénat, qu’il domine de toutes les façons aujourd’hui.

Ce succès montre que les électeurs Japonais approuvent le retour du politique dans leur pays. Ce faisant, Abe fait encore mieux que Koizumi, l’autre Premier Ministre des dernières décennies qui avait montré à son pays qu’il est parfaitement encore possible de faire de la politique et que les dirigeants politiques peuvent ne pas se contenter de simplement faire de la gestion à la petite semaine, en affirmant souvent faussement que l’on ne pourrait pas faire autrement, alors qu’ils ne font que théoriser leur manque de volonté d’agir sur le fond. Merci donc aux électeurs Japonais pour ce message.

Pour une réussite économique

mardi 2 décembre 2014

La récession japonaise illustre t-elle l'échec des Abenomics ? (billet invité)

Billet invité de Thibault Laurentjoye


Les chiffres de la croissance japonaise, tombés il y a quelques jours, font état d'une variation du PIB nippon au troisième trimestre de -0,4% (soit -1,6% en rythme annuel) sont une mauvaise nouvelle à double titre. D'une part, ils sont inférieurs aux attentes des conjoncturistes qui prévoyaient une croissance trimestrielle autour de 2,1%. D'autre part, dans la mesure où la croissance au second était déjà négative, cela signifie que le Japon est rentré en récession.


Les Abenomics – jeu de mots entre le nom du premier ministre japonais Shinzo Abe et le terme economics qui signifie l'économie au sens de discipline intellectuelle; en référence également aux Reaganomics du président étatsunien Ronald Reagan – sont officiellement fondées sur trois piliers : 1) une politique monétaire accomodante, avec un taux d'intérêt directeur proche de zéro et des achats d'actifs massifs, 2) une politique budgétaire expansionniste, 3) l'implémentation de réformes structurelles – notamment sur le marché du travail, qui est l'un des moins fluides au monde.