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lundi 9 mars 2015

Inégalités, bénéfices, spéculation : alerte à la bulle !

Les bourses qui battent des records, les bénéfices du CAC 40 au plus haut, des riches toujours plus riches, la spéculation sur le marché de l’art : jour après jour, de plus en plus de symptômes classiques d’une bulle spéculative apparaissent. Combien de temps faudra-t-il pour qu’elle explose ?



Ces voyants qui passent au rouge

L’analyse de la crise de 1929 par John Galbraith est un exercice assez sidérant par l’immense proximité avec la séquence qui nous a mené au krach de 2008. Presque tous les mêmes symptômes s’y retrouvent : de la spéculation aux innovations financières, de l’explosion des inégalités à celle de l’endettement, le tout sur le fond d’un discours sur un nouveau monde, naturellement plus globalisé. Problème : depuis quelques mois, il semble que nombre de voyants qui avaient caractérisé l’avant krach de 1929 et 2008 passent à nouveau au rouge, dans une séquence qui semble rappeler étrangement à la période qui a précédé ces deux krachs majeurs de l’économie mondiale moderne.


A quand le krach : demain ou après ?

lundi 28 octobre 2013

François Lenglet prédit la fin de la mondialisation


Outre une analyse intéressante, mais assez classique pour ceux qui ont lu les résumés des livres que je chronique, l’intérêt du livre réside, outre sa facilité de lecture, dans une analyse originale et cultivée des cycles économiques démontrant que le recul de la mondialisation devrait être pour demain.



La théorie des cycles liberté / protection

François Lenglet développe une théorie passionnante sur des « cycles économiques de 70 à 80 ans, avec deux phases bien distinctes, ponctuées l’une et l’autre par des crises. Et tout d’abord une phase où le désir de liberté triomphe ». Pour lui, cette phase, caractérisée par un abaissement des frontières, donne la main aux riches, et donc aux prêteurs. Le consommateur l’emporte sur le producteur. L’Etat s’endette et le système financier gonfle : « le prix des actifs progressent plus vite que les revenus, augmentant les inégalités entre les détenteurs de patrimoine et les autres ».

Puis, suite à un krach, c’est le désir de protection qui l’emporte, dominé par les classes moyennes, le producteur et l’emprunteur. Il s’agit d’une phase protectionniste, où « la finance est tenue en laisse ». Après quelques décennies, « l’excès de contraintes sclérose l’économie, la crise revient, réveillant le désir de liberté ». Pour lui, les débuts de chaque cycle sont bénéfiques, parce qu’ils sont tempérés, mais au fil du temps, la situation se déteriore et l’on tombe dans des excès (de liberté pour l’un, de contraintes pour l’autre). Il dénonce aujourd’hui le dévoiement du libéralisme par la finance, au détriment de l’économie productive. Il souligne que la durée de ces cycles fait que les personnes qui ont vécu le cycle précédent ne sont pas là, ce qui fait que l’humanité répète les mêmes erreurs.

Il nous conte alors une histoire fascinante de l’économie depuis le 15ème siècle, illustrant sa théorie. Il cite un écrit de Keynes assez stupéfiant de modernité : « Quel extraordinaire épisode du progrès économique de l’homme cette époque qui prit fin en août 1914 ! (…) Un habitant de Londres pouvait, en dégustant son thé du matin, commander, par téléphone, les produits variés de toute la terre en telle quantité qui lui convenait et s’attendre à les voir bientôt déposés devant sa porte ».

Pour lui, nous vivons actuellement le requiem d’un cycle libéral, dont les racines remontent à 1968, et dont la base est la génération du baby boom. La prise de pouvoir des libéraux commence en 1979, avec l’élection de Margaret Thatcher et la victoire temporaire de Friedman, « partisan de la concurrence, des privatisations, de la lutte contre l’inflation (…) et la suppression des entraves frontalières » sur Keynes « qui militait pour la réglementation, le rôle de l’Etat, le soutien à l’économie nationale, la monnaie asservie à la croissance ». Il note l’ironie qu’il y a à constater que la Chine a démarré ses réformes libérales au même moment, en 1978. Il souligne le rôle des circonstances, avec l’effondrement du communisme.

Le point d’inflexion est-il atteint ?